vaccination contre les recepteurs aux hormones gonadotropes chez

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PREMIERES JOURNEES RECHERCHE FILIERE PISCICOLE
3 & 4 Juillet 2007 – PARIS
VACCINATION CONTRE LES RECEPTEURS AUX HORMONES
GONADOTROPES CHEZ LA TRUITE ARC-EN-CIEL : UNE METHODE
ALTERNATIVE POUR LE CONTROLE DE LA PUBERTE ?
Sambroni Elisabeth1, Abdennebi-Najar Latifa2, Rémy Jean-Jacques3, Le Gac Florence1
1
Institut National de la Recherche Agronomique, INRA, UR1037 SCRIBE, IFR140, Ouest-Genopole, F-35000
Rennes, France.
2
Institut Supérieur d’Agriculture de Beauvais, ISAB, 60000 Beauvais, France
3
CNRS UMR 6184, 13916 Marseille, France
CONTEXTE: En aquaculture, la maturation sexuelle précoce est un inconvénient rencontré
chez plusieurs espèces. Des méthodes fiables sont nécessaires pour retarder, voire bloquer
l’entrée en puberté afin de maintenir les performances optimales de croissance et de qualité de
la chair. L’action des hormones gonadotropes, FSH et LH, est essentielle pour la maturation
sexuelle. Chez les mammifères, des études antérieures ont montré que l’immunisation active
contre des régions spécifiques des récepteurs à FSH et LH pouvait induire différentes
perturbations de la reproduction et l’inhibition de la puberté.
Notre objectif était d’étudier l’impact d’une telle vaccination sur le déroulement de la
gamétogenèse chez la truite arc-en-ciel.
MÉTHODE: La méthode dérive de la technique de « phage display » et a consisté en une
immunisation active contre un phage filamenteux exprimant à sa surface, une protéine
fusionnée avec un décapeptide déduit des séquences des récepteurs à FSH (FSHR) et à LH
(LHR) de truite. Des truites mâles et femelles, engagées dans leur premier cycle de
reproduction, ont été vaccinées sur une période de 8 semaines, à raison d’une injection tous
les 15 jours, contre l’adjuvant seul ou contre l’un des 3 vaccins suivants: anti-LHR, antiFSHR, ou anti-FSHR+LHR (combinaison des 2 vaccins, chez les mâles seulement). Douze
jours après la dernière injection, les conséquences de l’immunisation sur le développement
des gonades ont été analysées sur 3 paramètres : le RGS, l’histologie et la testostérone
plasmatique. Un lot de poissons a été conservé pendant plusieurs semaines pour évaluer
l’évolution des gonades après l’arrêt de la vaccination.
RÉSULTATS: Chez le mâle comme chez la femelle, la vaccination contre le récepteur à LH
(LHR) seul ou en combinaison avec FSHR, a eu un effet inhibiteur sur l’évolution de la
gamétogenèse observée 12 jours après la dernière injection. Cette inhibition s’est traduite par
une diminution du poids des testicules et un retard de la spermatogenèse chez le mâle, et par
un retard de la vitellogenèse chez les femelles. Dans les 2 sexes on a observé une diminution
des niveaux plasmatiques de la testostérone, hormone sexuelle importante chez le mâle
comme chez la femelle.
Les effets inhibiteurs n’étaient plus observables 10 semaines après la période d’immunisation,
ce qui montre la réversibilité des effets d’une telle méthode.
CONCLUSION: Nous avons montré pour la première fois, chez la truite, que la vaccination
contre les récepteurs aux hormones gonadotropes pouvait induire des effets inhibiteurs
spécifiques sur les fonctions gonadiques. Le protocole d’immunisation devra être amélioré
pour rendre cette approche plus efficace et applicable dans un contexte aquacole.
JRFP 2007- Session 4 Reproduction et Amélioration Génétique
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