Herbier
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I- UTILITE D’UN HERBIER:
1) Comme source de références pratiques pour tous ceux qui doivent identifier les plantes.
2) En recherche:
-En taxonomie: étude de différents groupes (classes, ordres, familles, genres, etc).
-En autécologie: écologie d'une espèce particulière.
-En phytogéographie: étude de la répartition d’une espèce.
-En floristique: inventaire de la flore d'une région donnée; dynamisme et évolution d’une
flore, d’espèces envahissantes, de plantes rares, etc.
3) Peut aider à retrouver une localité si l’on veut observer une espèce donnée dans son habitat
naturel.
II- RECOLTE DES SPÉCIMENS:
1) Matériel nécessaire:
- un canif ou un sécateur
- un déplantoir
- une loupe (10X de préférence ; non essentielle)
- un carnet de récoltes (format de poche)
- un cartable de récoltes (sacoche en cuir ou en carton dans laquelle vous placez les
chemises de papier contenant les spécimens). Les spécimens peuvent aussi être
transportés dans un sac de plastique s’ils sont pressés assez rapidement au retour du
terrain.
- cartons d’herbier blancs et enveloppes (voir section montage des spécimens)
- bandes de ruban entoilé et gommé blanc
Le matériel nécessaire à la confection d’un herbier est normalement disponible chez Zone
418-653-2444). Les cartons d’herbier vendus au « Le Naturaliste » sont de dimension 28
cm x 43 cm et sont moins chers. Ils sont acceptés pour ce cours. Les bandes de ruban
entoilé et gommé blanc peuvent être achetées à l’herbier Louis Marie, Pavillon Charles-
Eugène-Marchand, local 0265.
2) Comment récolter:
- Ne pas récolter de plantes de plates-bandes (ornementales), d’arbres ou d’arbustes plantés
dans les parcs ou autres endroits publiques. Vous devez récolter des espèces naturalisées
au Québec.
- Récolter des spécimens entiers : «organes souterrains, tiges, feuilles, fleurs ou fruits».
REMARQUE : certaines espèces fleurissent avant l’apparition des feuilles. Il faut alors
les récolter telles quelles. On pourrait refaire un spécimen à un stade de développement
plus avancé mais il s’agirait alors d’une deuxième récolte d’une même espèce (non
valide pour le cours).
- Recueillir plus d'un spécimen pour chaque récolte. Ceci vous permettra de manipuler plus
d’un spécimen sous la loupe lors de l’identification (et d’en sacrifier quelques uns pour
effectuer des coupes ou dissections). Cela vous permettra également de faire un choix au
moment du montage.
- Nettoyer les plantes (surtout les parties souterraines).
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- Bien étaler la plante dans une chemise à l'intérieur du cartable de façon à lui conserver son
port naturel.
- Éviter le recouvrement des organes.
- La récolte dans des sacs de plastique peut aussi être pratiquée mais donne généralement des
résultats moins satisfaisants.
- Les plantes aquatiques doivent être déposées dans un bac d'eau: glisser une feuille de papier
sous le spécimen (flottage). Retirer le spécimen en le retenant appliqué à la feuille de
papier. De cette manière, il s'appliquera de lui-même sur le papier et conservera le port
qu'il a dans son milieu aquatique. La feuille de papier portant le spécimen doit être
recouverte de papier ciré puis déposée dans une chemise de papier journal, tout comme
un spécimen ordinaire. Lorsque la plante demeure collée sur le papier après le séchage,
monter l'ensemble sur un carton d'herbier.
- Donner à chaque récolte un numéro que vous indiquez nettement sur la chemise de papier ou
sur le sac (de préférence en ordre chronologique et numérique: ex. MP2005-34 ->
MP2005-113 ). Le même numéro sera inscrit dans le carnet de récolte pour repérer les
informations associées à chaque récolte lors du montage de l’herbier.
3) Informations à noter dans le carnet de récolte:
- La date de la récolte.
- La localité exacte: décrire en allant du général au particulier (pays, province, comté, village,
rang...). Indiquer les coordonnées de longitude et latitude si possible (ex. 46˚40'N.-
71˚26'W). Voir l'exemple d'étiquette fourni ci-après. Il importe que les indications sur la
localité soient assez précises pour permettre de retrouver la population en question.
- L'habitat: le plus détaillé possible selon ses connaissances en ce domaine (ex. : sapinière à
bouleau jaune). Du général au particulier (ex. : Tourbière ombrotrophe, zones ouvertes à
éricacées, butte à Kalmia angustifolia).
Noter également :
- Fréquence et abondance de l’espèce
- Facteurs édaphiques et autres : exposition, drainage, pente, type de sol.
- Sociabilité de l'espèce (en colonie, isolée, en touffes, rare, nombreuses...). S’abstenir
lorsqu’il n’y a qu’un seul spécimen dans les alentours (pourrait s’agir d’une plante rare ;
se servir de son jugement).
- Caractères qui disparaîtront après le séchage (taille, port, parfois la couleur...).
Il faut absolument fonctionner avec un carnet de récolte et noter les informations
pour chaque récolte car chaque spécimen et étiquette doivent être uniques. En effet,
chaque espèce occupe une niche écologique précise et il importe de bien décrire
l’habitat pour chacune (et donc de tout noter dans un carnet de récolte).
- Numéro de récolte correspondant au numéro indiqué sur la chemise de papier (ou sur le sac
de plastique). Il s’agit de la numérotation personnelle du collectionneur pour faire le suivi
de ses récoltes. Il est recommandé d’inclure l’année en cours dans le numéro de récolte.
- Le nom de la plante: (s'il est connu).
- Le nom du ou des récolteurs.
Remarque
- Croquis et photos peuvent à la rigueur compléter la documentation.
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4) L’identification des plantes:
À l'aide de différents ouvrages de référence :
- Marie-Victorin, Fr., 1964. Flore laurentienne.
- Fernald, M.L., 1950. Gray's manual of botany.
- Bailey, L.H., 1968. Manual of cultivated plants.
- Gleason, H.A., 1952. The new Britton and Brown Illustrated Flora of the North-eastern
United States and adjacent Canada.
- Hulten, E., 1968. Flora of Alaska and Neighboring Territories.
- Le site de l’Herbier Louis-Marie peut être intéressant à consulter (www.herbier.ulaval.ca).
III- PRESSAGE ET SÉCHAGE DES SPÉCIMENS
À l'aide d'une presse et d'un séchoir (voir les schémas ci-joints).
Presse: Formée de deux planchettes de bois servant de base et de couvercle.
Constituée d'une séquence de cartons ondulés, chemises de papier journal et caoutchouc-
mousse.
Elle sert aussi à placer toutes les parties des spécimens dans un même plan (voir le
schéma ci-joint).
Séchoir: Boîte de métal ou de bois munie d'ampoules électriques (60W) servant de source de
chaleur.
Courroies (2): Servent à fermer la presse.
Caoutchouc mousse: Utilisés de préférence aux buvards. Ils servent à la fois à absorber l'humi-
dité des spécimens tout en pressant les différents organes de façon uni-
forme. Le type de caoutchouc mousse à favoriser est similaire au
matériel utilisé pour la fabrication d’éponges.
Cartons ondulés: Absorbent l'humidité transmise par les caoutchoucs mousse. Les ondula-
tions doivent être dirigées verticalement de façon à ce que l'air chaud
fourni par les ampoules électriques puisse fuir vers le haut, séchant du
même coup la récolte.
Durée du séchage: 1 à 3 jours: vérifiez en ouvrant la presse et en touchant les différentes
parties des spécimens. Lorsqu'ils sont secs, ils deviennent cassants.
IV- MONTAGE DES SPÉCIMENS
- Monter sur carton blanc (29 cm x 42 cm)
- Bien disposer le spécimen sur le carton.
- Fixer les plantes avec de petites bandes de ruban entoilé et gommé blanc. Éviter de coller
les fleurs et les fruits ainsi que le sommet des feuilles. Les organes qui se détachent après
le séchage (feuilles de conifères, fleurs, fruits, graines...) sont placés dans de petites
enveloppes que l'on fixera dans un coin disponible du carton d'herbier.
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Remarque
- Si les plantes sont de très petites tailles, fixer plusieurs spécimens sur le même carton.
- Bien étaler chacune des parties de la plante.
- Pour les fougères, monter une portion de fronde montrant bien les fructifications (sores).
- Pour les arbres et arbustes : tourner une des feuilles du rameaux pour exposer l’envers.
- Rédiger une étiquette complète: à fixer au coin inférieur droit du carton (voir exemple
ci-après). Un modèle EXCEL est disponible via Compétence 2000. S'il manque des
renseignements, il vaut mieux ne rien inscrire plutôt que de biaiser les données. Ne
jamais copier les habitats d’une flore.
V- CONSERVATION ET PROTECTION:
- Un spécimen peut être conservé indéfiniment si:
- manipulé avec soin,
- protégé de l'humidité,
- conservé dans des armoires de métal,
- protégé contre les insectes à l’aide de fumigants.
VI- CHANGEMENT D’IDENTIFICATION (CONSERVATION ET PROTECTION):
- Pour changer l'identification d'une plante, indiquer le nouveau nom sur une étiquette de
révision que l'on colle au-dessus de l'étiquette originale. Sur cette étiquette, indiquer, en
plus du nom latin de la plante, le nom du réviseur et la date à laquelle s'est effectuée la
correction. (voir l'exemple ci-après).
Exemple d'étiquette de révision: Hepatica americana L.
Révisé par: Gilles Ayotte, le 24 octobre 1994
2) L’étiquette:
Chaque spécimen doit être accompagné d'une étiquette complète qui fournit tous les
renseignements le concernant de telle sorte que ce spécimen et son étiquette puissent constituer
en soi une unité complète et absolument indépendante des autres spécimens. Il pourra ainsi être
classé dans n'importe quelle collection de plantes quelle que soit son origine. Les parties
principales de l'étiquette sont les suivantes.
a) le titre: il indique généralement le pays et la province d'où provient le spécimen tel Canada
– Québec.
b) l'identification de la plante: elle doit comporter avec l'orthographe exact, le nom de la
famille, du genre et de l'espèce en latin suivi du ou des noms d'auteurs qui ont en premier
décrit la plante tels qu'ils apparaissent dans toutes les flores. Lorsque approprié, le nom de
la sous-espèce ou de la variété est indiqué.
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c) la localité: c'est l'indication la plus précise possible du lieu géographique d'où provient la
plante. Le pays et la province ou l’état ou le département doivent apparaître d'abord. Le
comté doit apparaître ensuite. Puis viennent le nom du village ou de la ville la plus
proche ainsi que la distance et la direction par rapport à celui-ci, complétées par diverses
autres informations si nécessaire. Dans les lieux inhabités, il est nécessaire
qu'apparaissent les coordonnées géographiques (latitude – longitude) en plus des
indications de la situation de la localité par rapport à un accident géographique stable,
facilement repérable et dûment identifié. Les informations sur la localité devraient
permettre à quiconque de retrouver la colonie où le spécimen a été récolté. Voici un site
Web où trouver les noms de comtés :
http://www.lexique.ulaval.ca/spfc/carte_districts.asp
d) l'habitat: il s'agit ici de préciser le plus adéquatement possible le milieu écologique dans
lequel vit la plante récoltée. Ces renseignements doivent concerner uniquement le
spécimen précis auquel ils s'appliquent et non pas l'ensemble des individus de la même
espèce observés sur un territoire plus ou moins grand. Pour les plantes récoltées en forêt,
le type de forêt doit être indiqué telles l'érablière à hêtres, la sapinière à aulnes, etc. Dans
les cas où le récolteur n'est pas familier avec ce type d'appellation des forêts, indiquer
plutôt quelles sont les espèces d'arbres dominantes et quelques autres espèces de moindre
importance telles que: forêt de trembles avec quelques petits sapins baumiers ou encore
forêt dense de chênes rouges avec beaucoup d'érables à sucre et de hêtres. Des
expressions aussi vagues que bois, forêt de conifères, bois mixtes ou semblables ne seront
pas acceptées. Le nom des arbres doit apparaître lorsque le type de forêt est précisé.
L'usage de l'expression "sous-bois" pour désigner l'habitat d'une plante récoltée sous forêt
est d'une évidence telle qu'elle devient inutile. Dans le cas de récoltes faites dans les
champs, le type de champs doit être précisé car il en existe un bon nombre, qu'ils soient
abandonnés ou encore en culture. Une référence à la nature du sol et à son degré
d'humidité complète les renseignements sur l'habitat.
e) l’altitude: en mètres au-dessus du niveau de la mer. À partir de cartes topographiques ou à
l’aide d’un altimètre, etc.
f) la date: il s'agit de la date de la récolte et non de la date à laquelle on a monté le spécimen.
Il est préférable que le nom du mois soit écrit en chiffre romain (ex.: 24-VII-2005). Cela
évitera des confusions avec l’usage qui varie du français à l'anglais.
g) le numéro du spécimen: indique sa position dans une séquence généralement
chronologique.
h) le nom du ou des récolteur(s): désigné par "Leg." il doit apparaître au long afin de
l'identifier ou de les identifier adéquatement.
i) le nom de l'identificateur: désigné par "Det." doit aussi apparaître au complet afin de savoir
qui a identifié le spécimen.
J) les coordonnées géographiques: latitude (dd/mm/ss) et longitude (dd/mm/ss) ou GPS
(décimales) ou UTM (x,y) ou MTM (mE, mN).
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