Le chevreuil a un flair excellent et l'ouïe si fine
qu'il est difficile de le surprendre. Sa vue est bonne
et il voit venir un homme de très loin, mais il lui
arrive de s'approcher de l'observateur immobile, à
bon vent et peu caché. Il vit en petites troupes, les
mâles le plus souvent seuls, parfois un vieux est
accompagné d'un jeune d'un an. En hiver, les bandes
sont souvent plus nombreuses et plus mélangées.
Jeune chevreuil, cambré au sommet d'un bond
On considère que le chevreuil vit en société patriarcale, à l'inverse du cerf.
Ce n'est toutefois pas l'opinion de Kl. Zimmermann et, si l'on s'en réfère à
l'observation dans la nature, cela ne paraît pas absolument convaincant, car si
on voit souvent chevreuil et chevrette ou des troupes de formation diverse, il
me semble avoir bien rarement vu une famille. Le mâle, défendant le territoire,
serait plus constamment agressif que le cerf, et en fait, il attaque plus souvent
l'homme. Au canton de Neuchâtel, une telle attaque s'est soldée par 10 jours
d'hôpital et il y en eut récemment une ou deux moins graves. On a vu un
brocard tenir un chien en respect, en se jetant sur lui tête baissée chaque fois
qu'il approchait trop. Le territoire est marqué par les traces odorantes des
glandes interdigitales, de la glande du tarse (os). Le brocard « touche au bois »
non seulement au printemps pour débarrasser ses bois du velours mais au
temps du rut pour laisser sur les branches l'odeur de la glande frontale.
Chevreuil en arrêt
A.B. Bubenik, qui a surveillé de jour et de
nuit (aux infra-rouges) pendant plus d'un an
deux chevreuils en large captivité, a trouvé
des durées de sommeil très courtes (max.
236 minutes par jour, minimum 87 et moins
encore pour la femelle en lactation). Ils
tombent, rarement, dans un état de torpeur
de plus de 10 minutes, si profond qu'ils ne
réagissent pas aux bruits et odeurs modérés,
ni même si on leur jette de petites pierres. En
hiver, le sommeil a lieu surtout de nuit.
Brocard touchant au bois (à cette saison il s'agit de marquage du territoire)