ATLAS DÉPARTEMENTAL DES ESPÈCES GIBIER DE LA GIRONDE Volume 1 ESPÈCES PRÉDATRICES ET DÉPRÉDATRICES SUSCEPTIBLES D’ÊTRE CLASSÉES NUISIBLES DANS LE DÉPARTEMENT Description, reproduction, régime alimentaire, mode de vie et comportement, habitat, répartition géographique et état des populations Fédération Départementale des Chasseurs de la Gironde 2014 1 Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1 Introduction Sommaire Introduction3 Le contexte4 Matériels et méthodes4 Les espèces traitées • La belette • La fouine • La martre • Le putois • Le renard • Le corbeau freux • La corneille noire • La pie bavarde • Le geai des chênes • L’étourneau sansonnet • Le lapin de garenne • Le pigeon ramier • Le sanglier • Le chien viverrin • Le raton laveur • Le vison d’Amérique • Le ragondin • Le rat musqué • La bernache du Canada 5 8 11 14 17 20 22 25 28 31 34 37 41 44 46 48 50 53 56 2 La Fédération Départementale des Chasseurs de la Gironde, dans le cadre de ses missions statutaires, œuvre depuis des décennies à la préservation et l’amélioration des milieux indispensables à la faune sauvage. La connaissance de cette faune et plus particulièrement son état de conservation est rendue possible grâce à des protocoles de suivis spécifiques. Ces études permettent aujourd’hui d’éditer un premier volume traitant des espèces prédatrices et déprédatrices susceptibles d’être classées nuisibles en Gironde. Suivront d’autres volumes qui traiteront du grand gibier, du petit gibier sédentaire de plaine, des migrateurs mais également d’espèces protégées. Pour ce premier volume est proposée une description de chaque espèce avec sa reproduction, son régime alimentaire, son mode de vie et son comportement, son habitat, sa répartition géographique par commune et l’état des populations par l’analyse des captures depuis 2001. Cette synthèse est un outil utile à tous ceux qui souhaitent mieux comprendre la problématique des espèces susceptibles d’être classées nuisibles en Gironde. Cette présentation est le fruit d’un long travail de collecte de données auprès des chasseurs, des piégeurs, des responsables des territoires de chasse, des associations et autres organismes impliqués dans la gestion de la faune sauvage chassable. L’Association Départementale des Piégeurs Agréés de la Gironde (ADPAG), les personnels et élus de la Fédération Départementale des Chasseurs de la Gironde, enfin l’administration et plus particulièrement la Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) ont fortement contribué à cette opération. Que tous en soient ici chaleureusement remerciés. 3 Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1 Le contexte Un décret publié le 10 mars 2012 prévoit que deux arrêtés ministériels et un arrêté préfectoral fixent la liste et les modalités de destruction des espèces classées nuisibles pour chaque département. Les espèces sont traitées en trois groupes en relation avec les trois arrêtés. • Le premier groupe est constitué par le chien viverrin, le raton laveur, le vison d’Amérique, le ragondin, le rat musqué, la bernache du Canada. Il s’agit d’espèces exogènes introduites en France. • Le deuxième groupe intègre la belette, la fouine, la martre, le putois, le renard, le corbeau freux, la corneille noire, la pie bavarde, le geai des chênes et l’étourneau sansonnet. La belette • Enfin le troisième groupe rassemble le lapin de garenne, le pigeon ramier et le sanglier. L’atlas traite donc de l’ensemble de ces espèces pour aider notamment les décideurs à leur classement. Matériels et méthodes La description, la reproduction, le régime alimentaire, le mode de vie et le comportement , ainsi que l’habitat de chaque espèce sont extraits de la bibliographie existante. Les évolutions de la distribution géographique et de l’état des populations sont abordées à partir des captures recensées par la Fédération Départementale des Chasseurs. A cette fin, chaque année, les piégeurs, les chasseurs, les lieutenants de louvèterie communiquent, à la Fédération, les bilans par commune des captures. Pour la connaissance et l’évolution de la répartition géographique sur le département de la Gironde les données, selon les sources, sont cumulées par commune et par période de cinq ans. Ainsi, les recensements d’au moins une capture par commune entre 2001 et 2006 sont comparés d’un point de vue cartographique à ceux obtenus entre 2008 et 2013. Pour l’évolution des populations, il n’existe pas de méthodes validées permettant d’estimer les effectifs ou les tendances d’évolution. Pour appréhender la tendance d’évolution, un histogramme cumulant les captures selon les sources et par année cynégétique est présenté. En partant du principe que plus la population est abondante, plus les captures sont nombreuses à effort de capture constant. Pour certaines espèces d’autres sources de données ont été utilisées. 4 (Mustela nivalis) Ordre : Carnivores Famille : Mustélidés Description : La belette est le plus petit de nos carnivores. Son pelage est brun clair sur le dos, la queue et la tête et uniformément blanc sous le cou et sur le ventre. La ligne de séparation de ces deux couleurs, située sur les flancs, est une ligne assez irrégulière (contrairement à l’hermine dont la démarcation a une allure plus rectiligne). La queue courte n’a pas de pinceau noir à son extrémité. Une tâche brune est visible sous l’angle de la commissure des lèvres. Le mâle mesure de 17 à 27 cm pour un poids variant de 60 à 170 g. La femelle est plus petite. Reproduction La période de reproduction commence avec l’arrivée du printemps, au mois de mars et avril. La gestation dure entre 35 et 40 jours en moyenne. Une première portée compte entre 4 et 6 individus (maximum 10). Quand les proies abondent, il peut y avoir une seconde portée en juillet-août et les femelles nées au début de l’année peuvent mettre au monde leur première portée en été. Ce phénomène favorise un accroissement rapide d’une population. La maturité sexuelle est obtenue au bout de 3 à 4 mois. Régime alimentaire Les campagnols sont les proies favorites de la belette, dont la population varie en proportion de celle de ces petits rongeurs. Souris et rats sont également consommés en moindre quantité. La belette répugne à poursuivre ses proies dans l’eau. En revanche, elle grimpe volontiers aux arbres pour piller les nids d’oiseaux. Elle chasse surtout de nuit, en se servant de son odorat plutôt que de sa vue pour repérer ses victimes. 5 Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1 La belette Mode de vie et comportement La belette est à la fois diurne et nocturne. En été, les femelles sont moins actives que les mâles (elles économisent de l’énergie pour la gestation et restent dans leur nid). Le temps d’activité est consacré à la chasse. Grâce à sa silhouette cylindrique, fine et allongée, la belette peut chasser dans des galeries souterraines dans lesquelles elle évolue très facilement pour atteindre ses proies. Habitat L’habitat de la belette est varié. La proximité de petits rongeurs, base de son régime alimentaire, est l’élément essentiel de son implantation sur le milieu. Son gîte est souvent celui d’une proie qu’elle tapisse avec les poils de celle-ci (dans le trou d’un mur, un creux entre les racines d’un arbre). Le domaine vital varie de 1 à 25 ha en fonction du milieu. Répartition et état de la population de la belette au niveau départemental La carte de répartition (Figure 1) cumulant les observations de captures de belettes par commune au cours de la période 2001-2013 révèle sa présence sur l’ensemble du département. Pour la période 2008-2011 moins de communes sont concernées par au moins une capture. Le nombre de captures de belettes enregistrées a baissé depuis 2008 et semble depuis stabilisé (Figure 2). Piégeage Chasse Destruction 250 200 190 150 128 105 100 84 78 96 142 82 97 73 69 49 50 0 Figure 2 : Histogramme du nombre de captures de belettes par an entre 2001 et 2013 Conclusion : la distribution précise et l’état des populations est difficile à établir car cette espèce peut passer inaperçue en raison de sa petite taille et de son comportement souterrain. Toutefois les données recueillies révèlent la présence de la belette sur une large partie du département pendant toute la période étudiée. a - b Figure 1 : carte de répartition de la belette (captures communales obtenues par la chasse, le piégeage et la destruction a - entre 2001-2006, b - entre 2008-2013). 6 7 Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1 La fouine Mode de vie et comportement La fouine est un animal dont l’activité est essentiellement nocturne. Elle est solitaire, très agile et relativement mobile. Pour chasser, la fouine grimpe aux arbres et reste plus volontiers au sol que la martre. Habitat L’habitat est varié. Le domaine vital s’établit essentiellement dans les bois de feuillus, les lisières, les coteaux rocailleux, les villages. Il est presque devenu commun de rencontrer cet animal curieux dans nos cités. Peu exigeante, elle s’abrite dans un arbre creux, un tas de pierres, une carrière, un grenier… Elle creuse parfois un terrier. La fouine Répartition et état de la population de la fouine au niveau départemental La carte de répartition (Figure 3) obtenue à partir des captures de fouines révèle une présence sur presque toutes les communes du département. Peu de différences apparaissent entre les périodes 2001-2006 et 2008-2013. (Martes foina) Ordre : Carnivores Famille : Mustélidés Description : La fouine est un mustélidé de 60 à 70 cm (dont une vingtaine de centimètres pour la queue). Son poids moyen est de 1.8 kg. Le pelage de la fouine est brun excepté une tache blanche sur la gorge (cette bavette est jaunâtre à orangée chez la martre), souvent divisée en deux parties qui atteignent les pattes antérieures. Très semblable à la martre elle s’en distingue par la plante des pieds non velue, les oreilles plus petites et étroites et un museau plus court et plus large d’une teinte rosée. Elle se déplace en bondissant. Reproduction Le rut a lieu au milieu de l’été. La maturité sexuelle est obtenue à l’âge de 1 à 2 ans. Il y a chez la fouine une ovo-implantation différée qui dure 230 à 275 jours. Les naissances ont lieu au printemps suivant. La gestation dure 56 jours. Il y a une portée annuelle de 3 à 4 petits. Les jeunes naissent avec les yeux fermés. Le sevrage a lieu au bout de 8 semaines. Seule la femelle s’occupe des petits. Ces derniers sortent du gîte entre 8 et 10 semaines et accompagnent leur mère pendant 2 à 3 semaines. Régime alimentaire La fouine a un régime alimentaire varié, elle est particulièrement opportuniste. Elle apprécie autant les petits mammifères (rongeurs) que les oiseaux adultes, les poussins ou même les œufs. Elle consomme beaucoup de fruits. Il n’est pas rare de la voir roder près des habitations et même de la surprendre dégustant des restes de déchets alimentaires humains. 8 a - b Figure 3 : carte de répartition de la fouine (captures communales obtenues par la chasse, le piégeage et la destruction a- entre 2001-2006, b- entre 2008-2013). 9 Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1 La fouine Le nombre annuel de captures de fouines oscille entre 831 et 1547. Les captures sont légèrement à la hausse ces dernières années (Figure 4). La martre (Martes martes) Ordre : Carnivores Figure 4 : Histogramme du nombre de captures de fouines par an entre 2001 et 2013 Conclusion : La fouine est bien présente sur le département de la Gironde tout au long de la période étudiée y compris dans les villes qui lui offrent de nombreuses possibilités de gîtes. Famille : Mustélidés Description : La martre mesure entre 65 et 80 cm de long, la queue est touffue et mesure 25 cm. Le poids moyen de ce mustélidé oscille entre 1.2 et 1.8 kg. Les mâles peuvent atteindre 2.5 kg. Le pelage de la martre est brun chocolat excepté une tache sur la gorge jaune crème ou jaune orangée qui s’avance entre les pattes. Elle diffère de la fouine par ses oreilles plus longues et plus larges, la couleur noire du museau et la plante des pieds velue. La face externe de la troisième prémolaire est concave chez la martre alors qu’elle est convexe chez la fouine. Reproduction Le rut a lieu en juillet-août. Il y a ovo-implantation différée de 7 à 8 mois. Les naissances ont lieu en avril-mai. La maturité sexuelle de la femelle est obtenue à 15 mois, 27 mois pour les mâles. La gestation dure 63 jours. La martre a une portée annuelle de 3 petits en moyenne. Les jeunes naissent avec les yeux fermés. Ils sortent du gîte (arbres creux, nids d’autres espèces…) à 2 mois et sont indépendants à 6 mois. Le sevrage a lieu au bout de 8 à 10 semaines. Régime alimentaire Son régime alimentaire varie en fonction des saisons. La martre consomme surtout des petits rongeurs (campagnols, musaraignes, mulots en petit nombre). Le lapin peut remplacer les campagnols. Les passereaux représentent également une bonne partie du régime alimentaire de la martre. En été, la martre mange beaucoup de coléoptères (scarabées et carabes) et des fruits (jusqu’à 50 à 70 % du poids de la nourriture). 10 11 Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1 La martre Mode de vie et comportement La martre a une activité essentiellement nocturne. C’est un animal solitaire, très farouche. Dotée d’une très grande agilité, elle se déplace rapidement au travers des cimes des arbres à la recherche de proies. Elle peut parcourir de grandes distances en une nuit. Habitat La martre affectionne les forêts de résineux, de feuillus ou mixtes. Arbres creux, souches, vieux nids d’écureuil, aires de rapaces, nids de pic noir, crevasses dans les rochers peuvent lui servir de gîte. Elle fréquente régulièrement plusieurs abris dispersés dans un domaine vital qui peut s’étendre sur plusieurs centaines d’hectares. Répartition et état de la population de la martre au niveau départemental La carte de répartition (Figure 5) cumulant les observations de captures de martres par commune au cours de la période 2001-2013 révèle une présence sur l’ensemble du département. Pour la période 2008-2011 le nombre de communes concernées (n=120) par au moins une capture est plus important que pour la période 2001-2006 (n=47). Elle est présente autour du Bassin d’Arcachon au cours de la période 2001-2006 et semble coloniser l’ensemble du massif forestier de la rive gauche au cours de la période 2008-2013. Le nombre de captures de martres enregistrées a augmenté au cours de la période 20012013 notamment à partir de 2006 (Figure 6). Piégeage Chasse 250 194 200 202 182 157 101 100 50 146 134 150 81 47 44 74 46 0 Figure 6 : Histogramme du nombre de captures de martres par an entre 2001 et 2013 Conclusion : la martre est un animal forestier et la superficie forestière du département de la Gironde est favorable à son développement. L’évolution du nombre de captures et la distribution semblent indiquer que sa population est en nette augmentation. a - b Figure 5 : carte de répartition de la martre (captures communales obtenues par la chasse, le piégeage et la destruction a- entre 2001-2006, b- entre 2008-2013). 12 13 Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1 Le putois Mode de vie et comportement C’est une espèce solitaire essentiellement nocturne. Contrairement à bien d’autres mustélidés, le putois est un mauvais grimpeur. Pour pallier sa maladresse pour l’escalade, le putois est reconnu comme une espèce agile à la course et pour la nage. Il possède un odorat sensible. Pour se giter, il creuse un terrier, s’installe au creux d’une souche, dans la crevasse d’un rocher ou encore dans le terrier d’une autre espèce. Il possède un domaine vital de taille variable, oscillant entre 100 et 150 ha. Habitat Il s’adapte, comme beaucoup d’autres mustélidés, à divers habitats. Le putois apprécie plus particulièrement les zones humides comme les berges d’étangs, de mares ou encore les rives des cours d’eau où il trouvera une multitude de proies. On le retrouve dans des zones boisées, les bocages, ou les abords de ferme. Le putois s’accorde très bien de la présence de l’homme. Le putois Répartition et état de la population de putois au niveau départemental (Mustela putorius) Ordre : Carnivores Famille : Mustélidés La carte de répartition (Figure 7) cumulant les observations de captures de putois par commune au cours de la période 2001-2013 révèle une présence sur l’ensemble du département. On note peu de différence au niveau de sa distribution entre les deux périodes. Description : Il possède une ligne élancée, n’excédant pas les 1.2 kg chez le mâle et presque deux fois moins pour les femelles. Un putois mesure entre 45 et 60 cm, sa queue 15 cm. Son pelage est brun, plus ou moins foncé, à tendance noir avec le poil de bourre jaunâtre. Sa queue et ses pattes sont noires, tout comme son ventre. Sa tête est caractéristique, il porte un masque noir et blanc. Le museau, le tour des yeux et le bout des oreilles sont noirs. Reproduction Il est polygame. Une fois la période de reproduction atteinte, entre mars et avril, le putois va chercher à s’accoupler avec un maximum de femelles. Une fois fécondées, les femelles qui ne font qu’une portée par an, vont mettre bas au bout de 40 jours environ. Chaque portée est composée de 3 à 10 jeunes. Chez le putois la maturité sexuelle s’acquière vers l’âge de 9 mois. Régime alimentaire Le régime alimentaire des putois reste flexible. Ce prédateur peut intégrer une grande variété de ressources dans son alimentation. Les petits rongeurs tels que campagnols et mulots, constituent une grande partie de ses repas. Il chasse également le lapin de garenne, car la taille du putois est un avantage pour rentrer dans les terriers. Il apprécie également les oiseaux, les poissons, les amphibiens, voir des charognes. 14 a - b Figure 7 : carte de répartition du putois (captures communales obtenues par la chasse, le piégeage et la destruction a- entre 2001-2006, b- entre 2008-2013). 15 Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1 Le putois Les captures de putois sont à un niveau faible. Elles ont diminué en 2008 et sont depuis stables (Figure 8). Piégeage Chasse Destruction 250 200 196 139 150 161 114 100 62 77 77 63 75 68 67 71 50 Le renard roux (Vulpes vulpes) 0 Ordre : Carnivores Figure 8 : Histogramme du nombre de captures de putois par an entre 2001 et 2013 Conclusion : le putois est inféodé aux zones humides et l’ensemble des bassins versants du département de la Gironde sont colonisés. Famille : Canidés Description : Le corps est élancé et mesure environ 120 cm. La queue mesure 40 à 50 cm. Le poids moyen est de 6 Kg. Il varie de 4 à 10 Kg. Sa hauteur au garrot est d’environ 35 cm. Facilement reconnaissable à sa robe rousse, le renard roux possède un ventre et un contour de lèvres blancs. Ses longues pattes sont quant à elles de couleur noire, tout comme ses fines oreilles pointues. Reproduction La période de reproduction débute en hiver, les accouplements s’étalent sur une période allant du mois de décembre au mois de février. La gestation est d’une durée d’environ 53 jours. La femelle met bas une fois par an avec une portée de 5 jeunes en moyenne (12 au plus). Le nombre d’individus par portée est fortement influencé par l’abondance de nourriture qu’offre le milieu. Les renardeaux sont aveugles à la naissance. Ils sont ensuite sevrés à 4 ou 5 semaines. Ils sont capables de se reproduire dès la première année. Régime alimentaire Le renard possède un spectre du régime alimentaire très important qui varie en fonction de la saison, du biotope et de la disponibilité alimentaire. Son menu se compose de petits mammifères tels que les lapins, les campagnols ou encore les petits invertébrés. Il s’accommode également de fruits, d’œufs ou de vers de terre. 16 17 Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1 Le renard roux Mode de vie et comportement Son domaine vital peut varier de 50 à 1 000 ha. Cette espèce utilise des terriers composés de plusieurs cavités appelées chambres dans lesquelles il passe la journée. Le renard peut également cohabiter avec le blaireau, chacun possède sa chambre, dans un terrier commun. Le terrier de renard se différencie par des entrées (gueules) de 15 à 25 centimètres devant lesquelles, le déblai de terre est en forme de dôme (celui du blaireau forme une gouttière). Le renard, plutôt solitaire, arpente son territoire principalement de nuit. Toutefois des apparitions le jour (matin ou soir) ne sont pas rares. Les captures de renards augmentent régulièrement depuis 2001-2002, plus de 5000 données sont relevées chaque année à partir 2007 (Figure 10). Habitat Le renard roux apprécie particulièrement les milieux semi-ouverts de type bocager. Toutefois, il s’adapte facilement à tous les autres types de milieux, que ce soit un milieu de plaine, de forêts voir de montagne. Sa présence est de plus en plus fréquente en zone périurbaine. Répartition et état de la population de renard roux au niveau départemental Le renard roux est recensé sur presque toutes les communes du département de la Gironde de 2001-2013 (Figure 9). Figure 10 : Histogramme du nombre de captures de renards roux par an entre 2001 et 2013 Conclusion : le renard est une espèce bien présente dans le département de la Gironde. Tous les milieux sont utilisés y compris les zones périurbaines. En effet ce carnivore est généraliste et opportuniste. Son régime alimentaire varié et sa grande flexibilité comportementale lui permettent de s’adapter à l’évolution de son habitat. Le niveau des captures semble indiquer une hausse des populations. a - b Figure 9 : carte de répartition du renard roux (captures communales obtenues par la chasse, le piégeage et la destruction a- entre 2001-2006, b- entre 2008-2013). 18 19 Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1 Le corbeau freux Mode de vie et comportement Les corbeaux freux sont des oiseaux très sociables et très intelligents. Ils vivent en colonies bruyantes. La colonie est le centre de la vie sociale. Durant la période hivernale, ils se rassemblent pour passer la nuit dans des dortoirs situés dans de grands arbres. Habitat Le corbeau freux (Corvus frugilegus) Ordre : Passériformes Famille : Corvidés Description : Le corbeau freux est un des plus gros des passereaux. Il mesure de 40 à 47 cm (rarement plus de 50 cm) et pèse entre 350 à 550 g. D’une envergure de 75 à 90 cm, son plumage est entièrement noir avec des petits reflets irisés bleutés. Chez l’adulte, la base de son bec est dénudée de plumes. Il est aussi plus fin que celui de la corneille noire et est légèrement creusé et blanchâtre. Les plumes du ventre descendent souvent sur les pattes. En vol, les ailes du corbeau freux sont nettement plus larges que celles de la corneille noire. Le corbeau freux recherche des milieux variés afin de réunir à la fois sur un même territoire, les conditions pour un bon site de nidification et un milieu comportant des sites d’alimentation variés et satisfaisants. Il fréquente le plus souvent les champs cultivés avec des bosquets, des prairies, des plantations de peupliers et des lisières de forêts comportant de grands arbres. Il est parfois présent au sein des villages. Répartition et état de la population de corbeau freux au niveau départemental En France, le corbeau freux est nicheur dans la moitié nord du pays. En hiver, l’espèce est particulièrement abondante dans la région Ile de France. Elle se montre en revanche moins abondante dans les zones de grande culture (Champagne et Poitou Charentes) et de façon plus localisée en plaine. Ainsi la Gironde, les Landes et les Pyrénées Atlantiques peuvent accueillir quelques populations. Une colonie a été identifiée dans l’Est du département, près de la commune de Coutras. Reproduction La période de nidification commence dès le mois de mars et prend fin en juillet. La femelle effectue une couvée par an avec 2 à 6 œufs bleu vert tachetés de gris et de brun. L’incubation dure 16 à 19 jours. Les jeunes sont nidicoles et s’envolent au bout d’environ 35 jours. Le corbeau freux est mature sexuellement dès la fin de sa deuxième année. Il est monogame. En cas de perte de la couvée il peut y avoir une couvée de remplacement. Son nid est une structure massive faite de branches, facilement reconnaissable. Le corbeau freux réemploie souvent d’anciens nids qu’il améliore d’une année sur l’autre. Régime alimentaire Il est omnivore, possède un régime alimentaire varié. Sa préférence va à une nourriture carnée, toutefois les végétaux représentent les deux tiers de son alimentation (graines de toutes sortes, céréales, ainsi que des baies et des fruits). Les lombrics, les chenilles, les larves d’insectes en tout genre sont ses proies favorites. Il ne dédaigne pas les petits mammifères (campagnols des champs, musaraignes, …), les oisillons, parfois des charognes. 20 21 Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1 Le corneille noire Mode de vie et comportement C’est une espèce sédentaire très territoriale. Au début de l’été, les corneilles noires d’un même dortoir ont l’habitude de se réunir au crépuscule en bandes pour aller se nourrir. En général, la corneille noire possède un vaste territoire. Les couples vivent dispersés. Habitat Elle possède une attirance plus particulière pour les espaces ouverts, principalement les milieux agricoles. Elle apprécie tout de même la proximité de bois et de bosquets. Aujourd’hui, on retrouve la corneille noire sur tous les milieux agricoles, landes, bordures de cours d’eau, zones côtières, bords de chemins et de routes, zones d’estuaires, embouchures de fleuves et lagunes ... La corneille noire (Corvus corone) Ordre : Passériformes Famille : Corvidés Répartition et état de la population de la corneille noire au niveau départemental La carte de répartition (Figure 11) cumulant les observations de captures de corneille noire par commune au cours de la période 2001-2013 confirme que celle-ci est présente sur la totalité du département. Les observations ont été plus nombreuses au cours de la période 2008-2013. Description : C’est un oiseau d’une envergure de 92 à 100 cm, entièrement noir et très souvent confondu avec le corbeau freux. La corneille noire mesure environ 50 cm, avec un poids compris entre 500 ou 600 g. Tout le reste du corps est également sombre et luisant, y compris les pattes et le bec. L’extrémité de sa queue est carrée. Elle se distingue du corbeau freux par son bec trapu, qui n’est pas blanchâtre et dont les plumes recouvrent sa base. Reproduction C’est une espèce monogame. Ainsi, chaque couple reste uni pour la vie. La ponte s’effectue entre le mois d’avril et de mai. La femelle pond de 3 à 6 œufs. L’incubation dure environ 18 jours. Les jeunes restent au nid jusqu’à l’envol vers 35 jours. Le nid est circulaire (en forme de parabole) et de taille importante. Il est construit par les deux parents. Il se situe principalement dans le houppier des arbres, à une hauteur assez importante. On peut y trouver de tout : herbes, feuilles sèches, laine de mouton, poils, crins, papiers, chiffons, plastiques, racines, plumes, … Régime alimentaire Elle possède un régime alimentaire très varié de type omnivore. Elle consomme diverses charognes d’animaux accidentés, ainsi que de petits invertébrés. La corneille noire apprécie également toutes les graines, les céréales et les fruits. Elle peut parfois piller les nids d’autres oiseaux, et ne se prive pas de manger des œufs et des oisillons. 22 a - b Figure 11 : carte de répartition de la corneille noire (captures communales obtenues par la chasse, le piégeage et la destruction a- entre 2001-2006, b- entre 2008-2013). 23 Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1 Le nombre de captures de corneilles noires est en progression constante. Plus de 10 000 oiseaux sont capturés actuellement, en relation probablement avec une augmentation de la pression de capture. Ainsi, la destruction a une part de plus en plus importante (Figure 12). La pie bavarde (Pica pica) Ordre : Passériformes Figure 12 : Histogramme du nombre de captures de corneilles noires par an entre 2001 et 2013 Conclusion : La corneille noire est une espèce commune et répandue dans tout le département. Cette espèce semble être en plein développement. Famille : Corvidés Description : Son envergure est de 50 à 60 cm. Elle mesure de 45 à 60 cm et sa queue représente la moitié de sa taille. Son poids varie entre 145 et 210 g. La tête, la poitrine, le dos et le bas-ventre sont noirs avec des reflets métalliques bleuâtres. L’abdomen est d’un blanc pur. Les ailes et la queue présentent un plumage bleu-vert irisé. On peut voir de grandes taches blanches sur les scapulaires et des marques blanches sur les primaires, visibles sur les ailes déployées. Le bec puissant est noir. Les yeux sont brun foncé. Les pattes et les doigts sont noirs. Reproduction La période de nidification s’étale de mars à avril. Elle compte une seule couvée. Si la première ponte est détruite, il peut y avoir une ponte de remplacement en suivant. Chaque couvée peut compter de 4 à 9 œufs bleu pâle avec de larges taches brunes. L’incubation des œufs se fait pendant 22 jours. Les jeunes quittent le nid à l’âge de 25 à 29 jours. Le nid est sphérique et surmonté d’un dôme. Il est ainsi fermé et devient facilement repérable et reconnaissable. Il est construit sur le sommet d’un arbre, d’un grand arbuste ou d’un pylône électrique. Sa structure est faite de boue tapissée d’herbes, de poils et de branchages. A l’intérieur, la structure faite de solides brindilles est volumineuse. Régime alimentaire Comme les autres corvidés, elle est omnivore. Elle se nourrit surtout de petits invertébrés qui constituent plus de 80 % de l’alimentation des jeunes et des adultes. Elle consomme aussi des graines de fruits et des baies en hiver. Elle mange des détritus, des charognes, des œufs et des oisillons. Elle peut s’attaquer à des petits rongeurs. 24 25 Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1 La pie bavarde Mode de vie et comportement Cette espèce est grégaire en dehors de la période de reproduction. Elle niche généralement en solitaire. Elles se regroupent en hiver. La pie bavarde est un oiseau très intelligent et très vigilant. Elle se déplace et se nourrit fréquemment au sol. Sa marche est très caractéristique car elle se déplace en sautillant. Les captures sont en progression constante et dépassent depuis 2009 les 10 000 individus. Comme pour la corneille noire, la part de la destruction augmente (Figure 14). Habitat La pie bavarde s’adapte facilement à tous les types d’habitats (excepté la haute montagne et les forêts denses). Elle fréquente les zones agricoles et particulièrement les abords des champs, les bosquets, les zones ouvertes ou légèrement boisées, les prairies et les flancs de montagnes. La présence des hommes n’est pas un frein pour la pie bavarde, même si elle reste méfiante. Il est fréquent de l’observer dans divers parcs et jardins, ou même en ville. Répartition et état de la population de la pie bavarde au niveau départemental La carte de répartition (Figure 13) cumulant les captures de pies bavardes par commune au cours de la période 2001-2013 confirme sa présence sur presque toutes les communes du département. Une nette augmentation de la répartition est observée pour la période 2008-2013 notamment sur la partie forestière de la rive gauche de la Garonne. Figure 14 : Histogramme du nombre de captures de pies bavardes par an entre 2001 et 2013. Conclusion : L’augmentation des observations et des captures en zone très forestière révèle que les populations de pies bavardes sont en expansion. Les densités de nids, notamment dans la communauté urbaine de Bordeaux, peuvent être importantes. a - b - Figure 13 : carte de répartition de la pie bavarde (captures communales obtenues par la chasse, le piégeage et la destruction a- entre 2001-2006, b- entre 2008-2013). 26 27 Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1 Le geai des chênes Mode de vie et comportement Le geai vit généralement solitaire ou en petits groupes familiaux. Ils peuvent se rassembler au printemps pour attirer un ou une partenaire. Vers la fin de l’été et en automne, ils forment de grands dortoirs. Discret et timide il est souvent entendu à défaut d’être vu. Il sert d’alarme à toute la forêt, grâce à son cri rauque qu’il pousse à la vue d’un prédateur ou d’une présence humaine. Habitat Le geai des chênes (Garrulus glandarius) Ordre : Passériformes Famille : Corvidés Il fréquente toutes les forêts, avec toutefois une préférence pour les forêts de feuillus, surtout celles composées de chênes. Il s’aventure parfois dans les prairies et les jardins proches des habitations afin d’y trouver les éléments qui composent son régime alimentaire. Répartition et état de la population de geai des chênes au niveau départemental La carte de répartition (Figure 15) cumulant les observations de captures de geais des chênes par commune au cours de la période 2001-2013 confirme sa présence sur l’ensemble du département, notamment dans l’Est et au cours de la dernière période. Description : Son envergure se situe entre 45 et 55 cm. Sa taille est de 36 cm pour un poids qui oscille entre 140 et 190 g. Son plumage est brun clair avec des tendances rosées sur le corps. Ses ailes sont noires et blanches et à la base on trouve des couvertures alaires bleues striées de noir. Le croupion est blanc et la queue noire. Sa tête grise et noire est surmontée d’une huppe arrondie, le plus souvent aplatie sur son crâne. Son bec court et puissant est souligné en sa base par d’épaisses moustaches noires. Reproduction La ponte a lieu d’avril à juin avec 3 à 7 œufs verdâtres très finement tachés de gris-olive. L’incubation dure de 16 à 19 jours. Les poussins sont nourris par les deux parents et quittent le nid 19 à 23 jours plus tard. Ils dépendent des adultes pendant 7 à 8 semaines avant d’être chassés du territoire parental. Ils peuvent se reproduire au bout d’un an. Le nid est fait d’une plateforme de branches de bois. La coupe est assez profonde et tapissée de matériaux plus doux. Le nid est placé dans une fourche près du milieu de l’arbre ou sous le houppier à environ 4 à 6 mètres au-dessus du sol. Régime alimentaire Ce corvidé est omnivore. Il se nourrit d’insectes pendant la saison de reproduction. Il n’hésite pas à piller les œufs et les nouveau-nés d’autres espèces d’oiseaux. En automne, il se nourrit surtout de glands dont l’excèdent est caché dans le sol pour constituer des réserves et récupéré quand le besoin s’en fait sentir. Il contribue ainsi à la dissémination des chênes. Il complète son menu par d’autres fruits forestiers ou cultivés, des graines et des céréales. 28 a - b Figure 15 : carte de répartition du geai des chênes (captures communales obtenues par la chasse, le piégeage et la destruction a- entre 2001-2006, b- entre 2008-2013). 29 Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1 En dehors de la saison atypique 2006-2007, les captures sont en augmentation constante (Figure 16). Piégeage 600 Chasse Destruction 507 500 400 300 200 100 253 216 101 93 108 241 262 230 276 311 L’étourneau sansonnet 69 0 (Sturnus vulgaris) Figure 16 : Histogramme du nombre de captures de geais des chênes par an entre 2001 et 2013. Conclusion : Oiseau guetteur et réputé pour alerter ses congénères, le geai des chênes est un oiseau commun avec une présence diffuse dans le département. Les données concernant les captures sont peu nombreuses car cet oiseau n’intéresse pas beaucoup les chasseurs. Ordre : Passériformes Famille : Sturnidés Description : Son envergure fait une trentaine de centimètres. Il atteint la taille d’environ 20 cm, pour un poids compris entre 60 et 100 g. Il possède un plumage très particulier, noir, arborant de nombreux reflets métalliques verts et violets avec des petites taches blanches encore plus visibles en période nuptiale. Ces taches permettent de le différencier facilement du merle noir avec lequel il est parfois confondu. Il possède une queue courte et carrée et des ailes pointues et triangulaires. Le bec est jaune avec la base gris-bleu chez le mâle, et rosâtre chez la femelle. Reproduction La période d’accouplement commence en avril. La femelle pond de 4 ou 8 œufs blanc pâle et brillants par couvée. Les femelles sont les seules à couver, elles restent au nid 12 jours. Les poussins sont nidicoles et quittent le nid au bout de 20 à 23 jours. Les derniers jeunes arrivent à maturité en juillet. Le nid est fait sur des sites élevés, jusqu’à 15 m et le plus souvent dans des trous ou cavités d’arbres. On le retrouve parfois sur le sol si les trous naturels sont rares. Il rassemble de grandes quantités de matériaux pour faire son nid si la cavité qu’il habite est assez grande. Régime alimentaire L’étourneau sansonnet est omnivore et opportuniste. Il consomme des larves, des lombrics et capture des insectes en vol surtout au printemps et en été. Il peut se ruer sur les cerises et les raisins. Durant l’hiver son alimentation est basée sur des végétaux et des graines. Il n’est pas rare de le rencontrer dans les jardins et les villages à la recherche de restes et de détritus. 30 31 Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1 L’étourneau sansonnet Mode de vie et comportement L’étourneau sansonnet est grégaire, excepté durant la saison de reproduction. Ils se nourrissent et migrent en masse et peuvent alors former des nuées de plus de 100 000 individus. Ces nuées sont une forme de protection contre les prédateurs. Des dortoirs importants peuvent exister dans les centres villes. Le nombre de captures est en progression constante, la part de la destruction à tir augmente ces dernières années (Figure 18). Habitat L’étourneau sansonnet vit dans des habitats très variés. Il s’accommode aussi bien de zones boisées ouvertes que de lisières, de jardins, de villes, de terres agricoles, de préssalés et de cultures. Répartition et état de la population d’étourneau sansonnet au niveau départemental La carte de répartition (Figure 17) cumulant les observations de captures d’étourneaux sansonnets par commune confirme sa présence sur l’ensemble du département au cours de la période 2001-2013. Les observations sont plus nombreuses pendant la période de 2008 à 2013. Le nombre de communes avec captures est de 255 pour la période 2008-2013 contre 132 pour la période 2001-2006. Figure 18 : Histogramme du nombre de captures d’étourneaux sansonnets par an entre 2001 et 2013. Conclusion : L’espèce est très commune et bien représentée dans le département. Les concentrations en automne et hiver pour constituer des dortoirs importants font que cet oiseau ne peut pas passer inaperçu. a - b Figure 17 : carte de répartition de l’étourneau sansonnet (captures communales obtenues par la chasse, le piégeage et la destruction a- entre 2001-2006, b- entre 2008-2013). 32 33 Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1 Le lapin de garenne Mode de vie et comportement Espèce grégaire, le lapin de garenne vit en colonies composées de plusieurs groupes sociaux dirigés par un mâle et une femelle dominante qui assurent en grande partie la reproduction. Les lapereaux naissent dans des terriers spéciaux appelés rabouillères. Son domaine vital varie de 500 mètres carrés à plusieurs hectares. La journée il se tient à l’abri dans son terrier ou son gîte. Les maladies, la prédation, les conditions climatiques et les collisions avec le trafic routier sont les principales causes du taux de mortalité important chez cette espèce. Habitat Le lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus) Ordre : Lagomorphes Famille : Léporidés Il vit dans des types de milieux différents, il fréquente les forêts, les bois, les lisières, les bosquets ou les bocages. Les tâches de feuillages denses lui permettent de créer des gîtes pour la journée ou pour se réfugier en cas de danger. Il apprécie particulièrement les remblais et les talus, surtout si le sol est léger pour faciliter le creusement des terriers. Répartition et état de la population de lapin de garenne au niveau départemental La carte de répartition (Figure 19) cumulant les observations de captures de lapin de garenne par commune confirme sa présence sur tout le département. Au cours de la période 2008-2013 beaucoup plus de communes (n=309) sont concernées par des captures que pour la période 2001-2006 (n=161). Description : Le lapin de garenne possède un pelage de couleur gris-brun plus ou moins foncé selon les individus. Son ventre, le bout de ses pattes et le dessous de sa queue sont blanc. Il mesure entre 30 et 50 cm avec un poids variant de 0.7 à 1.5 kg. De la même famille que le lièvre, le lapin de garenne possède cependant des oreilles plus petites, et des pattes postérieures plus courtes. Ces pattes lui permettent de faire des bonds et d’atteindre une vitesse de fuite de 30 Km/H. Reproduction La maturité sexuelle est atteinte très tôt (4 mois pour les mâles et 3 mois et demi pour les femelles). Les femelles sont très productives à raison de 3 à 5 portées par an. La durée de gestation est de 30 jours. Ces éléments favorisent un taux de renouvellement de l’espèce très élevé (15 à 25 lapereaux par femelle et par an). Cette forte productivité est freinée par un taux de mortalité des jeunes importants, avoisinant les 30%. 5 à 6 jeunes parviennent à l’âge adulte avec une espérance de vie d’environ 9 ans. Régime alimentaire Herbivore opportuniste, son régime alimentaire varie suivant les saisons. Il consomme des pousses de plantes herbacées, avec une préférence pour les graminées, les plantes cultivées et les fruits notamment. La digestion se réalise en deux temps (caecotrophie). Les aliments ingérés une première fois lui fournissent les éléments nécessaires à son métabolisme physique de base. La ré-ingestion des crottes lui permet de tirer le meilleur profit des aliments. 34 a - b Figure 19 : carte de répartition du lapin de garenne (captures communales obtenues par la chasse, le piégeage et la destruction a- entre 2001-2006, b- entre 2008-2013). 35 Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1 Les captures ont fortement progressé ces dernières années (Figure 20). Les données provenant de la destruction sont plus nombreuses depuis 2009. Le pigeon ramier (ou palombe) Figure 20 : Histogramme du nombre de captures de lapins de garenne par an entre 2001 et 2013. Conclusion : Le lapin de garenne connait des cycles de développement de ses populations. Une phase d’accroissement importante est apparue en 2009 et s’est traduite par l’augmentation des captures et du nombre de communes concernées par sa présence. Il est aujourd’hui bien présent sur l’ensemble du département. (Columba palumbus) Ordre : Columbiformes Famille : Columbidés Description : D’une envergure d’environ 75 cm, sa taille avoisine les 45 cm. Son poids moyen est de 500 g. C’est le plus grand des colombidés européens. Son plumage est gris bleuté. Le cou est recouvert de plumes aux reflets métalliques verdâtres, rosés avec une tache blanche latérale. En vol, on distingue les croissants blancs de ses ailes et des barres noires à l’extrémité de la queue. Son bec rouge rosé en sa base possède une pointe jaune. Son poitrail large lui confère un aspect un peu « dodu ». Il possède des pattes courtes munies de quatre doigts assez longs. Reproduction Le nid est généralement installé dans les arbres, en particulier dans une fourche. Un même nid peut être utilisé pour plusieurs pontes et pendant plusieurs années. Ce nid est une vague plate-forme de 17 à 26 cm de diamètre, composée de brindilles assez grossières. La femelle pond plusieurs fois entre avril et septembre, avec un pic de ponte en juillet-août. La ponte est composée de 1 à 2 œufs, rarement plus. Les œufs de couleur blanche pèsent environ 20 g. L’incubation dure 17 jours en moyenne et est assurée par les 2 parents à tour de rôle. Le mâle couve un tiers de la durée de la journée. Les pigeonneaux sont nourris au nid pendant environ 22 jours, puis deux semaines encore en dehors de celui-ci. 36 37 Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1 Le pigeon ramier Régime alimentaire Son large spectre alimentaire suit les saisons. On y retrouve des graines (blé, seigle, avoine, maïs, orge...), des jeunes feuilles vertes, des fruits et graines, des rhizomes et bulbes, ou encore des fleurs et bourgeons, mais aussi de la nourriture d’origine animale composée de vers de terre, de petits insectes et leurs larves, ainsi que de petits mollusques. Mode de vie et comportement En dehors de la période de reproduction, la palombe est un oiseau très grégaire, notamment sur les lieux d’alimentation et les dortoirs. Les concentrations d’oiseaux peuvent être importantes. Habitat A l’origine, son habitat était essentiellement forestier. Ce milieu sera d’autant mieux colonisé qu’il est bordé d’espaces dégagés mis en culture ou si la forêt est parsemée de clairières cultivées. Le bocage, la mosaïque de prairies et de champs sont également des milieux de plus en plus fréquentés par le pigeon ramier. Désormais, de plus en plus de couples sédentaires vivent en ville. Répartition et état de la population de pigeon ramier au niveau départemental Le protocole de collecte de données utilisées pour les autres espèces n’a pas été utilisé. Les figures présentées ci-après sont le résultat de deux autres méthodes réalisées en période de nidification à partir de «circuits-échantillons» répartis sur l’ensemble du département. Ces circuits visent à écouter les mâles chanteurs et en période d’hivernage à partir de dénombrements effectués, par canton, par un réseau d’observateurs au sol pour les zones agricoles. Pour les zones forestières ils sont effectués en avion, par des techniciens cynégétiques. a - b Figure 21 : carte de répartition du pigeon ramier en période de nidification (moyenne quinquennale de l’indice d’abondance par circuit a-entre 2002-2006, b-entre 2009-2013). La figure 22 confirme le développement et l’expansion de l’espèce sur l’ensemble du département en période de nidification. Les valeurs de l’indice ont fortement progressé depuis 2009. Période de nidification La carte de répartition (Figure 21) en période de nidification présentant la moyenne quinquennale des indices par circuit confirme la présence du pigeon ramier sur l’ensemble du département depuis 2001. Pour la période 2002-2006 les valeurs d’indice sont plus élevées à l’Ouest du département. 2009-2013, les populations se sont développées dans l’Est du département. 38 Figure 22 : courbe de la moyenne de l’indice d’abondance du pigeon ramier obtenue à partir des circuits échantillons (protocole ONCFS/FNC/FDC). 39 Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1 Le pigeon ramier Période d’hivernage La carte de répartition (Figure 23) en période d’hivernage présentant la moyenne quinquennale des dénombrements par canton révèle que le pigeon ramier est présent sur l’ensemble du département. Peu de différence entre les périodes 2001-2006 et 2009-2014. Les zones maïsicoles du médoc, les forêts galeries de chênes du Sud Gironde, et les réserves servant de dortoirs de l’Est du département et de l’Entre Deux Mers abritent la grande majorité des oiseaux. Le sanglier (Sus scrofa) Ordre : Artiodactyle a - b Figure 23 : carte de répartition du pigeon ramier en hivernage (moyenne quinquennale par canton a- entre 2001-2006, b-2009-2014). La figure 24 indique que les effectifs hivernants varient d’une saison à l’autre en relation avec les ressources alimentaires disponibles. En moyenne 30 000 oiseaux sont dénombrés chaque année. Famille : suidés Description : Le sanglier est un animal puissant et massif. Les mâles pèsent entre 80 kg et 150 kg. La hauteur au garrot avoisine le mètre. La femelle (laie), est légèrement plus petite que le mâle. Elle dépasse rarement les 100 kg. Son pelage adulte varie légèrement entre des teintes noires ou brunes. Les marcassins (jeunes de moins de 6 mois) arborent une livrée rayée de couleur fauve et brune qu’ils perdent progressivement à partir de 4 mois. Le sanglier possède des pattes courtes, une tête massive et un groin puissant. Les défenses (canines sur la mâchoire inférieure), servent à aiguiser les grès (mâchoire supérieure) qui deviennent alors des armes redoutables. Reproduction La maturité sexuelle est atteinte chez le mâle à 10 mois et entre 8 et 24 mois chez la femelle en fonction de sa croissance. La taille des portées d’une laie adulte varie de 5 à 7 marcassins, selon la richesse du milieu. La durée de la gestation est de 115 jours. Les jeunes vivent en compagnie avec leur mère jusqu’à un an. La période la plus critique pour la survie du sanglier se situe dans les premiers mois de sa vie. La mortalité postnatale peut être très variable et pourrait affecter entre 10% et 70% des nouveaux nés. Régime alimentaire Figure 24 : histogramme des effectifs hivernants de pigeons ramiers dénombrés par an entre 2000 et 2014. 40 Le sanglier est un omnivore opportuniste. Il s’adapte à une très vaste diversité de ressources alimentaires selon leur disponibilité. Les matières végétales représentent la majorité du régime alimentaire (+ de 90%). Il consomme des fruits, des graines, des tubercules, des tiges, le reste de son alimentation est composé d’insectes, de mollusques, de lombrics, de reptiles, de batraciens, d’oiseaux ou de mammifères. 41 Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1 Le sanglier Mode de vie et comportement Le sanglier a une phase de repos pendant la période diurne et une phase d’activité durant la nuit. Le temps passé à l’alimentation est très variable selon les saisons et les disponibilités alimentaires. Pour le repos, il se couche à même le sol en creusant une légère déclivité appelée bauge. Cette bauge peut être aménagée d’éléments végétaux, en particulier lorsqu’elle est disposée sur des sols très humides. Toutes les études montrent que le sanglier est sédentaire. Son domaine vital peut varier entre 500 à 3000 hectares. La Figure 26 confirme le développement et l’expansion sur l’ensemble du département. Les prélèvements augmentent de façon progressive et atteignent aujourd’hui les 8000 animaux. 9000 8000 Habitat Il a de grande faculté d’adaptation, avec une préférence pour les grandes forêts de feuillus et d’essences mixtes. Le territoire doit être bien pourvu en eau. Il a besoin de zones de gagnage et de zones de tranquillité. Répartition et état de la population de sanglier au niveau départemental Pour le sanglier, les données de captures par commune proviennent essentiellement de la chasse. La carte de répartition (Figure 25) cumulant les prélèvements réalisés aux 1000 ha au cours de la période 2001-2012 révèle sa présence sur l’ensemble du département. Pour la période 2007-2012 les prélèvements aux 1000 ha ont fortement augmenté. 7000 6000 5000 4000 3000 2000 1000 0 Figure 26 : histogramme du nombre de sangliers prélevés par an de 2001 à 2013. a - b Figure 25 : carte des prélèvements aux 1000 ha par commune a- entre 2001-2006, b- entre 2007-2012. 42 43 Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1 Le chien viverrin Mode de vie et comportement Le chien viverrin est très actif. Son activité est principalement nocturne et crépusculaire. Il vit généralement en solitaire. C’est le seul canidé chez lequel on a pu observer un arrêt de l’activité en hiver. Il n’hiberne pas, mais rentre en léthargie. Son gîte se tient dans le terrier abandonné d’une autre espèce, il peut lui-même en creuser un autre. Les estimations du domaine vital varient de 50 à 200 ha. Habitat Le chien viverrin (Nyctereutes procyonoides) Ordre : Carnivores Famille : Canidés L’habitat le plus favorable est constitué de forêts mixtes avec un sous-bois dense. Il apprécie également les bords de cours d’eau et la proximité de zones marécageuses forestières ou de plans d’eau, qui sont des milieux où il retrouve plusieurs de ses proies favorites. Répartition et état de la population de chien viverrin au niveau départemental Cette espèce n’est pas présente dans le département. Une population colonise la France par le Nord Est. Description : Originaire d’Asie orientale, il fut importé dans l’ex-URSS au cours du XXème siècle. Il est petit, massif et trapu, surtout sur l’arrière du corps. Le masque facial sombre, gris foncé ou noir, se scinde en deux parties. Une partie horizontale plus foncée sous la ligne des yeux, et une partie plus claire au-dessus des yeux. Le museau est court. Son pelage est de couleur fauve à gris foncé. Le poids varie en fonction du sexe. Il oscille entre 4 à 6 kg en été et 6 à 10 kg en hiver. Il mesure de 65 à 80 cm, dont une queue de 15 cm. Reproduction Le chien viverrin est une espèce monogame. La maturité sexuelle est atteinte entre 8 et 11 mois. Le rut a lieu entre février et mars. C’est au terme d’une gestation de 60 jours environ que la femelle met bas de 3 à 7 petits entre avril et mai. Sa grande fécondité fait que cette espèce peut avoir une capacité d’expansion très forte. Régime alimentaire Il possède un régime alimentaire omnivore. Il se nourrit aussi bien d’aliments d’origine animale que végétale. Ainsi ce sont les rongeurs et notamment les campagnols, qui prédominent son alimentation. Il consomme également des mollusques, des poissons ou encore des amphibiens qu’il pêche avec beaucoup de dextérité. Les reptiles, les oiseaux et leurs œufs composent également son régime alimentaire. 44 45 Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1 Le raton laveur Mode de vie et comportement Nocturne et crépusculaire, il est considéré comme un animal solitaire. Il peut former des groupes familiaux, surtout en hiver, constitués d’une femelle et des petits de l’année ou de juvéniles qui s’émancipent progressivement au printemps. La taille du domaine vital varie de quelques dizaines à plusieurs centaines d’hectares selon l’individu et la qualité d’habitat conditionnée par les ressources alimentaires et les possibilités de gîtes. Les arbres creux (3 à 12 m au-dessus du sol) sont choisis le plus souvent comme gîte, mais les terriers de renards, ou de blaireaux sont également utilisés. Habitat Le raton laveur (Procyon lotor) Ordre : Carnivores Famille : Procyonidés Il affectionne les forêts de feuillus, ou encore les forêts de plaines alluviales, contenant des marécages ou des marais qui lui permettent de trouver gîtes et couverts. Répartition et état de la population de raton laveur au niveau départemental La Figure 27 présente les communes dans lesquelles le raton laveur a été identifié par piégeage en 2012-2013. D’autres cas de présence ont été signalés dans le sud Gironde (Saint Léger de Balson, Pondaurat), à Cenon et dans le Médoc (Soussans). Description : Originaire d’Amérique du Nord, il a été introduit en France au milieu du XIXème siècle. Il se reconnaît à sa robe grisâtre à tendance brune foncée et à sa longue queue annelée avec 5 à 7 anneaux bruns ou noirs délimités par des poils plus clairs. Un masque facial de « bandit » noir surplombe sa tête triangulaire avec un crâne large et un museau assez court. Ses doigts sont dotés de cinq griffes, qui lui permettent de grimper facilement aux arbres. Son poids varie de 2,4 à 15 kg. Les mâles étant légèrement plus lourds que les femelles. Le raton laveur mesure 85 à 125 cm de long dont 35 cm de queue. Figure 27 : carte de répartition du raton laveur établie à partir des captures communales pour la saison 2012-2013. Reproduction La maturité sexuelle est atteinte entre 12 et 15 mois. La période du rut a lieu entre janvier et mars. La gestation dure 63 jours. La mise bas a lieu principalement en mai. Pour la femelle du raton laveur les portées varient de 2 à 8 individus. Régime alimentaire Il possède un régime alimentaire omnivore qui varie selon les saisons et l’habitat. Généraliste et opportuniste, il s’adapte facilement aux ressources alimentaires disponibles localement. Les fruits, les baies, les graminées et surtout le maïs dont il raffole, représentent son alimentation principale durant la période estivale et automnale. Les invertébrés, les insectes, les crustacés (écrevisses en particulier) occupent une place plus importante que les vertébrés (amphibiens, rats, musaraignes, écureuils, œufs et oisillons). Possédant une dextérité manuelle importante, il repère et capture ses proies au toucher, notamment les écrevisses, les insectes et les vers de terre. 46 47 Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1 Le vison d’Amérique Mode de vie et comportement Le vison d’Amérique est un animal aux mœurs crépusculaires et nocturnes. Il se déplace au sol et le long des cours d’eau par bonds avec une démarche rappelant celle du putois. Le vison d’Amérique creuse ou récupère des gîtes directement le long des cours d’eau. Habitat Cette espèce apprécie fortement la proximité de l’eau, que ce soit un étang, une rivière ou bien un marais en eau douce ou saumâtre. Le vison d’Amérique (Mustela vison) Ordre : Carnivores Répartition et état de la population de vison d’Amérique au niveau départemental Quelques communes girondines limitrophes aux départements des Landes et de la Dordogne font état de captures par piégeage du vison d’Amérique. En effet ces deux départements abritent des populations qui suivent les bassins versants notamment du Ciron et du Dropt. Famille : Mustélidés Description : Il a été importé d’Amérique. Son corps brun luisant, est allongé et cylindrique. Il mesure 60 cm en moyenne et se termine par une queue représentant le quart de la longueur totale. Il pèse entre 0.5 et presque 2 kg. Les femelles sont plus petites que les mâles. Sa tête, légèrement aplatie, présente un museau court et large. Le menton est marqué par une tâche blanche (parfois absente), qui ne s’étend jamais sur la lèvre supérieure. Les oreilles dépassent faiblement la fourrure. Les membres sont courts et les doigts sont reliés par une palmure bien marquée. Il plonge et nage pour attraper ses proies. 2 Reproduction La maturité sexuelle est atteinte vers un an. En Europe, la période de rut s’étend de fin février à début avril. La gestation dure 50 jours environ. La mise-bas a lieu entre avril et mai, avec une portée de 4 à 6 jeunes, aveugles à la naissance, qui quittent leur mère vers 4 mois. Il existe une possibilité de portée de remplacement en cas d’échec de la reproduction ou de la perte des jeunes. Régime alimentaire Comme les autres mustélidés, le vison d’Amérique est un prédateur généraliste et opportuniste. Il présente un spectre alimentaire étendu. Il se nourrit de poissons, d’amphibiens (grenouilles) et de crustacés (écrevisses). Il s’attaque également aux petits mammifères (musaraignes, campagnols, mulots, surmulots et rats musqués). Il adapte son régime alimentaire aux ressources du milieu. 48 1 1 Vison d'Amérique 3 2 Vison d’Europe 3 Putois 49 Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1 Le ragondin Mode de vie et comportement C’est un animal plutôt grégaire, polygame, crépusculaire et nocturne. En revanche il peut être diurne si l’hiver est froid. L’activité diurne prend de plus en plus d’importance si le milieu n’est pas trop ouvert et que la fréquentation anthropique demeure faible. Habitat Le ragondin (Myocastor coypus) Ordre : Rongeurs Famille : Myocastoridés On trouve essentiellement le ragondin dans les rivières lentes, les marais, les lagunes et les estuaires. Il préfère les eaux stagnantes envahies par la végétation. Il occupe également des plans d’eaux temporaires. Il creuse des terriers dans les berges atteignant parfois 10 m de long. L’entrée est souvent à moitié submergée et mesure 20 cm de diamètre. Le nid est formé d’herbes sèches. Répartition et état de la population de ragondin au niveau départemental La carte de répartition (Figure 28) cumulant les observations de captures de ragondins par commune confirme sa présence pendant toute la période de 2001 à 2013, y compris en zone urbaine. Description : Le ragondin originaire d’Amérique du Sud a été importé dans les années mille neuf cent soixante. Il mesure entre 1 et 1.2 m dont 0.4 m de queue. Il pèse entre 4 jusqu’à 12 kg pour les plus gros. Il possède un long pelage brun plus ou moins foncé. La base des oreilles et le ventre sont plutôt orangés. L’extrémité de son large museau, ses vibrisses (moustaches) et son menton sont blancs. Sa queue est cylindrique, écailleuse et peu poilue. Ses longues incisives sont orange sur leur face extérieure. Ses pattes palmées, ses narines disposées bien en hauteur sur le crâne (au-dessus de la ligne de flottaison) et ses yeux situés sur le haut sur sa tête sont des adaptations pour la vie aquatique. Reproduction Il peut se reproduire toute l’année. L’accouplement a le plus souvent lieu dans un nid situé dans un de ses terriers. La gestation dure entre 127 et 138 jours. La femelle donne naissance entre 2 et 7 jeunes. Elle peut avoir deux à trois portées par année. La maturité sexuelle atteinte à l’âge de 6 mois accentue la dynamique de croissance chez cette espèce. Régime alimentaire Il est presque exclusivement végétarien, il s’alimente de graminées toute l’année et raffole du maïs. En été, il mange également des pousses de carex et de roseaux. Il lui arrive également fréquemment de manger des écorces d’arbres ou des racines. En automne, son régime est également composé de fruits, alors qu’en hiver il consomme des tubercules et des rhizomes. 50 a - b Figure 28 : carte de répartition du ragondin (captures communales obtenues par la chasse, le piégeage et la destruction a- entre 2001-2006, b- entre 2008-2013). 51 Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1 Le ragondin Après une phase d’augmentation des captures liées à une politique départementale de régulation avec tous les acteurs concernés, les prélèvements ont baissé à partir de 2010, et sont stables depuis. Le rat musqué (Ondrata zibethicus) Ordre : Rongeurs Figure 29 : Histogramme du nombre de captures de ragondin par an entre 2001 et 2013. Conclusion : Le ragondin est une espèce très présente sur l’ensemble des bassins versants du département de la Gironde. Les populations en forte phase d’accroissement au début des années 2000 semblent aujourd’hui stabilisées en relation avec une forte campagne de régulation assurée par les piégeurs et les chasseurs. Famille : Muridés Description : Originaire d’Amérique du Nord, il a été introduit en Europe de l’Est au début du XXème siècle. Il mesure de 55 à 70 cm dont une queue de 20 et 28 cm. Elle est peu poilue, écailleuse et aplatie latéralement. Les mâles et les femelles ont un poids équivalent qui s’élève jusqu’à 2,4 kg. Ses pattes postérieures sont plus longues que les pattes antérieures. Son pelage très dense et duveteux est de couleur brun foncé sur le dos et gris clair au niveau du ventre. Les individus plus jeunes sont beaucoup plus foncés. Reproduction Pour cette espèce, la période de reproduction débute au mois de mars et se poursuit jusqu’à la fin septembre. La gestation dure 30 jours. La femelle met bas deux voire trois fois par an. Chaque portée est composée de 5 à 9 jeunes qui sont allaités durant 25 jours environ. La maturité sexuelle est atteinte à l’âge d’un an. Le rat musqué est une espèce très prolifique. Régime alimentaire Il possède un régime plutôt végétarien. Il apprécie les massettes, les joncs, les carex, les potamots… Il peut consommer environ une cinquantaine d’espèces de plantes dont il apprécie particulièrement les parties submergées, riches en substances nutritives. Il peut aussi s’orienter vers la consommation de plantes cultivées comme les betteraves ou le maïs. Lors des périodes de disette, en hiver notamment, il peut consommer des petits animaux comme des mollusques, des crustacées, ou des grenouilles. 52 53 Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1 Le rat musqué Mode de vie et comportement Discret la journée, il est surtout actif le soir et la nuit. Il est excellent nageur et plongeur. Comme pour le ragondin, les captures de rats musqués ont augmenté jusqu’en 2010. Cette augmentation est certainement liée à une politique départementale de régulation des populations. De 2010 à 2013, les captures diminuent. Habitat Le rat musqué affectionne les milieux aquatiques. Il fréquente les eaux douces stagnantes ou au courant lent, les marécages et les rivières. Pour son gîte, il s’abrite dans un terrier semblable à celui du ragondin dont les proportions sont plus réduites. Il arrive au rat musqué de construire une hutte formée par de nombreux végétaux amassés dont une partie reste immergée. Répartition et état de la population de rat musqué au niveau départemental La carte de répartition (Figure 30) cumulant les observations de captures de rats musqués par commune confirme sa présence pendant toute la période de 2001 à 2013 sur l’ensemble du département. Le nombre de communes concernées par au moins une capture est plus important au cours de la période 2008-2013 (N=201) que 2001-2006 (N=142). Figure 31 : Histogramme du nombre de captures de rats musqués par an entre 2001 et 2013. a - b Figure 30 : carte de répartition du rat musqué (captures communales obtenues par la chasse, le piégeage et la destruction a- entre 2001-2006, b- entre 2008-2013). 54 55 Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1 La bernache du Canada Mode de vie et comportement Les liens familiaux sont forts chez la bernache du Canada. Dans leur pays d’origine, les bandes migratrices à l’automne et au printemps comprennent plusieurs familles voyageant ensemble. Elles sont territoriales pendant la période de nidification. Habitat Elle fréquente principalement les zones humides. Elle apprécie particulièrement la succession de zones herbeuses, de terres humides, de petits étangs, de grands lacs offrants des berges importantes avec la proximité de zones d’alimentation. Elle passe plus de temps sur la terre que dans l’eau. On la retrouve dans de nombreux parcs publics. La bernache du Canada (Branta canadensis) Ordre : Ansériformes Famille : Anatidés Répartition et état de la population de bernache du Canada au niveau départemental En Gironde, la bernache du Canada a été signalée sur plusieurs communes dans des parcs et jardins, autour de Bordeaux et dans la vallée du Ciron. Description : Originaire d’Amérique du Nord, elle a été introduite en Europe. Elle pèse entre 4,5 et 5 kg, sa taille est comprise entre 90 cm et 100 cm. L’envergure varie entre 1,25 et 1,8 m. Son cou, son bec, sa tête et son œil sont entièrement noirs, excepté les joues et le bas de sa gorge qui sont blancs. Sa queue est rectangulaire et noire, le croupion et l’abdomen blancs. Le reste du corps est brun-gris avec des liserés plus clairs. Elle possède des pattes assez hautes et noires. Reproduction Lorsqu’elle atteint sa maturité sexuelle au cours de sa deuxième année, elle cherche un partenaire. Le couple reste uni jusqu’à la mort d’un des deux individus. Les femelles pondent 5 à 7 œufs de grande taille et de couleur crème. Elles couvent les œufs pendant 25 à 30 jours. Les jeunes sont nidifuges. Ils sont capables de plonger et de nager sur de longues distances dès leur premier jour. Les juvéniles volent à l’âge de six à neuf semaines. Ils quittent les parents à leur retour dans la zone de nidification, le printemps suivant. Le nid est fait à même le sol et près de l’eau. Il est composé essentiellement de branches et de matières végétales trouvées dans les environs. Régime alimentaire Son régime alimentaire est végétarien. Elle se nourrit de diverses variétés d’herbes, de plantes aquatiques, de graines de céréales ou de graminées et de baies. Elle consacre beaucoup de temps à la recherche de sa nourriture (entre 10 et 12 heures par jour). 56 1 3 1 Bernache cravant 2 Bernache nonnette 3 Bernache du Canada 2 57 Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1 Bibliographie ASSOCIATION DEPARTEMENTALE DES PIEGEURS AGREES DE LA GIRONDE, 2014, Synthèse du piégeage en Gironde, saison 2012-2013. Rapport interne, 27 p. CAMINO M., VEIGA J., COHOU V., 2011, Atlas des espèces gibiers en Aquitaine. Editions confluences, Fédération Régionale des Chasseurs d’Aquitaine, 382 p. FEDERATION DEPARTEMENTALE DES CHASSEURS DE LA GIRONDE, 2012, Tableau de bord 2013. Imprimerie Bordeaux Impression, 176 p. FEDERATION DEPARTEMENTALE DES CHASSEURS DE LA GIRONDE, 2007, Schéma départemental de Gestion Cynégétique. Publication interne, 100 p. FEDERATION DEPARTEMENTALE DES CHASSEURS DE LA GIRONDE, 2008, Espaces Espèces état des lieux en Gironde. Imprimerie Vrin-Taris, Bordeaux, 372 p. FEDERATION NATIONALE DES CHASSEURS, OFFICE NATIONAL DE LA CHASSE ET DE LA FAUNE SAUVAGE, 2008, Tout le gibier de France, Répartition géographique, Populations et tendances d’évolution à long terme. Edition Hachette, 503 p. FEDERATION REGIONALE DES CHASSEURS DU CENTRE, 2012, Atlas des 21 petits mammifères en région Centre. Imprimerie Medi6, 107 p. 58 59 Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1 60