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L’épithélium intestinal :
anatomie,
dynamique, fonctions
François Blachier
Introduction
L’intestin grêle commence par le duodé-
num, partie la plus courte de l’intestin.
Viennent ensuite le jéjunum puis l’iléon.
Ce dernier débouche par la valvule iléo-
caecale dans le gros intestin. Celui-ci est
formé du caecum et du côlon, lui-même
subdivisé en côlon ascendant, côlon trans-
verse, côlon descendant et côlon sigmoïde.
Enn, le tube digestif se termine par le
rectum et l’anus.
L’intestin grêle
L’épithélium de l’intestin grêle est consti-
tué de plusieurs « couches ». De l’intérieur
(côté lumière) vers l’extérieur, on trouve la
muqueuse, la sous-muqueuse, des mus-
cles circulaires, des muscles longitudinaux
et la séreuse. Le tube digestif est irrigué
par un réseau important de petites artères
et de veines : les artères apportent l’oxygène
et les nutriments aux cellules de l’intestin ;
les veines charrient les nutriments qui ont
été digérés et absorbés. Elles convergent
toutes vers la veine porte qui va jusqu’au
foie.
La muqueuse épithéliale
Grâce à ses nombreux repliements, la mu-
queuse présente une surface d’absorption
très importante (intermédiaire entre la sur-
face d’un terrain de tennis et celle d’un
terrain de foot). A fort grossissement, on
voit que l’épithélium est constitué d’une
seule couche de cellules et qu’il présente
une structure caractéristique en villosités.
Il repose sur la lamina propria. A la base des
villosités, les cellules sont indifférenciées.
Ces cellules, dites pluripotentes, n’ont pas
encore de fonction physiologique. Elles
donnent naissance à des cellules lles qui
migrent le long de la villosité tout en se dif-
férenciant. Arrivées au sommet de la villo-
sité, elles sont mâtures et sont alors expul-
sées vers la lumière par un processus appelé
anoïkis ou apoptose induite par le déta-
chement. C’est la coordination très étroite
entre les mitoses de la crypte et l’élimi-
nation des cellules mâtures dans la lumière
qui permet de maintenir un nombre cons-
tant de cellules tout au long de l’épithélium.
La cellule épithéliale
Elle présente vers l’extérieur une bordure
en brosse qui augmente encore la surface
d’absorption. Des jonctions serrées, for-
mées par des protéines spécialisées (comme
des occludines ou des claudines) jouent un
rôle de barrière. A l’intérieur de la cellule,
les mitochondries sont très nombreuses ;
elles produisent l’énergie dont la cellule
a besoin, notamment pour les processus
de biosynthèse et pour ses fonctions physio-
logiques. Sous la membrane basale de
la cellule, on trouve la lamina propria,
assise de soutien, richement vascularisée,
qui comporte un certain nombre de cellu-
les, dont des cellules immunitaires.
Cellules différenciées et fonctions
de l’épithélium
La plupart des cellules de l’épithélium
de l’intestin grêle sont des entérocytes.
Ce sont des cellules absorbantes qui réali-
sent la digestion terminale et l’absorption,