Les Festes Venitiennes (1710), d’André Campra. Sur un livret d’Antoine Danchet (extraits) LES RÔLES « LES FÊTES VÉNITIENNES » (ÉTUDIANTS EN MUSICOLOGIE, BESANÇON) • Prologue Carnaval : Pierre Pechine Folie : Nina Léger Raison : Séraphine Porte André Campra est un compositeur français de la première partie du XVIIIe siècle. Cet opéra ballet apparaît comme un genre nouveau, qui ravit le public parisien. Au contraire des tragédies lyriques de Jean baptiste Lully, l’Opéra de Campra est un pastiche de scènes indépendantes les unes des autres. Nous chanterons le prologue de la pièce ainsi que les chœurs de l’amour saltimbanque. Le prologue est la partie la plus dense : L’allégorie du Carnaval et celle de la Folie combattent la Raison. Les deux prônent l’amour charnel et éphémère, l’amour libertin tandis que la raison, la droiture incarnée prône le «véritable» amour, celui de la vertu. Les allégories sont représentées par des voix solistes et les vénitiens venus pour le carnaval sont représentés par des chœurs mixtes. Ils prennent part, eux aussi, à ce «combat» et choisiront de profiter des plaisirs qui s’offrent à eux en cette période de carnaval. Campra a intitulé ce prologue : Le triomphe de la Folie sur la Raison au temps de Carnaval. Nous serons une dizaine de chanteur tous issus de deuxième année de musicologie à l’université de Besançon. Nous montons ce projet dans le cadre de nos études qui sont axées sur la période Baroque et ses innombrables opéras. Depuis 2006, les étudiants de licence 2 sont invités à participer à la restitution d’une pièce marquante de notre histoire musicale. Ces pièces allient le théâtre, le chant, la musique instrumentale et la danse. Les étudiants participent donc à un spectacle total, où la réunion de tous les arts permet à chaque étudiant de connaître et pratiquer les différentes techniques de l’époque. Ces spectacles, comme la comédie-ballet de Molière et Lully Monsieur de Pourceaugnac (produite en 2006 au Palais Granvelle et en 2007 au Théâtre Bacchus), la comédie-lyrique de Destouches et Mouret Les amours de Ragonde (produite en 2009 au Théâtre Musical de Besançon) et cette année l’opéra-ballet de Danchet et Campra Les Fêtes Vénitiennes, démontrent l’union marquée de tous les arts à l’âge classique en France. Ces spectacles permettent aux étudiants de côtoyer des professionnels du spectacle, d’être confrontés à un public et aussi de participer à un travail philologique et historique de restitution de ces œuvres encore méconnues du grand public. Cette expérience permet enfin de faire naître chez les étudiants un esprit de groupe qui leur sera hautement profitable dans leur avenir autant professionnel que personnel. Cette recréation contribue enfin à célébrer le compositeur André Campra qui sera fêté au Château de Versailles à l’occasion des « Grandes Journées Campra » et du colloque international Campra organisés par le Centre de Musique Baroque de Versailles (CMBV-CNRS) en octobre 2010. • Suite Folie : Hugo Delanoe, Clément Desbiez-Plat, Samuel Germain, Vincent Fleury, Morgane Malapert, Maxime Nicolas, Samuele Peverelli, Arnaud Richard, Maité Castella ; (licence 3), Camille Eimberk (licence 3) et Quentin Thirionet. • L’amour Saltimbanque Eraste : Quentin Thirionet Filindo : Hugo Delanoe Léonore: Séraphine Porte Nérine : Morgane Malapert, Nina Léger Amour : Camille Eimberk • Suite Eraste : Pierre Pechine, Clément Desbiez-Plat, Vincent Fleury, Samuel Germain, Maxime Nicolas, Samuele Peverelli, Arnaud Richard. • Suite Léonore : Nina Léger, Maité Castella. • Camille Eimberk : Vénitienne + Amour ORCHESTRE François Widrig : Clavecin Manon Belin : Flûte Traversière Aline Villemain : Flûte Traversière Flora Bassenne: Flûte Traversière François Cam : Violon Andréa Rollet : Violon Pamina Rollet : Violon Juliette Drouot : Violoncelliste Un remerciement tout particulier à François (lycéen) et Juliette (collégienne) d’avoir apportés leur soutien aux étudiants de Licence 2 pour ce projet, ainsi qu’à Andréa et Pamina, qui permettent pour la première fois de créer un lien entre la faculté de musicologie et le Conservatoire Régional de Région de Besançon. La section de Musicologie est dirigée par Géraldine Gaudefroy-Demombynes. Nous remercions de leur soutien Messieurs Claude Condé, Président de l’Université de Franche-Comté, André Mariage, Doyen de l’UFR SLHS, Louis Ucciani, responsable du « Pôle Arts » et Oussama Barakat, vice-président du Conseil des études, le service de communication de l’Université de Franche-Comté, l’association Muse et Danse de Christine De Plas, le Théâtre Bacchus, et Jean Pétrement. Mise en page : Jacky Frossard, Service Infocom OPÉRA-BALLET PREMIÈRE PARTIE DEUXIÈM PARTIE E Les Fêtes Vénitiennes (1710) d’André Campra, sur un livret d’Antoine Danchet (extraits) CHANTS POLYPHONIQUES DE LA RENAISSANCE Par les étudiants de Licence 1 musicologie, dirigés par Isabelle Schiffmann. Chaque étudiant de musicologie pratique la musique d’une manière ou d’une autre, mais bien peu ont utilisé leur voix avant d’arriver à l’université. La découverte du plaisir de chanter en polyphonie est toujours un temps fort de la première année. Le répertoire choisi permet de parcourir les techniques d’harmonisation des XV° et XVI° siècles, à travers l’Europe: polyphonie sur cantus firmus, canon, bicinium, motets et madrigaux à 3 ou 4 voix, homophoniques ou polyphoniques. Belle qui tiens ma vie, édition Thoinot Arbeau (1520-1595) L’incontournable pavane, qui a permis aux étudiants de s’initier aux pas de danses enseignés par Mme Mockly- Postal Din, di rin,din : traditionnellement, depuis le XII° siècle, le rossignol est le messager des amoureux séparés. La langue d’oc permet de situer l’origine de cette chanson dans le nord de l’Espagne. Da Pacem Domine, Melchior Franck (1573-1639). La technique du canon est un excellent outil pour se familiariser avec les principes de base de la direction chorale. Surrexit Christus hodie. Contrepoint à 3 voix sur cantus firmus du XIV° siècle, pour le temps pascal, conservé dans un manuscrit à Glogauer (Allemagne). La cadence finale, très typique des premières polyphonies, sonne étrangement à nos oreilles. Quand l’ennui fâcheux vous prend, Guillaume Costeley (1534- 1606) Un bon exemple de chanson parisienne, alliant habilement le plaisir des accords et le contrepoint polyphonique, sur une plaisanterie galante. This love is but a wanton fit, Thomas Morley (15581602 ?). Le succès du madrigal italien séduit les musiciens anglais. Morley devient le modèle de toute une génération de polyphonistes. Au joly jeu du pousse avant, Clément Janequin (1485 ?- 1558). Le talent de Janequin se révèle dans de grandes fresques descriptives, qui feront de Paris le centre de la création musicale et de la collaboration avec les poètes, au temps de la Pléïade. Cette petite amusette (le jeune homme va jouer au boule pour se divertir et aborde une jeune fille qui le repousse) est traitée savamment, en utilisant des combinaisons variées à 4 voix. IMPROVISATIONS JAZZ Par les étudiants de Licence 3 musicologie, dirigés par Dominique Arbey Autumn Leaves de Cosma sur une adaptation américaine de Johnny Mercer Angel eyes : musique de Matt Denis et paroles d’Earl Brent Summertime : musique de George Gerswhin et parole de Dubose Hayward Blue bossa : de Kenny Dorham L’ŒUVRE L’opéra-ballet Les fêtes Vénitiennes, en un prologue et trois entrées, a été créé le 17 juin 1710 à l’Académie Royale de Musique à Paris, sous la direction de Lacoste. Cet opéraballet fut joué 66 fois consécutivement de juin à novembre 1710. Cet opéra a remporté un tel succès que lors de la reprise en 1750, le Mercure de France, le journal le plus important de l’époque, lui consacre un article : « C’est le premier ballet dans le genre comique qui ait paru sur le théâtre de l’Opéra ». André Campra initia le genre de l’opéra-ballet dans L’Europe Galante en 1697, œuvre qui fut représentée tout au long du XVIIIe siècle en France. Louis de Cahusac, librettiste de Rameau (qui deviendra un grand maître dans l’art de composer des opéra-ballets), écrivait : « Les Fêtes Vénitiennes ont ouvert une carrière nouvelle aux poètes et aux musiciens qui auront le courage de croire que le théâtre du merveilleux est propre à rendre le comique ». L’ARGUMENT L’histoire du « prologue » se déroule sur le port de Venise, où le Carnaval paraît au milieu d’une Troupe de Masque. L’histoire de l’Entrée « L’Amour Saltimbanque » se déroule sur la place SaintMarc de Venise, ou l’intrigue amoureuse entre Eraste et Leonore y voit sa conclusion. LE LIVRET PROLOGUE L E CA R N AVA L L’éclat de ce séjour tranquille au sein des mers attire cent peuples divers, charmez de sa magnificence mais, il n’est jamais si pompeux que lorsque les ris et les jeux s’y rassemblent par ma présence, mais il n’est jamais si pompeux, que lorsque les ris et les jeux s’y rassemblent par ma présence. Gardez-vous de troubler nos doux amusements, fuyez, sombres chagrins, fuyez, fuyez. Sagesse austère ; volez. Amours, volez Abandonnez Cythere venez sur des bords plus charmants venez venez sur des bords plus charmants Chœur Volez, volez Amours. Abandonnez Cythère. Volez, volez Amours. Venez sur des bords plus charmants. Volez, volez Amours volez. Abandonnez Cythère. Venez sur des bords plus charmants. Venez, venez sur des bords plus charmants. GIGUE Le Carnaval Vous y trouverez mille amants occupez du soin de vous plaire. Chœur Volez, volez abandonnez Cythère. Venez sur des bords plus charmants. Le Carnaval Pour cacher un tendre mistère, j’offre d’heureux déguissements. Volez Amours, volez. Volez, volez, abandonnez Cythère. Venez sur des bords plus charmants. Venez, venez sur des bords plus charmants. Chœur Volez, volez Amours volez. Venez, venez sur des bords plus charmants. Venez, venez sur des bords plus charmants. Volez, volez volez Amours volez. Abandonnez Cythère. Venez sur des bords plus charmants. Venez, venez sur des bords plus charmants. La Folie Accourez, hâtez-vous, goûtez les charmes de la vie je les dispense tous, il n’en est point sans la Folie. Les Plaisirs règnent dans ma Cour, c’est moy seule qui les inspire, c’est moy seule qui les inspire. Je sers de guide au tendre Amour et je partage son empire. Accourez, hâtez-vous, goûtez les charmes de la vie je les dispense tous, il n’en est point sans la Folie. Je rameine les tendres jeux, je chasse la Raison cruelle, venez, venez vous serez trop heureux, si vous êtes délivrez d’elle. Accourez, hâtez-vous, goûtez les charmes de la vie, je les dispense tous, il n’en est point sans la Folie. AIR DE PAYSAN La Raison Arrestez, est-ce en vain que mon flambeau vous suit ? Mortels, reconnaissez l’erreur qui vous séduit. Les doux fruits de la sagesse se sont le biens les plus parfaits, aucun de vous ne s’empresse d’en connoitre les attraits. Elle établit dans une âme l’aimable tranquilité, heureux le cœur qui s’enflamme pour sa divine beauté. VILLANELLE La Raison (parlé) Mais notre présence les gène. Fuyons, fuyons de ce séjour, c’est assez pour leur peine, de vous éloigner sans retour. La Folie (parlé) Ne vous allarmez point ! Voyez, quels sont les sages. Ils le sont moins que vous, ils m’osent en public refuser leurs hommages, cependant en secret je les gouverne tous. DUO La Folie et le Carnaval (chanté) Chantons, et noys réjouissons. Laissez-nous. Raison trop sévère, laissez-nous, laissez-nous. Raison trop sévère. Nous donner d’austères leçons n’est pas le moyen de nous plaire. Chantons, et nous réjouissons. Laissez-nous. Raison trop sévère, laissez-nous, laissez-nous. Raison trop sévère. Chœur Chantons et nous réjouissons, laissez-nous. Raisons trop sévère, laissez-nous, laissez-nous. Raison trop sévère. Nous donnre d’austère leçons n’est pas le moyen de nous plaire, nous donner d’austère leçons n’est pas le moyen de nous plaire, laissez-nous. Chantons, et nous réjouissons, laissez-nous, laissez-nous. Raison trop sévère, laissez-nous, laissez-nous, Raison trop sévère. L’AMOUR SALTIMBANQUE Filindo Amant, que votre trouble cesse, lorsqu’un aimable objet vous blesse, voyez quels sont vos médecins : l’Amour dans vos maux s’intéresse, et je seconde vos desseins. Eraste C’est trop longtemps caché ma peine, Léonore a touché mon cœur. Je veux luy découvrir ma secrète langueur, mais mon attente est toujours vaine. On l’observe avec soin, on la suit en tous lieux, je n’ay pu jusqu’icy luy parler que des yeux. AIR Filindo Les yeux dans l’amoureux empire, sont les interprètes des cœurs. Un regard languissant prouve un tendre martire, mieux qu’un discours rempli de fleurs. Les yeux dans l’amoureux empire, sont les interprètes des cœurs. AIR Eraste Le langage des yeux est d’un charmant usage, à deux cœurs bien unis, il offre mille appas. Mais que sert ce langage, si l’un des deux ne l’entend pas. Filindo Une belle souvent dans l’age le plus tendre ne sçait pas le parler, qu’elle commence de l’entendre. Si l’objet qui vous charme est toujours à l’apprendre, mon zèle va se signaler ; il n’est rien que pour vous je ne puisse entreprendre, Léonore dans ce séjour s’amuse quelque fois aux innocens spectacles qu’au public assemblé je donne chaque jour. Je prépare des jeux qui vaincront les obstacles, que l’on oppose à votre amour. C’est elle qui paroît, on la suit : le temps presse, cachons nous a ses yeux, allons tout préparer. Eraste Que le sort favorise ou trompe ma tendresse, d’un cœur reconnoissant je puis vous assurer. DUO Nérine et Léonore Songez, songez à vous défendre, tout amant est un imposteur. Par l’attrait d’un discours flatteur, il ne cherche qu’à vous surprendre ; songez, songez à vous défendre, tout amant est un imposteur. Léonore Me tiendrez vous toujours cet importun langage ? Vos soupçons éternels doivent me faire outrage, sans vous, sans vos conseils je puis garder mon cœur. Nérine Songez, songez à vous défendre. Léonore Faudra-t-il toujours vous entendre ? Nérine Tout amant est un imposteur. Léonore Valère, Octave en vain prétendent me contraindre à ressentir l’amour. Nérine Venise dans son sein leur a donné le jour, ils ne sont pas les plus à craindre. Mais ce jeune étranger ? Léonore Hélas ! Nérine Vous soupirez ? La France l’a vu naître, il est galant, aimable, de ceux que vous attirez, je le crois le plus redoutable. AIR Léonore J’ignorois que sans cesse attaché sur mes pas, cet amant de mon cœur voulu se rendre maître. Ce que je ne connoissois pas vos soupçons me l’on fait connaître Si la constance de sa foy me contraint un jour à me rendre. Non, non ce n’est plus à moy, c’est à vous qu’il s’en faudra prendre. AIR Nérine Vous le croyez constant ? Ah ! Redoutez les feux des amants que produit ce climat dangereux. RÉCITATIF Nérine Si vous les rebutez, leur amour est extrême, rien n’égale l’ardeur de leurs tendres désirs. Mais quand ils savent qu’on les aime, ils sont plus inconstants que l’onde et les zéphirs. AIR Léonore Par des portraits peu véritables, on nous trompe dans nos beaux jours. Pour nous faire peur des amours, on peint les amants redoutables. Nérine Vous n’en dîtes assez, cet amant vous séduit. De mes sages leçons, est-ce dont là le fruit ? Léonore Je pourrois bien un jour mériter vos alarmes. Je crois que tes amours n’ont que des faux brillants, j’ay toujours méprisé leurs armes : mais je conçois qu’il est des charmes à tromper des yeux surveillants. Nérine Je le vois, rien ne vous arrète, rebelle à mes conseils… Léonore Laissez-moy voir la fête. Nérine Je vous l’ay dit cent fois, gardez-bien votre cœur. DUO Nérine Songez, songez à vous défendre. Léonore Faudra-t-il toujours vous entendre ? Nérine Tout amant est un imposteur. AIR Filindo Hâtez-vous, accourez, volez, volez de toutes parts, hâtez-vous. Nous vous amenons de Cythère ce qui peut charmer vos regards. Nôtre soin vous est nécessaire, accourez, Hâtez-vous, volez, volez de toutes parts. Chœur Hâtez-vous, accourez, volez, volez de toutes parts. Nous vous amenons de Cythère ce qui peut charmer vos regards, Nôtre soin vous est nécessaire, volez. Hâtez-vous, accourez, volez, volez de toutes parts. CANTATE L’Amour Venez tous, venez faire emplette, je vends le secret d’être heureux ; je fais dispenser ma recette par les plaisirs et par les jeux. La froide indifférence est une maladie funeste aux jeunes cœurs. Je remédie à ses langueurs. Venez tous, venez faire emplette, je vends le secret d’être heureux ; je fais dispenser ma recette par les plaisirs et par les jeux. L’ennuy d’une âme insensible est un dangereux poison, pressezen la guérison. Mon secret est infaillible, dans votre jeune saison. Venez tous, venez faire emplette, je vends le secret d’être heureux ; je fais dispenser ma recette par les plaisirs et par les jeux. L’Amour Effet admirable de mon sçavoir. Tout devient aimable par mon pouvoir. La jeunesse en est plus brillante et la vieillesse moins pesante. La laideur se perd par mon fard. La beauté paroît plus touchante, avec le secours de mon art. Effet admirable de mon sçavoir. Tout devient aimable par mon pouvoir. Au plus timide cœur je donne le courage, j’anime le plus indolent, j’adoucis une âme sauvage, je rends vif l’esprit le plus lent. Effet admirable de mon sçavoir. Tout devient aimable par mon pouvoir. RÉCITATIF L’Amour Le prix d’un si grand bien peut-être vous étonne, je ne le vends plus, je le donne, au bon vieux temps des Amadis, Je le mettois à trop haut prix, j’exigeois des soûpirs, des pleurs, de la constance, un cœur sincère, un cœur discret, et qui même sans récompense fût content de languir, de brûler en secret. ARIETTE L’Amour Ce n’est plus la mode des amants constants, l’amour s’accomode au défaut du temps. Un peu de contrainte, un cœur complaisant, une flamme feinte suffit à présent. Ce n’est plus la mode des amants constants, l’amour s’accomode au défaut du temps. Eraste Non, non il est un fidèle amant qui porte vos fers, qui vous aime. Léonore L’amour dans vos discours me paroît plus charmant que lorsqu’il se vante luy même. Nérine Ah! vous trompez mes soins! Eraste Ne contrains plus nos feux, cesse de nous être contraire ; obtenons l’aveu de son père espère tout de moy si je deviens heureux. L’Amour Le temps s’écoule, il faut le ménager. Venez en foule je suis marchand passager. Je fais peu de séjour je pars sans qu’on y pense vous regretterez ma présence, hâtez-vous d’acheter... et vous Plaisirs charmants, préparez à leurs yeux de doux amusements. CHACONNE CHŒUR FINAL Accourez, que chacun s’empresse, l’Amour présente à vos désirs l’antidote de la tristesse, et la source des vrais plaisirs. Profitez dans votre bel âge d’un bien qui vous rendra contents ; voulez-vous pour en faire usage attendre qu’il n’en soit plus temps.