atlas départemental des espèces gibier de la gironde

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ATLAS DÉPARTEMENTAL
DES ESPÈCES GIBIER
DE LA GIRONDE
Volume 1
ESPÈCES PRÉDATRICES ET DÉPRÉDATRICES
SUSCEPTIBLES D’ÊTRE CLASSÉES NUISIBLES DANS LE DÉPARTEMENT
Description, reproduction, régime alimentaire, mode de vie et comportement, habitat,
répartition géographique et état des populations
Fédération Départementale des Chasseurs de la Gironde 2014
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Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1
Introduction
Sommaire
Introduction3
Le contexte4
Matériels et méthodes4
Les espèces traitées
• La belette
• La fouine
• La martre
• Le putois
• Le renard
• Le corbeau freux
• La corneille noire
• La pie bavarde
• Le geai des chênes
• L’étourneau sansonnet
• Le lapin de garenne
• Le pigeon ramier
• Le sanglier
• Le chien viverrin
• Le raton laveur
• Le vison d’Amérique
• Le ragondin
• Le rat musqué
• La bernache du Canada
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La Fédération Départementale des Chasseurs de la Gironde,
dans le cadre de ses missions statutaires, œuvre depuis des
décennies à la préservation et l’amélioration des milieux
indispensables à la faune sauvage. La connaissance de cette
faune et plus particulièrement son état de conservation est
rendue possible grâce à des protocoles de suivis spécifiques.
Ces études permettent aujourd’hui d’éditer un premier
volume traitant des espèces prédatrices et déprédatrices
susceptibles d’être classées nuisibles en Gironde. Suivront
d’autres volumes qui traiteront du grand gibier, du petit
gibier sédentaire de plaine, des migrateurs mais également
d’espèces protégées.
Pour ce premier volume est proposée une description de
chaque espèce avec sa reproduction, son régime alimentaire,
son mode de vie et son comportement, son habitat, sa
répartition géographique par commune et l’état des
populations par l’analyse des captures depuis 2001.
Cette synthèse est un outil utile à tous ceux qui souhaitent
mieux comprendre la problématique des espèces susceptibles
d’être classées nuisibles en Gironde.
Cette présentation est le fruit d’un long travail de collecte de
données auprès des chasseurs, des piégeurs, des responsables
des territoires de chasse, des associations et autres organismes
impliqués dans la gestion de la faune sauvage chassable.
L’Association Départementale des Piégeurs Agréés de la
Gironde (ADPAG), les personnels et élus de la Fédération
Départementale des Chasseurs de la Gironde, enfin
l’administration et plus particulièrement la Direction
Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) ont
fortement contribué à cette opération.
Que tous en soient ici chaleureusement remerciés.
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Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1
Le contexte
Un décret publié le 10 mars 2012 prévoit que deux arrêtés ministériels et
un arrêté préfectoral fixent la liste et les modalités de destruction des espèces
classées nuisibles pour chaque département. Les espèces sont traitées en trois
groupes en relation avec les trois arrêtés.
• Le premier groupe est constitué par le chien viverrin, le raton laveur,
le vison d’Amérique, le ragondin, le rat musqué, la bernache du Canada.
Il s’agit d’espèces exogènes introduites en France.
• Le deuxième groupe intègre la belette, la fouine, la martre, le putois,
le renard, le corbeau freux, la corneille noire, la pie bavarde, le geai des
chênes et l’étourneau sansonnet.
La belette
• Enfin le troisième groupe rassemble le lapin de garenne, le pigeon ramier
et le sanglier.
L’atlas traite donc de l’ensemble de ces espèces pour aider notamment les
décideurs à leur classement.
Matériels et méthodes
La description, la reproduction, le régime alimentaire, le mode de vie et
le comportement , ainsi que l’habitat de chaque espèce sont extraits de la
bibliographie existante. Les évolutions de la distribution géographique et
de l’état des populations sont abordées à partir des captures recensées par
la Fédération Départementale des Chasseurs. A cette fin, chaque année,
les piégeurs, les chasseurs, les lieutenants de louvèterie communiquent, à la
Fédération, les bilans par commune des captures.
Pour la connaissance et l’évolution de la répartition géographique sur le
département de la Gironde les données, selon les sources, sont cumulées par
commune et par période de cinq ans. Ainsi, les recensements d’au moins une
capture par commune entre 2001 et 2006 sont comparés d’un point de vue
cartographique à ceux obtenus entre 2008 et 2013.
Pour l’évolution des populations, il n’existe pas de méthodes validées
permettant d’estimer les effectifs ou les tendances d’évolution. Pour
appréhender la tendance d’évolution, un histogramme cumulant les
captures selon les sources et par année cynégétique est présenté. En partant
du principe que plus la population est abondante, plus les captures sont
nombreuses à effort de capture constant. Pour certaines espèces d’autres
sources de données ont été utilisées.
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(Mustela nivalis)
Ordre : Carnivores
Famille : Mustélidés
Description : La belette est le plus petit de nos carnivores. Son pelage est brun clair sur le dos, la
queue et la tête et uniformément blanc sous le cou et sur le ventre. La ligne de séparation de ces
deux couleurs, située sur les flancs, est une ligne assez irrégulière (contrairement à l’hermine dont la
démarcation a une allure plus rectiligne). La queue courte n’a pas de pinceau noir à son extrémité.
Une tâche brune est visible sous l’angle de la commissure des lèvres. Le mâle mesure de 17 à 27 cm
pour un poids variant de 60 à 170 g. La femelle est plus petite.
Reproduction
La période de reproduction commence avec l’arrivée du printemps, au mois de mars et
avril. La gestation dure entre 35 et 40 jours en moyenne. Une première portée compte entre
4 et 6 individus (maximum 10). Quand les proies abondent, il peut y avoir une seconde portée en juillet-août et les femelles nées au début de l’année peuvent mettre au monde leur
première portée en été. Ce phénomène favorise un accroissement rapide d’une population.
La maturité sexuelle est obtenue au bout de 3 à 4 mois.
Régime alimentaire
Les campagnols sont les proies favorites de la belette, dont la population varie en proportion de celle de ces petits rongeurs. Souris et rats sont également consommés en moindre
quantité. La belette répugne à poursuivre ses proies dans l’eau. En revanche, elle grimpe
volontiers aux arbres pour piller les nids d’oiseaux. Elle chasse surtout de nuit, en se servant
de son odorat plutôt que de sa vue pour repérer ses victimes.
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Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1
La belette
Mode de vie et comportement La belette est à la fois diurne et nocturne. En été, les femelles sont moins actives que les
mâles (elles économisent de l’énergie pour la gestation et restent dans leur nid). Le temps
d’activité est consacré à la chasse. Grâce à sa silhouette cylindrique, fine et allongée, la
belette peut chasser dans des galeries souterraines dans lesquelles elle évolue très facilement pour atteindre ses proies.
Habitat
L’habitat de la belette est varié. La proximité de petits rongeurs, base de son régime alimentaire, est l’élément essentiel de son implantation sur le milieu. Son gîte est souvent celui
d’une proie qu’elle tapisse avec les poils de celle-ci (dans le trou d’un mur, un creux entre
les racines d’un arbre). Le domaine vital varie de 1 à 25 ha en fonction du milieu.
Répartition et état de la population de la belette au niveau départemental
La carte de répartition (Figure 1) cumulant les observations de captures de belettes par
commune au cours de la période 2001-2013 révèle sa présence sur l’ensemble du département. Pour la période 2008-2011 moins de communes sont concernées par au moins
une capture.
Le nombre de captures de belettes enregistrées a baissé depuis 2008 et semble depuis
stabilisé (Figure 2).
Piégeage
Chasse
Destruction
250
200
190
150
128
105
100
84
78
96
142
82
97
73
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49
50
0
Figure 2 : Histogramme du nombre de captures de belettes par an entre 2001 et 2013
Conclusion : la distribution précise et l’état des populations est difficile à établir car cette espèce
peut passer inaperçue en raison de sa petite taille et de son comportement souterrain. Toutefois les
données recueillies révèlent la présence de la belette sur une large partie du département pendant
toute la période étudiée.
a - b Figure 1 : carte de répartition de la belette (captures communales obtenues par la chasse, le piégeage
et la destruction a - entre 2001-2006, b - entre 2008-2013).
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Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1
La fouine
Mode de vie et comportement La fouine est un animal dont l’activité est essentiellement nocturne. Elle est solitaire, très
agile et relativement mobile. Pour chasser, la fouine grimpe aux arbres et reste plus volontiers au sol que la martre.
Habitat L’habitat est varié. Le domaine vital s’établit essentiellement dans les bois de feuillus, les
lisières, les coteaux rocailleux, les villages. Il est presque devenu commun de rencontrer cet
animal curieux dans nos cités. Peu exigeante, elle s’abrite dans un arbre creux, un tas de
pierres, une carrière, un grenier… Elle creuse parfois un terrier.
La fouine
Répartition et état de la population de la fouine au niveau départemental
La carte de répartition (Figure 3) obtenue à partir des captures de fouines révèle une présence sur presque toutes les communes du département. Peu de différences apparaissent
entre les périodes 2001-2006 et 2008-2013.
(Martes foina)
Ordre : Carnivores
Famille : Mustélidés
Description : La fouine est un mustélidé de 60 à 70 cm (dont une vingtaine de centimètres pour
la queue). Son poids moyen est de 1.8 kg. Le pelage de la fouine est brun excepté une tache blanche
sur la gorge (cette bavette est jaunâtre à orangée chez la martre), souvent divisée en deux parties qui
atteignent les pattes antérieures. Très semblable à la martre elle s’en distingue par la plante des pieds
non velue, les oreilles plus petites et étroites et un museau plus court et plus large d’une teinte rosée.
Elle se déplace en bondissant.
Reproduction Le rut a lieu au milieu de l’été. La maturité sexuelle est obtenue à l’âge de 1 à 2 ans. Il y a
chez la fouine une ovo-implantation différée qui dure 230 à 275 jours. Les naissances ont lieu
au printemps suivant. La gestation dure 56 jours. Il y a une portée annuelle de 3 à 4 petits.
Les jeunes naissent avec les yeux fermés. Le sevrage a lieu au bout de 8 semaines. Seule la
femelle s’occupe des petits. Ces derniers sortent du gîte entre 8 et 10 semaines et accompagnent leur mère pendant 2 à 3 semaines.
Régime alimentaire La fouine a un régime alimentaire varié, elle est particulièrement opportuniste. Elle apprécie
autant les petits mammifères (rongeurs) que les oiseaux adultes, les poussins ou même les
œufs. Elle consomme beaucoup de fruits. Il n’est pas rare de la voir roder près des habitations
et même de la surprendre dégustant des restes de déchets alimentaires humains.
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a - b Figure 3 : carte de répartition de la fouine (captures communales obtenues par la chasse,
le piégeage et la destruction a- entre 2001-2006, b- entre 2008-2013).
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Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1
La fouine
Le nombre annuel de captures de fouines oscille entre 831 et 1547. Les captures sont
légèrement à la hausse ces dernières années (Figure 4).
La martre
(Martes martes)
Ordre : Carnivores
Figure 4 : Histogramme du nombre de captures de fouines par an entre 2001 et 2013
Conclusion : La fouine est bien présente sur le département de la Gironde tout au long de la
période étudiée y compris dans les villes qui lui offrent de nombreuses possibilités de gîtes.
Famille : Mustélidés
Description : La martre mesure entre 65 et 80 cm de long, la queue est touffue et mesure 25 cm.
Le poids moyen de ce mustélidé oscille entre 1.2 et 1.8 kg. Les mâles peuvent atteindre 2.5 kg.
Le pelage de la martre est brun chocolat excepté une tache sur la gorge jaune crème ou jaune orangée
qui s’avance entre les pattes. Elle diffère de la fouine par ses oreilles plus longues et plus larges, la
couleur noire du museau et la plante des pieds velue. La face externe de la troisième prémolaire est
concave chez la martre alors qu’elle est convexe chez la fouine.
Reproduction
Le rut a lieu en juillet-août. Il y a ovo-implantation différée de 7 à 8 mois. Les naissances
ont lieu en avril-mai. La maturité sexuelle de la femelle est obtenue à 15 mois, 27 mois
pour les mâles. La gestation dure 63 jours. La martre a une portée annuelle de 3 petits en
moyenne. Les jeunes naissent avec les yeux fermés. Ils sortent du gîte (arbres creux, nids
d’autres espèces…) à 2 mois et sont indépendants à 6 mois. Le sevrage a lieu au bout de
8 à 10 semaines.
Régime alimentaire Son régime alimentaire varie en fonction des saisons. La martre consomme surtout des
petits rongeurs (campagnols, musaraignes, mulots en petit nombre). Le lapin peut remplacer les campagnols. Les passereaux représentent également une bonne partie du régime
alimentaire de la martre. En été, la martre mange beaucoup de coléoptères (scarabées et
carabes) et des fruits (jusqu’à 50 à 70 % du poids de la nourriture).
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Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1
La martre
Mode de vie et comportement La martre a une activité essentiellement nocturne. C’est un animal solitaire, très farouche.
Dotée d’une très grande agilité, elle se déplace rapidement au travers des cimes des arbres
à la recherche de proies. Elle peut parcourir de grandes distances en une nuit.
Habitat La martre affectionne les forêts de résineux, de feuillus ou mixtes. Arbres creux, souches,
vieux nids d’écureuil, aires de rapaces, nids de pic noir, crevasses dans les rochers peuvent
lui servir de gîte. Elle fréquente régulièrement plusieurs abris dispersés dans un domaine
vital qui peut s’étendre sur plusieurs centaines d’hectares.
Répartition et état de la population de la martre au niveau départemental
La carte de répartition (Figure 5) cumulant les observations de captures de martres par
commune au cours de la période 2001-2013 révèle une présence sur l’ensemble du département. Pour la période 2008-2011 le nombre de communes concernées (n=120) par au
moins une capture est plus important que pour la période 2001-2006 (n=47). Elle est présente autour du Bassin d’Arcachon au cours de la période 2001-2006 et semble coloniser
l’ensemble du massif forestier de la rive gauche au cours de la période 2008-2013.
Le nombre de captures de martres enregistrées a augmenté au cours de la période 20012013 notamment à partir de 2006 (Figure 6).
Piégeage
Chasse
250
194
200
202
182
157
101
100
50
146
134
150
81
47
44
74
46
0
Figure 6 : Histogramme du nombre de captures de martres par an entre 2001 et 2013
Conclusion : la martre est un animal forestier et la superficie forestière du département de la
Gironde est favorable à son développement. L’évolution du nombre de captures et la distribution
semblent indiquer que sa population est en nette augmentation.
a - b Figure 5 : carte de répartition de la martre (captures communales obtenues par la chasse,
le piégeage et la destruction a- entre 2001-2006, b- entre 2008-2013).
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Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1
Le putois
Mode de vie et comportement C’est une espèce solitaire essentiellement nocturne. Contrairement à bien d’autres mustélidés, le putois est un mauvais grimpeur. Pour pallier sa maladresse pour l’escalade, le
putois est reconnu comme une espèce agile à la course et pour la nage. Il possède un
odorat sensible. Pour se giter, il creuse un terrier, s’installe au creux d’une souche, dans la
crevasse d’un rocher ou encore dans le terrier d’une autre espèce. Il possède un domaine
vital de taille variable, oscillant entre 100 et 150 ha.
Habitat Il s’adapte, comme beaucoup d’autres mustélidés, à divers habitats. Le putois apprécie
plus particulièrement les zones humides comme les berges d’étangs, de mares ou encore
les rives des cours d’eau où il trouvera une multitude de proies. On le retrouve dans des
zones boisées, les bocages, ou les abords de ferme. Le putois s’accorde très bien de la
présence de l’homme.
Le putois
Répartition et état de la population de putois au niveau départemental
(Mustela putorius)
Ordre : Carnivores
Famille : Mustélidés
La carte de répartition (Figure 7) cumulant les observations de captures de putois par commune au cours de la période 2001-2013 révèle une présence sur l’ensemble du département. On note peu de différence au niveau de sa distribution entre les deux périodes.
Description : Il possède une ligne élancée, n’excédant pas les 1.2 kg chez le mâle et presque deux
fois moins pour les femelles. Un putois mesure entre 45 et 60 cm, sa queue 15 cm. Son pelage est
brun, plus ou moins foncé, à tendance noir avec le poil de bourre jaunâtre. Sa queue et ses pattes
sont noires, tout comme son ventre. Sa tête est caractéristique, il porte un masque noir et blanc. Le
museau, le tour des yeux et le bout des oreilles sont noirs.
Reproduction Il est polygame. Une fois la période de reproduction atteinte, entre mars et avril, le putois va
chercher à s’accoupler avec un maximum de femelles. Une fois fécondées, les femelles qui
ne font qu’une portée par an, vont mettre bas au bout de 40 jours environ. Chaque portée
est composée de 3 à 10 jeunes. Chez le putois la maturité sexuelle s’acquière vers l’âge
de 9 mois.
Régime alimentaire Le régime alimentaire des putois reste flexible. Ce prédateur peut intégrer une grande variété
de ressources dans son alimentation. Les petits rongeurs tels que campagnols et mulots,
constituent une grande partie de ses repas. Il chasse également le lapin de garenne, car
la taille du putois est un avantage pour rentrer dans les terriers. Il apprécie également les
oiseaux, les poissons, les amphibiens, voir des charognes.
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a - b Figure 7 : carte de répartition du putois (captures communales obtenues par la chasse,
le piégeage et la destruction a- entre 2001-2006, b- entre 2008-2013).
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Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1
Le putois
Les captures de putois sont à un niveau faible. Elles ont diminué en 2008 et sont depuis
stables (Figure 8).
Piégeage
Chasse
Destruction
250
200
196
139
150
161
114
100
62
77
77
63
75
68
67
71
50
Le renard roux
(Vulpes vulpes)
0
Ordre : Carnivores
Figure 8 : Histogramme du nombre de captures de putois par an entre 2001 et 2013
Conclusion : le putois est inféodé aux zones humides et l’ensemble des bassins versants du
département de la Gironde sont colonisés.
Famille : Canidés
Description : Le corps est élancé et mesure environ 120 cm. La queue mesure 40 à 50 cm. Le poids
moyen est de 6 Kg. Il varie de 4 à 10 Kg. Sa hauteur au garrot est d’environ 35 cm. Facilement reconnaissable à sa robe rousse, le renard roux possède un ventre et un contour de lèvres blancs.
Ses longues pattes sont quant à elles de couleur noire, tout comme ses fines oreilles pointues.
Reproduction
La période de reproduction débute en hiver, les accouplements s’étalent sur une période allant
du mois de décembre au mois de février. La gestation est d’une durée d’environ 53 jours. La
femelle met bas une fois par an avec une portée de 5 jeunes en moyenne (12 au plus). Le
nombre d’individus par portée est fortement influencé par l’abondance de nourriture qu’offre le
milieu. Les renardeaux sont aveugles à la naissance. Ils sont ensuite sevrés à 4 ou 5 semaines.
Ils sont capables de se reproduire dès la première année.
Régime alimentaire Le renard possède un spectre du régime alimentaire très important qui varie en fonction de la
saison, du biotope et de la disponibilité alimentaire. Son menu se compose de petits mammifères tels que les lapins, les campagnols ou encore les petits invertébrés.
Il s’accommode également de fruits, d’œufs ou de vers de terre.
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Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1
Le renard roux
Mode de vie et comportement Son domaine vital peut varier de 50 à 1 000 ha. Cette espèce utilise des terriers composés
de plusieurs cavités appelées chambres dans lesquelles il passe la journée. Le renard peut
également cohabiter avec le blaireau, chacun possède sa chambre, dans un terrier commun. Le terrier de renard se différencie par des entrées (gueules) de 15 à 25 centimètres
devant lesquelles, le déblai de terre est en forme de dôme (celui du blaireau forme une
gouttière). Le renard, plutôt solitaire, arpente son territoire principalement de nuit. Toutefois
des apparitions le jour (matin ou soir) ne sont pas rares.
Les captures de renards augmentent régulièrement depuis 2001-2002, plus de 5000 données sont relevées chaque année à partir 2007 (Figure 10).
Habitat Le renard roux apprécie particulièrement les milieux semi-ouverts de type bocager. Toutefois, il s’adapte facilement à tous les autres types de milieux, que ce soit un milieu de plaine,
de forêts voir de montagne. Sa présence est de plus en plus fréquente en zone périurbaine.
Répartition et état de la population de renard roux
au niveau départemental
Le renard roux est recensé sur presque toutes les communes du département de la Gironde
de 2001-2013 (Figure 9).
Figure 10 : Histogramme du nombre de captures de renards roux par an entre 2001 et 2013
Conclusion : le renard est une espèce bien présente dans le département de la Gironde. Tous les milieux
sont utilisés y compris les zones périurbaines. En effet ce carnivore est généraliste et opportuniste.
Son régime alimentaire varié et sa grande flexibilité comportementale lui permettent de s’adapter à
l’évolution de son habitat. Le niveau des captures semble indiquer une hausse des populations.
a - b Figure 9 : carte de répartition du renard roux (captures communales obtenues par la chasse,
le piégeage et la destruction a- entre 2001-2006, b- entre 2008-2013).
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Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1
Le corbeau freux
Mode de vie et comportement Les corbeaux freux sont des oiseaux très sociables et très intelligents. Ils vivent en colonies
bruyantes. La colonie est le centre de la vie sociale. Durant la période hivernale, ils se rassemblent pour passer la nuit dans des dortoirs situés dans de grands arbres.
Habitat Le corbeau freux
(Corvus frugilegus)
Ordre : Passériformes
Famille : Corvidés
Description : Le corbeau freux est un des plus gros des passereaux. Il mesure de 40 à 47 cm
(rarement plus de 50 cm) et pèse entre 350 à 550 g. D’une envergure de 75 à 90 cm, son plumage
est entièrement noir avec des petits reflets irisés bleutés. Chez l’adulte, la base de son bec est dénudée
de plumes. Il est aussi plus fin que celui de la corneille noire et est légèrement creusé et blanchâtre.
Les plumes du ventre descendent souvent sur les pattes. En vol, les ailes du corbeau freux sont
nettement plus larges que celles de la corneille noire.
Le corbeau freux recherche des milieux variés afin de réunir à la fois sur un même territoire,
les conditions pour un bon site de nidification et un milieu comportant des sites d’alimentation variés et satisfaisants. Il fréquente le plus souvent les champs cultivés avec des bosquets, des prairies, des plantations de peupliers et des lisières de forêts comportant de
grands arbres. Il est parfois présent au sein des villages.
Répartition et état de la population de corbeau freux
au niveau départemental
En France, le corbeau freux est nicheur dans la moitié nord du pays. En hiver, l’espèce est
particulièrement abondante dans la région Ile de France. Elle se montre en revanche moins
abondante dans les zones de grande culture (Champagne et Poitou Charentes) et de façon
plus localisée en plaine. Ainsi la Gironde, les Landes et les Pyrénées Atlantiques peuvent
accueillir quelques populations. Une colonie a été identifiée dans l’Est du département, près
de la commune de Coutras.
Reproduction La période de nidification commence dès le mois de mars et prend fin en juillet. La femelle
effectue une couvée par an avec 2 à 6 œufs bleu vert tachetés de gris et de brun. L’incubation dure 16 à 19 jours. Les jeunes sont nidicoles et s’envolent au bout d’environ 35 jours.
Le corbeau freux est mature sexuellement dès la fin de sa deuxième année. Il est monogame. En cas de perte de la couvée il peut y avoir une couvée de remplacement. Son nid
est une structure massive faite de branches, facilement reconnaissable. Le corbeau freux
réemploie souvent d’anciens nids qu’il améliore d’une année sur l’autre.
Régime alimentaire Il est omnivore, possède un régime alimentaire varié. Sa préférence va à une nourriture
carnée, toutefois les végétaux représentent les deux tiers de son alimentation (graines de
toutes sortes, céréales, ainsi que des baies et des fruits). Les lombrics, les chenilles, les
larves d’insectes en tout genre sont ses proies favorites. Il ne dédaigne pas les petits mammifères (campagnols des champs, musaraignes, …), les oisillons, parfois des charognes.
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Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1
Le corneille noire
Mode de vie et comportement C’est une espèce sédentaire très territoriale. Au début de l’été, les corneilles noires d’un
même dortoir ont l’habitude de se réunir au crépuscule en bandes pour aller se nourrir.
En général, la corneille noire possède un vaste territoire. Les couples vivent dispersés.
Habitat
Elle possède une attirance plus particulière pour les espaces ouverts, principalement les milieux agricoles. Elle apprécie tout de même la proximité de bois et de bosquets. Aujourd’hui,
on retrouve la corneille noire sur tous les milieux agricoles, landes, bordures de cours d’eau,
zones côtières, bords de chemins et de routes, zones d’estuaires, embouchures de fleuves
et lagunes ...
La corneille noire
(Corvus corone)
Ordre : Passériformes
Famille : Corvidés
Répartition et état de la population de la corneille noire
au niveau départemental
La carte de répartition (Figure 11) cumulant les observations de captures de corneille noire
par commune au cours de la période 2001-2013 confirme que celle-ci est présente sur la
totalité du département. Les observations ont été plus nombreuses au cours de la période
2008-2013.
Description : C’est un oiseau d’une envergure de 92 à 100 cm, entièrement noir et très souvent
confondu avec le corbeau freux. La corneille noire mesure environ 50 cm, avec un poids compris entre
500 ou 600 g. Tout le reste du corps est également sombre et luisant, y compris les pattes et le bec.
L’extrémité de sa queue est carrée. Elle se distingue du corbeau freux par son bec trapu, qui n’est pas
blanchâtre et dont les plumes recouvrent sa base.
Reproduction C’est une espèce monogame. Ainsi, chaque couple reste uni pour la vie. La ponte s’effectue
entre le mois d’avril et de mai. La femelle pond de 3 à 6 œufs. L’incubation dure environ 18
jours. Les jeunes restent au nid jusqu’à l’envol vers 35 jours.
Le nid est circulaire (en forme de parabole) et de taille importante. Il est construit par les
deux parents. Il se situe principalement dans le houppier des arbres, à une hauteur assez
importante. On peut y trouver de tout : herbes, feuilles sèches, laine de mouton, poils, crins,
papiers, chiffons, plastiques, racines, plumes, …
Régime alimentaire Elle possède un régime alimentaire très varié de type omnivore. Elle consomme diverses
charognes d’animaux accidentés, ainsi que de petits invertébrés. La corneille noire apprécie
également toutes les graines, les céréales et les fruits. Elle peut parfois piller les nids d’autres
oiseaux, et ne se prive pas de manger des œufs et des oisillons.
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a - b Figure 11 : carte de répartition de la corneille noire (captures communales obtenues par la chasse,
le piégeage et la destruction a- entre 2001-2006, b- entre 2008-2013).
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Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1
Le nombre de captures de corneilles noires est en progression constante. Plus de 10 000
oiseaux sont capturés actuellement, en relation probablement avec une augmentation de la
pression de capture. Ainsi, la destruction a une part de plus en plus importante (Figure 12).
La pie bavarde
(Pica pica)
Ordre : Passériformes
Figure 12 : Histogramme du nombre de captures de corneilles noires
par an entre 2001 et 2013
Conclusion : La corneille noire est une espèce commune et répandue dans tout le département.
Cette espèce semble être en plein développement.
Famille : Corvidés
Description : Son envergure est de 50 à 60 cm. Elle mesure de 45 à 60 cm et sa queue
représente la moitié de sa taille. Son poids varie entre 145 et 210 g. La tête, la poitrine, le dos
et le bas-ventre sont noirs avec des reflets métalliques bleuâtres. L’abdomen est d’un blanc pur.
Les ailes et la queue présentent un plumage bleu-vert irisé. On peut voir de grandes taches
blanches sur les scapulaires et des marques blanches sur les primaires, visibles sur les ailes
déployées. Le bec puissant est noir. Les yeux sont brun foncé. Les pattes et les doigts sont noirs.
Reproduction
La période de nidification s’étale de mars à avril. Elle compte une seule couvée. Si la première ponte est détruite, il peut y avoir une ponte de remplacement en suivant. Chaque
couvée peut compter de 4 à 9 œufs bleu pâle avec de larges taches brunes. L’incubation
des œufs se fait pendant 22 jours. Les jeunes quittent le nid à l’âge de 25 à 29 jours. Le
nid est sphérique et surmonté d’un dôme. Il est ainsi fermé et devient facilement repérable
et reconnaissable. Il est construit sur le sommet d’un arbre, d’un grand arbuste ou d’un
pylône électrique. Sa structure est faite de boue tapissée d’herbes, de poils et de branchages. A l’intérieur, la structure faite de solides brindilles est volumineuse.
Régime alimentaire
Comme les autres corvidés, elle est omnivore. Elle se nourrit surtout de petits invertébrés
qui constituent plus de 80 % de l’alimentation des jeunes et des adultes. Elle consomme
aussi des graines de fruits et des baies en hiver. Elle mange des détritus, des charognes,
des œufs et des oisillons. Elle peut s’attaquer à des petits rongeurs.
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Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1
La pie bavarde
Mode de vie et comportement
Cette espèce est grégaire en dehors de la période de reproduction. Elle niche généralement en solitaire. Elles se regroupent en hiver. La pie bavarde est un oiseau très intelligent et très vigilant. Elle se déplace et se nourrit fréquemment au sol. Sa marche est très
caractéristique car elle se déplace en sautillant.
Les captures sont en progression constante et dépassent depuis 2009 les 10 000 individus. Comme pour la corneille noire, la part de la destruction augmente (Figure 14).
Habitat
La pie bavarde s’adapte facilement à tous les types d’habitats (excepté la haute montagne
et les forêts denses). Elle fréquente les zones agricoles et particulièrement les abords des
champs, les bosquets, les zones ouvertes ou légèrement boisées, les prairies et les flancs
de montagnes. La présence des hommes n’est pas un frein pour la pie bavarde, même si
elle reste méfiante. Il est fréquent de l’observer dans divers parcs et jardins, ou même en ville.
Répartition et état de la population de la pie bavarde
au niveau départemental
La carte de répartition (Figure 13) cumulant les captures de pies bavardes par commune
au cours de la période 2001-2013 confirme sa présence sur presque toutes les communes du département. Une nette augmentation de la répartition est observée pour la
période 2008-2013 notamment sur la partie forestière de la rive gauche de la Garonne.
Figure 14 : Histogramme du nombre de captures de pies bavardes
par an entre 2001 et 2013.
Conclusion : L’augmentation des observations et des captures en zone très forestière révèle que
les populations de pies bavardes sont en expansion. Les densités de nids, notamment dans la
communauté urbaine de Bordeaux, peuvent être importantes.
a - b -
Figure 13 : carte de répartition de la pie bavarde (captures communales obtenues par la chasse, le
piégeage et la destruction a- entre 2001-2006, b- entre 2008-2013).
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Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1
Le geai des chênes
Mode de vie et comportement Le geai vit généralement solitaire ou en petits groupes familiaux. Ils peuvent se rassembler
au printemps pour attirer un ou une partenaire. Vers la fin de l’été et en automne, ils forment de grands dortoirs. Discret et timide il est souvent entendu à défaut d’être vu. Il sert
d’alarme à toute la forêt, grâce à son cri rauque qu’il pousse à la vue d’un prédateur ou
d’une présence humaine.
Habitat Le geai des chênes
(Garrulus glandarius)
Ordre : Passériformes
Famille : Corvidés
Il fréquente toutes les forêts, avec toutefois une préférence pour les forêts de feuillus, surtout
celles composées de chênes. Il s’aventure parfois dans les prairies et les jardins proches
des habitations afin d’y trouver les éléments qui composent son régime alimentaire.
Répartition et état de la population de geai des chênes
au niveau départemental
La carte de répartition (Figure 15) cumulant les observations de captures de geais des
chênes par commune au cours de la période 2001-2013 confirme sa présence sur l’ensemble du département, notamment dans l’Est et au cours de la dernière période.
Description : Son envergure se situe entre 45 et 55 cm. Sa taille est de 36 cm pour un poids qui oscille
entre 140 et 190 g. Son plumage est brun clair avec des tendances rosées sur le corps. Ses ailes sont noires
et blanches et à la base on trouve des couvertures alaires bleues striées de noir. Le croupion est blanc et
la queue noire. Sa tête grise et noire est surmontée d’une huppe arrondie, le plus souvent aplatie sur son
crâne. Son bec court et puissant est souligné en sa base par d’épaisses moustaches noires.
Reproduction
La ponte a lieu d’avril à juin avec 3 à 7 œufs verdâtres très finement tachés de gris-olive.
L’incubation dure de 16 à 19 jours. Les poussins sont nourris par les deux parents et quittent
le nid 19 à 23 jours plus tard. Ils dépendent des adultes pendant 7 à 8 semaines avant d’être
chassés du territoire parental. Ils peuvent se reproduire au bout d’un an. Le nid est fait d’une
plateforme de branches de bois. La coupe est assez profonde et tapissée de matériaux plus
doux. Le nid est placé dans une fourche près du milieu de l’arbre ou sous le houppier à environ
4 à 6 mètres au-dessus du sol.
Régime alimentaire
Ce corvidé est omnivore. Il se nourrit d’insectes pendant la saison de reproduction. Il n’hésite
pas à piller les œufs et les nouveau-nés d’autres espèces d’oiseaux. En automne, il se nourrit
surtout de glands dont l’excèdent est caché dans le sol pour constituer des réserves et récupéré quand le besoin s’en fait sentir. Il contribue ainsi à la dissémination des chênes. Il complète son menu par d’autres fruits forestiers ou cultivés, des graines et des céréales.
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a - b Figure 15 : carte de répartition du geai des chênes (captures communales obtenues par la chasse,
le piégeage et la destruction a- entre 2001-2006, b- entre 2008-2013).
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Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1
En dehors de la saison atypique 2006-2007, les captures sont en augmentation constante
(Figure 16).
Piégeage
600
Chasse
Destruction
507
500
400
300
200
100
253
216
101
93
108
241
262
230
276
311
L’étourneau sansonnet
69
0
(Sturnus vulgaris)
Figure 16 : Histogramme du nombre de captures de geais des chênes
par an entre 2001 et 2013.
Conclusion : Oiseau guetteur et réputé pour alerter ses congénères, le geai des chênes est un oiseau
commun avec une présence diffuse dans le département. Les données concernant les captures sont
peu nombreuses car cet oiseau n’intéresse pas beaucoup les chasseurs.
Ordre : Passériformes
Famille : Sturnidés
Description : Son envergure fait une trentaine de centimètres. Il atteint la taille d’environ 20 cm, pour
un poids compris entre 60 et 100 g. Il possède un plumage très particulier, noir, arborant de nombreux
reflets métalliques verts et violets avec des petites taches blanches encore plus visibles en période nuptiale.
Ces taches permettent de le différencier facilement du merle noir avec lequel il est parfois confondu.
Il possède une queue courte et carrée et des ailes pointues et triangulaires. Le bec est jaune avec la base
gris-bleu chez le mâle, et rosâtre chez la femelle.
Reproduction
La période d’accouplement commence en avril. La femelle pond de 4 ou 8 œufs blanc pâle
et brillants par couvée. Les femelles sont les seules à couver, elles restent au nid 12 jours. Les
poussins sont nidicoles et quittent le nid au bout de 20 à 23 jours. Les derniers jeunes arrivent
à maturité en juillet.
Le nid est fait sur des sites élevés, jusqu’à 15 m et le plus souvent dans des trous ou cavités d’arbres. On le retrouve parfois sur le sol si les trous naturels sont rares. Il rassemble de
grandes quantités de matériaux pour faire son nid si la cavité qu’il habite est assez grande.
Régime alimentaire L’étourneau sansonnet est omnivore et opportuniste. Il consomme des larves, des lombrics et
capture des insectes en vol surtout au printemps et en été. Il peut se ruer sur les cerises et
les raisins. Durant l’hiver son alimentation est basée sur des végétaux et des graines. Il n’est
pas rare de le rencontrer dans les jardins et les villages à la recherche de restes et de détritus.
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Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1
L’étourneau sansonnet
Mode de vie et comportement L’étourneau sansonnet est grégaire, excepté durant la saison de reproduction. Ils se nourrissent et migrent en masse et peuvent alors former des nuées de plus de 100 000 individus. Ces nuées sont une forme de protection contre les prédateurs. Des dortoirs importants peuvent exister dans les centres villes.
Le nombre de captures est en progression constante, la part de la destruction à tir augmente ces dernières années (Figure 18).
Habitat L’étourneau sansonnet vit dans des habitats très variés. Il s’accommode aussi bien de
zones boisées ouvertes que de lisières, de jardins, de villes, de terres agricoles, de préssalés et de cultures.
Répartition et état de la population d’étourneau sansonnet
au niveau départemental
La carte de répartition (Figure 17) cumulant les observations de captures d’étourneaux sansonnets par commune confirme sa présence sur l’ensemble du département au cours de
la période 2001-2013. Les observations sont plus nombreuses pendant la période de 2008
à 2013. Le nombre de communes avec captures est de 255 pour la période 2008-2013
contre 132 pour la période 2001-2006.
Figure 18 : Histogramme du nombre de captures d’étourneaux sansonnets
par an entre 2001 et 2013.
Conclusion : L’espèce est très commune et bien représentée dans le département. Les concentrations
en automne et hiver pour constituer des dortoirs importants font que cet oiseau ne peut pas passer
inaperçu.
a - b Figure 17 : carte de répartition de l’étourneau sansonnet (captures communales obtenues
par la chasse, le piégeage et la destruction a- entre 2001-2006, b- entre 2008-2013).
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Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1
Le lapin de garenne
Mode de vie et comportement Espèce grégaire, le lapin de garenne vit en colonies composées de plusieurs groupes
sociaux dirigés par un mâle et une femelle dominante qui assurent en grande partie la
reproduction. Les lapereaux naissent dans des terriers spéciaux appelés rabouillères. Son
domaine vital varie de 500 mètres carrés à plusieurs hectares. La journée il se tient à l’abri
dans son terrier ou son gîte. Les maladies, la prédation, les conditions climatiques et les
collisions avec le trafic routier sont les principales causes du taux de mortalité important
chez cette espèce.
Habitat
Le lapin de garenne
(Oryctolagus cuniculus)
Ordre : Lagomorphes
Famille : Léporidés
Il vit dans des types de milieux différents, il fréquente les forêts, les bois, les lisières, les
bosquets ou les bocages. Les tâches de feuillages denses lui permettent de créer des gîtes
pour la journée ou pour se réfugier en cas de danger. Il apprécie particulièrement les remblais et les talus, surtout si le sol est léger pour faciliter le creusement des terriers.
Répartition et état de la population de lapin de garenne
au niveau départemental
La carte de répartition (Figure 19) cumulant les observations de captures de lapin de garenne par commune confirme sa présence sur tout le département. Au cours de la période
2008-2013 beaucoup plus de communes (n=309) sont concernées par des captures que
pour la période 2001-2006 (n=161).
Description : Le lapin de garenne possède un pelage de couleur gris-brun plus ou moins foncé selon
les individus. Son ventre, le bout de ses pattes et le dessous de sa queue sont blanc. Il mesure entre
30 et 50 cm avec un poids variant de 0.7 à 1.5 kg. De la même famille que le lièvre, le lapin de
garenne possède cependant des oreilles plus petites, et des pattes postérieures plus courtes. Ces pattes
lui permettent de faire des bonds et d’atteindre une vitesse de fuite de 30 Km/H.
Reproduction
La maturité sexuelle est atteinte très tôt (4 mois pour les mâles et 3 mois et demi pour les
femelles). Les femelles sont très productives à raison de 3 à 5 portées par an. La durée de
gestation est de 30 jours. Ces éléments favorisent un taux de renouvellement de l’espèce
très élevé (15 à 25 lapereaux par femelle et par an). Cette forte productivité est freinée par
un taux de mortalité des jeunes importants, avoisinant les 30%. 5 à 6 jeunes parviennent à
l’âge adulte avec une espérance de vie d’environ 9 ans.
Régime alimentaire
Herbivore opportuniste, son régime alimentaire varie suivant les saisons. Il consomme des
pousses de plantes herbacées, avec une préférence pour les graminées, les plantes cultivées et les fruits notamment. La digestion se réalise en deux temps (caecotrophie). Les
aliments ingérés une première fois lui fournissent les éléments nécessaires à son métabolisme physique de base. La ré-ingestion des crottes lui permet de tirer le meilleur profit des
aliments.
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a - b Figure 19 : carte de répartition du lapin de garenne (captures communales obtenues
par la chasse, le piégeage et la destruction a- entre 2001-2006, b- entre 2008-2013).
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Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1
Les captures ont fortement progressé ces dernières années (Figure 20). Les données
provenant de la destruction sont plus nombreuses depuis 2009.
Le pigeon ramier
(ou palombe)
Figure 20 : Histogramme du nombre de captures de lapins de garenne
par an entre 2001 et 2013.
Conclusion : Le lapin de garenne connait des cycles de développement de ses populations. Une
phase d’accroissement importante est apparue en 2009 et s’est traduite par l’augmentation des
captures et du nombre de communes concernées par sa présence. Il est aujourd’hui bien présent sur
l’ensemble du département.
(Columba palumbus)
Ordre : Columbiformes
Famille : Columbidés
Description : D’une envergure d’environ 75 cm, sa taille avoisine les 45 cm. Son poids moyen est de
500 g. C’est le plus grand des colombidés européens. Son plumage est gris bleuté. Le cou est recouvert de
plumes aux reflets métalliques verdâtres, rosés avec une tache blanche latérale. En vol, on distingue les
croissants blancs de ses ailes et des barres noires à l’extrémité de la queue. Son bec rouge rosé en sa base
possède une pointe jaune. Son poitrail large lui confère un aspect un peu « dodu ». Il possède des pattes
courtes munies de quatre doigts assez longs.
Reproduction Le nid est généralement installé dans les arbres, en particulier dans une fourche. Un même
nid peut être utilisé pour plusieurs pontes et pendant plusieurs années. Ce nid est une vague
plate-forme de 17 à 26 cm de diamètre, composée de brindilles assez grossières. La femelle
pond plusieurs fois entre avril et septembre, avec un pic de ponte en juillet-août. La ponte est
composée de 1 à 2 œufs, rarement plus. Les œufs de couleur blanche pèsent environ 20 g.
L’incubation dure 17 jours en moyenne et est assurée par les 2 parents à tour de rôle. Le mâle
couve un tiers de la durée de la journée. Les pigeonneaux sont nourris au nid pendant environ
22 jours, puis deux semaines encore en dehors de celui-ci.
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Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1
Le pigeon ramier
Régime alimentaire
Son large spectre alimentaire suit les saisons. On y retrouve des graines (blé, seigle,
avoine, maïs, orge...), des jeunes feuilles vertes, des fruits et graines, des rhizomes et
bulbes, ou encore des fleurs et bourgeons, mais aussi de la nourriture d’origine animale
composée de vers de terre, de petits insectes et leurs larves, ainsi que de petits mollusques.
Mode de vie et comportement En dehors de la période de reproduction, la palombe est un oiseau très grégaire, notamment sur les lieux d’alimentation et les dortoirs. Les concentrations d’oiseaux peuvent
être importantes.
Habitat
A l’origine, son habitat était essentiellement forestier. Ce milieu sera d’autant mieux
colonisé qu’il est bordé d’espaces dégagés mis en culture ou si la forêt est parsemée
de clairières cultivées. Le bocage, la mosaïque de prairies et de champs sont également
des milieux de plus en plus fréquentés par le pigeon ramier. Désormais, de plus en plus
de couples sédentaires vivent en ville.
Répartition et état de la population de pigeon ramier
au niveau départemental
Le protocole de collecte de données utilisées pour les autres espèces n’a pas été utilisé.
Les figures présentées ci-après sont le résultat de deux autres méthodes réalisées en
période de nidification à partir de «circuits-échantillons» répartis sur l’ensemble du département. Ces circuits visent à écouter les mâles chanteurs et en période d’hivernage
à partir de dénombrements effectués, par canton, par un réseau d’observateurs au sol
pour les zones agricoles. Pour les zones forestières ils sont effectués en avion, par des
techniciens cynégétiques.
a - b Figure 21 : carte de répartition du pigeon ramier en période de nidification (moyenne quinquennale
de l’indice d’abondance par circuit a-entre 2002-2006, b-entre 2009-2013).
La figure 22 confirme le développement et l’expansion de l’espèce sur l’ensemble du
département en période de nidification. Les valeurs de l’indice ont fortement progressé
depuis 2009.
Période de nidification
La carte de répartition (Figure 21) en période de nidification présentant la moyenne
quinquennale des indices par circuit confirme la présence du pigeon ramier sur l’ensemble
du département depuis 2001. Pour la période 2002-2006 les valeurs d’indice sont plus
élevées à l’Ouest du département. 2009-2013, les populations se sont développées
dans l’Est du département.
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Figure 22 : courbe de la moyenne de l’indice d’abondance du pigeon ramier obtenue à partir des
circuits échantillons (protocole ONCFS/FNC/FDC).
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Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1
Le pigeon ramier
Période d’hivernage
La carte de répartition (Figure 23) en période d’hivernage présentant la moyenne quinquennale
des dénombrements par canton révèle que le pigeon ramier est présent sur l’ensemble du
département. Peu de différence entre les périodes 2001-2006 et 2009-2014. Les zones
maïsicoles du médoc, les forêts galeries de chênes du Sud Gironde, et les réserves servant
de dortoirs de l’Est du département et de l’Entre Deux Mers abritent la grande majorité des
oiseaux.
Le sanglier
(Sus scrofa)
Ordre : Artiodactyle
a - b Figure 23 : carte de répartition du pigeon ramier en hivernage
(moyenne quinquennale par canton a- entre 2001-2006, b-2009-2014).
La figure 24 indique que les effectifs hivernants varient d’une saison à l’autre en relation avec les
ressources alimentaires disponibles. En moyenne 30 000 oiseaux sont dénombrés chaque année.
Famille : suidés
Description : Le sanglier est un animal puissant et massif. Les mâles pèsent entre 80 kg et 150 kg.
La hauteur au garrot avoisine le mètre. La femelle (laie), est légèrement plus petite que le mâle. Elle
dépasse rarement les 100 kg. Son pelage adulte varie légèrement entre des teintes noires ou brunes.
Les marcassins (jeunes de moins de 6 mois) arborent une livrée rayée de couleur fauve et brune qu’ils
perdent progressivement à partir de 4 mois. Le sanglier possède des pattes courtes, une tête massive
et un groin puissant. Les défenses (canines sur la mâchoire inférieure), servent à aiguiser les grès
(mâchoire supérieure) qui deviennent alors des armes redoutables.
Reproduction La maturité sexuelle est atteinte chez le mâle à 10 mois et entre 8 et 24 mois chez la femelle
en fonction de sa croissance. La taille des portées d’une laie adulte varie de 5 à 7 marcassins, selon la richesse du milieu. La durée de la gestation est de 115 jours. Les jeunes
vivent en compagnie avec leur mère jusqu’à un an. La période la plus critique pour la survie
du sanglier se situe dans les premiers mois de sa vie. La mortalité postnatale peut être très
variable et pourrait affecter entre 10% et 70% des nouveaux nés.
Régime alimentaire Figure 24 : histogramme des effectifs hivernants de pigeons ramiers
dénombrés par an entre 2000 et 2014.
40
Le sanglier est un omnivore opportuniste. Il s’adapte à une très vaste diversité de ressources
alimentaires selon leur disponibilité. Les matières végétales représentent la majorité du
régime alimentaire (+ de 90%). Il consomme des fruits, des graines, des tubercules, des
tiges, le reste de son alimentation est composé d’insectes, de mollusques, de lombrics,
de reptiles, de batraciens, d’oiseaux ou de mammifères.
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Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1
Le sanglier
Mode de vie et comportement Le sanglier a une phase de repos pendant la période diurne et une phase d’activité durant la
nuit. Le temps passé à l’alimentation est très variable selon les saisons et les disponibilités
alimentaires. Pour le repos, il se couche à même le sol en creusant une légère déclivité
appelée bauge. Cette bauge peut être aménagée d’éléments végétaux, en particulier
lorsqu’elle est disposée sur des sols très humides. Toutes les études montrent que le
sanglier est sédentaire. Son domaine vital peut varier entre 500 à 3000 hectares.
La Figure 26 confirme le développement et l’expansion sur l’ensemble du département. Les
prélèvements augmentent de façon progressive et atteignent aujourd’hui les 8000 animaux.
9000
8000
Habitat
Il a de grande faculté d’adaptation, avec une préférence pour les grandes forêts de feuillus
et d’essences mixtes. Le territoire doit être bien pourvu en eau. Il a besoin de zones de
gagnage et de zones de tranquillité.
Répartition et état de la population de sanglier au niveau départemental
Pour le sanglier, les données de captures par commune proviennent essentiellement de la
chasse. La carte de répartition (Figure 25) cumulant les prélèvements réalisés aux 1000 ha
au cours de la période 2001-2012 révèle sa présence sur l’ensemble du département. Pour
la période 2007-2012 les prélèvements aux 1000 ha ont fortement augmenté.
7000
6000
5000
4000
3000
2000
1000
0
Figure 26 : histogramme du nombre de sangliers prélevés par an de 2001 à 2013.
a - b Figure 25 : carte des prélèvements aux 1000 ha par commune
a- entre 2001-2006, b- entre 2007-2012.
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Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1
Le chien viverrin
Mode de vie et comportement Le chien viverrin est très actif. Son activité est principalement nocturne et crépusculaire. Il
vit généralement en solitaire. C’est le seul canidé chez lequel on a pu observer un arrêt de
l’activité en hiver. Il n’hiberne pas, mais rentre en léthargie. Son gîte se tient dans le terrier
abandonné d’une autre espèce, il peut lui-même en creuser un autre. Les estimations du
domaine vital varient de 50 à 200 ha.
Habitat Le chien viverrin
(Nyctereutes procyonoides)
Ordre : Carnivores
Famille : Canidés
L’habitat le plus favorable est constitué de forêts mixtes avec un sous-bois dense. Il apprécie également les bords de cours d’eau et la proximité de zones marécageuses forestières
ou de plans d’eau, qui sont des milieux où il retrouve plusieurs de ses proies favorites.
Répartition et état de la population de chien viverrin
au niveau départemental
Cette espèce n’est pas présente dans le département. Une population colonise la France
par le Nord Est.
Description : Originaire d’Asie orientale, il fut importé dans l’ex-URSS au cours du XXème siècle. Il
est petit, massif et trapu, surtout sur l’arrière du corps. Le masque facial sombre, gris foncé ou noir,
se scinde en deux parties. Une partie horizontale plus foncée sous la ligne des yeux, et une partie plus
claire au-dessus des yeux. Le museau est court. Son pelage est de couleur fauve à gris foncé.
Le poids varie en fonction du sexe. Il oscille entre 4 à 6 kg en été et 6 à 10 kg en hiver. Il mesure de
65 à 80 cm, dont une queue de 15 cm.
Reproduction
Le chien viverrin est une espèce monogame. La maturité sexuelle est atteinte entre 8 et 11
mois. Le rut a lieu entre février et mars. C’est au terme d’une gestation de 60 jours environ
que la femelle met bas de 3 à 7 petits entre avril et mai. Sa grande fécondité fait que cette
espèce peut avoir une capacité d’expansion très forte.
Régime alimentaire Il possède un régime alimentaire omnivore. Il se nourrit aussi bien d’aliments d’origine animale que végétale. Ainsi ce sont les rongeurs et notamment les campagnols, qui prédominent son alimentation. Il consomme également des mollusques, des poissons ou encore
des amphibiens qu’il pêche avec beaucoup de dextérité. Les reptiles, les oiseaux et leurs
œufs composent également son régime alimentaire.
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Atlas départemental des espèces gibier de la Gironde -Volume 1
Le raton laveur
Mode de vie et comportement Nocturne et crépusculaire, il est considéré comme un animal solitaire. Il peut former des
groupes familiaux, surtout en hiver, constitués d’une femelle et des petits de l’année ou de
juvéniles qui s’émancipent progressivement au printemps. La taille du domaine vital varie
de quelques dizaines à plusieurs centaines d’hectares selon l’individu et la qualité d’habitat
conditionnée par les ressources alimentaires et les possibilités de gîtes. Les arbres creux
(3 à 12 m au-dessus du sol) sont choisis le plus souvent comme gîte, mais les terriers de
renards, ou de blaireaux sont également utilisés.
Habitat Le raton laveur
(Procyon lotor)
Ordre : Carnivores
Famille : Procyonidés
Il affectionne les forêts de feuillus, ou encore les forêts de plaines alluviales, contenant des
marécages ou des marais qui lui permettent de trouver gîtes et couverts.
Répartition et état de la population de raton laveur
au niveau départemental
La Figure 27 présente les communes dans lesquelles le raton laveur a été identifié par
piégeage en 2012-2013. D’autres cas de présence ont été signalés dans le sud Gironde
(Saint Léger de Balson, Pondaurat), à Cenon et dans le Médoc (Soussans).
Description : Originaire d’Amérique du Nord, il a été introduit en France au milieu du XIXème
siècle. Il se reconnaît à sa robe grisâtre à tendance brune foncée et à sa longue queue annelée avec
5 à 7 anneaux bruns ou noirs délimités par des poils plus clairs. Un masque facial de « bandit »
noir surplombe sa tête triangulaire avec un crâne large et un museau assez court. Ses doigts sont
dotés de cinq griffes, qui lui permettent de grimper facilement aux arbres. Son poids varie de 2,4 à
15 kg. Les mâles étant légèrement plus lourds que les femelles. Le raton laveur mesure 85 à 125 cm
de long dont 35 cm de queue.
Figure 27 : carte de répartition du raton
laveur établie à partir des captures
communales pour la saison 2012-2013.
Reproduction La maturité sexuelle est atteinte entre 12 et 15 mois. La période du rut a lieu entre janvier et
mars. La gestation dure 63 jours. La mise bas a lieu principalement en mai. Pour la femelle
du raton laveur les portées varient de 2 à 8 individus.
Régime alimentaire Il possède un régime alimentaire omnivore qui varie selon les saisons et l’habitat. Généraliste et opportuniste, il s’adapte facilement aux ressources alimentaires disponibles localement. Les fruits, les baies, les graminées et surtout le maïs dont il raffole, représentent
son alimentation principale durant la période estivale et automnale. Les invertébrés, les
insectes, les crustacés (écrevisses en particulier) occupent une place plus importante que
les vertébrés (amphibiens, rats, musaraignes, écureuils, œufs et oisillons). Possédant une
dextérité manuelle importante, il repère et capture ses proies au toucher, notamment les
écrevisses, les insectes et les vers de terre.
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Le vison d’Amérique
Mode de vie et comportement Le vison d’Amérique est un animal aux mœurs crépusculaires et nocturnes. Il se déplace au
sol et le long des cours d’eau par bonds avec une démarche rappelant celle du putois. Le
vison d’Amérique creuse ou récupère des gîtes directement le long des cours d’eau.
Habitat
Cette espèce apprécie fortement la proximité de l’eau, que ce soit un étang, une rivière ou
bien un marais en eau douce ou saumâtre.
Le vison d’Amérique
(Mustela vison)
Ordre : Carnivores
Répartition et état de la population de vison d’Amérique
au niveau départemental
Quelques communes girondines limitrophes aux départements des Landes et de la Dordogne font état de captures par piégeage du vison d’Amérique. En effet ces deux départements abritent des populations qui suivent les bassins versants notamment du Ciron et
du Dropt.
Famille : Mustélidés
Description : Il a été importé d’Amérique. Son corps brun luisant, est allongé et cylindrique. Il
mesure 60 cm en moyenne et se termine par une queue représentant le quart de la longueur totale.
Il pèse entre 0.5 et presque 2 kg. Les femelles sont plus petites que les mâles. Sa tête, légèrement
aplatie, présente un museau court et large. Le menton est marqué par une tâche blanche (parfois
absente), qui ne s’étend jamais sur la lèvre supérieure. Les oreilles dépassent faiblement la fourrure.
Les membres sont courts et les doigts sont reliés par une palmure bien marquée. Il plonge et nage
pour attraper ses proies.
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Reproduction La maturité sexuelle est atteinte vers un an. En Europe, la période de rut s’étend de fin
février à début avril. La gestation dure 50 jours environ. La mise-bas a lieu entre avril et mai,
avec une portée de 4 à 6 jeunes, aveugles à la naissance, qui quittent leur mère vers 4 mois.
Il existe une possibilité de portée de remplacement en cas d’échec de la reproduction ou
de la perte des jeunes.
Régime alimentaire
Comme les autres mustélidés, le vison d’Amérique est un prédateur généraliste et opportuniste. Il présente un spectre alimentaire étendu. Il se nourrit de poissons, d’amphibiens
(grenouilles) et de crustacés (écrevisses). Il s’attaque également aux petits mammifères
(musaraignes, campagnols, mulots, surmulots et rats musqués). Il adapte son régime alimentaire aux ressources du milieu.
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1
1 Vison d'Amérique
3
2 Vison d’Europe 3 Putois
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Le ragondin
Mode de vie et comportement C’est un animal plutôt grégaire, polygame, crépusculaire et nocturne. En revanche il peut
être diurne si l’hiver est froid. L’activité diurne prend de plus en plus d’importance si le milieu
n’est pas trop ouvert et que la fréquentation anthropique demeure faible.
Habitat
Le ragondin
(Myocastor coypus)
Ordre : Rongeurs
Famille : Myocastoridés
On trouve essentiellement le ragondin dans les rivières lentes, les marais, les lagunes et les
estuaires. Il préfère les eaux stagnantes envahies par la végétation. Il occupe également
des plans d’eaux temporaires. Il creuse des terriers dans les berges atteignant parfois 10 m
de long. L’entrée est souvent à moitié submergée et mesure 20 cm de diamètre. Le nid est
formé d’herbes sèches.
Répartition et état de la population de ragondin
au niveau départemental
La carte de répartition (Figure 28) cumulant les observations de captures de ragondins par
commune confirme sa présence pendant toute la période de 2001 à 2013, y compris en
zone urbaine.
Description : Le ragondin originaire d’Amérique du Sud a été importé dans les années mille neuf
cent soixante. Il mesure entre 1 et 1.2 m dont 0.4 m de queue. Il pèse entre 4 jusqu’à 12 kg pour
les plus gros. Il possède un long pelage brun plus ou moins foncé. La base des oreilles et le ventre
sont plutôt orangés. L’extrémité de son large museau, ses vibrisses (moustaches) et son menton sont
blancs. Sa queue est cylindrique, écailleuse et peu poilue. Ses longues incisives sont orange sur leur
face extérieure. Ses pattes palmées, ses narines disposées bien en hauteur sur le crâne (au-dessus
de la ligne de flottaison) et ses yeux situés sur le haut sur sa tête sont des adaptations pour la vie
aquatique.
Reproduction Il peut se reproduire toute l’année. L’accouplement a le plus souvent lieu dans un nid situé
dans un de ses terriers. La gestation dure entre 127 et 138 jours. La femelle donne naissance entre 2 et 7 jeunes. Elle peut avoir deux à trois portées par année. La maturité
sexuelle atteinte à l’âge de 6 mois accentue la dynamique de croissance chez cette espèce.
Régime alimentaire Il est presque exclusivement végétarien, il s’alimente de graminées toute l’année et raffole
du maïs. En été, il mange également des pousses de carex et de roseaux. Il lui arrive également fréquemment de manger des écorces d’arbres ou des racines. En automne, son
régime est également composé de fruits, alors qu’en hiver il consomme des tubercules et
des rhizomes.
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a - b Figure 28 : carte de répartition du ragondin (captures communales obtenues par la chasse,
le piégeage et la destruction a- entre 2001-2006, b- entre 2008-2013).
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Le ragondin
Après une phase d’augmentation des captures liées à une politique départementale de
régulation avec tous les acteurs concernés, les prélèvements ont baissé à partir de 2010,
et sont stables depuis.
Le rat musqué
(Ondrata zibethicus)
Ordre : Rongeurs
Figure 29 : Histogramme du nombre de captures de ragondin par an entre 2001 et 2013.
Conclusion : Le ragondin est une espèce très présente sur l’ensemble des bassins versants du
département de la Gironde. Les populations en forte phase d’accroissement au début des années
2000 semblent aujourd’hui stabilisées en relation avec une forte campagne de régulation assurée
par les piégeurs et les chasseurs.
Famille : Muridés
Description : Originaire d’Amérique du Nord, il a été introduit en Europe de l’Est au début du
XXème siècle. Il mesure de 55 à 70 cm dont une queue de 20 et 28 cm. Elle est peu poilue, écailleuse
et aplatie latéralement. Les mâles et les femelles ont un poids équivalent qui s’élève jusqu’à 2,4 kg.
Ses pattes postérieures sont plus longues que les pattes antérieures. Son pelage très dense et duveteux
est de couleur brun foncé sur le dos et gris clair au niveau du ventre. Les individus plus jeunes sont
beaucoup plus foncés.
Reproduction Pour cette espèce, la période de reproduction débute au mois de mars et se poursuit
jusqu’à la fin septembre. La gestation dure 30 jours. La femelle met bas deux voire trois
fois par an. Chaque portée est composée de 5 à 9 jeunes qui sont allaités durant 25 jours
environ. La maturité sexuelle est atteinte à l’âge d’un an. Le rat musqué est une espèce très
prolifique.
Régime alimentaire Il possède un régime plutôt végétarien. Il apprécie les massettes, les joncs, les carex, les
potamots… Il peut consommer environ une cinquantaine d’espèces de plantes dont il apprécie particulièrement les parties submergées, riches en substances nutritives. Il peut aussi s’orienter vers la consommation de plantes cultivées comme les betteraves ou le maïs.
Lors des périodes de disette, en hiver notamment, il peut consommer des petits animaux
comme des mollusques, des crustacées, ou des grenouilles.
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Le rat musqué
Mode de vie et comportement Discret la journée, il est surtout actif le soir et la nuit. Il est excellent nageur et plongeur.
Comme pour le ragondin, les captures de rats musqués ont augmenté jusqu’en 2010.
Cette augmentation est certainement liée à une politique départementale de régulation des
populations. De 2010 à 2013, les captures diminuent.
Habitat Le rat musqué affectionne les milieux aquatiques. Il fréquente les eaux douces stagnantes
ou au courant lent, les marécages et les rivières. Pour son gîte, il s’abrite dans un terrier
semblable à celui du ragondin dont les proportions sont plus réduites. Il arrive au rat musqué de construire une hutte formée par de nombreux végétaux amassés dont une partie
reste immergée.
Répartition et état de la population de rat musqué
au niveau départemental
La carte de répartition (Figure 30) cumulant les observations de captures de rats musqués
par commune confirme sa présence pendant toute la période de 2001 à 2013 sur l’ensemble du département. Le nombre de communes concernées par au moins une capture
est plus important au cours de la période 2008-2013 (N=201) que 2001-2006 (N=142).
Figure 31 : Histogramme du nombre de captures de rats musqués
par an entre 2001 et 2013.
a - b Figure 30 : carte de répartition du rat musqué (captures communales obtenues par la chasse,
le piégeage et la destruction a- entre 2001-2006, b- entre 2008-2013).
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La bernache du Canada
Mode de vie et comportement Les liens familiaux sont forts chez la bernache du Canada. Dans leur pays d’origine, les
bandes migratrices à l’automne et au printemps comprennent plusieurs familles voyageant
ensemble. Elles sont territoriales pendant la période de nidification.
Habitat Elle fréquente principalement les zones humides. Elle apprécie particulièrement la succession de zones herbeuses, de terres humides, de petits étangs, de grands lacs offrants des
berges importantes avec la proximité de zones d’alimentation. Elle passe plus de temps sur
la terre que dans l’eau. On la retrouve dans de nombreux parcs publics.
La bernache du Canada
(Branta canadensis)
Ordre : Ansériformes
Famille : Anatidés
Répartition et état de la population de bernache du Canada
au niveau départemental
En Gironde, la bernache du Canada a été signalée sur plusieurs communes dans des parcs
et jardins, autour de Bordeaux et dans la vallée du Ciron.
Description : Originaire d’Amérique du Nord, elle a été introduite en Europe. Elle pèse entre
4,5 et 5 kg, sa taille est comprise entre 90 cm et 100 cm. L’envergure varie entre 1,25 et 1,8 m.
Son cou, son bec, sa tête et son œil sont entièrement noirs, excepté les joues et le bas de sa gorge qui
sont blancs. Sa queue est rectangulaire et noire, le croupion et l’abdomen blancs. Le reste du corps
est brun-gris avec des liserés plus clairs. Elle possède des pattes assez hautes et noires.
Reproduction Lorsqu’elle atteint sa maturité sexuelle au cours de sa deuxième année, elle cherche un
partenaire. Le couple reste uni jusqu’à la mort d’un des deux individus. Les femelles
pondent 5 à 7 œufs de grande taille et de couleur crème. Elles couvent les œufs pendant 25 à 30 jours. Les jeunes sont nidifuges. Ils sont capables de plonger et de nager
sur de longues distances dès leur premier jour. Les juvéniles volent à l’âge de six à neuf
semaines. Ils quittent les parents à leur retour dans la zone de nidification, le printemps
suivant. Le nid est fait à même le sol et près de l’eau. Il est composé essentiellement de
branches et de matières végétales trouvées dans les environs.
Régime alimentaire Son régime alimentaire est végétarien. Elle se nourrit de diverses variétés d’herbes, de
plantes aquatiques, de graines de céréales ou de graminées et de baies. Elle consacre
beaucoup de temps à la recherche de sa nourriture (entre 10 et 12 heures par jour).
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1
3
1 Bernache cravant
2 Bernache nonnette
3 Bernache du Canada
2
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Bibliographie
ASSOCIATION DEPARTEMENTALE DES PIEGEURS
AGREES DE LA GIRONDE, 2014, Synthèse du piégeage
en Gironde, saison 2012-2013. Rapport interne, 27 p.
CAMINO M., VEIGA J., COHOU V., 2011, Atlas des espèces
gibiers en Aquitaine. Editions confluences, Fédération Régionale
des Chasseurs d’Aquitaine, 382 p.
FEDERATION DEPARTEMENTALE DES CHASSEURS DE LA
GIRONDE, 2012, Tableau de bord 2013. Imprimerie Bordeaux
Impression, 176 p.
FEDERATION DEPARTEMENTALE DES CHASSEURS DE LA
GIRONDE, 2007, Schéma départemental de Gestion
Cynégétique. Publication interne, 100 p.
FEDERATION DEPARTEMENTALE DES CHASSEURS DE LA
GIRONDE, 2008, Espaces Espèces état des lieux en Gironde.
Imprimerie Vrin-Taris, Bordeaux, 372 p.
FEDERATION NATIONALE DES CHASSEURS,
OFFICE NATIONAL DE LA CHASSE ET DE LA FAUNE SAUVAGE,
2008, Tout le gibier de France, Répartition géographique,
Populations et tendances d’évolution à long terme. Edition
Hachette, 503 p.
FEDERATION REGIONALE DES CHASSEURS DU CENTRE,
2012, Atlas des 21 petits mammifères en région Centre.
Imprimerie Medi6, 107 p.
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