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ensuite commandant en chef des forces militaires de terre, de mer et de
l’air jusqu’en novembre 1942.
La Marine de Vichy disparaît pratiquement avec le sabordage de Toulon
et la saisie des bâtiments de Bizerte, mais une partie des services, plus
ou moins camoufl és, subsiste en conservant du personnel qui sera ainsi
récupéré à la Libération.
Le gouvernement de Vichy va disparaître à son tour fi n août 1944 mais
l’Indochine est restée théoriquement sous son obédience jusqu’au coup
de force des Japonais du 9 mars 1945 qui voit l’élimination (brutale) des
forces armées et de l’administration françaises en Indochine.
Les Forces Maritimes d’Afrique (FMA) constituées avec les bâtiments
rescapés des combats d’Afrique du Nord et ceux restés à Dakar
dépendent des autorités installées à Alger, dirigées par l’amiral Darlan
jusqu’à son assassinat le 24 décembre 1942, puis par le général Giraud
jusqu’au 3 juin 1943. Le général de Gaulle est arrivé en Afrique du Nord
le 30 mai 1943 et le Comité français de libération nationale (CFLN) est
instituée le 3 juin avec une direction collégiale réunissant de Gaulle
et Giraud. Les Forces Maritimes d’Afrique et les FNFL sont réunies le
4 août 1943 et reconstituent la Marine nationale, sous le
commandement de l’amiral Lemonnier, nouveau chef d’état-
major de la Marine. Les FNFL réunissaient alors
7 000 hommes et les FMA 30 000.
Les bâtiments bloqués à
Alexandrie
et aux Antilles se rallient (enfi n !) respectivement le 17 mai et le 14 juillet
1943. Cependant, de Gaulle s’impose de plus en plus aux dépens de
Giraud qui est totalement éliminé le 9 novembre 1943. C’est ce dernier qui
a cependant assuré la libération de la Corse en septembre 1943. Le 3 juin
1944, le Gouvernement provisoire de la République française remplace le
CFLN. Il est transféré d’Alger à Paris le 31 août 1944.
LA GUERRE DE LA MARINE DE LA IIIe RÉPUBLIQUE
La première partie de la guerre est singularisée par une absence
d’opérations sur le front terrestre, à la frontière franco-allemande. Sur
mer, les opérations comportent des escortes de convois, notamment
entre le Maroc et les ports du golfe de Gascogne avec quelques torpillages
et grenadages de sous-marins allemands, sans résultat malgré les
affi rmations d’une propagande qui a besoin d’actions victorieuses.
L’apparition de corsaires de surface allemands dans l’Atlantique (Nord
et Sud) conduit à envoyer des bâtiments opérer à partir de Dakar. Des
navires de guerre ou des convois fortement escortés assurent des
transports avec le Canada (or et avions).
Le 9 avril 1940, un nouveau front est ouvert avec les débarquements des
Allemands en Norvège alors que les Alliés se préparaient à y intervenir.
Des bâtiments français, rassemblés dans une Force Z, participent
aux opérations aux côtés des Britanniques, subissant des pertes
face à l’aviation allemande. Finalement, les Alliés laisseront les
Allemands occuper toute la Norvège, ayant des
préoccupations plus pressantes avec les
opérations en France qui ont commencé
le 10 mai 1940 en même temps que
l’invasion des Pays-Bas et de la Belgique.
La Marine soutient les opérations sur la côte
hollandaise, participe avec de lourdes pertes
à l’évacuation de Dunkerque et parvient à évacuer
presque tous ses bâtiments des ports normands et de
l’Atlantique avant leur prise par les Allemands.
L’Italie entre en guerre le 10 juin mais refuse une confrontation sur
mer, au grand dépit des Français qui avaient concentré leurs forces en
Méditerranée. L’armistice qui entre en vigueur le 25 juin 1940 interrompt
les opérations et immobilise les navires. Ils sont répartis entre Toulon,
Mers el-Kébir et Oran, Alexandrie, Casablanca, Dakar, Alger, les Antilles,
l’Indochine et les ports britanniques où se sont réfugiés les bâtiments
généralement évacués de justesse des arsenaux de Cherbourg, Brest et
Lorient.
LES FORCES NAVALES FRANÇAISES LIBRES
Les Forces Navales Françaises Libres sont créées le 30 juin 1940 sous le
commandement de l’amiral Muselier. Le sous-marin
Narval
s’est rallié à
Malte dès le 27 juin. Le réarmement des bâtiments français saisis le 3 juillet
est ardu, entre le manque des spécialistes (notamment pour les sous-
marins) et l’état des navires qui ont souvent été évacués des arsenaux en
cours de travaux. De plus, en Grande-Bretagne, les normes industrielles
sont différentes, à commencer par les unités de mesure. Trois avisos sont
prêts pour participer à l’affaire de Dakar en septembre 1940. Les bâtiments
péniblement réarmés vont souvent passer plus de temps en réparations qu’à
la mer. Les images du contre-torpilleur
Le Triomphant
et du croiseur sous-
marin
Surcouf
réarmés sont cependant bien utiles pour une propagande qui
en a bien besoin.
Les FNFL arment neuf corvettes (type Flower), petits bâtiments spécialisés
pour la lutte anti-sous-marine et affectés à l’escorte des convois dans
l’Atlantique Nord malgré leur taille limitée (62,5 mètres de long). Elles sont
armées entre mai 1941 et mai 1942. Six servent dans l’Atlantique Nord et on
leur reconnaît la destruction de trois sous-marins allemands (
U 609
,
U 444
et
U 432
) mais en perdant deux des leurs (
Mimosa
et
Alysse
). Intégrées
dans le système britannique, les corvettes des FNFL font en moyenne deux
cents jours de mer par an. Toujours d’origine britannique, les FNFL arment
aussi un petit destroyer,
La Combattante,
et des vedettes.
La France Libre prend la dénomination de France Combattante le 22 juillet
1942 mais l’appellation originale reste la plus utilisée.
LA MARINE DE VICHY
La Marine devait être désarmée en application de l’armistice mais Mers el-
Kébir, avec la mise hors de combat de trois des quatre cuirassés présents
par les Britanniques, puis l’affaire de Dakar amènent les Allemands et
les Italiens à autoriser le maintien à Toulon d’une escadre opérationnelle,
baptisée Forces de Haute Mer, autour du
Strasbourg
. Les Britanniques
et la France Libre échouent dans leur tentative de rallier Dakar,
malheureusement marquée par des tirs entre Français Libres
et de Vichy avant que les premiers se retirent, laissant les
Britanniques bombarder la ville et le port.
La fl otte de Toulon joue un peu le rôle de force de
dissuasion vis-à-vis des Allemands et des Britanniques,
son passage dans l’un ou l’autre camp pouvant être
décisif (si on oublie la logistique...). Des offi ciers de
marine sont détachés dans les organismes les plus
divers. Outre-mer, la Marine est toujours en première
ligne face aux Britanniques et les affrontements
continuent lors de la conquête de la Syrie et du
Liban par les Britanniques avec la participation
(terrestre) de la France Libre en juin et
juillet 1941 puis lors
du débarquement
des Britanniques
à Diégo Suarez
en mai 1942.
Il y a aussi de
multiples incidents,
notamment
la capture de
bâtiments
marchands. Le
débarquement des
Alliés en Afrique du