Le Messager Céleste, octobre 2014page 4
Félicitations! On peut être fier des Vaga-
bonds. Malgré des prévisions
météorologiques peu encourageantes, la
participation des membres de notre club
à la treizième édition du ROC a été
remarquable encore cette année.
Alexandre, Marc, Ginette, Denis,
Jacques, Diane, Paul-Émile, Colette,
Jean Paul, Jacques et moi avons profité
du plus important événement
d’observation visuel au Québec (nous
étions environ 120 participants). La
présence de la famille de Jacques et
Diane (adorables petites-filles et nièce,
sympathiques beau-frère et belle-sœur)
a été très appréciée.
Nous sommes au Québec quand même;
le ciel n’a pas été parfait. Cependant, au
travers de gros cirrus et une alternance
étoiles-nuages, nous avons profité de
belles éclaircies. Seul Jacques, le
chanceux, arrivé à St-Romain une
journée plus tôt, a bénéficié d’une nuit
cristalline complète le jeudi soir. Un gros
merci à Alexandre qui, dans la nuit de
samedi à dimanche, nous a
généreusement laissé utiliser son
télescope alors que nous avions tous
rangé nos instruments, certains que nous
étions que le ciel serait complètement
bouché. Gens de peu de foi…
L’entraide était au rendez-vous : peut-
on m’aider à faire la collimation, est-ce
bien M77, où est l’amas double? Le
plaisir d’être ensemble et les belles
découvertes nous ont tous comblés. Pour
ma part, je voulais explorer le Lézard,
si souvent ignoré; il présente quand
même quelques amas ouverts qui valent
la peine d’être observés. Dans la nuit de
samedi à dimanche, nous avons pris un
peu de temps pour identifier plusieurs
constellations, question de bien se situer
dans le ciel. Personnellement j’éprouve
beaucoup de satisfaction à reconnaître
parfaitement toutes les constellations;
ceci me permet de savoir exactement où
sont les objets du ciel profond.
Nos attentes nocturnes ont donné lieu à
d’intéressantes discussions. Ma conver-
ROC
2014
sation préférée traitait des méthodes
personnelles de chacun de trouver les
objets dans le ciel. À mes débuts,
j’utilisais une méthode que j’appelais de
triangulation; aujourd’hui je dirais plutôt
des proportions. Il s’agit d’établir des
figures avec les étoiles visibles et l’objet
recherché et de viser. Ginette, artiste,
peintre, est habituée de reproduire des
proportions; elle excelle dans cette façon
de faire. Cette méthode, rapide, s’avère
moins utile pour les objets pâles parce
que moins précise.
Évidemment tout le monde connait le
saute-étoile, classique, efficace, précis.
Combiné à l’utilisation des directions et
des distances en degrés, le saute-étoile
nécessite plus de préparation avec les
cartes mais maximise le temps consacré
à fouiller le ciel. Jean Paul maîtrise
parfaitement cette technique.
Enfin, la méthode que j’appelle
microscopique, à la dur, est indiquée
pour les objets hyper pâles ou lorsqu’il
n’y a pas d’étoiles visibles à l’œil nu des
kilomètres à la ronde. On vise une étoile
visible et on progresse lentement, demi-
degré par demi-degré, en suivant, à
l’oculaire, les patterns d’étoiles avec une
carte à très petit champ. Cette méthode,
infaillible, laborieuse, prend du temps
mais permet à coup sûr, à défaut de voir
l’objet (particulièrement les “arrache-
rétine”), de savoir exactement où il est
(dixit Jean Paul). Jacques affectionne
particulièrement travailler ainsi, tout
comme moi d’ailleurs.
Peu importe la méthode, il est impor-
tant de toujours s’assurer que l’on
regarde le bon objet. Cela est parfois
évident, pas toujours, particulièrement
pour les petits objets pâles ou les objets
entourés de plusieurs corps célestes.
Cependant, une photo, le pattern
d’étoiles autour de l’objet ou la mémoire
d’un collègue permet de confirmer.
Je ne saurais vous quitter sans
mentionner que j’ai été étonné et déçu
d’apprendre qu’un groupe de membres
et de non-membres des Vagabonds se
réunissent régulièrement pour observer.
Que des gens observent, c’est très bien,
mais ça me cause quand même un cer-
tain malaise car l’ensemble des membres
du club ne sont pas invités. Chacun a
parfaitement le droit de faire ce qu’il
veut avec qui il veut; cela est incontest-
able. Toutefois je crains que cette ini-
tiative diminue le dynamisme de notre
club. Je suis triste pour ceux qui
aimeraient participer à ces sorties et qui
l’ignorent. Surtout cela m’interpelle.
Pourquoi certains anciens membres et
plusieurs membres actuels sentent-ils le
besoin d’aller ailleurs pour satisfaire leur
passion? Notre club répond-t-il
adéquatement aux besoins des
passionnés d’astronomie qui veulent
avoir du plaisir ensemble en observant
le ciel étoilé? Notre club est-il le lieu
privilégié dans Lanaudière pour faire la
promotion de l’astronomie et assurer
l’initiation à notre hobby? N’est-ce pas
là notre mission?
Je crois qu’une réflexion s’impose pour
identifier les besoins des amateurs et les
meilleurs moyens d’y répondre. Un exa-
men de conscience est nécessaire. Il
serait super intéressant de rapatrier et
d’utiliser la belle énergie des personnes
qui organisent ces activités. Qu’en
pensez-vous? Pour ma part, je suis prêt
à participer à ce stimulant exercice
(question de me réinvestir dans un club
où j’ai déjà été très actif et qui me tiens
à cœur malgré ma dormance).
Bon ciel!
Jean-Claude Berlinguet