BIOPHYSIQUE – Cours 06, 07 et 08 Pr. PERETTI 06 – 13 et 20/03/07 MATIÈRE ET RAYONNEMENTS Généralités Matière Assemblage ± ordonné d'atomes, d’ions, de molécules source d'émission ou d'absorption de rayonnement Atome Noyau (neutrons et protons) + électron Molécule Résulte de l'interaction entre plusieurs atomes Ordre de grandeur Atome 0,1 nm = 1 Ǻ (1 nm = 10-9 m) Noyau 1 Fermi (1 F = 10-15 m) A - ORIGINE DES RAYONNEMENTS : ATOMES ET NOYAUX I. LES ATOMES noyau et les électrons périphériques charge électronique totale nulle : nombre de protons= nombre d'électrons Charge élémentaire Masse de l'électron e ou qe = 1,6 . 10 -19 C Me = 0,91 . 10 -30 kg A Z A : nombre de masse Z : numéro atomique X ou X (A,Z) Éléments isobares : même A Éléments isotopes : même Z (exception :3 noms ≠) - 14 6 C et 14 7N 2 3 H 1 1H 1H Hydrogène deutérium tritium 234 235 236 92U 92U 92U 1 système d'unités de masse et d'énergie Unités SI Autres unités basées sur deux relations Energie en Joule Masse en kg Ep = q.V E0 = m.c2 Lie le potentiel V et l’énergie potentielle E Équivalence masse / énergie => Relation d'Einstein c = vitesse limite en relativité restreinte biophysique06-07-08.doc page 1/26 1 eV = 1,60.10-19 J Ep = qV ; ddp = 1V ; qe = 1,6.10 -19 C Unités dérivées : 1 keV = 103 eV 1 Mev = 106 eV 1 Gev = 109 eV Unité de masse : Le MeV / c2 E0 = m.c2 Ex : masse de l'électron : me c2 = 0,9. 10-30 (kg)x (3.108)2 (m/s)2 => J Unité d'énergie : l'électron volt me c2 = 0,9. 10-30 (kg)x (3.108)2 (m/s)2 1,60.10-19 (J/eV) x 106 (eV/MeV) => MeV me = 0,511 MeV/ c2 = 511 KeV/ c2 2ème système d'unités Unité de masse atomique (uma) 1 uma = 1,66.10 -27 kg 1 uma = 1/12 de la masse de l'atome 1 uma = 931,5 MeV/c2 de carbone 12 Quelques ordres de grandeur d'énergie exprimée en Joule Big-bang Énergie solaire incidente sur la surface de la Terre Énergie libérée par la combustion d'1 l d'essence Travail d'un coeur humain par pulsation Énergie d'un électron atomique Énergie nécessaire pour rompre une liaison dans l'ADN 1068 5. 1024 3. 107 0,5 10-18 10-20 Quelques ordres de grandeur des énergies de liaison exprimées en eV Def° Énergie qu'il faut fournir pour détruire une liaison Arracher par distillation une molécule d'alcool à l'eau Rompre par électrolyse la liaison covalente retenant H dans H2O Arracher un électron : À l'atome d’H Aux molécules des milieux biologiques À la couche M de l'atome de tungstène À la couche K d'un atome de tungstène Séparer les 4 nucléons (2 protons + 2 neutrons) du noyau d'hélium en eV : ~ 0,13 4 13 15 2 500 70 000 7.106 Niveaux d'énergie des électrons atomiques Variation discrète de l'énergie = non continue - énergie quantifiée - valeurs caractéristiques pour chaque type d'atome Niveaux d'énergie Répartition des électrons sur les ≠ niveaux biophysique06-07-08.doc page 2/26 Approximation Couches électroniques* En n= Modèle atomique de Bohr Principe d'exclusion de Pauli * seulement un modèle analytique Nombre quantique principal Nombre entier ≥ 1 n=1 => couche K ; n=2 => L ; n=3 => M …. Chaque couche correspond à une distance donnée rn du noyau 2 particules identiques ne peuvent pas avoir le même ensemble de nombres quantiques n, l, s ml, ms (spin) Expression approchée des niveaux d'énergie des atomes Concerne le positionnement des électrons dans l'atome Relation de Moseley Z : numéro atomique En = -E0 (Z – b)2 n2 E0 = - 13,6 eV : constante b: constante d'écran* nulle pour les atomes ou les ions hydrogènoïdes * du point de vue de l'électron, l'écran est constitué par les autres électrons « qui font écran » En : énergie négative En varie comme (1/ n2) Si n augmente => on s'éloigne du noyau => |En| diminue Niveaux d'énergie de l'atome d'hydrogène: Atome d’hydrogène : 1 électron=> pas d'écran=> b=0 ; Z = 1 En = -E0 / n2 n = infini => niveau d'ionisation n>1 : États excités de l'atome, instables durée de vie variable (en générale nanoseconde à pico seconde) E2 = -E0 /4 E3 = -E0 /9 E4 = -E0 /16 n=1 : couche K : état fondamental de l'atome, état stable E1 = -E0 = -13,6 eV => Longue durée de vie (Indéterminée) n entier ≥ 1 E0 = - 13,6 eV biophysique06-07-08.doc page 3/26 Notion d'énergie de liaison > Énergie qu'il faut fournir pour arracher l'électron de l'édifice atomique Wn = Énergie de liaison d'un électron dans la couche n Wn = -W0 (Z-b)2 Wn = -En => Wn + En = 0 Atome H: W1 = +13,6 eV W2 = 3,4 eV => n2 W3 = 1,5 eV ABSORPTION ET ÉMISSION D'ÉNERGIE PAR LA STRUCTURE ATOMIQUE DE L'ATOME > 2 Modes d'apport d'énergie à un atome: 1. Particules matérielles incidentes entrant en collision avec l'atome − Énergie cinétique d'une particule incidente : Eci − La valeur de Eci doit être comparée aux valeurs des niveaux d'énergie de l'atome 2. rayonnement électromagnétique tombant sur un atome − Tout rayonnement électromagnétique de fréquence ν peut être considéré comme constitué d'un faisceau de particules de masse nulle appelées photons E = h. ν Relation de Planck-Einstein : E : Énergie transportée par un photon h: Constante de Planck = 6,62 . 10-34 (kg.m2.s-1 ou J.s) λ=c/ν => ν = c / λ Relation entre fréquence ν et longueur d'onde λ c = 3.108 m/s : Vitesse de la lumière dans le vide λ:m E = h.c / λ E : Joules λ = hc / E On peut donc exprimer la longueur d'onde (en nm) du rayonnement en fonction de l'énergie du photon (en eV) λ (nm) = 1240 / E (eV) => E (eV) = 1240 / λ (nm) λ (m) = (6,62 . 10-34).(3.108) / E (Joules) a) Absorption d'un rayonnement électromagnétique par l'atome Les atomes (les ions ou les molécules peuvent absorber les radiations qu'ils sont capables d'émettre (ou qui sont émises par d'autres sources). Ex : lumière incidente blanche (composée d'un très grand nombre de radiations, très proches les unes des autres) biophysique06-07-08.doc page 4/26 - Certaines radiations sont absorbées - Passage d'un niveau d'énergie discret de l'atome (en général, l'état fondamental) à un autre état d'énergie discret (état excité) Conséquences de l'absorption du point de vue de l'atome: - Ionisation Ei = Wn =0 - En E0 ≥ Wn Ec = E0 - Wn Un électron est lié au noyau si son énergie est négative. Pour ioniser un atome dans son état fondamental, il faut au moins lui donner l’énergie : énergie d’ionisation Conditions pour éjecter un électron de la couche n Wn = énergie de liaison de l’électron dans la couche n E0 = énergie du photon incident Ec = énergie cinétique de l’électron éjecté Ejection de l’électron : apport d’énergie par un photon incident 1- rupture de la liaison 2- départ avec énergie cinétique − Excitation d’un électron de la couche i de l’atome E0 < Wi L’énergie est insuffisante pour casser totalement la liaison Passage à une couche j plus externe => atome à l’état excité Wi = énergie de liaison de l’électron dans la couche i E0 = énergie du photon incident Absorption de rayonnement de fréquence νnp entre deux niveaux En et Ep : | En - Ep | = h.νnp = hc / λnp h: Constante de Planck = 6,62 . 10-34 (kg.m2.s-1 ou J.s) biophysique06-07-08.doc page 5/26 b) Emission: fluorescence ou effet Auger Emission d’énergie => Réarrangement du cortège électronique - Fluorescence Wi < Wj Un surplus d’énergie est emporté par le photon de fluorescence E = Wi - Wj = h.νij = hc / λij νij = fréquence du rayonnement de fluorescence λij = longueur d’onde du rayonnement de fluorescence h: Constante de Planck = 6,62 . 10-34 (kg.m2.s-1 ou J.s) Domaines possibles d’émission : Lumière visible, rayons X, ultraviolets Ensemble des radiations = spectre - Effet Auger L’excès d’énergie est communiqué à un électron qui pourra être éjecté de l’édifice = électron Auger Ec = (Wi - Wj)- Wx Ec = énergie cinétique de l’électron éjecté Wx = énergie de liaison de l’électron qui sera éjecté Résumé pour les atomes : Niveau d’énergie électronique Mécanismes d’absorption d’énergie : Mécanismes d’émission d’énergie : biophysique06-07-08.doc - Etats excités (instables) - Etat fondamental (stable) - Ionisation - Excitation - fluorescence - effet Auger page 6/26 II. NOYAU Constituants du noyau : nucléons (protons et neutrons) Charge du proton A Z X ou X (A,Z) + e ou qe = 1,6 . 10 -19 C Mp = 1 836, 15 Me A : nombre de masse = Z + N Z : numéro atomique : Nombre de protons Charge du neutron 0 Mn = 1 838, 68 Me Mp ≈ Mn mais Mp = 1,007 uma = 938,3 MeV/c2 Mn = 1,009 uma = 939,6 MeV/c2 Approximation de la masse de l'atome: Matome = Mnoyau + Z.Me On néglige les énergies de liaison des électrons dans l'atome En effet, il y a des énergies de liaison dans le noyau => MNoyau ≠ Somme des masses des protons et des neutrons MNoyau < Somme des masses des protons et des neutrons Il y a un défaut de masse : ΔM ΔM = Z.Mp +(A-Z).Mn - MNoyau Masse des protons masse des neutrons Énergie de liaison totale ΔE du noyau: ΔE = ΔMc2 => ΔE = Z.Mp.c2 +(A-Z).Mn.c2 - MNoyau .c2 Énergie de liaison moyenne par nucléon : L = f(A) Dépend de la nature du noyau ΔE / A = L Approximativement trois régions : 1- éléments légers: Courbe croissante rapidement Si on fusionne deux noyaux légers (ex: deutérium), on obtient un noyau d'énergie de liaison par nucléon plus grande => il y a libération d'énergie La réaction de fusion est exoénergétique. Elle n'est valable que pour les noyaux légers (ex: projet ITER de production d'énergie électrique à Cadarache) biophysique06-07-08.doc page 7/26 2- éléments: 40<A<100 L ≈ constante ≈ 8 MeV / nucléon max: Fer (A= 59,26, L= 8,8 MeV) 3- Éléments lourds : A>100 Courbe décroissante lentement ± Linéaire Réaction de fission de noyaux lourds qui seront exo-énergétiques Application: production d'énergie dans les réacteurs nucléaires Stabilité des noyaux Les nucléides (nuclides) sont stables quand : N ≈ Z (éléments légers, Z < 20, il y a autant de protons que de neutrons) N ≈ 1,5 Z + 10 (éléments lourds, il y a excès de neutrons) => les neutrons permettent de stabiliser la répulsion entre protons Les nucléides situés en dehors de « la vallée de stabilité » = radio éléments (= noyaux radioactifs ou radionucléides). La vallée de stabilité sépare 2 zones : Zone 1 : (N / Z) zone1 > (N / Z)vallée de stabilité Noyau excédentaire en neutrons Zone 2 : (N / Z) zone2 < (N / Z)vallée de stabilité Noyau excédentaire en protons Niveaux d'énergie des noyaux Analogie avec l'atome : modèle des couches du noyau => niveaux d'énergie quantifiés sur lesquels se répartissent les nucléons A Z A Z Am X État fondamental Énergie minimale X* États excités Durée de vie courte < 10-12 s Instables=> transformation vers un état stable Z X biophysique06-07-08.doc États métastables Durée de vie > 10-12 s Ex : technétium en scintigraphie page 8/26 Transition d'un état excité (initial) vers un état plus stable (final) => Perte d'un excès d'énergie a) Émission de photons γ (gamma) Eγ : Énergie du photon γ h: Constante de Planck = 6,62 . 10-34 (kg.m2.s-1 ou J.s) ν : fréquence de l'onde associée aux photons Eγ = Ei – Ef = h. ν La variation d'énergie est discontinue => le spectre d'émission est un spectre de raies. Exemples : 60 60 28 99 99m 43 Co → Mo → Ni* → Tc → 60 28 Ni + photon γ 99 43 Tc + photon γ Il y a trois types de photons γ : - 2 keV - 140 KeV (scintigraphie) - 142 MeV b) Conversion interne > en compétition avec l’émission de photons gamma L’énergie excédentaire du noyau est transférée à un électron de l'atome (en général proche du noyau, couche K ou L) qui est éjecté. Ec = (Ei - Ef) - Wl Ec : Énergie cinétique de l'électron éjecté : Ei: énergie initiale de l'état excité Ef: énergie de l'état plus stable Wl: énergie de liaison de l'électron (Ei - Ef) doit être suffisamment grande pour arracher l'électron et lui donner de l'énergie cinétique. Effets secondaires : Perte d’un électron => lacune électronique => réarrangement du cortège électronique - photon de fluorescence - électron Auger Les deux phénomènes sont en compétition. biophysique06-07-08.doc page 9/26 PRINCIPALES TRANSFORMATIONS RADIOACTIVES Lois de base pour toutes les désintégrations : - conservation du nombre de masse : A - conservation de la charge électrique : Z Principaux types de transformations radioactives Transformations isobariques (A identique) -β+ -β- capture électronique Transformations isomériques - émission γ - conversion interne Transformations par partition - émission α - fission nucléaire Chaque désintégration doit être caractérisée par les éléments suivants : - noyau initial - les différents types d'émissions avec leur E et leur % - période de transformation - noyaux intermédiaires - noyau final biophysique06-07-08.doc page 10/26 A) Émission α (partition) noyau père radioactif A Z X → Noyau fils stable ou non Particule α : noyau d'hélium 4 A-4 Z-2 + Y 4 He 2 A = (A-4) + 4 Z = (Z-2) + 2 1 particule créée => spectre d'émission sous forme de spectre de raies Valeurs de l'énergie Ec des particules α caractéristiques du type de noyau émetteur Exemples : Polonium 210 Spectre d'émission (diminution de Z => flèche dans le sens de la variation) Po → 20682Pb + 42He 84 Radium 226 Ra → 22286Rn + 42He 88 Le niveau excité du radon 222 se désexcite ensuite vers son état fondamental par émission γ (0,2 MeV = 4,8 - 4,6) Remarques : - charge et masse élevées o => interactions nombreuses avec la matière biophysique06-07-08.doc page 11/26 o faible distance parcourue dans les tissus mous (~0,03 mm) o uniquement des thérapies de contact émission arrêtée par des écrans très légers (manipulation facile) dangereuse en cas de contact direct ou en cas d'ingestion - - B) Fission nucléaire (partition) Transformation par partition : - fragmentation spontanée de noyaux très lourds, en général plus lourd que l'uranium - produit souvent des noyaux eux-mêmes radioactifs - souvent avec émission simultanée de neutrons - utilisée dans les réacteurs nucléaires - pour la production d'éléments radioactifs artificiels - (pas d’application médicale directe) C) Désintégration β noyau père A Z X → Noyau fils Particule β - : électron + Antineutrino (00ν) A + Y Z+1 0 e + -1 0 0 ν A=A Z = (Z+1) - 1 > Transformation d'un neutron en excédent dans le noyau : réaction élémentaire neutron → proton + électron + antineutrino Exemples : bismuth 214 Bi → 21484Po + + 83 0 -1 0 e + ν 0 Bilans énergétiques : 1. en fonction de la masse des noyaux l'émission β - est possible si : M (A,Z) c2 Énergie initiale > M (A,Z+1) c2 + me c2 M : masse du noyau me : masse de l'électron Énergie du noyau fils 2. en fonction des masses atomiques M (A, Z) = Matome (A, Z) - Z me Noyau père et M (A, Z+1) = Matome (A, Z+1) – (Z+1) me noyau fils l'émission β - est possible si : [Matome (A,Z) - Matome (A,Z+1)] c2 > 0 On néglige les énergies de liaison des électrons des atomes biophysique06-07-08.doc page 12/26 Énergie libérée Q répartie aléatoirement entre électron et antineutrino : Q = Ece- + Ecν spectre énergétique : continu variant de: 0 (quand l’antineutrino emporte toute l'énergie) à Ece max (quand l’antineutrino n'emporte aucune énergie) En fonction des masses des noyaux : Ece max = [M (A, Z) - M (A, Z+1) - me ] c2 Ece max / 3 = Ece moyenne En fonction des masses atomiques : M (A,Z) = Matome (A, Z) - Z me Noyau père et => M (A, Z + 1) = Matome (A, Z + 1) – (Z+1) me noyau fils Ece max = [Matome (A,Z) - Matome (A,Z+1)] c2 l'émission β - est possible si : Matome (A,Z) > Matome (A,Z+1)] On néglige les énergies de liaison des électrons des atomes Remarques : Interaction avec la matière • Antineutrino : pas d'interaction (probabilité très faible) • électron: - nombreuses interactions - faible distance parcourue (qs mm) - protection = écran léger Cas d'un noyau fils Y à l'état fondamental X : noyau pére est émetteur de β - pur (seule émission possible) Cas d'un noyau fils Y à l'état excité ou métastable énergie en excès => émission de un ou plusieurs types de photons γ et/ou conversion interne biophysique06-07-08.doc page 13/26 Exemples : Radioélément père : Molybdène 99 99Mo Z augmente (flèche orientée vers la droite) En scintigraphie : détection externe des photons γ émis par le technétium 99 métastable (injecté à un patient) Radioélément père : cobalt 6027Co >> 6028Ni γ : 2 énergies possibles (2 niveaux excités) γ1 = 2,50 -1,33 = 1,17 MeV γ2 = 1,33 – 0 = 1,33 MeV Plusieurs types d'émissions β - et γ en compétition Radioélément père : iode 131 β2 > β1 β2 = 606 KeV β1 = 335 KeV γ1 = γ2 = γ3 = γ4 = 80 keV 284 keV 364 keV 638 keV D) Émission β + noyau père A Z X → Noyau fils Particule β - : positon + neutrino (00ν) A + Z-1 Y 0 e + +1 0 0 ν Positon : particule instable Masse = me ; charge = +e > Transformation d'un proton en excédent dans le noyau : réaction élémentaire Proton → neutron + positons + neutrino biophysique06-07-08.doc page 14/26 Exemples : 12 7 N → 126C + + 0 +1 e + 0 ν 0 Bilans énergétiques : 1. en fonction de la masse des noyaux l'émission β + est possible si : M (A,Z) c2 Énergie initiale > M (A, Z -1) c2 + me c2 M : masse du noyau me : masse du positon Énergie du noyau fils 2. en fonction des masses atomiques (pas donné en CM / poser la question en TD) M (A, Z) = Matome (A, Z) - Z me Noyau père et M (A, Z-1) = Matome (A, Z-1) – (Z-1) me– me noyau fils l'émission β + est possible si : [Matome (A, Z) - Matome (A,Z -1)] c2 > 2 mec2 On néglige les énergies de liaison des électrons des atomes Énergie libérée Q Répartie entre positon et neutrino : Q = Ece+ + Ecν Spectre énergétique : continu En fonction des masses des noyaux : Ece+ max = [M (A, Z) - M (A, Z - 1) - me ] c2 En fonction des masses atomiques : M (A,Z) = Matome (A, Z) - Z me Noyau père et => émission β + possible si Ece > 0 M (A, Z - 1) = Matome (A, Z - 1) – (Z-1) me noyau fils Ece+ max = [Matome (A,Z) - Matome (A,Z -1) - 2 me ] c2 [Matome (A,Z) - Matome (A,Z -1)] c2 > 2 me c2 = 1,02 MeV Approximation : on néglige les énergies de liaison des électrons des atomes biophysique06-07-08.doc page 15/26 Représentation symbolique de l'émission β + Au moins 2 me c2 d'énergie disponible trait vertical : correspond à une énergie de 2 x 511 keV flèche : diminution de Z. T = 0, 01097 s. Particularités de l'émission β + : réaction d'annihilation Devenir d'un positon : Il épuise son énergie cinétique sous forme de collisions multiples. En fin de parcours, il se combine à un électron = réaction d'annihilation qui donne naissance à 2 photons γ que l'on peut détecter Photons de 511 keV (me c2) De sens diamétralement opposé La détection externe des photons est possible (dispositif à coïncidence) localisation spatiale => utilisé en médecine nucléaire : TEP (tomographie à émission de positons) exemples d'émetteurs : fluor 18 (le plus courant, durée de vie = 2h), oxygène 15 (2 min), carbone 11, azote 13 biophysique06-07-08.doc page 16/26 E) Capture électronique noyau père : noyau lourd car l’électron est proche du noyau 0 e + -1 Noyau fils A Z X → A neutrino (00ν) Y Z-1 + 0 0 ν > Capture par le noyau d'un électron d'une couche profonde : Dans le noyau : Proton + électron → neutron + neutrino Conditions énergétiques : 1. en fonction de la masse nucléaire [ M (A, Z) + me ] c2 Énergie initiale > M (A, Z -1) c2 Énergie du noyau fils 2. en fonction des masses atomiques [Matome (A, Z) - Matome (A,Z -1)] c2 > Énergie de liaison de l'électron capturé Effets secondaires : > Identiques à la conversion interne Électron capturé par le noyau => lacune électronique => place vacante => Réarrangement du cortège électronique (en compétition) : - fluorescence - effet Auger Rappels : Transformations isobariques : Capture électronique émission β + émission β - Résumé pour le noyau : A Z Conditions énergétiques : ΔM.c2 > EL ou K ΔM.c2 > 2 me c2 (1, 02 MeV) ΔM.c2 > 0 X Transformations radioactives : 2 types de nucléons (neutron, proton) Énergie de liaison par nucléon : L = ΔE / A noyau dans un état fondamental ou excité >> fluorescence γ >> conversion interne biophysique06-07-08.doc - émission α - fission nucléaire - émission β - émission β + - émission γ - capture électronique page 17/26 B - CINÉTIQUE DES DÉSINTÉGRATIONS RADIOACTIVES I - LOIS DE DÉSINTÉGRATION D'UN CORPS RADIOACTIF - - étude au cours du temps obéissent à des lois statistiques => prévisions de type probabiliste on ne peut pas dire quand un noyau sera désintégré, mais on peut prédire le nombre de désintégrations par intervalle de temps Constante radioactive λ Dimension : [λ] : T-1 Probabilité de désintégration d'un noyau par unité de temps Temps-1 Variation du nombre de noyaux : à l'instant t : nombre N(t) de noyaux actifs pères présents pendant un intervalle dt : variation dN du nombre de noyaux X dN = - λ N dt Équation différentielle Intégration dN / N = - λ dt ln N = - λt + k Signe – car dN<0 (diminution du nombre de noyaux radioactifs) k: constante d'intégration déterminée par les conditions initiales à l'instant t = 0 : nombre N0 de noyaux pères X ln N0 = - λ(t=0) + k => k = ln N0 => ln N = - λt + ln N0 => ln N - ln N0= - λt => ln (N / N0)= - λt => N(t) = N0 e-λt La variation du nombre de noyaux suit une fonction exponentielle décroissante : Courbe de variation de N = f(t) biophysique06-07-08.doc page 18/26 Période du radioélément T => Vie moyenne du radioélément N (t=T) = N0 / 2 Temps au bout duquel le nombre de noyaux N a été divisé par deux N (t= τ) = N0 / e Temps au bout duquel il reste N0 / e noyaux τ => Relation entre la période T du radioélément et λ : Τ=1/λ N (t=T) = N0 / 2 => => N0 e-λT = N0 / 2 e-λT = ½ - λT = ln ½ λT = ln 2 => T = ln 2 / λ = ln 1 – ln 2 Unité SI : seconde Variation de N au bout de n périodes : N(t) = N0 e-λt e-λT = ½ => => N (t=nT) = N0 e-λnT = N0 (e-λT) n N (t=nT) = N0 (e-λT) n = N0 (½) n N (t=nT) = N0 / 2n Cas particuliers : - N restant à la fin de 10 périodes N (t=10 T) = N0 210 = N0 1 024 ≈ N0 1 000 Approximation à retenir - Temps au bout duquel le nombre de noyaux radioactifs a diminué d'un facteur 10 N (t=nT) = N0 / 2n => => biophysique06-07-08.doc 2n = 10 => n = n ln 2 = ln 10 ln 10 = 2,303 ln 2 0,693 Au bout de 3,3 périodes, il reste N/10 noyaux = 3,3 T page 19/26 Vie moyenne du radioélément (durée de vie) τ=1/λ Unité SI : seconde N(t) = N0 e-λt = N0 e-t/τ => Remarques : N(τ) = N0 e-λτ = N0 e-1 => T = ln 2 / λ = 0,693 / λ N (t= τ) = N0 / e = N0/ 2,7 = 0,37 N0 au bout du temps τ, il reste 37 % de N0 => T = 0,693 τ => τ = 1,44 T II - ACTIVITÉ D'UN RADIOÉLÉMENT Activité A(t) = λ N(t) nombre moyen de noyaux se désintégrant par unité de temps Temps-1 1 Bq = 1 désintégration par seconde 1 Ci = 3,7. 1010 Bq (activité de 1 g de radium 226) [A] : T-1 Bq : Becquerel Ci : Curie Dimension : Unité SI Autre unité Relation entre variation de N et activité : N (t) = N0 e-λt A(t) = λ N(t) A(t) = λ N0 e-λt => Avec λ = ln 2 / T A(t) = A0 e-λt et A0= λ N0 Évolution de la masse des noyaux radioactifs en fonction du temps : Soit un corps radioactif de masse m(t) N(t) : nombre de noyaux radioactifs à l'instant t contenus dans m Mmol : masse molaire du noyau NA : nombre d'Avogadro = 6,02 .1023 m(t) = N(t). Mmol NA λ = ln2 / T => biophysique06-07-08.doc => m(t) = A(t). Mmol λ NA m(t) = T . A(t). Mmol ln2 NA page 20/26 Activité résiduelle au bout de n périodes Et A(t) = λ N(t) N (t=nT) = N0 / 2n => A (t=nT) = A0 / 2n Ex : n = 1 période A(T) = n = 2 périodes A(2T) = n = 3 périodes A(3T) = n = 10 périodes A(10 T) = A0 21 A0 22 A0 23 A0 210 = = = = A0 2 A0 4 A0 8 A0 ≈ 1024 A0 1000 Approximation à retenir Activité spécifique : a a= A : Activité de la substance radioactive Quantité totale de substance Unité : µCi / millimole III - VARIATIONS RESPECTIVES DES NOMBRES DE NOYAUX « PÈRES » ET « FILS » 1. Cas d'un noyau fils stable X1 : radioélément père N1(t) λ1 : constante radioactive Conditions initiales : N1 (t=0) = N10 N1 (t = ∞) = 0 X2 : élément fils stable N2(t) Conditions initiales : N2 (t=0) = 0 N2 (t = ∞) = N10 Désintégration de X1 en X2 dN1 = - λ1 N1 dt => N1(t) = N10 e-λ1t Variation de N2(t) : régie par dN2 = - dN1 dN2 = - dN1 = + λ1 N1 dt = λ1 N10 e-λ1t dt Constante K = λ1 N10 Intégration N2(t) Ici a = - λ1 N2(t) = ∫ K e-λ1t dt = (λ1 N10) (1/- λ1) e-λ1t + C -λ t 1 = - N10 e +C K ∫eat dt = K (1/a).eat + C Détermination de C par les conditions initiales N2 (t=0) = - N10 e0 + C => C = N10 N2(t) = - N10 e-λ1t + N10 N2(t) = N10 (1 - e-λ1t ) biophysique06-07-08.doc page 21/26 Courbes de variations de N1 en N2 en fonction du temps Pour t = T1, il reste N10 / 2 noyaux radioactifs Pour t = ∞, il ne reste que des noyaux stables fils : N1 = 0 N2 = N10 2. Cas d’un noyau fils instable = cinétique des filiations radioactives X1 : radioélément père N1(t) λ1 : constante radioactive Conditions initiales : N1 (t=0) = N10 N1 (t = ∞) = 0 X2 : radioélément fils N2(t) λ2 : constante radioactive Conditions initiales : N2 (t=0) = 0 X3 : élément « petit » fils stable N3(t) N2 (t = 0) = 0 N1(t) = N10 e-λ1t Désintégration de X1 en X2 Noyaux X2 À l'instant t N2(t) noyaux X2 Pendant l'intervalle dt Il y a simultanément : - λ2 N2 dt + Équation différentielle du 1er ordre à coefficients constants et avec 2nd membre non nul Conditions initiales Intégration, solution : + λ1 N1 dt dN2 = - λ2 N2 dt + λ1 N1 dt A1(t) = A10 e-λ1t Disparition spontanée par émission radioactive Production à partir de X1 (dN2 / dt ) + λ2 N2 = λ1 N1 = λ1 N10 e-λ1t N2 (t=0) = 0 N2(t) = N10 (λ1 / λ2 - λ1) (e-λ1t - e-λ2t) A2(t) = λ2 N2 = A10 (λ2 / λ2 - λ1) (e-λ1t - e-λ2t) A10 = λ1 N10 N3(t) Noyaux X3 Production uniquement à partir de X2 dN3 = + λ2 N2 dt X3 stable => A3(t) = 0 Pas de radioactivité biophysique06-07-08.doc page 22/26 Représentation graphique de l'activité tm : Activité maximale des noyaux X2 Pour tm : A1 = A2 point max de A2(t) Activité maximale de X2 à tm : A2 max => dA2 = dt dN2 dt = 0 (dN2 / dt ) + λ2 N2 = λ1 N1 => => λ2 N2 = λ1 N1 A2(t = tm) = A1(t = tm) Calcul de tm , instant du maximum On a : A1(t) = A10 e -λ1t A2(t = tm) = A1(t = tm) => et A10 A2(t) = A10 λ2 λ2 - λ1 (e-λ1tm - e-λ2tm) = λ2 λ2 - λ1 (e-λ1t - e-λ2t) A10 e -λ1tm => λ2 (e-λ1tm - e-λ2tm) = (λ2 - λ1) e -λ1tm => λ2 e-λ1tm - λ2 e-λ2tm = λ2 e -λ1tm - λ1 e -λ1tm => λ2 e-λ2tm = λ1 e -λ1tm => => tm = biophysique06-07-08.doc λ2 λ1 = e –tm (λ1 - λ2) ln (λ2 / λ1) λ2 - λ1 = ln λ2 - ln λ1 λ2 - λ1 page 23/26 Cas particuliers : 1) Cas où T1 > T2 => λ1 < λ2 Quand t est suffisamment grand : on sait que e -λ2t tend plus vite vers zéro que e-λ1t => on néglige e -λ2t A2(t) = A10 λ2 λ2 - λ1 (e-λ1t - e-λ2t) = A2(t) ≈ A10 λ2 λ2 - λ1 e-λ1t A1(t) = A10 e-λ1t A2(t) = λ2 A1(t) λ2 - λ1 *utilisé dans les générateurs isotopiques Équilibre de régime* = T1 = constante : T1 – T2 Représentation graphique Exemple : générateur de technétium radioactif (scintigraphie) 99 42 Mo T1=67h β- → 99m Tc 43 → 99 43 Tc T2=6h γ En médecine nucléaire, livraison de molybdène => on prélève le technétium quand on en a besoin. Au bout d'une semaine, il faut un autre générateur. biophysique06-07-08.doc page 24/26 2) Cas où T1 >> T2 => λ1 << λ2 On utilise l'approximation e -λ1t ≈ 1 (valide quand l'écart est très grand) A1(t) = A10 e-λ1t ≈ A2(t) = A10 λ2 λ2 - λ1 A2(t) ≈ A10 Pour t grand, A10 (e-λ1t - e-λ2t) (1 - e-λ2t) e-λ2t ≈ 0 => A2(t) ≈ A1(t) ≈ A10 Représentation graphique Pour t assez grand => équilibre séculaire Exemple : 226 Ra → 88 T1= 1620 ans 222 86 Rn + 42He → 21884Po + 42He >> T2= 4,2 jours 3) Cas où T1 << T2 => λ1 >> λ2 e-λ1t tend rapidement vers 0 A2(t) ≈ A10 λ2 λ2 - λ1 e-λ2t Période du noyau « père » << période du noyau fils => le noyau fils ne dépend plus de T1, il se désintègre selon sa propre période biophysique06-07-08.doc page 25/26 biophysique06-07-08.doc page 26/26