Villejuif, le 18 décembre 2014 COMMUNIQUE DE PRESSE CANCER DU TESTICULE BENEFICE D’UNE CHIMIOTHERAPIE ADAPTEE A LA REPONSE INITIALE CHEZ DES PATIENTS ATTEINTS DE CANCER DU TESTICULE DE MAUVAIS PRONOSTIC. Le Pr Karim Fizazi, oncologue spécialiste des tumeurs génito-urinaires et chef du département de Médecine Oncologique de Gustave Roussy, vient de publier dans The Lancet Oncology* les résultats de l’étude GETUG 13. Cet essai clinique multicentrique de phase III randomisé, promu par UNICANCER, a été mené auprès de 263 patients atteints d’un cancer du testicule de mauvais pronostic recrutés en France, mais aussi aux Etats-Unis et en Slovaquie. Les résultats montrent une réduction significative du risque de rechute ou de décès quand la chimiothérapie est adaptée précocement en fonction de la baisse des biomarqueurs sanguins. Pour ces patients, il s’agit du premier progrès significatif de ces 25 dernières années. // Une chimiothérapie personnalisée Le but de cette étude était de proposer une intensification de la chimiothérapie, en se basant sur la décroissance de marqueurs tumoraux sanguins, chez des patients atteints de « tumeur germinale » (la forme de loin la plus fréquente de cancer du testicule) avec des métastases et des critères de gravité, après une cure de chimiothérapie standard. Ainsi, les patients atteints des formes les plus graves ont pu bénéficier d’une chimiothérapie plus lourde, utilisant 6 médicaments au lieu de 3. Les résultats montrent une réduction significative du risque de rechute ou de décès chez ces patients. Le cancer du testicule est la tumeur la plus fréquente chez l’homme jeune. En France, ce cancer touche entre 1 500 et 2 000 nouveaux cas par an. Si les patients atteints d’une tumeur de bon pronostic obtiennent le plus souvent la guérison, les patients du groupe de mauvais pronostic n’obtenaient jusqu’alors la guérison que dans la moitié des cas malgré le traitement devenu standard en 1987 par 4 cycles du protocole BEP (bléomycine, étoposide, cisplatine). Au cours des 25 dernières années, aucun progrès significatif n’avait pu être montré pour ces patients malgré de nombreuses études. // Des résultats encourageants Dans l’étude GETUG 13, les patients étaient traités avec un cycle de chimiothérapie standard par BEP. Trois semaines seulement après le début du traitement, les taux d’hCG (hormone chorionique gonadotrope) et d’AFP (alpha-faeto-protéine), les deux biomarqueurs sanguins des tumeurs germinales, ont été mesurés par une prise de sang et comparés aux taux évalués avant chimiothérapie. Les patients pour lesquels les marqueurs avaient diminuée favorablement, c'est-à-dire très vite, ont simplement poursuivi la chimiothérapie standard de type BEP pour un total de 4 cycles (groupe BEP-Fav). Les autres patients, dont les concentrations avaient diminué de façon plus lente, ont été répartis de manière randomisée en deux bras. Le premier a poursuivi le traitement standard BEP (groupe BEP-Unfav), le second, a reçu un protocole de chimiothérapie 1 dose-dense composé de six médicaments de chimiothérapie (paclitaxel, oxaliplatine, cisplatine, ifosfamide, bléomycine, étoposide) (groupe DD-Unfav). Les résultats montrent que pour les patients atteints des cancers les plus graves, ceux dont les marqueurs diminuent lentement après la première chimiothérapie, le passage précoce à une chimiothérapie intensive permet de réduire le risque de rechute ou de décès de 34% (le taux de survie sans progression passe de 48% à 59%). Cette technique permet par ailleurs de limiter le recours à une chimiothérapie de rattrapage lourde avec greffe de moelle. Enfin, l’étude confirme que les patients dont les biomarqueurs ont évolué favorablement peuvent continuer d’être traités par le protocole BEP avec un taux de survie de 84%. De manière attendue, des effets secondaires plus marqués ont été observés comme la neurotoxicité et une hémotoxicité accrue dans le groupe dose-dense, mais ces effets sont réversibles dans la grande majorité des cas. // GETUG 13 L’étude GETUG 13 devrait aboutir à généraliser la chimiothérapie « dose-dense » comme nouveau standard de traitement chez les patients atteints des tumeurs germinales de mauvais pronostic et chez lesquels la décroissance des marqueurs tumoraux est lente. GETUG 13 avait été présentée au cours du congrès ASCO 2013 et avait été retenue pour le Best of ASCO. Promue par UNICANCER, cette étude a reçu un financement du programme hospitalier de recherche clinique en cancérologie (PHRC), dans le cadre d’un appel à projets de l’Institut national du cancer (INCA) et de la Ligue nationale contre le cancer. Elle a aussi bénéficié du soutien des sociétés Baxter, Chugai, Faulding et Sanofi. * Voir l’étude sur le site de The Lancet Oncology http://www.thelancet.com/journals/lanonc/article/PIIS1470-2045%2814%29704905/fulltext / A propos de Gustave Roussy Gustave Roussy, premier centre de lutte contre le cancer en Europe, constitue un pôle d’expertise global contre le cancer entièrement dédié aux patients. Il réunit sur un même site 2 600 professionnels dont les missions sont le soin, la recherche et l’enseignement. – www.gustaveroussy.fr / A propos d’UNICANCER et de R&D UNICANCER Seul groupe hospitalier exclusivement dédié à la lutte contre le cancer en France, le Groupe UNICANCER regroupe les Centres de lutte contre le cancer (CLCC) et leur fédération, la Fédération des Centres de lutte contre le cancer (Fédération UNICANCER). Les Centres de lutte contre le cancer sont des établissements de santé privés à but non lucratif, participant au service public hospitalier. Ils assurent des missions de soins, de recherche et d’enseignement, avec une prise en charge en conformité avec les tarifs conventionnels et l’absence de pratiques libérales. R&D UNICANCER est un promoteur académique et un opérateur de recherches en cancérologie. Il a le statut de délégation à la recherche clinique et à l’innovation (DRCI). R&D UNICANCER promeut des études cliniques impliquant plus de 150 centres, français et étrangers et héberge le Bureau de liaison français de l’European Organisation for Research and Treatment of Cancer (EORTC). R&D UNICANCER en chiffres (en 2013) : 61 essais cliniques actifs, plus de 4400 patients inclus, plus de 150 centres recruteurs. Plus d’informations : www.unicancer.fr CONTACTS PRESSE : GUSTAVE ROUSSY : Direction de la communication – Christine Lascombe – Tél : 01 42 11 41 75 – [email protected] Chargée des relations médias – Virginie Renversade – Tél : 01 42 11 50 59 – [email protected] Contact presse UNICANCER : Viviane Tronel > Responsable de la communication > 01 76 64 78 00 > 06 22 19 92 58 > [email protected] 2