l`islam francais vu d`algérie - Annuaire de l`Afrique du Nord

Annuaire de l'Afrique
du
Nord
Tome XXVII, 1988
EditioJl.'i du CNRS
L'ISLAM
FRANCAIS
VU
D'ALGÉRIE
F
awzi
R
OUZE
IK
Le
débat,
non
encore clos
de
l'Islam, combien
même
le
serait-i
l concer-
nant
l
'affaire
du
«
foulard
~
,
vient
de
re
l
ancer
en
France,
non
pas
le
prob
l
ème
de
la
l
aïcité
de
l'école,
mais
le principe fondamen
tal
de
séparation
des
églises
et
de
l'Etat.
Ce
t
te
«affaire
..
a ainsi
permis
de
"tester
»,
eL
l'opinion
publique,
mais
égale
m
ent
tous
les
courants
politiques. De n
ombreuses
inter
p
rétations
en
ont
été
données,
balayant
tous
les
champs,
n
otamme
nt religieux, politique
et
institutionnel.
Les
Français
viennent
de
découvrir
un
phénomène
ap
p
aremme
nt nou-
veau
pour
eux.
Non
qu'il
ait
su
rgit
b
rut...'\
l
ement
à
la
faveur
du
port
d'un
foulard
ou
d'un
tchador,
il
couvait
déjà
depuis
de
nombreuses
années
et
ne
ressurgissait
qu'
i
ncidemment
lors
de
campagnes
électorales
ou
de
construc-
tion
de
mosquées.
On
par
l
ait
alors
d'immigrés
ou
de
tr
availleurs
étrangers
et
l'on
aban-
d
onnait
le discours
aux
parti
s politiques. Le
débat
était
centré
sur
les
rap-
ports
immigrés-pays
d'accueil.
On
ne
s'apercevait
pas
que
l'Islam
devenue
la
seconde
religion
de
France,
était
tr
aversée
par
différents
courant
s
car
il
est
évide
nt
aujourd'
hui
que
l'I
slam
n'est
pas
un
et
indivisible.
Par
ailleurs,
l'arrivée
de
musulmans
de
pays,
not
amme
nt
asiatiques,
a diversifié les
traditions
et
les
courants
islamiques
qui
se
sont
radicalisés.
Il
faut
admettre
également
qu'au
Maghreb,
ct
en
Algérie
particulièrement,
l'islamis
me (
1)
n'est
apparu
dans
le ch
amp
politique
et
social
que
récemment.
Les
nombreux
indices
d'un
réveil i
slami
q
ue
datent
des
an
nées
1970,
mais
c'est
à
partir
de
1975
que
les
revendications
devi
ennent
publiques
et
violentes. Elles
ont
été
alors
préscntOOs
comme
des
faits
mineurs
ct
isolés.
Mais
apparemment
le pouvoir politique
l'utilisait
pour
des
raisons
stratégi-
ques
internes.
En
effet,
«Au
sein
des
Universités,
l'étendard
araoo-islamiquc
avait
uni,
momentanément
, i
slamistes
et
baâthistes
autour
d'une
"arabisation
cxhaus-
(1
) Monsieur Ghannouthi définit le8 courants religieux comme des mouvements
.is
lamiste
et
non
.
intl'gri~t
es.
car
00
terme
est
.utilisé
par
l'Oœident pour classer
1""
mll$u1mans
et
ICI!
divi
se
... (Abcd
~:
)
,
dossier Islnm,
AII.>éric
Actualité, nO
12..<;2.
12
aU
18
octobre 1989,
p.
15
140
FAWZl
ROUZEIK
tive" J'alliance
sera
pour le pouvoir,
un
contre poids idéal
dans
une Université
considérée t.rop à gauche» (2)
ct
c'est
l'Etat
et
son discours qui
rem
le
lit
de
la revendication islamiste
«Les
rédacteurs de la Constitution de 1989 ont
tenté de définir
sa
ns
am
biguïté l'
id
entité civilisationnelle
et
géo-culturelle
du
peuple algérien en
affinnant
]'arabité
et
l'islamité de l'Algé
ri
e ...
..
(3).
DepLlÎs
lors, J'évolution
du
mouvement
isl
amiqu
e
s'cst
opérée
en
inves-
tissant
également
le
champ
politique
pour
apporter
des réponses aux ques-
tions de la s
oci
été
civile que
le
pouvoir é
tait
incapable d'imaginer. Des
millions d'Algériens
rr
é
quentent
l
es
mosquées pour y
trouver
..
des réponses
aux
dure
s questions de
la
vic»
étant
donné
..
l'accroisseme
nt
de J'insécuri
sociale
et
la
perte
de
perspectives
rieuses
pennetlunt
la jonction
entre
deux
élènents
qui ne
sont
pas a priori antinomiques; d'
un
côté,
un
activisme
religieux érigé
en
clergé
et
tourné
vers
la lutle
pour
le pouvoir
et
de l'
autre
un
retour
massif
il
d
es
positi
ons
idéologiques sécuritaires,
représenté
es
par
l'Islam,
Il
est
clair que l'activisme islamique
nait
avec
la
complicité
des
pouvoirs
politi<lues
ct
se développe t'Ontre e
ux
lorsque les
demand
es
soc
iale
s ne peu-
vent
plus
êt
re
assumées
par
l'
Etat
Providence Autoritaire,
Leur
comporte-
ment
ressemble
ra
ce qui s'est produit vers le milieu
du
X1X
e siècle
dan
s le
monde chré
ti
en
avec l'apparition de nombreuses sectes qui
pour
évilcr
tout
conlact
avec l
es
idéologies nai
ssan
tes
et
les écol
es
scientifiques d
'une
part
,
ct
d'aut
re
part
protég
er
leurs
dogmes ont décidé de vivre à l'
écart
de la
société dont, disaient-ils, la
culture
et
les modes de vie
engendraient
des
homm
es
incr
oyants
,
Les islamistes recherchent une
rupture
avec la société
dans
laquelle
ils v
iv
ent
même
lo
rsqu'elle confesse,
en
ap
parenc
e
la
même
re
li
gion qu'eux,
A
fo
niori
lo
rsqu'ils évoluent
dan
s
une
soci
été
la
dominante
religieuse est.
~
Le
plus souvent l
es
ade
pt
es
de
ces groupes qui
adopte
nt
le principe
d'isolation croient inca
rner
la perfection
ct
la supériorité; parfois ils choisis-
sent
de clamer ouvertement. leur
sentiment
de supériorité
et
parfois ils adop-
tent
le principe d'excommunic
at
ion
de
la
société ils vive
nt
« (4),
Il
s adoplcnL
la
politique de la société parallèle,
en
revendiquant
pour
eux les principes démocratiques, qu'ils nieront pou.r les
autres
lorsqu'ils do-
minent.
Ils 1X!\'endiquent la démocrat.ie
ct
le pluralisme lorsqu'il n'ex.iste que
le
Parti
Unique, pour considérer,
une
Ibis
le
pluralisme autorisé
qu
'~i
l
n'y a
pas de démocratie,
mais
se
ulement
la voie de l'Islaml . ../
Il
n'y a p
as
de volonté
popu
laiw
parce que c'cst
Wle
fiction occidental
e/
..
J. On
veut
nous inculqu
er
les vale
ur
s occidcnwles ù
trav
ers la démocrati
(5),
(2) DJllAlJ (A
),
_
Lafoietlabmmière
•.
AI/,'firje·Aetuolilé,lbidcm.
l3)
No\USAU,
inlCTVlew.
Algérie Acluolité, ibidûm,
p.
12
.
(4)
ll
uSA\-:<
Ahmed Amine, _
Le
der;
du
fond"mûntalisme
islamiqu'~
•.
Uni\'en;i~
de Go:nè\'e,
in
f:/ ·
'\/
oudjohid,
-spiritualité isl
arniqueet
\a",eismc occidemaJ.,
16juillct
1989,
p.
16
(5)
IÀFIIJ.U (A ), .
Ia
foi
et
la
tmnnicre.,,.\Igéric
-A
cl
uu/ilé. déjà cité
L'lSlMl
FRANÇAlSVU D'ALGERIE
141
Ils
adoptent
à
la
fois l'exclusion vis-à-vis
de
s
autres,
et
celle
des
autres,
tout
en
utili
sant
provisoirement
ce qui
peut
servir
leur
s
tratégie.
C'est
peut
être
dan
s ce
sens
qu'il
fa
u
drait
interpréter
l'affaire
du
"foulard».
Une
certaine
similitude
des
comportements
-
peut-être
des
revendi-
ca
tions -
peut
être
observée
entre
les sociétés des
pay
s
musulman
s
et
le
microcosme
co
n
stitué
par
la
communauté
musulmane
en
France.
Celle-ci n
'éta
nt
pa
s indivisibl
e,
elle
s'ancre
à
autant
de
co
urants
que
de
leaders,
eux-mêmes
rattachés
à
des
écoles
ou
des
groupes
scion
les
in-
terprétations
et
adjonctions des
..
h
adiths
».
C'est
ainsi
que
l
'Islam
peut
être
au
service
du
soufisme,
du
socialisme,
de
la
dictature
,
de
la
démocratie
,
selon
l'i
nterprétation
du
Coran
faite
par
les
adeptes
de
s
différent
s dogmes ou
doctrines
sat
i
sfa
is
ant
leurs
objectifs.
C'est
à l'origine,
s l'i
ndépendance
que
l'AJgérie a
été
amenée
à
tenter
..
d'
e
ncadrer
" l
es
immigré
s
en
France.
Il
y
avait
l'antenn
e
du
Pa
r
ti,
l'Amicale
de
s AJgériens
en
Europe,
mai
s
également
l
es
mo
sq
u
ées,
et
notamment
celle
de
Pari
s.
Cet
encadrement
répondait
à
plus
i
eurs
préoccupati
ons,
d
ont
un
e,
essen-
tielle
:
éviter
que
l'émigration
algérienne
ne
soit t
entée
d
'ad
hérer à
de
s
co
u-
rant
s
islamisws
opposés à l'Islam officiel,
justifiant,
à
partir
de
thèmes
relib';eux,
la
politique
du
moment
,
eL
donc à même
de
créer
un
e opposition
politique incontrôlable
remettant
en
cause
le socialisme officiel,
sac
hant
que
l'Is
lam
s'acco
mmod
e
mieux
du
libéralisme
que
de l'id('OIogie socialiste.
On
le
comprend
bien
mieux
aujourd'hui
lorsque
l'un
de
s
leade
rs
du
mouve
ment
is
lamiqu
e actuel
affirme
que
la
crise
économique
et
politique
provient
de
s clich
és
idéologiqu
es
de
l'Occident, telle
que
..
la
nationali
sa
ti
on
des
bi
ens
d'aut
rui s
ou
s
pr
étexte
d'éliminer
l'explo
itation
de
l'homme
par
l
'homme
/
..
). Le finance
ment
de
parti
s
et
groupes
se
disant
de
libération
/
..
Jla
consécration
de
s
langues
étrangères
dan
s
notre
pa
ys,
en
particuli
er
la
langue
française
... » (6).
C'
est
dire
co
mbien
l'AJ
rie
était
soucieu
se
d
'étre
pré
s
ent
e
auprès
de
la
Communauté
immigrée
par
l'i
ntermédiaire
d
'u
ne
réf
é
renc
e religieu
se
cons
idérée
comme
un
e
autorité
mora
le. Le mou
vement
islamique
de
son côté
a
compri
s l
'ava
ntage
politique
que
représentait
pour
lui les
mu
s
ulmans
de
France
pour
faire progr
esse
r
leurs
thème
s. D'où son
intérêt
d'être
pr
ése
nt
également
par
l'intermédia
i
re
de
clercs
indépe
n
dant
s.
11
est
évident
que
les
deux
visions
de
l'Islam
en
France
sont
diam
é-
tralement
opposées
parce
qu
'elles procè
dent
avant
tout
d'
une
déterminati
on
politique. La
catéc
h
èse
n'est
plus
u
ne
vitrine.
Il
avait
é
reWnu à l'o
rigine
une
enquête
anthropologique
av
ec
comme
première
que
stion "
Que
pensez-vous
de
l'is
la
m
en
France
?".
Cette
question
a éveillé
immédiatement
les
inquiétude
s
converties
so
us
les
apparences
de
la
méfiance.
Et
lorsque
le dégel
est
obtenu
, il provoque
chez l
'en
qu
ête
ur
une
certaine
déception. Il
est
vrai
que
la
clande
sti
nité
eU
ou
142 FAWLJ ROtrLEIK
le discours idéologique ont tendance à susciter des fantasmes porteurs de
stratégies
antinomiques, ct c'est cc qui
~Ulime
la
curiosité
de
l'an
t
hr
opoI
O/,'Uc
q
ui
anticipe dé
sur
la
découverte
de
la
parousie.
Ce
n'est. pas aussi évident,
el
les promesses de rencontres ont
été
sou-
vent annulées, soit pour cause de maladie, soit pour la préparation de
vo
yage
à
la
"
Oumra~
ou au
«
H
a
dj
~
.
Après plusi
eurs
recoupements, nous avons pri-
vilégié une réponse à
ce
s faux fuyants.
L'I
sla
m
en
France
n'intéresse
dans
l'imdiat. ni le «
)<
mnt
Islamique
du
Salut
~,
ni les associations ou ligu
es
isla
miques. Le t me
n'est
pas encore
porteur
«c
t c'est
en
Algérie que la
lutte pour le pouvoir se déroule s
urtout
depuis
..
l
'
ouverture
~.
Il
n'y a
dOllc
pas à proprement
parler
de stratégie. Tout n'est cependant pas négatif; nous
avons obtenu quelques réponses qui ne s
ont
pas inintéressantes, mais trop
générales ou selon le mot de
Jean
Daniel
..
quand
on demande à certains
sp&:ialistes de l'Islam d'appeler
un
chat
un
chat
, ils répondent
en
faisant
toute l'histoire des félins» (7).
Nous avons conclu hâtivement
un
moment que les
entretiens
annulés
et
les résistances à en obtenir relevaient d'une
tentative
de provocation, d'un
clerc laïc et de
su
rcroît s'ex
primant
le plus souvent d
ans
un
e langue
étrangère
et
un
arabe popula.ire indigne, ou
tout
simplemenL
de
la présence d'un
flic.
Celle éventualité
ne
résiste pas
11
deux
argumenls
. Le premier
est
que
la
filière des
«c
ousins" nous
avait
g
arantis
, la seconde
est
que les islamistes
algériens - les
aut
res aussi probablement ne rési
sten
t pas à la publicité
faite
autour
de
leur
mouvement. A plus forte raison lorsqu'il s'agit d'une
léb'Îtimation scientifique
..
. !
Nous avons donc
été
contraints
d'
écouter
un
«r..
",
essage
~
qui ne répondait
pas toujours pr&:isément à notre
attente.
C'était une fausse réponse à
Wle
vraie question.
Il
fallait donc beaucoup plus
inte
rpréter que rapporter
ct
analyser.
L'interprétation
peut
ainsi
paraître
un
peu courte, mais comme toujours
lorsqu'il s'agit d'Islrun sociologique, le politique intervi
ent
pour une
gra
nde
pa
rt
, le sacré
ct
ses niveaux hiérarchiques relevant
d'autres
compétences.
Nous avons
ains
i
so
uscrit à
une
conclusion, qui
est
relativement simple,
et
qui en fait réswne toute démarche
du
mouvement islami
qu
e, qui
est
d'a-
bo
rd une démarche empirique. Ce
sont
les événemenls politiques ou sociaux,
qui
leur
dictent des formes.
Il
s dé
butent
par
le sacré utile pour envahir
le politique.
Ainsi
il
I:'y a pas de
st
ratégie islamique
au
sein
et
pour la
co
m
munauté
musulmane, même s'il y a tentative d'organisation de la "hijra
»,
ct
dans
ce
cas elle ne concerne que la com
munau
algérienne émigrée. Les motivations
sont
év
id
entes. La d
éma
rche consiste à développer
en
eux
un
e
co
nscience
d'opposition
au
régime politique
en
place
en
Algérie.
Il
n'y a
pa
s dans leu.'
programme une conception arrétée, et donc pensée -qu'elle soit politique
ou sociale - des
musulmans
de
France, de la
~
Ounla
El
Islamya" ra
ssemblant
forcément des nationalités diflërent
es
.
(7)
ou,
rncSIIugc codé
du
fo"l~rd
•.
~e
Nouvd
Obwn·alcur. 26 oc«>b",·leIXIvcrnbre 1989
L
1SlA1o,I
FRANÇAIS
VU
D'ALGÉRlE
143
Avant la
rupture
d'octobre 1988
el
celle
du
renou
veau
formel,
toutes
les h
ypothèses
étaient
crédibles
dans
la
mesure
aucune
vérification sé-
rieuse
n'était
possible;
seule
la presse officielle
nous
renseignait
sur
la
po-
sition de l'Algérie officielle. Celle-ci
n'a
commencé à «visio
nn
er"
l'Islam
en
France
à
travers
son
émigration
que d
eva
nt
le
s
in
terrogatio
ns
et
la
recherche
d'interlocuteurs
religieux des
autorités
françaises.
A
suivre
Monsieur Mahmoudi (8) les
~
Musulmans
"traditionnels
" pro-
posent
des
séminaires,
des colloques
et
une
immif:,'l"ation livrée à tous les
ven
ts
..
.
~
.
Pour
l'auteur
le fait que les français,
autorités
politiques, adminis-
tratives
, mass-média,
questionnent
l'Islam parce qu'elle
est
la
seconde reli-
gion, eûnstitue une
tentative
«d'investir
l'Islam
en
se
l'appropriant
«
pour
le
"domestiquer» à
travers
une
église
mu
sulm
ane
de France. Si l'on fait
ab
s-
traction
de
la
pol
émique
, la critique
s'adressant
aux
musulmans
«t
radition-
nels», concerne l'absence de
réact
ion du
Ministère
des
Affaires Religieuses
face
au
"projet retors
et
dan
gereux
~
de
la
tentative
d'investir
l'Islam.
Au «travail» politique de l'Algérie
de
vouloir
absolument
intégrer
ses
immigrés
en
privilégiant
le
discours rituel de
leur
condition
d'étrangers
en
l<~rance,
face
au
racisme de
l'autre,
s'est
superposé
et/
ou
s'est
ajouté
le dis-
cour
s religieux,
sans
emporter
l'adhésion ét
ant
donné
l'apparition
dans
le
même
champ
de
leaders
indépendants,
ou originaires
d'autres
pays.
La démocratisation
et
le
multipartisme
en Algérie ont,
paradoxalement,
constit
ue
un
handicap
pour l'expression d'une
stratégie
ou
tout
au
moins
d'
une
tentative
d'organisation ou de «
leadership
"
de
l'islam
en
Fram:c.
Le
ministère
des
affaires religieuses, t
out
préoccupé à
récupérer
le
champ
religieux,
et
forcément politique, que lui
disputent
les diff
érentes
orga-
nisations
islamiques
devenues
officielles,
tout
en
menant
une
re
fl
exion, ré-
pU/:,'l1e
par
ailleurs
à
arrêter
un
projet précis.
Le
champ
religieux
débordant
très
rapid
ement
sur
le
politique, ce der-
nier
interpe
ll
e
ra
les relations algéro-françaises.
Apparemment
chacun
des
deux
partenaires,
parties
pr
enantes
au problème,
attend
de
l'autre
un
projet
qu
:
aucun
des
deux
ne
veut
avancer, l'un d'eux, l'Algérie, pour
pr
ésen'er
for-
m
ellement
le principe de l'ingérence
dans
l
es
affaires
intérieures,
tout
en
sachant
que
l'Etat
Républicain ne
peut
ni déroger, ni
entamer
la
règle fon-
damentale
de
la
par
ation
du
culte
et
de
l'Etat:
l'autre,
le
sacha
nt évi-
demment,
attend
del'Algérie une proposition de projet qui
préserverait
un
certain
"lea
d
ershi
p* calcule
et
dans
ce
sens
la mosquée de
Paris
devient
un
enjeu
d
ont
on
atten
d
tout
d'elle, cc qui
semb
le
être
une
erreur.
Elle
ne
peut
être
qu'un
e
autorité
morale,
dont
les différentes tendances
existantes
, récu-
sées
à la fois
et
pour
une
foi
s d'accord, et l'Algérie officielle -si
ce
n'est pas
un
recteur
de
son
choix
-,
et
les mouvements
islamiste
s.
D'autres
pays
du
Sud
de l'Europe,
et
n
otamment
l'Espagne
.
prévenant
un
développement de l'islamisme,
tentent
d'organiser les
musulmans
résidant
sur
leurs
te
rrit
oires,
au
lieu de
se
voir imposer des
organisations.
Et
.A1ger
pourrait
d
evenir
le
siège
J'une
organisation
isl
amique
po
ur
établir
des
(8)
Al
r
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scmuinc
du
2.1
au
30 septembre 1987, nO
ll45
.
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