2020
JANVIER FEVRIER MARS 2016 ANALYSE FINANCIÈRE N° 58
Enjeu climatique et analyse
financière
Le point de vue des analystes financiers
BRUNO FINE EST DIRECTEUR
GÉNÉRAL DE LA SOCIÉTÉ DE
GESTION ROCHE-BRUNE AM
qu’il a créée en 2001. Auparavant, il a
exercé différentes fonctions dans des
sociétés financières et établissements
bancaires : gérant de participations
chez Colam Entreprendre (1996-
2001), gérant de fonds actions au
sein de la Banque du Louvre (1994-
1996), gérant de fonds de Capital
Investissement (Private Equity) chez
Clinvest (1991-1994) et gérant de
fonds actions au Crédit Lyonnais
(1989-1991). Bruno Fine est diplômé
du 3e cycle de Finance de l’Université
d’Aix-Marseille III, du CIIA (Certified
Investment International Analyst) de la
SFAF et de l'Executive MBA de l'IMD
à Lausanne.
MAUD FOUILLOUX EST
ANALYSTE EXTRA-
FINANCIER CHEZ
ROCHE-BRUNE AM
depuis 2014. De 2009 à 2012, elle
a été responsable de la recherche
ISR chez Champlain Research.
Auparavant, elle a exercé comme
responsable de la Recherche ISR au
sein d’EthiFinance (2004-2009) et
consultante en management QSE
(Qualité-Sécurité-Environnement) chez
ICS Consulting (2002-2004). Maud
Fouilloux est diplômée de l’Université
Paris 11-Orsay (Master d’Economie
et de Développement Durable 2002)
et de l’IAE de Paris (Master Finances,
2015) et certifiée AMF (2015).
la faiblesse et le profil des
réponses à cette enquête
amènent à la conclusion
que cet enjeu économique
et financier majeur n’est toujours pas
intégré par bon nombre d’analystes
et de gérants. La commission devra
donc jouer un rôle pédagogique
important à travers ses travaux,
sa collaboration avec d’autres
commissions au sein de la SFAF
et l’organisation de conférences
avec des experts du sujet. Jusque
récemment, le lien entre la finance
et le changement climatique s’est
Dans le contexte de la préparation de la COP21, la SFAF, acteur de la finance, ne pouvait rester à
l’écart. Fin 2015, la commission Analyse extra-financière a mené une enquête auprès des membres
de la SFAF afin de faire ressortir le degré de prise en compte des enjeux climatiques et environne-
mentaux de long terme par les analystes financiers.
taux de réponse qui avoisine les 6 %
(90 réponses sur 1 500 membres),
montrant à l’évidence que l’enjeu
climatique en tant que tel n’est
pas encore une préoccupation
des analystes mainstream au
sein de leur démarche extra-
financière plus globale. Malgré
ce faible échantillonnage, nous
sommes confiants quant à la qualité
des réponses apportées et, par
conséquent, aux pratiques révélées
puisque résultantes des seuls
participants convaincus.
Le positionnement et les tendances
dévoilées par l’enquête peuvent
se résumer au travers des points
suivants :
L’enjeu climatique n’est pas le
seul facteur environnemental pris
en compte. À ses côtés, figurent
la consommation des ressources
(matières premières, énergie), la
réduction des déchets (DIS, DIB1),
les solutions pour une meilleure
efficience énergétique, ou encore la
préservation de la biodiversité ;
Deux tiers des répondants
considèrent le climat comme
une source réelle de risques et
le prennent en compte dans leur
traduit par plusieurs initiatives
dispersées, que sont notamment la
finance carbone (issue du protocole
de Kyoto) et les fonds thématiques
Énergies vertes. Qu’en est-il de la
prise en compte de l’enjeu climatique
dans l’analyse financière mainstream
dans le contexte actuel où le
réchauffement climatique occupe
désormais le devant de la scène ?
LE CLIMAT, UNE SOURCE
RÉELLE DE RISQUE
Le tout premier enseignement de
cette enquête est révélé par son
JANVIER FEVRIER MARS 2016 ANALYSE FINANCIÈRE N° 58
2020
ACTUALITÉ AUTEURS
ANALYSE EXTRA-FINANCIÈRE ENJEU CLIMATIQUE ET ANALYSE FINANCIÈRE : LE POINT DE VUE DES ANALYSTES FINANCIERS
MAUD FOUILLOUX BRUNO FINE MARIE-PIERRE PEILLON
Qu’en est-il de la prise en compte de l’enjeu climatique dans l’analyse
financière mainstream dans le contexte actuel où le réchauffement
climatique occupe désormais le devant de la scène ?
21
ACTUALITÉ
MARIE-PIERRE PEILLON
EST DIRECTRICE DE
LANALYSE FINANCIERE ET
EXTRA-FINAN CIERE CHEZ
GROUPAMA AM
depuis 2002,
société qu’elle a rejoint en 1998. Elle
a commencé sa carrière en 1986 en
tant qu’analyste financier au sein d’une
filiale de la Banque Worms avant de
rejoindre Viel & Cie comme opérateur
sur le marché monétaire, puis chargée
d’études sur les produits financiers
et, enfin, le Gan en tant qu’analyste
crédit obligataire. Marie-Pierre
Peillon a été présidente de la Sfaf de
novembre 2011 à novembre 2014.
AUTEURS
ENJEU CLIMATIQUE ET ANALYSE FINANCIÈRE : LE POINT DE VUE DES ANALYSTES FINANCIERS
MAUD FOUILLOUX BRUNO FINE MARIE-PIERRE PEILLON
ANALYSE EXTRA-FINANCIÈRE
JANVIER FEVRIER MARS 2016 ANALYSE FINANCIÈRE N° 58
processus d’analyse. Les indicateurs
les plus fréquemment utilisés à
ce jour pour les quantifier restent :
l’empreinte carbone (volume de CO2
équivalent émis par une entreprise
à travers ses activités propres
mais aussi celui induit à l’amont
ou provoqué à l’aval de sa chaîne
d’approvisionnement) et/ou le prix
du carbone en interne (application
d’une taxe carbone visant à engager
au plus vite en interne la transition
énergétique) ;
Plus de la moitié des répondants
affirment prendre en compte l’enjeu
climatique dans la valorisation
financière des entreprises à travers
l’application d’un bonus/malus
selon l’analyse préalable qui en est
faite ;
Les principaux obstacles à une
prise en compte plus conséquente
de l’enjeu climatique dans la
sphère financière résultent, par
ordre croissant, de données
émetteurs encore peu fiables,
d’une méthodologie d’intégration
incertaine mais aussi d’une
demande client insuffisante ;
Toutefois, gardons à l’esprit que
les acteurs de la finance entament
aujourd’hui un véritable mouvement
de fond en matière d’enjeu clima-
tique puisque près de 85 % des
pon dants planifient une stratégie
carbone à moyen terme.
RISQUE CLIMATIQUE
VERS UN NOUVEAU
MODÈLE DE LECTURE
À la lumière des résultats de ce
sondage, la commission Analyse
extra-financière de la SFAF souhaite
participer aux prémices de ce
mouvement en accompagnant au
plus près les membres sur ce sujet.
Elle s’est donc fixée comme objectif,
pour 2016, de constituer un groupe
de travail en vue de partager les
réflexions et méthodologies d’ores et
déjà mises en place pour définir un
nouveau modèle de lecture du risque
climatique. M
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Avec l’aimable parrainage de
177x110_AP_forum_2015_Mise en page 1 18/12/15 16:37 Page1
(1) DIS : déchets industriels spéciaux ; DIB :
déchets industriels banals.
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