voie menant à
Genua
(Genève) ; au sud, la voie menant à
Casuaria
(Faverges) ; au sud-ouest, la voie menant à
Aquae
(Aix-les-Bains). Boutae se trouve aussi sur la voie impériale menant au col du Petit Saint-Bernard qui relie la Gaule
et l'Italie, voie attestée par l'Itinéraire d'Antonin, et également non loin de l'axe stratégique permettant de relier
Genève à Lyon et à Vienne. À la chute de l'Empire romain, les grandes invasions engendrent une telle insécurité que
la ville dépérit complètement.
Les grandes invasions et le début du Moyen Âge
Avec l'affaiblissement de l'Empire romain, de nombreux peuples barbares déferlent sur la Gaule. En 259, le vicus
subit une importante attaque, est rasé et sa population massacrée. Les survivants se réfugient dans les grottes du
mont Veyrier. Reconstruit, Boutae connaît un nouvel essor au siècle suivant, mais, lors des grandes invasions du
début du Ve siècle, le vicus est définitivement détruit. Les Burgondes occupent la région qui est annexée par les
Francs au VIe siècle. L'insécurité grandissante contraint les habitants à abandonner la plaine pour les collines
voisines, comme l'atteste le domaine agricole de la villa « Anniciaca » (colline d'Annecy-le-Vieux) au VIIIe siècle,
qui devient un domaine royal au siècle suivant.
Le château d'Annecy
Il faut attendre le XI
e siècle pour voir la ville renaître au pied d'une tour de défense édifiée sur le dernier
contrefort du Semnoz. Un texte de 1107 confirme la naissance d'Annecy-le-Neuf sur les rives du Thiou et fait une
première mention d'une église Saint-Maurice sous le château. Ce dernier et la bourgade d'Annecy-le-Neuf se
développent sous le comte Amédée Ier (de Genève). Elle a alors l'apparence d'un gros village avec de nombreuses
étables. En 1132, une maison forte est édifiée sur l'île au milieu du Thiou. En lutte permanente avec les évêques de
Genève, les comtes de Genève finissent, à la fin du XIIe siècle, par se réfugier à Annecy où ils occupent le manoir
de Novel au fond de la plaine des Fins, puis le château qu'ils agrandissent au XIIIe siècle. La ville devient donc
capitale du comté. Le XIVe siècle est marqué par le long règne du comte Amédée III de Genève de 1320 à 1367,
date à laquelle les franchises d'Annecy sont confirmées. La comtesse Mahaut de Boulogne, épouse du comte, donne
naissance au dernier des comtes de Genève, Robert, au château d'Annecy. Celui-ci provoque le Grand Schisme
d'Occident en devenant le pape Clément VII, en résidence à Avignon. En 1394, Robert de Genève fait ériger
l'église Notre-Dame-de-Liesse, nécropole des comtes de Genève, en une collégiale qui, devenant le centre d'un
pèlerinage très populaire, confère à Annecy un immense prestige.
Annecy, ville savoyarde
Après le décès de Clément VII en 1394, le comté de Genève est acquis en
1401 par le comte de Savoie Amédée VIII. Le comté de Genève se trouve
démembré en un comté de Genève proprement dit (avec la ville et ses environs
qui conservent une grande autonomie) et un comté de Genevois avec Annecy
pour capitale. Pour rallier les habitants, qui ne voient pas d'un bon œil leur
rattachement à la maison de Savoie, le duc crée en 1434 l'apanage de
Genevois et Faucigny qu'il confie à son fils cadet, Philippe de Savoie. Cet
apanage disparaît à la mort sans postérité de ce dernier en 1444, mais il est
reconstitué de 1460 à 1491 au profit de Janus de Savoie, fils de Louis Ier de
Savoie, qui fait d'Annecy sa résidence officielle alors qu'il est comte de Genevois, baron de Faucigny, seigneur de
Beaufort-Ugines-Faverges-Gourdans. De nouveau capitale d'apanage, Annecy bénéficie de la sage administration de
Janus de Savoie et des fastes de sa cour. C'est à ce moment-là que sont établis les principaux organes du
gouvernement du comté : conseil comtal, chambre des comptes, procureur fiscal, juge mage.
À la mort de Janus, Annecy est de nouveau rattaché à la Savoie de 1491 à 1514. En 1514, Charles III de Savoie
inféode le Genevois et les baronnies de Faucigny et de Beaufort à son frère Philippe. Annecy est alors de nouveau le
centre d'un apanage allant du Genevois à Ugine. Philippe (duc de Nemours en France en 1528) est le premier prince
de la dynastie des Genevois-Nemours qui se prolonge jusqu'en 1659 (à la mort d'Henri II, dernier duc de Genevois-
Nemours, le 14 janvier). En fait, c'est Jacques de Savoie-Nemours qui devient le premier duc de Genevois, le comté
ayant été érigé en duché en 1564 par Emmanuel-Philibert qui entend s'attacher et surveiller ce prince trop
français à son gré qu'est Jacques de Nemours,
fleur de toute la chevalerie
selon Brantôme. L'administration du
bourg d'Annecy est alors de la responsabilité d'un conseil général, assemblée des bourgeois de la ville, qui élisent