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ce qui, comparé aux données de 1994, représente une chute de 47%, en grande partie en raison des
morsures beaucoup moins nombreuses sur les enfants. Doit-on en conclure que les particuliers
adoptent des races plus adaptées à la vie familiale ? Pas forcément : une étude publiée en mars par
l'American Veterinary Medical Association sur le rapport entre races et morsures démontre que le
phénomène est plus complexe qu'il n'y paraît. Les races à la mode apparaissent effectivement en
haut des statistiques de morsure tant qu'elles sont « tendance ». Les chiens de petite à moyenne
taille semblent plus agressifs mais leurs morsures entraînent moins de conséquences dramatiques.
Les grands chiens provoquant des morsures plus graves, les particuliers en possèdent moins, ce qui
explique qu'on retrouve peu de retrievers et de chiens courants dans les statistiques. Les pitbull sont
une race plutôt stigmatisée, alors que leurs maîtres sont le plus souvent responsables d'un « mauvais
comportement » (d'après les statistiques, ils sont plus souvent impliqués dans des actes violents ou
criminels). Les accidents les plus graves comportant des morsures de chiens impliquent de jeunes
enfants, des chiens non-stérilisés, et ce sont souvent des chiens familiers de la « victime ». En
conclusion, la race est un indicateur bien faible de la probabilité d'une morsure...
(source : NewStat 18 mai)
ETUDE
Stress et émotivité : quelles définitions et quelles méthodes d'évaluation pour quelles espèces ?
Edito du Journal of Veterinary Behavior 10 (2015) 91-93
Comment connaître les émotions chez des individus auxquels nous ne pouvons pas nous adresser
verbalement ? Lorsque nous établissons néanmoins des évaluations de ces états émotifs, sont-elles
utiles au sujet concerné ou correspondent-elles plutôt à nos désirs et à notre propre point de vue ?
Les termes « excitation », « réactivité » et même « stress » sont-ils adéquats pour évaluer des
émotions, assez précis pour fournir des informations biologiquement exploitables ? Quelles sont les
« mesures » comportementales et physiologiques valides pour attester d'une émotion ?
Sherman et al. (2015) posent ces questions dans une étude sur la « réactivité émotionnelle » des
labradors retrievers utilisés dans la détection d'explosifs. Il est vrai qu'une grande réactivité chez un
individu peut lui permettre de réaliser un travail exigent, les animaux n'étant pas des machines, leurs
performances peuvent être d'un niveau variable. Il pourrait donc être utile, particulièrement avec les
chiens de travail, d'être capable d'évaluer leur niveau de réactivité avant l'effort et ainsi de prévoir
son effet sur leur niveau de performance. Les chercheurs démontrent ainsi que l'on peut mettre au
point une évaluation capable d'identifier les chiens les plus réactifs.
Dans une étude particulièrement pointue, Mongillo et al. (2015) étudient également la pertinence
des notions d' « excitation », de « réactivité » et de « stress » chez les chiens de travail, en observant
la variabilité des comportements des chiens de travail et leur compatibilité avec les missions de
recherche qui pouvaient leur être demandées. Les chiens étaient divisés en trois groupes : adapté,
adapté sous réserves, inadapté. Les résultats ont montré que dans chaque groupe, les chiens
répondaient différemment, et de façon très significative, aux trois principaux paramètres évalués :
interactions négatives avec une personne inconnue, peur, agressivité. Ces résultats démontrent que
des exercices standardisés d'évaluation comportementale sont faciles à reproduire et facilitent la
sélection des individus au comportement adapté à certaines tâches.