Médipôle : naissance du nouveau grand hôpital de

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mardi 21 janvier 2014
Médipôle : naissance du nouveau grand hôpital de l'agglo
Par Steven Belfils
La Mutualité française et le groupe Capio ont présenté ce mardi le nouveau grand hôpital de 700
lits qu’ils investiront dès 2017 à Villeurbanne.
@Sud architectes
On en sait désormais un peu plus sur le Médipôle Lyon-Villeurbanne. Ce nouveau gros hôpital qui ouvrira
à Villeurbanne, accueillera sur un même site les clinique mutualistes de l’agglomération lyonnaise
(clinique mutualiste de Lyon, clinique de l’Union, clinique du Grand large et le centre des Ormes) et deux
établissements du groupe Capio (clinique du Tonkin et centre Bayard).
Au final c’est une super-clinique de 708 lits et places et embauchant 1500 salariés dont 250 praticiens qui
devrait sortir de terre, le long du périphérique, sur un site un temps dévolu au projet d’Arena pour l’Asvel.
Les travaux de dépollution du site devraient débuter en juin prochain et la construction dès février 2015,
pour une livraison courant 2017.
Un seul toit mais deux structures
Mais attention, si les deux groupes investiront les mêmes murs, les entités restent bien distinctes. Une
structure commune assurera la gestion de l’hôtellerie et de la maintenance, mais aucun projet de fusion
ne point à l’horizon.
Les spécialités sont d’ailleurs clairement partagées. À Capio la chirurgie, les lits "chauds" (soins intensifs,
réanimation,…), la cardiologie et les dialyses… À la mutualiste la médecine, l’obstétrique, les soins de
suite et les urgences. Les patients bénéficieront des services et des soins des deux structures. "Il s’agit d’un
projet ambitieux qui place le patient dans une véritable filière de soin complète, entièrement sur place",
précise Yves Mataix, président du comité médical d’établissement des Ormes et représentant des
médecins de la Mutualité.
Par exemple : Un patient arrive aux urgences (secteur Mutualité). Son cas nécessite une intervention, il
est alors transféré en chirurgie (compétence de Capio). Il pourra ensuite pour sa rééducation intégrer le
service de suite de soins (Mutualité), toujours dans le même bâtiment. "Ce regroupement est une
opportunité extraordinaire qui nous permet à chacun de nous regrouper sur nos spécialités fortes et faire
bénéficier au patient de réels pôles d’excellence", affirme Philippe Durand, directeur général de Capio
France.
60.000m² mais une architecture "domestique"
D’un point de vue architectural, si tout n’est pas encore arrêté, la structure générale de l’édifice se
dégage déjà. Il s’agit d’une succession de trois "nefs" de cinq étages, alignées, reposant sur un important
socle de 2 niveaux qui abritent : au rez-de-jardin, un plateau logistique et au rez-de-chaussée les
urgences (40.000 passages attendus/an), les dialyses (40.000 séances/an) et l’ambulatoire (22.000
journées/an).
Au premier étage, prendront place les blocs ainsi que les lits chauds (secteur Capio).
Le deuxième étage sera consacré au pôle Mère/enfant (secteur Mutualité) avec une maternité de
niveau 2 dont les dirigeants de la clinique espèrent qu’elle enregistrera 2.500 naissances par an. Un
chiffre en adéquation avec le nombre de naissances cumulées entre la clinique du Tonkin et celle de
l’Union (respectivement 1000 et 1258).
Au troisième étage, La Mutualité installera ses soins de suite et de réadaptation et au-dessus, ses lits de
médecine.
Enfin, le cinquième étage accueillera les lits de chirurgie.
Le tout dans un bâtiment de 170m de long pour une surface de 60.000 m² dont 5.000 dédiés aux
consultations. "Nous essayons de donner une architecture domestique à l’ensemble, raconte Pierrick
Lelard, architecte en charge du Médipôle. L’hôpital doit se fondre dans le décors". Car si pour l’instant
les alentours sont plutôt industriels, à terme, le quartier devrait être plus résidentiel.
@Sud architectes
170 millions d’euros
Il faudra compter avec une enveloppe de "170 millions d’euros, tout compris. Peut-être moins", espère
Laurent Raisin Dadre, directeur général des établissements de santé de la Mutualité du Rhône et de l’Ain.
30 millions proviennent de l’aide accordée par l’État via l’Agence régionale de Santé. Un tour de table
des mutuelles est actuellement en cours qui devrait faire bénéficier le projet d’environ 16 millions d’euros
supplémentaires quand Capio amènera 4 autres millions. Le reste sera financé par l’emprunt contracté
par la SCI créée par les deux groupes.
Que vont payer les patients ?
Mais outre la facture du projet, la note à payer pour le patient pose également question. Et pour cause.
Si les cliniques de la Mutualité relèvent du statut des établissements privés à but non lucratif, ce n’est pas
le cas de Capio qui est un groupe hospitalier privé au sens strict.
Pour ce qui est des prises en charge, via les urgences, le reste à charge pour le patient est nul, comme le
stipule la loi, que des soins effectués par les équipes du groupe Capio aient été effectués, ou pas. En
dehors des urgences, le reste à charge sera "maîtrisé, dans une démarche d’accessibilité financière pour
tous à l’ensemble des soins". C’est-à-dire qu’il devra pouvoir être couvert par les Mutuelles.
Le Médipôle prendra également un tournant important en renforçant l’activité ambulatoire (prise en
charge à la journée) qui occupera plus de la moitié des lits de l’établissement.
Quid des chirurgiens de la Mutualité ?
Autre problématique soulevée, le devenir des personnels. "Les médecins et salariés du Grand-large à
Décines seront repris par Capio. Inversement, ceux du centre Bayard seront intégrés aux équipes de la
Mutualité", a détaillé Laurent Raisin Dadre, tout en reconnaissant "un cas particulier". En effet, pour les
praticiens de chirurgie de la clinique mutualiste, pas de reprise en vue. "Trois possibilités : Il y aura des
départs naturels liés à l’âge, on leur proposera des statuts de libéraux ou il y aura des reclassements ou
départs", expose le directeur des établissements de santé de la Mutualité.
Au final si tout n’est pas encore totalement calé, les responsables de Capio comme de la Mutualité se
disent déjà soulagés de voir aboutir un projet après avoir emprunté un chemin que Jean-Paul Bret, le
maire de Villeurbanne qualifie de "particulièrement difficile".
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