INTRODUCTION A L’HISTOIRE DES RELATIONS INTERNATIONALES – 27 MARS 2007
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de la Commune. Accepte le paiement anticipé en 1872 de l’indemnité de guerre, et, donc, le
retrait des troupes allemandes du territoire français.
Mais le régime de l’« Ordre moral » puis la République elle-même (1875) mène à
l’émergence d’un État capable de mener une guerre de revanche. Donc, Bismarck négocie avec la
Russie et l’Autriche-Hongrie un accord. Vienne se dirige vers les Balkans (décomposition de
l’Empire Ottoman) et peut être soutenue par l’Allemagne, tant que les intérêts de la Russie dans
les mêmes Balkans ne sont pas trop menacés. La Russie se tourne également vers cette région, et,
toujours, vers les Détroits. Relations économiques germano-russes sont bonnes. Bismarck
utilisant de l’argument de la France révolutionnaire réussit à intégrer la Russie et l’Autriche-
Hongrie. Une série de traités est signée en 1873 : alliance défensive et consultation en cas de
conflit sur les Balkans. En 1874, l’Italie rejoint ce système.
Première crise en 1875 entre l’Allemagne et la France : politique militaire de la France
(formation d’un plus grand nombre d’officiers). Berlin distille l’idée d’une guerre préventive.
Londres demande à Berlin de calmer le jeu, le tsar ne veut pas d’une nouvelle défaite de la France
(Allemagne serait trop puissante) et intervient personnellement. L’échec du premier système
bismarckien est manifeste : l’isolement de la France n’est pas parfait, la Russie se méfie de Berlin.
La crise balkanique de 1875-1878 va encore aggraver la situation. Situation explosive :
Serbie et Roumanie (les deux duchés sont réunis en 1856) veulent accroître leur influence, Russie
les soutient, l’Autriche-Hongrie veut des territoires sous domination ottomane, la Bulgarie, le
Monténégro, la Grèce revendique soit une indépendance complète et la Grèce une extension de
son territoire. 1875 : mauvaise récolte dans la région, associé à la propagande serbe : insurrection
en Herzégovine. 1876 : Bulgarie entre en insurrection. Épreuve de force entre un nouveau sultan
et les Bulgares. Massacres qui indignent l’opinion publique européenne (action du libéral
Gladstone). Les gouvernements n’interviennent pas et le Sultan finit par rétablir la situation
militaire.
Conférence à Constantinople en décembre 1876 : n’apporte aucune solution, le Sultan ne
concède rien. Russie et Autriche-Hongrie interviennent alors : Russie intervient et l’Autriche-
Hongrie reçoit, pour prix de sa neutralité, la Bosnie-Herzégovine. Moscou arrive aux portes de
Constantinople, cependant RU s’oppose à toute domination russe sur les Détroits. 1878 : traité
de San Stefano : nombreuses annexions russes en Asie Mineure et en en Europe. Bosnie-
Herzégovine reçue par l’Autriche-Hongrie. Création d’une Grande Bulgarie indépendante.
Londres et Vienne refusent le traité : risque de guerre contre la Russie. Bismarck propose
alors un congrès, à Berlin, en juin et juillet 1878. Bismarck ignore pendant ce congrès les délégués
turcs et des peuples balkaniques, ne traitent qu’avec les grandes puissances. Son but est de
maintenir une forme d’entente entre Saint Petersbourg et Vienne. Conclusion du congrès est très
peu favorable à la Russie par rapport à San Stefano. Serbie et Monténégro deviennent
indépendants, Autriche-Hongrie administre la Bosnie-Herzégovien, qui reste ottomane. La
Roumanie s’étend. Mais la « Grande Bulgarie » n’est finalement pas créée. L’Angleterre barre la
route vers les Détroits à la Russie et obtient Chypre.