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Ce spectacle est accessible à partir de 8 ans.
Bibeu et Humphrey
Dates des représentations :
Ce spectacle sera joué en séance scolaire le jeudi 17 décembre et vendredi 18 décembre à 10h et 14h30.
Durée du spectacle : 1 heure
Tarifs :
Bénéficiez du tarif scolaire : 8€ / élève avec la carte Enseignant PôleJeunePublic : 15€/ enseignant, valable sur l’année scolaire 2015/2016.
L’enseignant et les accompagnateurs, dans la limite de l’encadrement légal, sont invités.
Groupe (+ de 10 personnes) : 10€ / personne
Pour tous renseignements, veuillez contacter l’équipe des relations avec les publics :
Audrey Munier ou Aurélie Aloy au 04.94.98.12.10
Ou par mail [email protected]
Lieu du spectacle :
Espace des arts, Le Pradet
Attachants, virtuoses, exaspérants, attendrissants, Bibeu et Humphrey, clowns musiciens, jouent sur les gammes de nos émotions. Derrière les grimaces
et les facéties, on trouve la confrontation de deux êtres humains, leurs différences, leurs manières d’exister, et tout le cortège de sentiments
contradictoires qui va avec. Au cœur de ce spectacle, il y a la musique, avec de multiples instruments : clarinette, trompette de poche, scie musicale,
accordéon, chant, claquettes … Bibeu et Humphrey sont bavards de leur corps, sensibles, simples et généreux. Ils sont aussi maladroits, illogiques,
excessifs,… ce sont des clowns !
L’Attraction Céleste
Servane Guittier (née en 1971)
Musicienne, comédienne, clown.
Servane explore depuis ses débuts l’expressivité des petites choses, des petits riens.
Autodidacte, elle use d’abord, dès 1992, ses semelles et ses cordes vocales dans la rue (Cie 0ff, Servane Tonnerre),
joue dans diverses formations mettant en scène des comédiens/musiciens (Cie Ducoin), avant de rencontrer la Cie
Vent d’Autan en 2000 et de voyager de scènes nationales ("Pas Touche Terre") en chapiteaux ("Autour d’elles").
Diverses créations ("A d’autres! " par le Théâtre à cru), stages (Cie du Moment) et rencontres (CICM) lui permettent
de donner vie à son clown, Bibeu.
Professionnelle depuis 1996, elle fonde en 2006 l’Attraction Céleste avec Antoine Manceau afin d’y développer un
univers artistique singulier.
Antoine Manceau (né en 1971)
Musicien, comédien, clown.
Après une formation musicale classique (ENM La Roche/Yon, Deug de musicologie) et une expérience de musicien
au sein de nombreux groupes allant des musiques improvisées à la chanson, Antoine se tourne naturellement vers
le spectacle vivant : il fait ses armes avec la Cie Ducoin qui mêle la musique au théâtre et au cinéma.
Dans le même temps, il se forme au clown, auprès de la compagnie du Moment.
En intégrant la Cie Vent d’Autan en 2000, il aborde à la fois le travail de composition et le travail de comédien.
Le cirque lui permet de s’initier à d’autres disciplines comme l’acrobatie, le jonglage ou les claquettes, multipliant
ainsi les cordes à son arc. Aujourd’hui, au sein de l’Attraction Céleste, il s’emploie à réunir toutes ces cordes pour
nourrir son clown et développer une seule et même musique…
Servane et Antoine travaillent ensemble depuis 1998, et spécifiquement en duo depuis 2006.
Pour "Bibeu et Humphrey", ils ont travaillé "à l’ancienne", perfectionnant leur spectacle en se "frottant" régulièrement au public, et en faisant euxmêmes la mise en scène et leurs costumes.
Les différents projets de L’Attraction Céleste défendent un rapport de forte proximité avec le spectateur, et placent celui-ci dans une situation
particulière : toujours en rond autour de la piste, il partage une yourte avec 50 personnes pour "Dans mes bras" et un gradin avec 200 personnes pour
"Bibeu et Humphrey". La scénographie fait partie intégrante du spectacle, elle crée un espace singulier, propice à la rencontre entre les artistes et le
public.
Nous sommes attachés à la piste, "(elle) est l'espace de la présence et de l'incarnation.
C'est le domaine des images. Un théâtre de l'action, de la fable, où le spectateur est
inclus dans l'action"(1). Rassemblés autour des clowns, les spectateurs partagent le
spectacle comme ils partageraient un repas. Alors, si comme nous l’a enseigné Bergson,
"le rire est le propre de l’homme"(2), se rassembler autour des clowns, c’est "être
humain et le savoir ensemble"(3).
(1) Philippe Goudard "Lire et écrire le cirque"
(2) Bergson "Le rire"
(3) Gilles Clément - jardinier philosophe "Thomas et le Voyageur"
Dans le jeu en circulaire, le spectateur est intégré au spectacle, il en fait partie ; il
entoure le spectacle, il lui crée un espace, une limite, douce et vivante.
Chacun est au même niveau, chacun est à côté de l’autre, et tout le monde fait partie
d’un ensemble, fini.
Nous savons que le cercle est la forme primitive du rassemblement, qu’il est naturel de se positionner ainsi pour échanger. Le fait de choisir de
jouer en circulaire est une démarche qui vise à s’approcher du spectateur, à s’affranchir d’une limite, à se mettre au même niveau, comédiens
et spectateurs.
L’espace de jeu est au centre, mais il peut déborder, la limite entre la piste et le public est ténue.
Le jeu en circulaire, que nous pratiquons depuis 2003 ("Autour d’elles" de la Cie Vent d’Autan puis nos deux créations, "Dans mes bras" et
"Bibeu et Humphrey"), nous est naturel, facile, et indispensable ! Il a créé chez nous un besoin toujours plus fort de se rapprocher des gens
venus nous voir…
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Ces clowns sont musiciens et savent jouer de multiples instruments.
Les morceaux qui ponctuent le spectacle, des compositions originales écrites par Servane
Guittier et/ou Antoine Manceau, sont autant inspirés des musiques populaires que des
musiques improvisées.
Il y a une affection certaine pour les instruments de musique généralement liés au clown :
concertina, scie musicale, trompette de poche, flexatone, ukulélé, kazoo… mais aussi pour la
clarinette en mi bémol, la clarinette basse, l’accordéon.
La musique est aussi présente dans les corps, avec les claquettes d’Humphrey, ou le chant de
Bibeu.
Le clown lui-même a sa propre musicalité : le rythme de ses réactions, son écoute du public, la
sonorité de ses borborygmes, le rythme de ses mouvements, de ses déplacements...
Tout est musique au centre de la piste.
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En amont, il existe deux types de préparations à la représentation : la première dépendant de l'expérience du théâtre des élèves en général (les
lieux, les métiers, le comportement à adopter lorsqu'on voit un spectacle, etc) et la deuxième plus spécifique portant sur le spectacle luimême. Aussi, quelques pistes d’activités proposées ci-dessous vont pouvoir vous aider à préparer l' « avant » spectacle.
Juste avant la représentation, l’enseignant peut rappeler les codes de vision d’un spectacle et les règles à suivre. Il peut attirer l’attention des
élèves sur certains points du spectacle (les décors, la lumière, la musique, le jeu des personnages).
Le clown est d’origine anglaise. Clown signifie paysan au sens le plus péjoratif, c’est à dire un homme balourd.
Ses origines sont à la fois multiples et assez incertaines: bouffon de l’Antiquité, fou du Moyen Âge, personnage issu de la Commedia dell’arte...
C’est une figure qui semble s’être inventée elle-même à partir de multiples modèles qu’il n’a toutefois pas imités strictement.
Le clown est aussi un personnage traditionnel du théâtre élisabéthain. William Shakespeare en comptait plusieurs dans sa troupe.
L’écuyer Philip Astley, à l’origine de la création du cirque traditionnel, engage dès 1770 des bouffons de piste chargés de meubler les temps
morts entre les numéros d’un spectacle essentiellement équestre. Le clown jouait alors le rôle d’un palefrenier maladroit.
Sous le Second Empire, Paris, qui a vu déferler d’Angleterre la première vague de clowns, devient la capitale européenne du cirque.
Mondains, artistes et intellectuels s’y donnent rendez-vous et s’entichent de ces nouveaux personnages, alors beaucoup représentés en
peintures et gravures par le mouvement impressionniste, puis par les débuts du cubisme avec les premières toiles de Picasso. Chagall peindra
également de nombreuses représentations de clowns et d’Arlequin.
Cette fascination trouve son apogée dans les années vingt. Écrivains, peintres, auteurs dramatiques et cinéastes viennent puiser au cirque de
nouvelles émotions.
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Proposez à vos élèves de comparer l’évolution de la figure du clown à travers 2 tableaux de grands peintres, selon la grille suivante : costume,
accessoire, expression, environnement.
Le Clown et l’Harlequin, Picasso, 1971
Le Clown, Renoir, 1868
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On dit que les clowns font des entrées et non des numéros. L’entrée de clown est définie comme une petite comédie dont le dialogue est
souvent réduit au minimum pour ne pas alourdir l’action. Les clowns sont rarement bavards. Les canevas des entrées sont puisés dans le fonds
commun de la farce et transmis par voie orale de génération en génération.
Les thèmes sont très simples, les arguments très minces. Ce sont les interprètes qui donnent toute la singularité et la force expressive au
numéro. Une même entrée peut ainsi prendre des formes très différentes selon les artistes qui l’interprètent.
L’entrée comique est restée longtemps le domaine d’une parodie axée sur le spectacle de cirque.
Le clown intervenait autrefois comme le reflet comique de l’artiste qui venait de le précéder dans l’arène.
La voie s’est ouverte radicalement en 1864, avec la loi sur la liberté des spectacles, qui abolit le privilège des théâtres et des comédiens et
permit aux clowns d’échanger des répliques. Jusqu’alors les clowns étaient autorisés à parler mais sous la forme exclusive de brefs
monologues, interjections, gromelo ou quolibets lancés au public.
L’art du cirque s’est enrichi de l’arrivée du clown qui prend peu à peu la parole et introduit dans l’espace circassien des éléments
dramaturgiques dans la grande tradition de la farce italienne.
Pour palier l’interdiction de parole, le clown a dû très tôt se montrer un artiste exceptionnel.
Pour parodier l’écuyer, il faut être meilleur que l’écuyer. Pour présenter chiens, chats ou perroquets, il faut connaître les clefs du dressage. Et
pour jouer du violon au sommet d’une échelle en équilibre, il faut avoir appris la musique.
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Le ressort comique traditionnel du clown se fonde sur une prouesse acrobatique (ou de toute autre discipline de cirque: dressage d’animaux,
jonglerie, funambulisme..) qu’il finit par réussir triomphalement après l’avoir ratée de multiples fois.
L’art clownesque se nourrit du sens de l’observation. Le clown Charles Rivel s’inspirait de ses enfants pour varier ses entrées: renfrognements,
colères pour de rire, pleurs exagérés, sourires confus, bouderies.
C’est en repérant et en exagérant à la manière d’une caricature les habitudes, manies et travers de ses contemporains que le clown développe
son comique.
D’une manière générale le ressort comique du clown est avant tout visuel: c’est un comique de situation, qui se fonde sur les situations
répétitives et/ou absurdes, sur les mimiques outrancières, sur des événements inattendus et absurdes. Les gags ne sont souvent pas
dépourvus d’une certaine violence (chutes, bastonnades) qui est toutefois transcendée car dédramatisée (les clowns ne se font jamais mal).
Le maniement comique de la langue remonte aux clowns anglais dont Paris raffolait au XIXe siècle : ceux-ci, avant de pouvoir échanger de
véritables répliques, jargonnaient dans une langue inventée, un galimatias de langues mélangées et d’onomatopées, que pimentaient de
nombreuses homophonies et un accent fortement exagéré.
Certains, en plus de leurs acrobaties bredouillaient avec le plus grand sérieux des vers ou des tirades ridicules que ni l’écuyère à qui ils
s’adressaient, ni le public ne pouvaient comprendre.
La parodie est un procédé comique très fréquemment développé par les clowns. Des œuvres ou des thèmes classiques comme Hamlet ou
Cléopâtre ont été fréquemment parodiés. Les parodies sportives sont également des sources comiques nombreuses: combats de boxe tels que
nous le montre Charlie Chaplin dans Charlot boxeur ou Les lumières de la ville ou pantomime du match de tennis de Jacques Tati. Mais aussi
match de catch, corrida,...
Le remplacement improvisé (remplacement d’un personnage ou d’un objet) est un ressort comique très efficace et très souvent exploité par
les clowns, qui a pu donner lieu à des prolongements multiples et à d’innombrables variations. La version la plus connue reste celle reprise par
les Marx Brothers dans le film La soupe aux canards.
La musique et la danse, privilèges de l’opéra ont été détournés et adaptés à la piste de cirque.
Les clowns font de la musique sur des instruments inventés, accessoires sonores et percutants dans la tradition du comique de matériel.
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LE DUO COMIQUE
Après l’abolition des privilèges réservés au théâtre et la parole rendue au cirque, l’entrée clownesque s’est fixée à la
fin du XIX e siècle sous la forme d’un duo comique et dialogué. La pantomime dialoguée a permis au numéro de clown
de développer sa forme théâtrale jusqu’à devenir une véritable comédie. Les clowns vont donc traditionnellement par
deux, le clown blanc étant toujours flanqué de l’auguste. C’est le célèbre duo Footitt et Chocolat, clown blanc habillé
comme un Pierrot et auguste noir, qui inaugura cette collaboration entre 1890 et 1910.
LE CLOWN BLANC
Le clown blanc est le roi de la piste. Le clown blanc est beau et léger, il pétille, et sert de faire-valoir à son partenaire,
l’auguste, qu’il malmène cependant. Vêtu d’un costume chatoyant aux larges épaules, coiffé traditionnellement d’un
bonnet conique, de bas de soie et de fins souliers, il est sérieux, digne et autoritaire. Le costume du clown blanc est
souvent très richement décoré : tissus chamarrés, broderies, paillettes, festons, plumes, ce qui indique la richesse du
personnage, en opposition au pauvre auguste qui l’accompagne.
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L’AUGUSTE
Un nouveau type de comique apparaît comme un personnage subalterne surgi des écuries et qui se mêle de l’action
clownesque sans que l’on sache ce qu’il vient y faire. Le costume de l’auguste contraste avec l’habit pailleté du clown.
Il se prête désormais à toutes les plaisanteries et méchancetés de son partenaire. Il est le clochard, le niais, l’intrus qui
est toujours battu et étonné de l’être. Tout le jeu comique se nourrit désormais de la présence de l’auguste.
LE SOLO
Le duo est la forme la plus fréquente de l’entrée de clown, mais il existe également des numéros solistes. C’est un
auguste qui peut jouer en solo, et ce n’est pas le cas du clown blanc qui se doit d’accompagner l’auguste. Le solo peut
donner lieu à des pantomimes muettes, dont le ressort comique se rapproche de celui des burlesques du cinéma
américain, comme Charlie Chaplin, Harold Lloyd ou Buster Keaton.
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"Le clown déstabilise pour mieux cimenter les humains par le rire.
S’il désacralise, c’est pour mieux permettre de structurer, d’affirmer priorités, valeurs individuelles et communautaires. (…)
Minutieusement élaboré, le travail du clown fait parler le corps, le geste, revendique l’outrance comme pour mieux épurer le signe.
Investissant jusqu’aux modes sociaux ou artistiques les plus familiers, il affirme, au-delà des paillettes et de son éternel nez rouge, l’esprit de
son siècle. Le regard du clown force nos égoïsmes, appelle le rire librement consenti, le partage d’une tendresse, d’une douleur, ne fût-ce que
l’espace d’une représentation."
Nicole Vogouroux-Frey, in "Le clown, Rire et/ou dérision ?" PUR, 1999
Nous aimons cette définition du clown, elle raconte beaucoup sur notre travail : faire parler le corps, le geste, pour arriver à une figure claire et
expressive, identifiable et appréciable spontanément par le public ; être présent, unique et universel à la fois.
Notre travail se base beaucoup sur l’improvisation, le spectacle a une écriture à l’intérieur de laquelle nous aimons voyager, pour être le plus à
l’écoute possible du public et du moment présent.
Nous aimons dire que nous ne faisons pas un duo, mais un trio, le public ayant sa partition à jouer… Son humeur, son écoute, sa
composition…auront un effet certain sur le spectacle.
Cette spontanéité fait que tous, comédiens et spectateurs, nous savons que nous vivons un moment unique, que nous partageons réellement
ce moment, ce qui le rend précieux.
Nous sommes des clowns plutôt muets, très expressifs dans les corps et dans les expressions, avec une influence indéniable de figures
emblématiques telles que les Fratellini, Georges Carl, Grock ou Charlie Rivel.
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Le dossier pédagogique est un outil que nous mettons à votre disposition pour vous donner des éléments pertinents sur le spectacle et la
compagnie qui l’a créé.
Nous vous proposons des pistes pédagogiques sous formes d’ateliers, d’exercices ou d’expériences à réaliser avec votre classe. Nous vous
suggérons également une courte bibliographie qui vous permet d’aller plus loin sur les thèmes ou les sujets abordés par le spectacle.
Nous vous laissons le soin de vous emparer de ces éléments pour sensibiliser les enfants avant le spectacle ou encore pour prolonger
l’expérience après la représentation.
Nous souhaitons avoir votre avis, connaitre votre ressenti sur les spectacles que vous êtes venus voir. De plus, le regard que vous portez sur les
propositions artistiques est essentiel. L’équipe du PôleJeunePublic vous invite à partager vos réflexions sur les spectacles.
Vos avis et vos témoignages seront étudiés avec une grande attention.
Afin d’entretenir avec vous une relation toujours plus proche en vue de partager nos idées, nous nous tenons à votre disposition après chaque
spectacle en allant à la rencontre de vos élèves dans les établissements scolaires afin d’échanger vos impressions, répondre à vos
interrogations et engager ensemble de nouvelles perspectives.
www.polejeunepublic.com
Pour tous renseignements, veuillez contacter :
Audrey Munier au 04 94 98 12 10
Ou par mail : [email protected]
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