Agence d’Aménagement et d’Urbanisme de la Corse Atlas des Espaces Remarquables et Caractéristiques du Littoral | 2014
Agence d’Aménagement et d’Urbanisme de la Corse Atlas des Espaces Remarquables et Caractéristiques du Littoral | 2014
Pianottoli-Caldareddu
Bande littorale de l’Est de Pianottoli-Caldareddu
MOTIVATIONS DU CLASSEMENT
Approche paysagère :
A l’exception de trois mamelons dominant le village de Pianottoli-Caldareddu, le site à l’étude est partagé en deux entités de part et d’autre
de l’Anse de Chevanu :
- A l’Ouest, le site s’articule autour du Monte Milese et de la Punta di u Puzzu. Animé d’une côte basse déchiquetée, il est le siège d’ambiances
sauvages délivrées par une végétation et des massifs rocheux façonnés par les embruns.
- Au Sud, le site prend en compte les landes littorales qui habillent l’extrémité, non urbanisée, d’a Punta di Capineru, ainsi que les abords,
encore préservés, du marais de San Ghjuvani. Les ambiances y sont moins sauvages qu’au pourtour du Monte Milese, néanmoins, la densité
et l’élévation de la végétation, associées à un relief peu marqué, permettent d’atténuer la prégnance du bâti. La séquence littorale est, en
eet, découpée par des micro-compartiments de végétation qui entretiennent un lien étroit avec la mer, et n’échangent quasiment pas
avec les espaces bâtis. Les ambiances au sein du site, sont donc, à cet endroit, et malgré la proximité de zones habitées, marquées par un
caractère profondément naturel.
- Les trois mamelons pris en compte par le site, le sont davantage pour des questions de patrimoine culturel. Néanmoins, les rochers qui
dominent I Chiapeddi, U Casteddu et le Monte Cheta, gurent des éléments de repère, particulièrement prégnants depuis le littoral de la
Baie de Figari. U Casteddu et le Monte Cheta peuvent, même, être considérés comme les éléments structurants, qui façonnent le vis-à-vis
de Pianottoli et Caldareddu dans le grand paysage.
Approche écologique :
Riche de plusieurs habitats d’intérêt communautaire, le site, par la présence d’une diversité de milieux naturels remarquables (zones
humides, milieux alcalins, dunes, rochers...) gure un intérêt écologique notoire. Rien que La Punta di Capineru abrite à elle-seule 5 habitats
d’intérêt communautaire (dont les mares temporaires méditerranéennes).
Accueillant, également, un pannel large d’espèces protégées, il abrite des populations remarquables de végétaux, d’oiseaux et de reptiles.
Ainsi, la plage et la zone humide de Chevanu accueillent-elles une station de Linaria ava pour la ore, tandis que le Crapaud vert et le
Gravelot à collier occupent fréquemment les berges. Le marais de San Ghjuvani, abrite, pour sa part, de belles stations oristiques de
Matthiola tricuspidata, et de Ranunculus ophioglossifolius, ainsi qu’une population notable de Cistude d’Europe. Le Monti Milesi abrite une
végétation caractéristique des falaises (Colchicum corsicum, Gennaria diphylla, Spergularia macrorhiza) et les Îles Bruzzi, accueillent, enn,
une des plus grosses colonies nicheuses en Corse de Cormorans huppés de Méditerranée, ainsi qu’une petite population micro-insulaire
du Lézard tiligerta. Cette dernière présente, fait remarquable, des variations génétiques importantes par rapport aux autres populations
de Corse (micro-endémicité).
En termes d’équilibre biologique, cet ensemble de marais et zones humides appartient au vaste réseau de zones humides jalonnant la
côte de Pianottoli à Bunifaziu. Si ce réseau, outre la diversité d’habitats qu’il gure, assure zones de repos, de gagnage et et de reproduc-
tion pour l’avifaune, il faut également considérer que son intérêt est accru par le maintien de continuités écologiques, en partie prises en
compte par le site à l’étude.
A noter, enn, qu’au regard de la pression foncière exercée sur la frange littorale de la commune de Pianottoli-Caldareddu, le site à l’étude,
gure une véritable zone relictuelle de nature.
Approche du patrimone culturel :
La zone est riche en sites archéologiques et fut fortement occupée durant le Néolithique. On note aussi une forte proportion de sites
de l’Age du Fer. Le site archéologique de San Ghjuvani est exceptionnel. Il pourrait s’agir de la villa antique de Ficaria, proche du port de
ce nom, mentionnée par Ptolémée. On peut voir, érigée sur une construction antique antérieure (sans doute du IIIe siècle ap.J.C.), une
basilique paléochrétienne et un baptistère. Une importante nécropole antique jouxte les édices religieux. Le site est également occupé
durant le Moyen Age. Juste au bord de l’eau, à 500m de là, un édice de culte de type roman est bâti à quelques mètres des ots sur des
rochers.
Approche géologique :
Le substratum de cet ensemble de sites concerne des roches magmatiques plutoniques calco-alcalines de l’intrusion U2 mise en place
entre -305 et -280Ma. Cet ER est composé de 5 petits reliefs : Monte Milese (164m), Punta di u Pozzu (135m), Monte Cheta (155m), U Castellu
(118m) et i Chiapelli (73m). Les deux premiers sont en granite et les trois autres sont en granodiorite. Des lons recoupent ces granitoïdes :
à la Punta di u Pozzu ce sont deux lons de basalte et au Monte Cheta c’est un lon de basalte et un lon de rhyolite. Au fond de toutes les
anses concernées par cet ER : Chevanu, Figari, on note des dépôts quaternaires marins, éoliens et uviatiles.
Activités et pressions anthropiques :
Fréquentation touristique (plage, sentier littoral, ruines archéologiques de Padula et san Giovanni)
Conclusion du classement
Le classement est prononcé tout autant au regard de l’important intérêt écologique (zones humides, mares temporaires) que paysagé
(côte remarquable à l’entrée de la baie de Figari) et culturel (grande richesse en termes de vestiges).
le site est classé en ESPACE REMARQUABLE DU LITTORAL.