Accueil de la production hydrolienne Étude prospective de RTE PROJET JANVIER 2013 Novembre 2011 3/5 INTRODUCTION page 6 CONTEXTE GÉNÉRAL page Sommaire 7 DÉTAIL DES CONSTATS ET PROPOSITIONS page page 7 Les zones propices pour l’atterrage des câbles de raccordement 7 Les difficultés techniques de réalisation page 8 Le réseau terrestre page page 8 Les délais de raccordement 9/10 Les stratégies de raccordement page 11 Modalités de financement page 2 ACCUEIL DE LA PRODUCTION HYDROLIENNE Étude prospective de RTE Intro À la demande du Gouvernement, RTE a examiné les conditions dans lesquelles le potentiel hydrolien du littoral français - deuxième plus important gisement en Europe pouvait être mis en valeur par son raccordement au réseau électrique. Cette étude prospective de RTE s’inscrit dans le cadre du plan stratégique que les pouvoirs publics entendent mettre en œuvre pour amplifier et soutenir le développement de cette filière naissante des énergies renouvelables marines électriques en France, dans le contexte de la transition énergétique. Les principes qui ont guidé la démarche de RTE pour l’élaboration de cette étude sont les suivants : un dialogue ouvert avec les principaux acteurs de la filière hydrolienne ; une première analyse du contexte environnemental des zones propices au développement de ces énergies ; une analyse technique et économique des modalités du raccordement de cette production au réseau électrique terrestre, à court et à long terme ; une comparaison avec les autres expérimentations menées à l’étranger et avec l’expérience d’autres gestionnaires de réseaux européens pour le raccordement des énergies marines ; oduction enfin, les leçons tirées des appels d’offres sur l’éolien en mer, notamment sur les questions de raccordement. ACCUEIL DE LA PRODUCTION HYDROLIENNE Étude prospective de RTE 3 Les PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS DE CETTE ÉTUDE sont les suivants : Les zones propices à l’atterrage des câbles de raccordement sont rares et constituent le facteur dimensionnant de la stratégie de raccordement du potentiel hydrolien Compte tenu à la fois de la topographie de la côte, des protections juridiques dont bénéficie le littoral et des contraintes techniques d’implantation de câbles électriques, RTE n’a identifié que quelques zones restreintes propices à l’atterrage. Au-delà d’un certain volume de production, il devient nécessaire de disposer d’équipements de transformation en mer, qui doivent être hébergés sur une plate-forme émergée. La réalisation des ouvrages de raccordement en mer réclame la maîtrise de techniques spécifiques de pose et de protection des câbles Les zones propices à la production hydrolienne sont, par définition, le siège de courants marins importants et ont des fonds essentiellement rocheux. Ce contexte nécessite de recourir à des techniques complexes de pose et de protection des câbles. Il générera également des contraintes particulières pour l’installation de plates-formes en mer. 4 Le réseau terrestre existant présente une capacité d’accueil importante, mais devra être renforcé au regard du gisement total actuellement estimé Dans le Cotentin, grâce à la capacité de transit apportée par la liaison CotentinMaine, l’accueil de de la production hydrolienne jusqu’à 1500 MW ne nécessiterait que des adaptations légères du réseau existant. Au-delà, des contraintes apparaissent progressivement dans certaines configurations, mais ces contraintes doivent pouvoir être gérées par des mesures d’exploitation à un coût raisonnable. En tout état de cause, au-delà de 2500 MW, il sera indispensable de renforcer le réseau 400 kV par de nouveaux ouvrages. Par ailleurs, dans la zone du Cotentin, le projet d’interconnexion FranceAlderney-Grande-Bretagne (FAB) peut également influer sur l’apparition des contraintes précitées : à la baisse, en situation d’exportation vers la Grande Bretagne, et à la hausse en situation d’importation. Les délais de raccordement dépendent de la puissance et de la localisation des installations à raccorder Pour des fermes expérimentales ou pré-commerciales raccordés en moyenne tension (HTA), les délais de raccordement sont conditionnés par le délai de réalisation des ouvrages HTA, qui ne relèvent pas de la compétence de RTE. Toutefois, à partir d’une certaine puissance, des adaptations du réseau public de transport à haute tension deviennent nécessaires : elles peuvent généralement être réalisées dans un délai de 3 à 5 ans. Le raccordement de fermes commerciales au réseau ACCUEIL DE LA PRODUCTION HYDROLIENNE Étude prospective de RTE à très haute tension nécessite pour sa part de 6 à 7 ans (avec environ 4 à 5 ans de procédures administratives et 2 ans de travaux). Enfin, si le renforcement du réseau 400 kV par de nouveaux ouvrages s’impose, RTE estime le délai nécessaire à une dizaine d’années, en intégrant à la fois les délais techniques et administratifs. Différentes architectures de raccordement sont envisageables selon le volume, la répartition géographique et le lotissement des moyens de production Selon le volume de la production hydrolienne à raccorder, l’étude a identifié différentes architectures de raccordement, qui apparaissent rationnelles d’un point de vue technicoéconomique. Il convient toutefois de distinguer plus précisément, pour chaque architecture, les ouvrages privés, qui relèveront de la responsabilité des producteurs, des ouvrages qui relèveront de la responsabilité des gestionnaires de réseaux publics, ainsi que le mode de financement de ces ouvrages publics. En outre, en fonction de la répartition géographique et du lotissement des moyens de production, il pourrait être intéressant pour la collectivité de faire émerger des solutions de « mutualisation » pour des ouvrages relevant de la responsabilité d’acteurs différents. Enfin, il convient de noter que, sur le Raz Blanchard, RTE a déjà enregistré des demandes de raccordement de projets hydroliens qui saturent l’essentiel des capacités disponibles. Si cette file d’attente n’évolue pas, des travaux significatifs sur le réseau de transport seront nécessaires, y compris pour accueillir des fermes expérimentales de faible puissance. L’architecture globale pourrait conduire à des coûts plus importants pour la collectivité. Sur cette base, les RECOMMANDATIONS QUE RTE PEUT FORMULER sont les suivantes : Définir une stratégie progressive et à long terme de développement de l’hydrolien Afin d’optimiser les coûts pour la collectivité, il convient de définir la cible attendue (volume de production, localisation) et la stratégie de développement (feuille de route, échéancier) le plus en amont possible. Dans une première phase, des parcs expérimentaux ou pré-commerciaux pourraient ainsi être raccordés par des câbles sous-marins à moyenne tension (HTA) jusqu’à un poste de transformation à terre, lui-même raccordé au réseau public de transport. Dans une seconde phase, les parcs commerciaux de forte puissance pourront être raccordés sur un poste de transformation situé sur une plateforme en mer, lui même raccordé au réseau public de transport via des câbles sous-marins alternatifs à 225 kV. La capacité optimale pour chaque lot à raccorder est de l’ordre de 250 MW en l’état des technologies disponibles. Toutefois, pour un volume allant au-delà de 500 MW, la technologie des câbles sous-marins à 400 kV alternatif permettrait un gain à la fois économique et environnemental. Elle doit néanmoins encore faire l’objet de développements avant d’être pleinement disponible au stade industriel. Mettre en place un cadre coordonné afin de minimiser les délais de raccordement et d’adaptation du réseau terrestre Un travail d’information et de concertation très en amont avec les parties prenantes apparait nécessaire à RTE, afin de définir des solutions acceptables par tous. L’anticipation des processus de concertation avec la mise en place d’un cadre coordonné par l’État permettrait d’accélérer l’insertion de la production hydrolienne. Par ailleurs, des mesures législatives et réglementaires, permettant de lever l’insécurité juridique autour des espaces dits remarquables, seraient de nature à réduire les aléas sur les délais de réalisation et les coûts pour la collectivité. Enfin, afin de raccourcir les délais de réalisation des premiers raccordements au Raz Blanchard, une évolution réglementaire devrait permettre à RTE de rechercher les moyens de favoriser, dans la gestion de la file d’attente, les projets les plus susceptibles d’aboutir à court terme. énergies renouvelables » pour la production hydrolienne en raison des fortes incertitudes actuelles quant au gisement et aux coûts de réalisation des ouvrages. Ces pistes de réflexion doivent être approfondies avec l’État, le régulateur et les parties prenantes pour faire émerger des solutions assurant une répartition satisfaisante des responsabilités, des risques et des coûts. 1) Cette solution technique, non disponible actuellement sur le marché des câbles électriques de forte puissance, pourrait être développée et mâture à l’horizon 2020 selon certains fournisseurs. Préciser le cadre juridique et économique de réalisation des ouvrages de raccordement Pour des installations expérimentales ou pré-commerciales raccordées directement sur un poste à terre via des liaisons HTA, il conviendra de définir si ce poste et ces liaisons sont privés ou publics et si, le cas échéant, ils peuvent s’inscrire dans le cadre mis en place via les schémas régionaux de raccordement aux réseaux des énergies renouvelables. Les parcs commerciaux, pour leur part, pourraient s’inscrire dans un dispositif de soutien de type « appel d’offres ». A l’instar de ce qui a été réalisé pour l’éolien offshore, les conditions et le processus de raccordement seraient définis à travers le cahier des charges des appels d’offres, afin à la fois de mieux dimensionner la solution de raccordement au projet de production et de limiter les risques financiers pour la collectivité. Il semble en revanche délicat de chercher à décliner une approche de type « schémas régionaux de raccordement aux réseaux des ACCUEIL DE LA PRODUCTION HYDROLIENNE Étude prospective de RTE 5 Contexte général Les hydroliennes utilisent la vitesse des courants marins issus des marées pour produire de l’électricité. Cette production est à la fois renouvelable et prévisible. De surcroît, la densité de l’eau étant environ 800 fois supérieure à celle de l’air, les turbines de production sont plus compactes que celles des éoliennes. La première turbine expérimentale raccordée au réseau se situe à Hammerfest, en Norvège. D’une puissance de 0,3 MW, elle produit de l’électricité depuis 2003. Le plus grand site expérimental se situe en Ecosse, à l’EMEC (European Energy Marine Centre), avec 3 turbines déjà raccordées au réseau et 2 turbines supplémentaires prévues en 2013. En France, un projet expérimental est en cours à Paimpol-Bréhat. Globalement, on considère que la technologie hydrolienne est la plus mûre des énergies marines, avec un coût au MWh cible proche de celui de l’éolien off shore. Néanmoins, différentes étapes (démonstration des technologies, moyens de maintenance, connectique et évacuation, évaluation des effets parc…) sont nécessaires avant la mise en place de parcs à grande échelle. Plusieurs types de fermes hydroliennes sont actuellement envisagés par les constructeurs et ont été envisagés dans cette étude : des fermes à vocation expérimentale, aux faibles capacités de production, des fermes à vocation pré-commerciale, plus importantes et enfin les fermes à vocation commerciale, de forte puissance. Les conditions de raccordement de ces différents types de fermes sont évidemment très différentes. Le gisement hydrolien français est le deuxième en Europe, avec un potentiel théorique exploitable estimé de 3 à 5 GW selon les sources. Il se concentre dans le Cotentin et en Bretagne nord, sur quelques sites où l’onde de marée est amplifiée par la configuration des côtes (détroits, caps, goulets) : le Raz Blanchard principalement, et dans une moindre mesure, le Raz Barfleur et, près d’Ouessant, le Passage du Fromveur. 6 ACCUEIL DE LA PRODUCTION HYDROLIENNE Étude prospective de RTE Différents types d’hydroliennes Constats et propositions Les zones propices à l’atterrage des câbles de raccordement sont rares et constituent le facteur dimensionnant de la stratégie de raccordement du potentiel hydrolien Les possibilités techniques de raccordement sur le littoral sont rares et se situent dans des zones de grande sensibilité environnementale (zones Natura 2000, sites classés, réserves naturelles…). La contrainte écologique et paysagère est particulièrement forte dans la pointe du Cotentin dont la quasi-totalité de la côte est classée en espace remarquable au sens de la loi du littoral. En outre, la zone du Fromveur est un espace important pour la reproduction de mammifères marins. Un travail d’information et de concertation très en amont avec les parties prenantes apparaît nécessaire, afin de définir des solutions acceptables pour toutes les parties prenantes. Une précision du cadre législatif et réglementaire permettant de lever l’insécurité juridique autour de la traversée des espaces remarquables sera de nature à favoriser des solutions pérennes avec un coût économique et environnemental réduit pour la collectivité. La réalisation des ouvrages de raccordement en mer réclame la maîtrise de techniques spécifiques de pose et de protection des câbles Le raccordement en mer représentera un défi technique dans des zones de forts courants marins (le Raz Blanchard est le troisième courant de renverse le plus fort au monde). Les travaux seront conditionnés par les conditions climatiques, et des méthodes de pose spéciales devront être envisagées. Les coûts et les délais de réalisation du raccordement sont donc indiqués à titre exploratoire. Ils devront être précisés par des études plus détaillées. ACCUEIL DE LA PRODUCTION HYDROLIENNE Étude prospective de RTE 7 Le réseau terrestre existant présente une capacité d’accueil de l’ordre de 1,5 GW, mais devra être renforcé au regard du gisement total actuellement estimé En deçà de 1,5 GW, l’accueil de la production hydrolienne ne nécessite que des adaptations légères du réseau du Cotentin, grâce à la capacité d’évacuation apportée par la liaison Cotentin-Maine. À partir d’1,5 GW des mesures d’exploitation telle que la limitation préventive de la production pourraient être toutefois nécessaires, de manière très exceptionnelle, afin de garantir la sûreté du système électrique. En tout état de cause, au-delà de 2,5 GW, le renforcement du réseau terrestre est nécessaire. La création d’une nouvelle liaison aérienne 400kV entre la Basse-Normandie et l’ouest de la Couronne parisienne permettrait d’absorber la quasi-totalité du gisement exploitable entre Aurigny et le Cotentin, sans risque pour la stabilité des groupes nucléaires de Flamanville ni contraintes de transit. Enfin, il convient de noter que le projet d’interconnexion France-AlderneyBritain (FAB) pourrait influer sur l’apparition des contraintes. En situation d’export, il offre une voie physique d’évacuation complémentaire pour l’énergie produite dans le Cotentin. En situation d’import (typiquement lors des pointes de consommation), ou lorsque la production d’Aurigny débite vers la France, ces flux s’ajoutent à ceux résultant de la production hydrolienne française. Une répartition des fermes entre plusieurs sites du Cotentin (Aurigny, Raz Blanchard et Raz Barfleur) permettrait de tirer profit du foisonnement des ressources dû au décalage des marées et d’utiliser au mieux les quelques points terrestres de raccordement possibles. Les délais de raccordement dépendent de la puissance à raccorder Pour des fermes expérimentales ou pré-commerciales raccordées en moyenne tension (HTA), les délais de raccordement sont en premier lieu conditionnés par le délai de réalisation des ouvrages HTA, qui ne relèvent pas de la compétence RTE. Toutefois, à partir d’une certaine puissance, des adaptations du réseau public de transport à haute tension deviennent nécessaires : elles peuvent généralement être réalisées dans un délai de 3 à 5 ans. 8 Réalisable à court ou moyen terme, le raccordement de fermes expérimentales ou pré-commerciales permettra de tester rapidement et à moindre coût la technologie hydrolienne et de favoriser l’émergence de la filière. ACCUEIL DE LA PRODUCTION HYDROLIENNE Étude prospective de RTE En particulier, sur le Raz Blanchard, RTE a déjà enregistré des demandes de raccordement de projets hydroliens qui saturent l’essentiel des capacités disponibles. Si cette file d’attente n’évolue pas, des travaux significatifs sur le réseau de transport seront nécessaires, y compris pour accueillir des fermes expérimentales de faible puissance. Le raccordement de fermes commerciales au réseau à très haute tension nécessite pour sa part de 6 à 7 ans (avec environ 4 à 5 ans de procédures administratives et 2 ans de travaux). Enfin, si le renforcement du réseau 400 kV par de nouveaux ouvrages s’impose, RTE estime le délai nécessaire à une dizaine d’années, en intégrant à la fois les délais techniques et administratifs. Ces délais peuvent paraître importants. Plusieurs facteurs d’accélération potentiels des projets ont été identifiés et sont en cours d’expertise : mutualisation des études sousmarines par les pouvoirs publics, cumul de plusieurs autorisations dans un même acte administratif (par exemple, déclaration d’utilité publique, autorisation d’occupation du domaine maritime, arrêté de mise en servitude, autorisation de passage en espace remarquable, approbation du projet d’ouvrage), anticipation des processus de concertation… La mise en œuvre d’un cadre coordonné par l’État, précisant la puissance et la localisation de la production, avec la mise à disposition des surveys géophysiques sous-marins, permettrait à RTE d’anticiper des études techniques et l’organisation de la concertation. Il serait ainsi possible de gagner environ un an dans le planning prévisionnel de raccordement. Les stratégies de raccordement varient en fonction de la puissance et de la localisation de la production à raccorder 2 Les schémas techniques de raccordement varient selon la taille des fermes hydroliennes. Lorsqu’elles ont une capacité cumulée de 17 à 100 MW, les fermes expérimentales ou pré-commerciales peuvent être directement raccordées par des câbles sous-marins moyenne tension (« HTA ») de 20 ou 33 kV jusqu’à un poste de transformation (« HTA/HTB ») situé à terre et permettant d’élever la tension. Ce poste sera lui-même raccordé au réseau public de transport à haute tension (HTB : 63 ou 90 kV). La capacité d’accueil du réseau HTB peut aller jusqu’à 150 MW selon les stratégies de raccordement envisagées. Le coût de raccordement relevant du réseau public de transport se situerait entre 10 et 20 M€ pour l’hydrolien du Cotentin. En ce qui concerne le Fromveur, la capacité d’accueil est de 60 MW. Le poste de transformation pourrait se situer sur Cette première phase de raccordement de fermes expérimentales et pré-commerciales doit permettre de recueillir le plus possible d’enseignements propres à limiter les risques techniques pour la réalisation des ouvrages en mer dans les phases ultérieures. l’Ile d’Ouessant et le coût de raccordement relevant du réseau public de transport est estimé à 70 M€, compte tenu d’un plus grand éloignement du gisement par rapport à la côte. Pour les fermes hydroliennes commerciales, il paraît peu envisageable de raccorder individuellement les fermes sur un poste terrestre compte tenu du nombre important de câbles HTA qu’il faudrait réaliser et du nombre des points d’atterrage associé. Ainsi, au-delà d’une capacité supérieure à 100 MW, l’aménagement de platesformes de transformation en mer, similaires à celles utilisées pour les parcs éoliens en mer, doit être envisagé. Cette solution évite de multiplier les raccordements entre les fermes et la terre, mais présente un impact visuel certain. 2) Le chiffrage intègre exclusivement les coûts relevant du domaine de responsabilité de RTE, à savoir hors câbles de collecte HTA, câbles de raccordement HTA et transformation HTA/HTB. Les estimations et analyses basées sur des appréciations à dire d’expert ne constituent pas un engagement de RTE. L’évolution de la file d’attente, liée par exemple au développement des énergies renouvelables terrestres, pourrait modifier les conclusions de cette étude. ACCUEIL DE LA PRODUCTION HYDROLIENNE Étude prospective de RTE 9 London Array (300MW), Grande-Bretagne En l’état actuel des technologies, des câbles sous-marins de 225kV seraient installés par RTE entre les plates-formes et le poste de livraison à terre. La taille optimale de chaque ferme correspond à la capacité du câble, soit 250 MW. Il est toutefois possible de prévoir des plates-formes équipées de plusieurs transformateurs. Le coût du raccordement relevant du réseau public de transport irait de 100 M€ (pour 250 MW) à 300 M€ (pour 1 GW)3. Pour un volume allant au-delà de 500 MW, les options de raccordement en 400 kV alternatif seront étudiées pour rechercher la solution optimale sur le plan économique et environnemental. Au-delà de 1,5 GW, le recours à des câbles en courant continu et à l’installation de stations de conversion en mer (courant alternatif/ continu) sera également étudié. Le coût Nysted (165 MW), Danemark d’une solution en courant continu est difficile à estimer mais serait probablement supérieur à 600 M€4. Compte tenu de la rareté des points terrestres de raccordement, l’enjeu est de réaliser le raccordement des fermes expérimentales tout en anticipant le déploiement ultérieur des fermes commerciales. Il s’agit de préserver la possibilité d’utiliser les zones d’atterrage avec des câbles de plus forte capacité et d’éviter une possible dérive des coûts pour la collectivité. Compte tenu de la rareté des points terrestres de raccordement, l’enjeu est de réaliser le raccordement des fermes expérimentales tout en anticipant le déploiement ultérieur des fermes commerciales. Il s’agit de préserver la possibilité d’utiliser les zones d’atterrage avec des câbles de plus forte capacité et d’éviter une possible dérive des coûts pour la collectivité. Différentes solutions ont été envisagées par RTE, pouvant consister à limiter la taille des fermes expérimentales ou à chercher les anticipations possibles de travaux permettant, à un coût raisonnable, de faciliter les phases ultérieures de raccordement. Pour une cohérence optimale des investissements et afin de minimiser les coûts pour les consommateurs, il est opportun de définir dès la phase expérimentale la stratégie de développement de l’hydrolien et ses modalités de mise en œuvre. L’État et RTE devront rechercher les moyens pour prioriser dans la file d’attente les projets les plus susceptibles d’aboutir, notamment ceux ayant fait l’objet d’un processus de sélection lorsqu’un tel dispositif existe dans la zone concernée. 3) Ce coût inclut la réalisation des liaisons à 225 kV en mer mais n’inclut pas le coût de réalisation de la plate-forme en mer et des équipements de transformation associés. 4) Ce coût inclut la station de conversion AC/DC en mer mais, comme précédemment, pas les plates-formes des différents lots raccordés à cette station de conversion. 10 ACCUEIL DE LA PRODUCTION HYDROLIENNE Étude prospective de RTE Modalités de financement et de partage de responsabilités du raccordement POUR LES FERMES EXPÉRIMENTALES et pré-commerciales, chaque producteur serait amené à financer son raccordement aux réseaux publics dans le cadre des règles actuellement en vigueur. Il conviendra de définir si les ouvrages HTA, notamment en mer, et la transformation HTA/HTB à terre relèvent des réseaux publics de distribution ou d’ouvrages privés appartenant aux producteurs. En l’état actuel de la réglementation et des pratiques, la transformation HTA/HTB pourrait faire l’objet d’une mutualisation entre plusieurs producteurs ou relever d’un poste des réseaux publics de distribution. Le projet pourrait le cas échéant être financé dans le cadre d’un S3REnR (Schéma Régional de Raccordement au Réseau des Energies Renouvelables), conformément aux règles actuelles en cours de déploiement pour le partage des coûts à terre. POUR LES FERMES COMMERCIALES, la réalisation et le financement des liaisons HTA entre ces fermes et le poste en mer seront pris en charge par les producteurs, RTE se chargeant de la réalisation, de l’exploitation et de la maintenance du raccordement entre la plate-forme et le réseau terrestre. La réalisation et l’entretien du poste en mer (plate-forme et transformation) est normalement prise en charge par le producteur. Néanmoins, dans certains cas, il pourrait s’avérer pertinent techniquement de mutualiser les plates-formes (lots inférieurs à 250 MW dans le cas d’un raccordement en 225 kV, émergence de câbles 400 kV...). Il serait alors préférable de recourir à un gestionnaire unique de la plate-forme. Cette responsabilité peut être prise en charge de plusieurs façons : soit par un producteur agissant pour le compte des autres, soit par un tiers-aménageur dédié. Pour ce qui concerne le financement des ouvrages du réseau public de transport, il est juridiquement possible d’organiser une règle de partage des coûts entre les producteurs à travers le dispositif des schémas régionaux de raccordement aux réseaux publics des énergies renouvelables, pour lesquels une déclinaison « marine » est prévue réglementairement. Toutefois, ce dispositif apparaît plutôt adapté à des filières de production sous obligation d’achat, avec des ouvrages de raccordement dont il est relativement aisé d’établir le coût prévisionnel. Pour les fermes commerciales hydroliennes, une telle approche présente un risque de dérive des coûts pour la collectivité, compte tenu des incertitudes relatives au gisement exploité (estimation prévisionnelle des volumes) et aux coûts de réalisation des ouvrages en mer. Elle supposerait dans tous les cas un « volet spécifique ». Une autre approche, similaire à celle retenue pour l’éolien en mer, pourrait être adoptée si l’État retient lui-même une approche de type « appel d’offres ». Une telle approche apparaît moins risquée du point de vue financier, dans la mesure où elle permet de répartir les risques entre les différents acteurs et d’adapter le plus étroitement possible le raccordement aux caractéristiques des projets lauréats de l’appel d’offre. Ici encore, si les ouvrages de raccordement sont mutualisables entre deux ou plusieurs lauréats, il conviendra de définir les règles de partage des coûts et des risques. ACCUEIL DE LA PRODUCTION HYDROLIENNE Étude prospective de RTE 11 Réseau de Transport d’Electricité 1, terrasse Bellini - TSA 41000 92919 La Défense Cedex www.rte-france.com Crédit photo : RTE - RTE Réseau de Transport d’Electricité, Société anonyme à directoire et conseil de surveillance au capital de 2 132 285 690 € - RCS Nanterre 444 619 258