GUID E L E Les milieux naturels en Limousin La biodiversité ordinaire Définitions 99 La résilience écologique C’est la capacité d’un écosystème, d’un habitat, d’une population ou d’une espèce à retrouver un fonctionnement, un développement et un équilibre dynamique normal après avoir subi une perturbation importante. Par exemple, elle caractérise la capacité d’une forêt à se reconstituer après un incendie, ou d’une parcelle cultivée à être recolonisée par des espèces sauvages après arrêt de la culture. Crédit photo : DREAL Toutes les recherches menées à ce jour, notamment sur les milieux forestiers, tendent à conclure que : plus la diversité fonctionnelle des espèces d’un écosystème est importante, plus il est productif et résilient face aux perturbations. Dans ces conditions, préserver les services écosystémiques passe par la préservation de la diversité fonctionnelle des écosystèmes, et donc, pas exclusivement par la préservation de la biodiversité remarquable. 99 La biodiversité ordinaire Le rapport Chevassus-au-Louis (2009), qui s’intéresse à la valeur économique de la biodiversité, en donne la définition suivante : « une biodiversité qualifiée de « générale » (ou « ordinaire »), n’ayant pas de valeur intrinsèque identifiée comme telle mais qui, par l’abondance et les multiples interactions entre ses entités, contribue à des degrés divers au fonctionnement des écosystèmes et à la production des services écosystémiques qu’y trouvent nos sociétés ». Elle recouvre l’ensemble des espèces et des écosystèmes de nos paysages du quotidien, comme les jardins, les bords de parcelles agricoles, de chemins ou de routes, les haies, les friches… Ces écosystèmes sont souvent mis à mal par nos modes de vie, particulièrement par l’urbanisation, l’artificialisation des sols, l’homogénéisation agricole et les infrastructures. Dans les pays industrialisés qui ont, en grande partie, détruit et/ou exploité leurs milieux naturels, la biodiversité qui subsiste est généralement ordinaire. La biodiversité ordinaire ne constitue pas en elle-même un enjeu majeur au sens de la doctrine « éviter, réduire, compenser », mais sa contribution déterminante à la résilience des services écosystémiques, doit nous inciter à la préserver. La biodiversité ordinaire en France métropolitaine La France métropolitaine possède une faune et une flore riches et diversifiées. L’inventaire national du patrimoine naturel (INPN) recensait en métropole, en 2011, une importante diversité d’espèces dont près de 12.000 espèces végétales, de 44.000 espèces animales et 14.500 champignons. Les espaces ruraux concentrent près des ¾ de la biodiversité métropolitaine. La richesse de la biodiversité ordinaire de ces territoires ruraux est largement tributaire de leur configuration, de leur occupation et de leur mode de gestion et d’exploitation. La surface totale du territoire national comporte environ : 99 50 % de terrains occupés par des exploitations agricoles dont 25 % de cultures et 20 % de prairies et surfaces en herbe, 99 30 % de terrains couverts par la forêt. Les milieux aquatiques (lacs, cours d’eau, eaux littorales, eaux souterraines, milieux humides) constituent également d’importants réservoirs de la biodiversité métropolitaine. Leur qualité est un élément déterminant pour la faune et la flore. Informations accessibles : → sur le site Internet de la DREAL : http://www.limousin.developpement-durable.gouv.fr/ → sur le portail cartographique Géo Limousin : http://www.geolimousin.fr La biodiversité ordinaire en Limousin Les principales caractéristiques du Limousin sont particulièrement propices à la préservation et au développement d’une riche biodiversité, aussi bien ordinaire que remarquable. La région dispose, par rapport au reste du territoire métropolitain, d’atouts considérables qui se traduisent par des services écosystémiques de grande qualité, dont témoignent : 99 une faune et une flore abondantes à dominante ordinaire plus que remarquable, → en savoir plus sur la faune et la flore du Limousin 99 des paysages de qualité et des sites remarquables, → en savoir plus sur les paysages et les sites du Limousin 99 un réseau hydrographique de tête de bassin, particulièrement dense, 99 une ressource en eau de qualité. → en savoir plus sur la ressource en eau en Limousin Dès lors, les enjeux de préservation d’un tel capital naturel, s’ils ne sont pas forcément considérés comme majeurs au sens de la doctrine ERC, doivent être pris en considération par les porteurs de projets et intégrés, comme des données de base, à toutes les phases de conception, de définition et de réalisation de l’aménagement. On retiendra en particulier les enjeux suivants : Les espaces agricoles En Limousin, les exploitations agricoles couvrent sensiblement la moitié du territoire régional. Si la région se situe sensiblement dans la moyenne nationale, elle présente une caractéristique particulière : 85 % environ de cette surface agricole utile (SAU) sont couverts par des prairies, dont la très grande majorité sont permanentes et elles constituent le support d’un élevage extensif à dominante bovine. Ces prairies sont un lieu privilégié pour la biodiversité ordinaire d’autant plus si elles sont intégrées à un paysage de type bocage, délimité par un réseau de haies, d’arbres et de bosquets. La prairie est un écosystème diversifié qui abrite une faune et une flore importantes et qui contribue, de façon importante, à l’économie du territoire et qui rend de nombreux services. → en savoir plus sur l’avenir du bocage du Limousin Les milieux aquatiques et humides À l’exception du Causse corrézien, la géologie du Limousin se caractérise par une absence de nappes profondes et par l’existence de très nombreuses sources alimentées par de petits bassins versants superficiels. Il en résulte un réseau hydrologique relativement important (environ 17.500 km de rivières), parsemé de zones humides (environ 5 % de l’ensemble du territoire régional) et de très nombreux plans d’eau, étangs, lacs et barrages (environ 13.500 de plus de 1.000 m²). La richesse de la biodiversité limousine doit énormément à la qualité de ses milieux aquatiques et humides qui garantissent un milieu de vie à de nombreuses espèces, dont les plus emblématiques (loutre, écrevisse à pattes blanches, moule perlière et les grands migrateurs comme le saumon, la lamproie, l’alose). Les milieux aquatiques et humides procurent en outre de nombreux services écosystémiques, car ils sont déterminants dans la qualité des paysages (lacs, étangs, vallées, gorges), dans la production d’une énergie durable (hydroélectricité) et dans le développement économique et touristique (agriculture, industrie). → en savoir plus sur les milieux aquatiques et humides du Limousin La forêt La forêt constitue pour le Limousin un atout considérable de développement durable. Le taux de boisement du Limousin est de l’ordre de 39 %, à comparer à la moyenne de 31 % pour le territoire métropolitain. Les feuillus représentent les deux tiers des superficies forestières régionales. Une caractéristique principale de la forêt limousine est sa composition à 94 % de forêts privées très morcelées. En déficit d’exploitation en raison de ce morcellement extrême, il reste que la forêt limousine est habitée d’une grande biodiversité, comme en témoigne sa forte représentativité dans les inventaires naturalistes et espaces à valeur patrimoniale élevée du type Parcs naturels régionaux ou sites Natura 2000. → en savoir plus sur la forêt en Limousin → en savoir plus sur la biodiversité et la forêt privé En Limousin, la sauvegarde des services écosystémiques rendus aux hommes par les prairies, par les milieux aquatiques et humides et par la forêt constitue un enjeu important que les porteurs de projet doivent intégrer. Crédit photo : DREAL Informations accessibles : → sur le site Internet de la DREAL : http://www.limousin.developpement-durable.gouv.fr/ → sur le portail cartographique Géo Limousin : http://www.geolimousin.fr