La promenade dans une prairie : Pourquoi il est important de protéger la prairie
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Liatris à épis (une espèce en péril) en eur dans une aire de rétablissement
près de la promenade. Source : MTO
Alétris farineux, une plante de prairie
rare que l’on trouve sur l’île Walpole
et près de la promenade.
Source : Jared Macbeth
Connaissances
traditionnelles
Les connaissances traditionnelles
sur la prairie et le respect qui a
toujours existé envers celle-ci ont
été intégrés au projet grâce à la
participation de la Première Nation
de Walpole Island (PNWI), dont les
membres agissent en qualité de
gardiens de la prairie à herbes
hautes et de la savane de chênes
depuis des milliers d’années. La
PNWI est un partenaire important
et un membre actif de l’équipe de
projet. Danshab Enterprises, une
entreprise située sur l’île Walpole, a
entrepris une partie importante du
travail de transplantation et des
efforts de rétablissement pour les
espèces de végétaux en péril le
long de la promenade.
La promenade est située dans une ré-
gion urbaine où se trouvent des vestiges
de la prairie à herbes hautes, un
écosystème menacé à l’échelle mond-
iale. Comme en témoignent les estima-
tions, selon lesquelles la prairie à
herbes hautes représente aujourd’hui de
5 % à moins de 1/10 de 1 % de ce
qu’elle était à l’origine en Amérique du
Nord, cet écosystème n’existe pratique-
ment plus sur notre continent.
Dans le sud de l’Ontario, les prairies et
savanes, qui étaient jadis abondantes le
long du lac Sainte-Claire et le long de la
rivière Détroit, ont été transformées en
terres agricoles par les colons eu-
ropéens. Les vestiges de la prairie dans
la région de Windsor-Essex sont riches
en biodiversité et abritent un plus grand
nombre d’espèces en péril que tout au-
tre milieu en Ontario, à l’exception de
l’île Walpole. Aujourd’hui, la réserve na-
turelle provinciale Ojibway Prairie, près
de Windsor, est la plus grande prairie
protégée en Ontario.
Afin de tenir compte de l’importance
écologique des vestiges de la prairie de
la région de Windsor-Essex à l’échelle
mondiale, nationale et provinciale, une
attention particulière a été accordée à la
configuration de la promenade de façon
à limiter l’impact de celle-ci sur les
zones à protéger. Grâce à cela, moins
de quatre hectares de végétation de
grande qualité ont été touchés.
Plus de 300 bâtiments ont dû être dé-
molis, et de nombreux arbres et ar-
bustes ont été enlevés, pour permettre
la construction de la promenade. En
créant un immense espace libre, la con-
struction de la promenade a permis de
renverser l’empiétement sur ce qui était
à l’origine un écosystème de prairie à
herbes hautes.
Au fil du projet, les connaissances au
sujet de la portée et de l’importance des
caractéristiques écologiques du corridor
de la promenade ont évolué. Les efforts
de protection de l’environnement dans
le cadre du projet, qui consistaient au
début à minimiser les impacts sur les
espaces naturels adjacents, se sont ac-
crus au point de viser la maximisation
des occasions de restaurer, de créer et
d’améliorer la connectivité écologique
de la prairie à herbes hautes de la ré-
gion. Essentiellement, le mandat est
devenu la planification et la conception
d’une « promenade dans une prairie ».