Expertise écologique de la réhabilitation
de la base de vie de l’Espinasse et de la plate-forme de Rochebrune
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1- Introduction
La revégétalisation des sites de Rochebrune et l’Espinasse s’inscrit dans la remise
en état des bases de vie lié aux travaux menés par EDF sur le canal de la
Durance. Les sites, transformés en plateforme de dépôt de matériaux, ont subi
un aplanissement et un déplacement de sol, suivi d’un tassement.
La DDT 05 a opté pour un renaturation vers un milieu forestier, habitat
anciennement présent sur les sites de Rochebrune et l’Espinasse.
La présente expertise écologique sollicitée par Frédéric Jacob, Ingénieur écologue
au Centre d'Ingénierie Hydraulique du Département Développement Durable
d’EDF, vise à i- faire un bilan des actions menées (revégétalisation), ii- dégager
des enseignements et des problématiques comme pistes de réflexion pour des
futurs projets et iii- poser les bases en vue de la mise en place d’un suivi de
végétation.
Une visite de terrain a eu lieu le 7 octobre 2013 sur les deux sites concernés. Le
présent rapport constitue un compte-rendu d’expertise.
2- Contexte écologique des sites de Rochebrune et de
l’Espinasse
Etablis sur les terrasses alluviales d’origine glaciaire de la Durance, ces sites sont
recouverts par une série de végétations dont le stade évolutif terminal est
actuellement représenté par la pinède de Pin sylvestre (Pinus sylvestris). A plus
long terme, cette évolution pourrait se poursuivre vers la hêtraie (pour les
situations les plus fraîches) ou la chênaie (pour les situations les plus chaudes et
sèches).
Les premières végétations à coloniser ces terrasses caillouteuses sont des
communautés herbacées dominées par la Calamagrostide argentée
(Achnatherum calamagrostis), évoluant à leur tour progressivement vers des
pelouses sèches à Fétuque cendrée (Festuca cinerea) et/ou Fétuque marginée
(Festuca marginata), plus ou moins infiltrées de sous-arbustes de garrigue
comme la Sariette des montagnes (Satureja montana). Ces milieux ouverts sont
observables aux abords immédiats de ces sites, au contact (lisières et clairières)
des boisements de Pin sylvestre.
Ces végétations ouvertes évoluent à leur tour vers des fourrés pionniers
dominés, selon l’humidité du sol qui varie avec la microtopographie, par
l’Argousier (Hippophaë rhamnoides) ou des espèces de fruticées, représentées
par l’Epine-vinette (Berberis vulgaris), le Cerisier de Sainte-Lucie (Prunus
mahaleb), l’Arbre à perruques (Cotinus coggygria) ou encore l’Amélanchier à
feuilles ovales (Amelanchier ovalis). Le caractère pionnier du Pin sylvestre lui
permet de participer à la colonisation de ces espaces ouverts.
Les zones d’accumulation de limons qui offrent un substrat plus durablement
humide sont activement colonisées par le Peuplier noir (Populus nigra). La
capacité de cette essence à se développer jusqu’au stade adulte semble
néanmoins incertaine sur ces terrasses déconnectées de la nappe de la Durance.