Corrigé du devoir de Grammaire n°1 – LMP 62 2007-2008
Donnez la nature des mots soulignés dans les phrases suivantes, avec toutes les explications nécessaires :
1. Devant la salle presque vide, il constatait avec amertume que les amis fidèles que l'on possède en temps de
fortune se font bien rares en temps d'infortune.
2. Que voulez-vous ? Il n'y a qu'une manière de savoir ce qu'il pense vraiment, c'est de le lui demander.
3. Les amis de nos amis sont aussi les vôtres, disait-il, car il pratiquait une philosophie approximative.
4. On ne saurait penser à tout.
devant : préposition.
C'est un mot invariable, qui sert à introduire un groupe nominal (la salle presque vide) pour en faire un
complément, ici circonstanciel de lieu. Si on supprime la préposition, ce complément n'existe plus.
presque : adverbe.
C'est un mot invariable, grammaticalement supprimable, qui modifie le sens de l'adjectif vide, en lui
apportant un degré, une intensité.
que : conjonction de subordination.
- C'est un mot invariable, qui ne remplace rien, n'a pas de fonction, et n'exprime aucun élément de sens.
- Il introduit une subordonnée conjonctive (que les amis fidèles... se font bien rares en temps d'infortune) ;
celle-ci est COD du verbe constatait.
- La transformation de la subordonnée conjonctive en phrase se fait par simple suppression de la
conjonction : Les amis fidèles se font bien rares en temps d'infortune.
que : pronom relatif.
- C'est un mot qui varie selon sa fonction : ici, sa forme est une sorte d'accusatif, il est COD du verbe
possède. Il remplace son antécédent, le groupe nominal les amis fidèles.
- Il introduit une subordonnée relative (que l'on possède en temps de fortune) ; celle-ci est épithète de son
antécédent.
- La transformation de la subordonnée relative en phrase se fait par remplacement du pronom par
l'antécédent : On possède des amis fidèles en temps de fortune.
Que...? : pronom interrogatif.
C'est un mot qui varie d'abord en fonction de sons sens : ici, un élément de type chose ; et secondairement
selon sa fonction : ici, COD du verbe vouloir. Il sert à poser une question sur une chose inconnue.
qu' : 2ème élément de la corrélation adverbiale ne... que.
Mot invariable, grammaticalement supprimable, qui apporte une modification de sens à la phrase, ici une
restriction.
le : pronom personnel.
Morphologiquement, il est de la 3ème personne du masculin singulier, mais en fait, c'est ici un usage neutre. Il
a une fonction nominale, COD du verbe demander. Il remplace intégralement un élément situé devant lui,
qui est ici une proposition entière (ce qu'il pense), ce qui en fait un neutre.
nos : adjectif possessif.
C'est un mot variable en genre et nombre, ici au masculin pluriel, avec une indication de personne, ici la 1ère
du pluriel. C'est le déterminant du nom ami. Il établit un lien avec la 1ère personne du pluriel.
les vôtres : pronom possessif.
Il est variable en genre et nombre, ici le masculin pluriel, avec une indication de personne, ici la 2nde du
pluriel. Il est attribut du sujet nos amis. Il réfère au nom amis, en établissant un lien à la 2ème personne du
pluriel.
car : conjonction de subordination.
C'est un mot invariable, qui relie deux éléments à égalité syntaxique, ici deux indépendantes, avec une place
fixe entre les deux. Il sert à apporter une notion d'explication.
tout : pronom indéfini.
C'est ici un mot neutre. Il est COI du verbe penser. Il correspond à un contenu (référent) de type chose, et
c'est un quantitatif non chiffré.
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Corrigé du devoir de Grammaire n°2 – LMP 62 2007-2008
I – Natures
Donnez la nature des deux occurrences de que (qu') dans le texte qui suit en question II, avec toutes les
explications nécessaires.
II – Fonctions
Indiquez la fonction des 7 mots ou groupes en italiques, avec toutes les explications nécessaires :
Après un moment d'hésitation, le centenaire s'avança lentement vers moi, posa la canne qu'il tenait
dans la main, et commença à me parler en ces termes : « Mon jeune ami, c'est la première fois que je vais
confier à un inconnu le tourment qui me ronge, mais vous me semblez honnête, et je crois à la vérité que
vous êtes capable de comprendre. Voyez-vous, il y a de ça une vingtaine d'années, j'habitais moi aussi dans
ce charmant village, et j'étais bien vu par tout le monde. Et puis est arrivée cette triste affaire de lettres
anonymes. Un imbécile a fait courir le bruit que j'avais enterré mes deux premières femmes dans ma cave, et
les voisins ont commencé à considérer ma maison comme le repaire de Barbe-Bleue.
qu' : pronom relatif
- C'est un mot qui varie selon sa fonction : ici, sa forme est une sorte d'accusatif, qu'on appelle « régime
direct », il est COD du verbe tenait. Il remplace son antécédent, le groupe nominal la canne.
- Il introduit une subordonnée relative (qu'il tenait dans la main) ; celle-ci est épithète de son antécédent la
canne.
- La transformation de la subordonnée relative en phrase se fait par remplacement du pronom par
l'antécédent : Il tenait la (sa / une) canne dans la main.
que : conjonction de subordination.
- C'est un mot invariable, qui ne remplace rien, n'a pas de fonction, et n'exprime aucun élément de sens.
- Il introduit une subordonnée conjonctive (que vous êtes capable de comprendre) ; celle-ci est COD du
verbe crois.
- La transformation de la subordonnée conjonctive en phrase se fait par simple suppression de la
conjonction : Vous êtes capable de comprendre.
Après un moment d'hésitation : complément circonstanciel de temps
Un complément circonstanciel est une fonction adverbiale. Ici, il s'agit d'un groupe nominal prépositionnel
(après est une préposition), ce qui est conforme.
Aucun accord n'est à signaler dans une fonction adverbiale.
Ce complément n'est pas essentiel ; il est supprimable, déplaçable et détachable. Ici, il est justement détaché
en tête de phrase.
Même isolé, ce complément a un sens qui se reconnaît spontanément, le temps (après un moment). C'est un
complément de phrase, dont le sens porte sur la phrase (minimale), qui exprime forcément un événement.
à un inconnu : COI 2nd de confier
Un CO est une fonction nominale ; ici, il s'agit d'un GN introduit par la préposition à, c'est conforme.
Aucun accord ne se manifeste avec un COI.
Un CO, quel qu'il soit, est une fonction essentielle. Il n'est ni supprimable, ni déplaçable, ni détachable. Sa
place normale est derrière le verbe puis le COD 1er. Une interversion entre le COD et le COI 2nd est possible,
comme ici, pour des raisons de longueur du COD. On peut rajouter que ce type de COI subsiste tel quel
quand on met le verbe à la voix passive, alors qu'un verbe qui a un COI seul ou 1er ne connaît pas la voix
passive.
Les liens de sens entre le verbe et ses trois fonctions essentielles sont impératifs : quelqu'un (sujet) confie
forcément quelque chose (COD) à quelqu'un d'autre (COI 2nd). Ce complément correspond forcément à un
élément humain.
honnête : attribut du sujet vous
L'attribut est une fonction adjectivale ; ici, il s'agit d'un adjectif qualificatif, c'est donc conforme.
L'attribut du sujet s'accorde en genre et nombre avec le sujet ; c'est le cas ici : le genre n'apparaît pas parce
que c'est un adjectif épicène, avec la même forme au masculin et au minin ; quant au nombre, c'est le
singulier parce qu'il s'agit ici d'un vouvoiement de politesse, correspondant à un seul interlocuteur
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(l'allocutaire).
L'attribut est une fonction essentielle au plus haut point, ni supprimable, ni déplaçable, ni détachable. Sa
place normale est juste derrière le verbe, comme ici.
L'attribut du sujet est relié au sujet par un verbe d'état ou synonyme, ici c'est un verbe d'état. Il sert à qualifier
le sujet (donner son état apparent) par l'intermédiaire de ce verbe.
dans ce charmant village : complément essentiel de lieu de habitais
C'est une fonction adverbiale, assumée ici par un GN prépositionnel, ce qui est conforme. Il est
adverbialisable (j'habitais , ici).
Aucun accord n'est à signaler dans une fonction adverbiale.
C'est une fonction essentielle. Il n'est ni supprimable, ni déplaçable, ni détachable. Sa place normale est juste
derrière le verbe, comme ici.
Un complément de lieu est spontanément reconnaissable, comme dans toutes les fonctions adverbiales.
Cependant, à la différence des circonstanciels, il est ici exigé par le sens du verbe : on habite forcément
quelque part. (idem derrière les verbes aller, se diriger, etc.)
par tout le monde : complément d'agent de étais bien vu
C'est une fonction nominale, assumée ici par un groupe nominal introduit par la préposition par,
caractéristique de cette fonction.
Aucun accord ne peut se manifester dans cette fonction.
C'est une fonction essentielle. Il n'est ni supprimable, ni déplaçable, ni détachable. Sa place normale est juste
derrière le verbe, comme ici, avec la préposition par. Le verbe est à la voix passive. Si on le remet à la voix
active, le CA devient sujet : Tout le monde me voyait bien, ou plutôt me considérait bien (sens figuré du
verbe).
Le complément d'agent exprime en quelque sorte celui qui fait (ce n'est pas toujours une action au sens
propre), et il est généralement humain, comme ici.
cette triste affaire de lettres anonymes : sujet de est arrivée
Le sujet est une fonction nominale, assumée ici par un groupe nominal, ce qui est conforme.
Le sujet entraîne l'accord du verbe, en personne et en nombre, et parfois en genre quand on a l'auxiliaire être.
Ici, il entraîne l'accord du verbe à la 3ème personne du singulier, et le minin se manifeste sur le participe
passé.
C'est une fonction essentielle. Il n'est ni supprimable, ni déplaçable, ni détachable. Sa place normale est juste
devant le verbe. Ici, comme cela arrive, il est inversé, donc juste derrière le verbe, pour des raisons de style,
la phrase commençant par un élément temporel, la conjonction de coordination et suivie de l'adverbe puis.
Rappelons qu'une interversion n'est pas un déplacement libre, elle obéit à des règles strictes. Elle provoque
ici un effet d'attente.
En fonction du sens du verbe, le sujet pourra être un élément chose (concrète ou abstraite) ou humain. Le
verbe arriver, avec le sens de « se produire, avoir lieu », appelle nécessairement un sujet de type événement,
comme ici.
comme le repaire de Barbe-Bleue : attribut du COD ma maison
L'attribut est une fonction adjectivale. Ici, cette fonction est assumée par un groupe nominal ; c'est possible,
mais à justifier : le GN n'assume plus son rôle nominal, puisqu'il correspond au même élément que le COD.
L'attribut du COD s'accorde nécessairement en genre et nombre avec le COD dont il dépend. Quand c'est un
adjectif, l'accord est total. Quand l'attribut est un nom ou GN, l'accord en nombre se fait généralement,
comme ici (singulier) ; l'accord en genre ne se fait que s'il est possible, car le nom a un genre fixe ; ici, il ne
peut pas se faire.
L'attribut est une fonction essentielle. Il n'est ni supprimable, ni déplaçable, ni détachable. Sa place normale
est derrière le verbe puis le COD, comme ici. Le verbe est à la voix active ; si on le met à la voix passive, le
COD devient sujet, et l'attribut du COD devient attribut du sujet ; le verbe devient alors un synonyme de
verbe d'état.
Cet attribut exprime un état apparent du COD, par l'intermédiaire d'un verbe de jugement. Bien entendu, c'est
métaphorique, mais la phrase signifie : Les voisins pensent que ma maison est le repaire de Barbe-Bleue. Il y
a identité entre l'attribut et le COD, avec en plus une qualification.
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