MAI 2010 R&D : LES DERNIERS RAPPORTS AMÉRICAINS DE SPORT ET D’UTILITE Les éleveurs doivent prendre des précautions afin d’éviter la brucellose canine L a brucellose canine peut décimer un élevage. Cette maladie très contagieuse qui touche l’appareil reproducteur peut entraîner une stérilité, des avortements et la naissance de chiots mort-nés. Souvent, les éleveurs présentant des cas de brucellose dans leur élevage doivent placer les animaux malades en quarantaine, les stériliser ou les euthanasier, ce qui a pour conséquences un impact émotionnel et économique considérable. La brucellose est une maladie mal connue, causée par la bactérie Brucella canis ou B. canis, l’une des six espèces du genre Brucella. La bactérie a été identifiée pour la première fois chez le chien en 1966, notamment dans des colonies de Beagles faisant l’objet de recherches. Dès lors, la maladie a été observée chez des Bergers australiens, des Boston Terriers, des Chihuahuas, des Cockers Spaniels, des Teckels, des Bergers allemands, des Golden Retrievers, des Labradors, des Lhasa Apsos, des Pinschers nains, des Loulous de Poméranie, des Caniches, des Shih-Tzus, des Yorkshire Terriers et certaines races croisées. Des cas de brucellose ont été documentés dans le monde entier. Tous les chiens, quels que soient leur race et leur sexe, peuvent contracter l’infection ; cependant, la maladie est généralement détectée et surveillée chez les chiens et chiennes mis à la reproduction. Heureusement, la maladie est rarement mortelle. Il n’existe aucun vaccin et le traitement est souvent considéré comme un véritable défi. Une antibiothérapie incluant au moins deux antibiotiques est généralement instaurée sur une période de 30 jours. Le schéma thérapeutique peut être long et onéreux, et nécessiter plusieurs sessions de traitement si le chien reste positif. Mode de transmission de la brucellose La brucellose canine se propage rapidement, particulièrement au sein de populations confinées, et peut toucher jusqu’à 75 % des chiots sevrés. La maladie peut se propager par le biais du sperme réfrigéré ou congelé ; le chien peut ainsi contracter la maladie même si l’accouplement n’a pas lieu naturellement. En raison du risque d’infection par le biais des sécrétions corporelles, les chiens risquent d’être contaminés lorsqu’ils sont en contact avec d’autres congénères. Même si la brucellose se transmet essentiellement par voie sexuelle, elle peut également être transmise lors d’un contact entre le museau, la bouche ou les yeux d’un chien et des sécrétions vaginales chez une chienne infectée, un fœtus avorté, des selles, de la salive, du sang, des sécrétions oculaires et nasales, du sperme ou de l’urine. Les bactéries peuvent également pénétrer dans l’organisme par le biais d’une blessure au niveau de la peau. Les chiennes infectées peuvent transmettre la maladie aux chiots pendant la gestation ou après la naissance, lors de l’allaitement. Lorsque les bactéries sont dans l’organisme, elles ciblent le tissu de l’appareil reproducteur, y pénètrent et se développent au cœur des cellules. Chez la femelle, les bactéries résident dans le vagin, l’utérus et le placenta. Chez le mâle, elles sont présentes dans la prostate et les testicules. La bactérie passe également dans la circulation sanguine et peut pénétrer dans les organes, notamment dans la rate, le foie, les ganglions lymphatiques, les yeux et la colonne vertébrale. De nombreux signes de la brucellose canine peuvent évoquer d’autres maladies. Parmi les signes observés chez le mâle et la femelle, citons la léthargie, le refus de s’accoupler, les douleurs articulaires, l’adénopathie, les infections oculaires, le pelage terne, l’intolérance à l’exercice, la perte de poids, la boiterie, les douleurs lombaires et des modifications comportementales. Les troubles de la fertilité (chez les deux sexes) constituent l'un des signes manifestes de la maladie. Les mâles peuvent présenter un œdème ou une rétraction des testicules, une inflammation de la prostate et un sperme de mauvaise qualité. Chez la femelle, la brucellose peut être à l’origine d’une incapacité à devenir gestante, de chiots mort-nés, de morts embryonnaires précoces ou d’une résorption fœtale dans les 10 à 20 premiers jours de gestation. Un avortement spontané a lieu après 45 à 59 jours de gestation chez environ 75 % des chiennes infectées. Si la gestation arrive à terme, les chiots infectés dans l’utérus ou par l’intermédiaire du lait maternel peuvent mourir peu de temps après la naissance. Certains chiens ne présentent aucun signe visible de la maladie, ce qui complique le diagnostic. Dépistage de Brucella canis Des tests sanguins et la mise en culture des bactéries permettent de détecter une infection par B. canis. Les tests sanguins permettent d’identifier la présence d’anticorps dirigés contre la bactérie, qui se développent généralement dans les 8 à 12 semaines suivant l’infection. Les mises en culture permettent d’isoler la bactérie en induisant sa croissance à partir d’échantillons de sécrétions vaginales, de moelle osseuse, de lait, de sang, d’urine, de sperme ou de tissu provenant du placenta, d’un fœtus avorté, des ganglions lymphatiques, de la rate ou du foie. Les deux types de tests posent néanmoins des problèmes. En effet, aucun des tests ne permet de détecter précocement la maladie et les deux peuvent entraîner des résultats erronés. La période d’incubation variant de deux semaines à plusieurs mois, tout test de dépistage réalisé précocement peut se solder par un faux négatif alors que le chien est réellement infecté. C’est pour cette raison que des tests répétés doivent être effectués chez les chiens au fil R.C.S. Nanterre B 302 079 462 • ® Reg. Trademark of Société des Produits Nestlé S.A. CHIENS DE CHASSE, À l’aide d’une analyse par PCR (polymerase chain reaction), les scientifiques extraient l’ADN de la bactérie de l’échantillon et recherchent la présence de B. canis à l’aide de marqueurs fluorescents. Étant donné qu’une analyse par PCR permet de détecter la présence de la bactérie elle-même plutôt que les anticorps que le chien développe en réponse à cette bactérie, ce test serait à même de détecter la maladie dès le début de l’infection. Ce type de détection précoce permettrait d’identifier les chiens positifs dans un élevage lors d’une seule session de tests et contribuerait à limiter la propagation de la maladie. Traitement des animaux infectés Le traitement des animaux infectés inclut une antibiothérapie (tétracycline, chlortétracycline, minocycline ou doxycycline). Plusieurs cycles de traitement peuvent être nécessaires et le dépistage doit être effectué un mois après la fin de chaque cycle. Avant de pouvoir considérer un chien comme guéri, les résultats des tests doivent être négatifs lors de deux tests consécutifs effectués à quatre semaines d'intervalle. Tous les traitements ne seront pas efficaces et il est possible que l’animal rechute. Même après avoir été traité ou stérilisé, le chien peut continuer à excréter des bactéries pendant plusieurs années. On ne peut pas vraiment parler de « guérison » pour un chien chez lequel le diagnostic de brucellose canine a été confirmé. L’antibiothérapie permet de diminuer la quantité de bactéries qui pénètrent dans les systèmes lymphatique et circulatoire du chien, mais n’élimine pas complètement tous les organismes présents chez l’animal. Prévention La prévention est moins onéreuse que la mise en quarantaine. L’impact économique et émotionnel potentiel peut être considérable pour l’éleveur. En effet, si l’infection est grave, l’éleveur pourrait décider d’euthanasier l’élevage dans son intégralité et de fermer sa société, ou recommencer un nouvel élevage avec des géniteurs non infectés. Pour éviter ce type de situations, les éleveurs sont encouragés à tester tous leurs chiens chaque année avant la mise à la reproduction. Chez la femelle, le dépistage est plus précis avant ou pendant les chaleurs en raison de sa sensibilité au test à ce moment-là. Il est également conseillé aux éleveurs de ne pas mettre les chiens infectés à la reproduction et d’envisager de les stériliser ou les castrer. Les chiens mis à la reproduction de manière intensive en dehors de l’élevage doivent être testés deux à quatre fois par an. Avant toute mise à la reproduction avec un chien dont le statut vis-à-vis de la brucellose est inconnu, il faut demander à consulter les résultats des tests de dépistage de la brucellose. Les nouveaux chiens intégrant l’élevage pour être mis à la reproduction doivent toujours être placés en quarantaine et testés avant de rejoindre le reste du groupe. Les éleveurs doivent tester chaque animal dans leur élevage. Même les animaux castrés ou ceux dont les antécédents dans un élevage antérieur ne sont pas connus peuvent donner un résultat positif au test. Les chiens malades ne présentant aucun signe d’infection peuvent être mis à la reproduction ou vendus sans que leur statut sanitaire vis-à-vis de la brucellose soit connu. Un éleveur peu scrupuleux peut dissimuler l’infection bactérienne avec des antibiotiques. Un risque pour l’homme Outre le danger que la maladie représente pour le chien, la brucellose canine est une zoonose. Il est cependant important de souligner qu’elle est rarement retrouvée chez l’homme. Comme c’est le cas pour le chien, aucun vaccin n’est disponible pour l’homme mais la maladie se traite facilement à l’aide d’antibiotiques. Les enfants, les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées sont considérés comme des sujets vulnérables. L’homme peut contracter l’infection par contact direct avec des substances organiques provenant de chiens infectés, comme les sécrétions vaginales, le sperme, le sang, le lait, l’urine, les selles ou avec des produits d’avortements. La bactérie peut entrer dans l’organisme par voie orale, nasale ou oculaire ou simplement par une blessure au niveau de la peau. L’infection peut également être due à l’inhalation de poussière ou de souillures provenant de zones touchées. En cas de contact avec un chien infecté ou de manipulation d’instruments infectés, il convient de porter un équipement de protection composé de gants en latex ou en caoutchouc, d’un masque et de lunettes. Se laver soigneusement les mains après avoir touché un chien et ne pas laisser un animal infecté vous lécher le visage. Signes de la brucellose canine en elevage Chez l’homme, les signes d’infection apparaissent en moyenne trois à quatre semaines après l’exposition à la bactérie, mais peuvent se manifester dans la semaine ou être inexistants pendant plusieurs mois. Les signes sont semblables à ceux de la grippe et incluent : • une fièvre • des céphalées • une faiblesse • des sueurs nocturnes • des frissons • des douleurs lombaires • de la fatigue • une tuméfaction ganglionnaire et une perte de poids. Il n’est pas nécessaire de poser un diagnostic précis car l’antibiothérapie permet généralement de faire disparaître les signes de la maladie. Nestlé Purina PetCare France S.A.S. - Immeuble Le Concorde - 4, rue Jacques Daguerre - 92568 Rueil Malmaison Cedex Tél. : 01 47 10 29 42 - Fax : 01 47 32 28 43 ® Reg. Trademark of Société des produits Nestlé S.A. - NESTLE PURINA PETCARE FRANCE S.A.S. B 302 079 462 RCS Nanterre des mois, ce qui se révèle onéreux et chronophage. Même si les mises en culture constituent le moyen de diagnostic le plus fiable, il s’agit de tests qui peuvent s’avérer difficiles à réaliser. En effet, Brucella canis est une bactérie très exigeante en matière de milieu de culture et de conditions dans lesquelles elle se développe ; par conséquent, seule une culture positive est vraiment significative.