Chapitre 1- L'atome et les éléments chimiques
A- Toujours et partout
D
ans les temps antiques, la connaissance s'est d'abord développée par nécessité :
connaître l’heure pour fixer le début et la fin du couvre-feu des villes fortifiées,
avoir un calendrier pour connaître le temps des semailles, calculer des surfaces
agraires et des volumes pour fins d'impôts, conserver les aliments, soigner les
malades...
Durant longtemps, les seuls à s'interroger réellement quant à la nature de la
matière furent les alchimistes. Les connaissances progressaient alors de la façon
«essais-erreurs». Les théories solides étaient à peu près absentes. La plupart du
temps, leurs conceptions faisaient intervenir magie et sorcellerie. Les herboristes et
apothicaires fabriquaient les médicaments à partir de plantes et d'herbes. On sait
aujourd'hui que la matière est faite d'atomes, mais la technologie nécessaire pour le
prouver n'existe que depuis un peu plus d'un siècle.
Il y a plus de 2000 ans, le Grec Démocrite d'Abdère développa l'idée que la
matière était constituée de petites particules incassables qui furent ainsi nommées
atomes (le mot atome signifie incassable). Cette idée fut ensuite rejetée durant plus
de deux millénaires, jusqu'à ce que le Britannique John Dalton la ressuscite au début
du XIXe siècle. Il associa à chaque élément une sorte d'atome distinct et unique. Le
Britannique Joseph John Thomson détermina que les atomes n'étaient pas incassables
et qu'on pouvaient en sortir de petites particules qu'il nomma électrons. Le
Néo-Zélandais Ernest Rutherford découvrit qu'en réalité, ces électrons tournaient
autour d'un minuscule noyau. L'Italien Amadeo Avogadro avança l'idée que les
atomes se groupent en molécules pour former les substances que nous côtoyons dans
notre vie quotidienne.
Depuis la fin du XVIIIe siècle, on sait que ce que les Grecs ou les Chinois
nommaient des éléments n'en sont pas. En réalité il y a environ 90 éléments naturels
et on connaît aujourd'hui plus de 110 éléments. C'est le Français Antoine de Lavoisier
qui a développé vers 1785 la notion d'élément telle qu'on la conçoit aujourd'hui. Le
Suédois Jöns Jacob Berzélius imagina la représentation des éléments chimiques à l'aide
de symboles formés d'un maximum de deux lettres.
Chaque élément a des propriétés chimiques et physiques qui lui sont propres.
Certains éléments ayant des propriétés ressemblantes sont regroupés en familles. Le
Russe Dimitri Mendeleïev a classé les éléments chimiques connus à son époque en
familles, créant ce que l'on nomme aujourd'hui le tableau périodique. Ce tableau a
subi plusieurs transformations depuis sa création par Mendeleïev. L'Américain Glen
Seaborg lui donna sa forme actuelle en 1945. Un tableau périodique est présenté à la
page ...
Les Allemands Robert Bunsen et Gustav Kirchhoff créèrent l'analyse spectrale
(basée sur le spectre de la lumière) permettant de connaître les éléments contenus
dans divers objets éloignés comme le Soleil ou les étoiles. Le Danois Niels Bohr
expliqua le spectre lumineux des éléments en précisant comment les électrons étaient
placés autour du noyau atomique.
Ainsi, on peut se rendre compte à la lecture de ce texte qu'un seul individu n'aurait pas pu découvrir
l'ensemble des connaissances concernant la nature de la matière. Les travaux de scientifiques sont construits sur
ceux de leurs prédécesseurs et ces travaux transcendent les frontières.
...affirme que la matière est formée de
quatre éléments de base : la terre,
l'eau, l'air et le feu. À ces quatre
éléments sont associées quatre
qualités : le chaud, le froid, le sec et
l'humide. On retrouve la même
façon de penser dans la pensée
médicale antique ou médiévale : les
quatre qualités sont associées à des
humeurs, qui sont des fluides circu-
lant dans le corps. Par exemple, le
feu est chaud et sec et le sang est
chaud et humide
Empédocle (490-435 av.J-C)
...affirme que la matière est formée de
petites particules séparées, invisibles
à l'oeil nu et indivisibles. Il nomme
«atomes» ces particules. C'est le
modèle discontinu de la matière et ce
modèle implique l'existence du vide :
entre les particules, il n'y a rien.
L'arrangement et la disposition des
atomes expliquent les caractéristiques
des substances les unes par rapport
aux autres.
Démocrite (460-370 av.J-C)
...ne croit pas à la présence de vide
dans la matière. En conséquence, il
s'oppose au modèle de Démocrite et
rejette l'idée de l'atome. Pour lui, la
matière est continue et les quatre
éléments ne sont que les
manifestations d'une matière
primitive pouvant prendre différentes
formes.
Aristote (384-322 av.J-C)