
Pour que les Politiques en matière de changement climatique bénéficient aux Personnes :
une transition Juste dans les Pays vulnérables au changement climatique
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existants devront être adaptés (et mis en place
si nécessaire). Historiquement, les programmes
de protection sociale ont toujours représenté la
protection la plus efficace contre les diverses
difficultés de la vie, souvent les plus imprévi-
sibles (chômage, maladie, famine, mauvaises
conditions de vie, etc.). De ce point de vue, la
menace posée par le changement climatique ne
doit pas faire figure d’exception.
mInformation et recherche. La recherche sur
les impacts sociaux du changement climatique
et des politiques liées au climat, tout comme leur
évaluation précoce, sont essentielles. Les décideurs
politiques et les citoyens doivent être au fait des
options disponibles et de leurs résultats escomptés.
Il faut privilégier les politiques qui créent le plus
d’emplois verts et décents, et qui contribuent le
plus au développement. Comme nous le verrons,
certains secteurs économiques reculeront – et dans
certains cas disparaîtront – en conséquence non
seulement du changement climatique mais aussi
des décisions prises en matière de politiques et
d’investissements pour atténuer ses effets. De
nouvelles possibilités d’emploi devront donc être
créées pour compenser ces pertes (Rosemberg
2011, 13).
2. CHANGEMENT CLIMATIQUE POUR TOUS
ET IMPACTS DIFFÉRENCIÉS
Certes, le changement climatique est le fait de la
nature et de l’homme, mais il faut reconnaître que
ce dernier a substantiellement accéléré et accentué
la tendance globale. Selon le GIEC2, les concentra-
tions atmosphériques mondiales de dioxyde de
carbone, de méthane et d’oxyde nitrique résultant
des activités humaines ont augmenté de manière
significative depuis 1970 et dépasse aujourd’hui
de loin les niveaux préindustriels (GIEC 2007, 2).
Rejetés dans l’atmosphère, les Gaz à Effet de Serre
émis par l’homme (GES) retiennent les radiations
solaires dans l’atmosphère, contribuant ainsi à une
augmentation planétaire des températures (PNUE
et Sustainlabour 2008, 7-9). Si, historiquement, ce
sont les Pays les Moins Avancés (PMA) qui ont le
moins contribué au changement climatique, son
2. Le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du
Climat (GIEC) est composé de scientifiques du monde entier.
Le GIEC analyse de façon complète, objective, ouverte et
transparente les informations scientifiques, techniques et
socio-économiques sur les risques, l’adaptation et l’atténuation
du changement climatique. Plus de 2 500 scientifiques ont
participé à l’élaboration du dernier rapport en 2007. Pour plus
d’informations, consultez le site www.ipcc.ch
caractère global, conjugué au fait que les PMA sont
les moins armés pour atténuer ses effets, impli-
quent que ces populations souffriront le plus de ses
effets.
Parmi les effets les mieux répertoriés du change-
ment climatique, on peut citer l’élévation du niveau
de la mer, des phénomènes météorologiques
extrêmes plus fréquents et intenses, des cycles
de précipitations de plus en plus variables et une
augmentation de l’insécurité alimentaire. Certains
événements climatiques sont liés à la situation
géographique, facteur naturel mais une plus
grande concentration de GES dans l’atmosphère
engendrera une augmentation de la fréquence et
de l’intensité
des phénomènes météorologiques extrêmes, tels
que les sécheresses, les orages et les ouragans.
Comme tout événement climatique extrême,
les ouragans touchent principalement ceux qui,
généralement dans les pays en voie de développe-
ment, souffrent déjà des effets de la pauvreté et
des inégalités sociales. Entre 2000 et 2004, plus de
98 % des 262 millions de personnes touchées par
les catastrophes climatiques vivaient dans des pays
en voie de développement (CSI 2009, 17).
La variabilité croissante des précipitations compro-
mettra l’accès à l’eau potable et augmentera le
risque de maladies hydriques (PNUE et Sustainla-
bour 2008, 13). Elle augmentera aussi l’insécurité
alimentaire dans les pays les plus vulnérables.
Selon la FAO3, le changement climatique affectera
les quatre volets de la sécurité alimentaire, qui sont
l’accès à la nourriture, la disponibilité et l’utilisation
de la nourriture et la stabilité des systèmes de
nourriture. Il va sans dire que ce sont les popula-
tions déjà vulnérables et souffrant « d’insécurité
alimentaire » qui risquent d’être les premières et
les plus gravement touchées (FAO 2008, iii).
Le problème de l’élévation des niveaux de la mer
est particulièrement grave si nous considérons qu`à
l’heure actuelle, plus de la moitié de la population
mondiale habite à moins de 60 km de la mer. Le
risque d’inondations côtières s’intensifiera. Le sel
contaminera les sources d’eau souterraines dans
les zones côtières, réduisant ainsi la quantité d’eau
potable disponible pour les populations locales et
la nature environnante. Il faut préciser dès lors que
34 % des décès attribués au changement climatique
se produisent dans les PMA ; la cause principale
étant l’augmentation du nombre de cas de paludisme
et de maladies d’origine hydrique. Ce taux devrait
atteindre un niveau alarmant de 41 % d’ici à 2030
(DARA 2010, 16). Pour les populations côtières, cela
3. L`Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et
l’agriculture (FAO en anglais)