Nota 7 - Le plan cancer

2008/7 19 | 03 | 2008
Le Plan Cancer mérite beaucoup plus qu’un budget !
Même si ce budget est à dégager du budget
courant des soins de santé de 2008 à 2010,
l’approche est intéressante à deux niveaux.
D’abord parce qu’elle décide de cibler une
pathologie particulière, d’y affecter des
moyens budgétaires et de définir une
politique spécifique. Jusqu’à présent les
moyens budgétaires sont affectés selon une
approche verticale où les différents acteurs
(hôpitaux, médecins, …) se voient attribués
annuellement des budgets séparés et
globaux .L’approche horizontale
d’affectation du budget retenue ici innove. Le
deuxième intérêt est d’adopter une réflexion
de moyen terme. Cette vision de moyen et
long terme fait cruellement défaut dans le
secteur de la Santé en général aujourd’hui..
Pourtant il serait faux de croire que budget
nouveau est synonyme de résultats garantis.
L’affectation des moyens a été trop
longtemps considérée à tort comme une
condition suffisante. Si l’on veut que ce plan
réussisse demain et que l’approche
horizontale retenue porte ses fruits, quatre
conditions de base doivent être remplies
pour que le succès soit au rendez-vous.
Condition 1
Condition 1 Condition 1
Condition 1 –
––
– Accorder une place importante
Accorder une place importante Accorder une place importante
Accorder une place importante
à la prévention et ne pas centrer uniquement
à la prévention et ne pas centrer uniquement à la prévention et ne pas centrer uniquement
à la prévention et ne pas centrer uniquement
le plan sur la dimension curative.
le plan sur la dimension curative. le plan sur la dimension curative.
le plan sur la dimension curative.
La place accordée à la prévention, toutes
maladies confondues, est beaucoup trop
faible en Belgique soit 0,1 % du PIB contre
10 % du PIB pour le traitement des maladies.
L’annonce d’une enveloppe
de 380 millions d’euros
consacrée au « plan
pluriannuel cancer »
constitue incontestablement
une première avancée
importante dans notre pays
où un homme sur trois et une
femme quatre seront atteints
du cancer avant 75 ans. Avec
29 % des décès en Belgique,
le cancer constitue la
deuxième cause de décès
derrière les maladies cardio-
vasculaires et la première
François Daue
François DaueFrançois Daue
François Daue

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Le Plan Cancer mérite beaucoup plus qu’un
Le Plan Cancer mérite beaucoup plus qu’un Le Plan Cancer mérite beaucoup plus qu’un
Le Plan Cancer mérite beaucoup plus qu’un
budget !
budget !budget !
budget !
Le Plan Cancer est une opportunité à ne pas
manquer pour corriger le tir : selon l’OMS,
40 % des cancers peuvent être évités grâce à
des stratégies de prévention efficaces.
Prévention tabagisme, dépistage du cancer
de l’utérus, formation des citoyens à des
modes d’alimentation plus sains.
La répartition des compétences entre le
pouvoir fédéral et régional pose à cet égard
aujourd’hui un problème
important : les dépenses
de prévention sont du
ressort du pouvoir
régional alors que les
dépenses curatives sont
du ressort fédéral. Une
coordination du plan,
des moyens financiers
des efforts entrepris
s’impose.
Condition 2
Condition 2 Condition 2
Condition 2 –
––
– Améliorer
Améliorer Améliorer
Améliorer
la collaboration
la collaboration la collaboration
la collaboration
horizontale de tous les
horizontale de tous les horizontale de tous les
horizontale de tous les
professionnels de soins
professionnels de soinsprofessionnels de soins
professionnels de soins
Le rôle du médecin
généraliste est crucial.
Tout d’abord dans la
sensibilisation à
l’importance du
dépistage et le repérage
et l’information des
familles « à risque » de
par les antécédents
familiaux. Ensuite dans
une meilleure intégration
avec les structures hospitalières et tous les
centres de soins pour collaborer au plan de
traitement. Le cancer devenant dans de
nombreux cas une maladie chronique, il
convient également de construire un trajet de
soins coordonné pour tous les intervenants :
infirmières, kinés, ergothérapeutes … Cette
fonction de continuité et de coordination des
soins est cruciale mais n’est attribuée dans
notre système de santé à aucun intervenant.
Cette dimension doit être intégrée dans le
plan.
Condition 3
Condition 3 Condition 3
Condition 3 –
––
– Mobiliser tous les acteurs du
Mobiliser tous les acteurs du Mobiliser tous les acteurs du
Mobiliser tous les acteurs du
système dans un plan motivant
système dans un plan motivantsystème dans un plan motivant
système dans un plan motivant
Les expériences internationales nous
montrent que les projets ciblés sur une
pathologie fournissent les meilleurs résultats
quand ils impliquent tous les acteurs du
système de santé concernés par la
problématique : les prestataires de soins, les
autorités publiques, les mutuelles et les
assureurs privés,
l’industrie du
médicament, les citoyens-
patients et toutes les
associations qui les
représentent. La Belgique
foisonne de compétences
et de bonnes volontés :
mobilisons-les autour
d’un plan enthousiaste
qui permet de valoriser
au mieux les
compétences et les
expériences.
Condition 4
Condition 4 Condition 4
Condition 4 –
––
– Combler le
Combler le Combler le
Combler le
retard en matière de
retard en matière de retard en matière de
retard en matière de
statistiques tout en
statistiques tout en statistiques tout en
statistiques tout en
favorisant l’innovation
favorisant l’innovationfavorisant l’innovation
favorisant l’innovation
La Belgique se situe très
souvent aux abonnés
absents dans les
comparaisons
internationales. Pourtant
une multitude de données
existent mais la
centralisation et la
systématisation de la collecte et du traitement
font aujourd’hui défaut. Ce retard doit être
comblé rapidement pour mieux comprendre
l’évolution de la pathologie et l’efficacité des
politiques entreprises.
L’évaluation systématique des thérapies
innovantes les plus adéquates et les plus
efficaces doit également permettre de
favoriser l’innovation tout en ciblant les
moyens budgétaires sur les médicaments et
les thérapies les plus efficientes.
Il serait faux de
croire que budget
nouveau est
synonyme de
résultats garantis

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Le Plan Cancer mérite beaucoup plus qu’un
Le Plan Cancer mérite beaucoup plus qu’un Le Plan Cancer mérite beaucoup plus qu’un
Le Plan Cancer mérite beaucoup plus qu’un
budget !
budget !budget !
budget !
Le Plan Cancer mérite beaucoup mieux
qu’une simple affectation budgétaire et
n’atteindra pleinement ses objectifs que si
ces quatre conditions de base sont remplies.
Le Plan doit donc être adapté pour ne pas se
centrer uniquement sur la dimension
hospitalière et curative, pour maximiser les
collaborations et impliquer tous les acteurs
du système de Santé dans une dynamique
nouvelle. Tirer les leçons du Plan Cancer
lancé depuis 2003 en France permettra
également de ne retenir que les stratégies les
plus efficaces.
François Daue
François DaueFrançois Daue
François Daue
François Daue est senior fellow et dirige la cellule soins
de santé de l'Itinera Institute
Article paru dans
La Libre Belgique
Du 19 mars 2008.
Het Itinera I nstitute is e e n onafha nkelijke denktank en doetank die, boven partij g renzen, regionale verschill e n en belangengroe p e n heen,
wegen wil aanreiken voor bele id s he rv or mi n ge n m e t h e t o o g op duurzame economische g roei en socia le bes ch e r mi n g i n B el g i ë e n z ij n r e gi o ’s .
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L’Itinera Institute est un think-tank et do-tank indépendant qui, au-dessus et au-delà des partis politiques, des différences régionales et des groupes d’intérêt,
veut identifier les chemins de réformes qui garantissent une croissance économique et une protection sociale durables en Belgique et dans ses régions.
Verantwoordelijke uitgever - Editeur responsable: Marc De Vos, Directeur