UCC 4 : LIVRET : LA CELLULE
pathogènes ; et l'autophagie, qui est la digestion de certaines portions de la cellule par elle-même.
Cette deuxième fonction est essentielle aussi bien dans les processus de développement, pour
lesquels il est très important de recycler certains matériaux cellulaires, que, pour assurer une vie
saine aux cellules. Ce processus permet en effet aux cellules de se débarrasser de substances
toxiques qui, en s'accumulant, pourraient l'endommager. Les cellules ou les tissus dans lesquels ce
recyclage n'a pas lieu subissent en effet une détérioration précoce.
Les mitochondries
Toutes les cellules des Eucaryotes contiennent des générateurs d'énergie extrêmement efficaces :
les mitochondries, organites de forme cylindrique de 7 microns de longueur environ, et d'un
diamètre compris entre 0,5 et 1 micron, dans lesquelles a lieu la respiration cellulaire.
Les mitochondries ont des dimensions très voisines des Bactéries. Elles sont revêtues de deux
membranes qui jouent un rôle essentiel dans le métabolisme, elles contiennent leur propre ADN et
peuvent se reproduire de façon autonome, indépendamment de la division cellulaire. En outre, elles
sont dotées d'ARN et de ribosomes qui leur permettent de synthétiser quelques protéines.
Lors de la reproduction, les mitochondries des animaux supérieurs ne se transmettent que par voie
maternelle. En effet, bien qu'elles soient présentes aussi bien dans les ovocytes (les cellules
reproductrices femelles) que dans les spermatozoïdes (les cellules reproductrices mâles), ces
derniers ne donnent que leur ADN au moment de la fécondation.
Les deux membranes qui limitent les mitochondries créent deux compartiments séparés : la matrice
interne et un espace intermembranaire, beaucoup plus petit.
La membrane externe contient un nombre élevé de copies d'une protéine appelée porine qui forme
des canaux perméables d'une taille maximum de 10 000 daltons. D’autres enzymes, participant à la
synthèse et au métabolisme des lipides, sont aussi présentes sur cette membrane.
La membrane interne est repliée en de nombreuses crêtes qui en augmentent la surface globale. La
matrice interne contient des substances importantes pour le processus de respiration cellulaire : les
enzymes, les coenzymes et les phosphates. La membrane interne contient des protéines ayant trois
fonctions différentes : certaines sont impliquées dans les réactions d'oxydation de la chaîne
respiratoire ; d'autres sont des protéines de transport spécifiques qui régulent le passage de
substances au travers de la matrice ; le dernier groupe, enfin, est constitué d'un complexe
enzymatique appelé ATP synthétase, qui synthétise l'ATP, un composé particulier qui joue le rôle
de stockeur d'énergie.
La matrice contient un concentré de centaines d'enzymes utilisées pour l'oxydation de substances
organiques et impliquées dans une séquence cyclique de réactions, connue sous le nom de cycle de
Krebs, au cours duquel de l'énergie est libérée. La matrice contient aussi de nombreuses copies
d'ADN mitochondrial, de ribosomes mitochondriaux structurellement différents des ribosomes
cytoplasmiques, d'ARN de transport, d'ARN messagers, facteurs de la synthèse protéique, et
d'enzymes nécessaires à l'expression des gènes mitochondriaux et à leur réplication (voir aussi
ADN).
Certaines caractéristiques des mitochondries, comme la présence d'un système permettant la
synthèse protéique, la capacité de s'autoreproduire, l’existence d'une double membrane, rendent ces
organites extrêmement intéressants pour l’étude de l'évolution des cellules eucaryotes. Selon une
théorie proposée par la biologiste américaine Lynn Margulis, les mitochondries auraient été à
l'origine des Bactéries aérobies, qui se servaient d'oxygène pour la respiration cellulaire. Ces
organismes auraient été incorporés dans les cellules eucaryotes à travers un processus
d'endosymbiose. En d'autres termes, certaines Bactéries libres auraient commencé à mener une vie
en association étroite avec d'autres organismes unicellulaires incorporés à leur cytoplasme. De
cette façon, la cellule hôte aurait bénéficié de l'énergie produite par la Bactérie aérobie, tandis que
cette dernière, en échange, aurait pu disposer d'une source plus efficace de substances nutritives
(voir aussi cellules plus complexes).
Richard GRATTON Page 5 date de mise à jour 25/09/2011