similitudes avec l’histoire économique russe.
Israël a réussi à fonder une dynastie d’oligarques qui ont profité de l’aubaine des
privatisations. Dans l’ordre de leur richesse, les dix familles Ofer, Wertheimer, Arisson,
Techouva, Khan, Saban, Federman, Zevledovitz, Steinmetz et Levaïev ont alors touché le
jackpot. Une seule exception cependant pour limiter la comparaison: les privatisations se
sont déroulées en Israël visiblement de manière transparente et sous contrôle d'une
autorité de régulation indépendante.
Ainsi, une dizaine de familles gère l’économie israélienne, en toute transparence. Trois
gros distributeurs se partagent 60% de la grande distribution avec Supersol qui contrôle à
lui seul 40% du marché, imposant ainsi les prix des denrées et les bas salaires de son
personnel. Cette pénétration n'a nul équivalent dans les pays occidentaux. Le premier
distributeur français sous l’enseigne des Centres Leclerc détient 17% du marché
hexagonal, tandis que Wal-Mart contrôle 20% de la distribution au U.S.A et Tesco 25% au
Royaume-Uni.
Les groupes ne se contentent pas d’une activité unique mais ils se diversifient dans tous
les domaines. Le groupe Dankner, qui a conclu en 2010, un accord d’investissement avec
deux nouveaux associés du Qatar et d’Arabie Saoudite, vient de prendre une participation
dans Carrefour. Mais il contrôle d’autres groupes économiques dans le bâtiment, Azorim,
dans les assurances, Clal, et dans les télécommunications, Cellcom.
Il n’existe pas en France de situation qui verrait une seule entité avoir mainmise à la fois
sur les hypermarchés Carrefour, Leclerc et Intermarché, les groupes Bouygues, Axa et
l’opérateur SFR. Les revenus de ce groupe se comptent en milliards de dollars sans que
la classe moyenne israélienne n’ait profité de cette manne.
Deux banques possèdent le monopole de la stratégie bancaire dans un pays où les petites
entités financières font pâle figure. Le groupe Arison contrôle la première banque
israélienne, Bank Hapoalim, avec 40% du marché bancaire laissant la deuxième banque,
Bank Leumi, loin derrière, avec 20%. Par comparaison, les groupes BNP-Paribas et
Société Générale détiennent à peine 32% du marché en France.
Ce monopole bancaire explique d’ailleurs le taux élevé des prélèvements appliqués pour
chaque opération banale. Les utilisateurs se plaignent en permanence de la ponction
anormale qu’ils subissent sur leurs comptes. La compétition est totalement étouffée alors
que la croissance des profits augmente tous les ans et que les guichetiers de banque,
souvent au niveau bac+3, reçoivent un salaire mensuel brut de 820 euros, loin de la
moyenne théorique mathématique des salaires évaluée à 1.600 euros.
L’industriel Haim Saban contrôle la téléphonie Bezeq, l'opérateur mobile Pelephone, et le
réseau de télévision YES. Le marché de l’essence est partagé entre Delek contrôlé par