Communiqué D E PRE SSE Villejuif, le 14 juin 2016 Cancer colorectal : quand l’immunothérapie s’allie à la chimiothérapie pour attaquer le cancer La Fondation ARC soutient les travaux d’une équipe dijonnaise. SUR LA FONDATION ARC Grâce à son expertise scientifique et à sa capacité à mobiliser les plus grands experts français et internationaux, la Fondation ARC joue un rôle prépondérant dans la recherche sur le cancer, avec pour objectif de parvenir à guérir 2 cancers sur 3, d’ici 2025. En France et à l’international, la Fondation ARC identifie, sélectionne et met en œuvre les programmes de recherche les plus prometteurs à travers des actions couvrant l’ensemble des champs de la cancérologie : recherche fondamentale, translationnelle et clinique, épidémiologie, sciences humaines et sociales. Guidée par l’intérêt général, la Fondation ARC est un catalyseur de recherche ; elle fédère les acteurs de la lutte contre le cancer et aiguille la recherche jusqu’au développement d’applications efficaces au bénéfice des patients. Sur les dix dernières années, de 2006 à 2015, la Fondation ARC a sélectionné, en région Grand Est, 340 projets pour un montant global de plus de 20,6 millions d’euros. La Fondation ARC est agréée par le Comité de la Charte du don en confiance. www.fondation-arc.org Contact presse Véronique Simon Responsable Relations Presse 01 45 59 59 85 06 73 14 38 79 [email protected] La Fondation ARC a remis, mardi 14 juin, une subvention au 50 000 euros au docteur Sylvain Ladoire, médecin et chercheur au Centre GeorgesFrançois Leclerc (CLCC). Menés au sein de l’équipe « Chimiothérapies et réponse immunitaire anti-tumorale » dirigée par le Professeur François Ghiringhelli, les travaux de Sylvain Ladoire portent sur le cancer colorectal. Leur objectif est de comprendre comment renforcer l’effet d’une chimiothérapie fréquemment utilisée dans ce type de cancer grâce à l’immunothérapie. « Le cancer du côlon est une maladie sensible aux chimiothérapies, précise le chercheur. Or, parmi les chimiothérapies utilisées pour traiter la maladie, certaines dont l’oxaliplatine, induisent, en tuant les cellules cancéreuses, une réponse immunitaire contre les cellules tumorales restantes, grâce à l’activation de cellules « tueuses » (les lymphocytes T CD8). Cependant, les cellules cancéreuses ayant survécu à la chimiothérapie, expriment à leur surface une molécule qui endort le système immunitaire et freine cet effet immunogène. Notre hypothèse est qu’en réveillant le système immunitaire, l’immunothérapie permettra d’exploiter pleinement l’effet immunogène de la chimiothérapie et renforcera son efficacité. » COMMENT L’IMMUNOTHÉRAPIE RÉVEILLE-T-ELLE LE SYSTÈME IMMUNITAIRE ? L’immunomodulation est un mécanisme naturel, très utile dans certaines situations physiologiques comme la grossesse. A la surface des lymphocytes T CD8 chargés de tuer les cellules étrangères ou anormales repérées dans l’organisme, se trouve une protéine nommée PD-1 qui participe au contrôle du niveau de la réponse immunitaire. Dans certaines situations, lorsqu’il faut bloquer celle-ci, les cellules présentent à leur surface une autre protéine appelée PD-L1 qui se lie à PD-1 pour envoyer un signal limitant la prolifération de lymphocytes T CD8. C’est ce mécanisme physiologique d’immunomodulation que les cellules tumorales détournent pour se développer sans être attaquées. Les immunothérapies anti-PD1ou anti PD-L1 ont été développées afin de libérer l’action du système immunitaire des patients. En déjouant la ruse du cancer, elles donnent des résultats encourageants dans le traitement des cancers de la peau ou du poumon. Leur utilisation dans le cancer colorectal, en complément de chimiothérapies immunogènes, permettrait d’améliorer la prise en charge des cancers résistants aux traitements actuels. Communiqué D E PRE SSE SUR L’ÉQUIPE CHIMIOTHÉRAPIES ET RÉPONSE IMMUNITAIRE ANTI-TUMORALE L’équipe « Chimiothérapies et réponse immunitaire anti-tumorale » dirigée par le Professeur François Ghiringhelli appartient au centre de recherche « Lipides, Nutrition et Cancer » issu du rapprochement de plusieurs laboratoires labellisés par l’Université de Bourgogne. Elle s’intéresse à l’effet des chimiothérapies sur les réactions du système immunitaire contre les tumeurs, et à la mise au point de nouveaux protocoles de traitement alliant chimiothérapies et immunothérapies. Au sein de cette équipe, à la tête de cinq chercheurs, Sylvain Ladoire mène des recherches visant à transférer les nouvelles connaissances de la biologie des cancers vers de nouvelles stratégies thérapeutiques applicables aux patients. SUR L’ENGAGEMENT DE LA FONDATION ARC AU CÔTÉ DE L’ÉQUIPE : La Fondation ARC a fortement contribué à la création, en 2007, de l’équipe « Chimiothérapies et réponse immunitaire anti-tumorale ». Depuis lors, elle a soutenu plusieurs de ses projets : de 2006, à 2015, la Fondation ARC a sélectionné 13 projets de l’équipe pour un montant global de plus d’1 million d’euros, dont plusieurs portés par de jeunes chercheurs www.fondation-arc.org Contact presse Véronique Simon Responsable Relations Presse 01 45 59 59 85 06 73 14 38 79 [email protected] Villejuif, le 14 juin 2016 « Nos travaux en sont au stade préclinique. Mais si notre hypothèse est validée, les résultats seront transférables à l’homme et les patients pourront rapidement profiter d’une nouvelle avancée thérapeutique, puisque ces traitements sont déjà disponibles », explique le docteur Ladoire. Les travaux du chercheur sont d’autant plus importants que le cancer colorectal est l’un des répandus : avec 43 000 nouveaux cas estimés en 2015, c’est le 3e cancer par ordre de fréquence, toutes populations confondues, le deuxième cancer chez la femme. Or aujourd’hui, si les tumeurs colorectales guérissent bien lorsqu’elles sont prises en charge à un stade précoce – d’où l’importance du dépistage –, les tumeurs métastatiques ont un moins bon pronostic ; ainsi, la survie des patients à 5 ans est de l’ordre de 63 %. Sylvain Coudon, directeur du Développement et de la Communication de la Fondation ARC précise la place du projet dans la stratégie de la Fondation ARC : « Nous nous fixons pour objectif la guérison de deux cancers sur trois, dans moins de 10 ans. Pour cela, la Fondation ARC identifie, sélectionne et choisit des projets de recherche susceptibles d’accélérer la recherche et le transfert des innovations de la paillasse au lit des malades. Les travaux de Sylvain Ladoire pourraient contribuer rapidement à l’amélioration de la prise en charge d’un cancer fréquent qui tue encore près d’une fois sur deux. »