MATERNITÉ
COMME
UN SOUFFLE…
Un diagnostic prénatal inattendu,
quelques réfl exions
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UN DIAGNOSTIC PRÉNATAL INATTENDU, QUELQUES RÉFLEXIONS
INTRODUCTION & LE TEMPS DE RÉFLEXION
INTRODUCTION
Vous attendez un enfant et vous venez d’apprendre que celui-ci est atteint de
malformations graves. L’impensable est arrivé… Qu’est-ce que cela signifie pour le bébé,
pour vous, pour la suite de votre grossesse ?
En ce moment particulièrement difficile, nous avons pensé qu’une brochure pourrait
vous apporter certaines informations et soutenir votre réflexion.
Le plus souvent, le bébé malformé ne souffre pas dans le ventre de sa maman et ne met
pas la vie de sa mère en danger. Un temps de réflexion peut donc être pris de façon à ce
que la décision que vous allez prendre rencontre votre accord intime.
LE TEMPS DE RÉFLEXION
IL EST IMPORTANT DE SAVOIR QUE PLUSIEURS SITUATIONS
PEUVENT SE PRESENTER
Dans le cas où votre bébé à terme pourra vivre
en présentant un handicap lourd
Avant de prendre une décision, il est important de prendre des renseignements précis
sur le handicap. Le gynécologue vous aura expliqué l’essentiel, toutefois, il peut être utile
de se faire des images plus concrètes : de quoi sera atteint l’enfant exactement ?
Sera-ce guérissable en partie ou non ?
Souffrira-t-il ?
Qu’est ce que cela aura comme conséquences pour lui, pour sa qualité de vie ?
Quelles seront les conséquences sur votre vie, celle de votre couple, de votre famille ?
Plusieurs possibilités existent :
- vous pouvez décider d’élever votre enfant, avec ses difficultés
- vous pouvez opter pour une interruption médicale de grossesse
- vous pouvez faire le choix de faire adopter votre enfant par une famille qui le souhaite
Dans tous les cas, une réflexion approfondie s’impose, à l’aide d’informations précises.
Personne ne peut vous juger ou vous dicter un choix.
Quel que soit ce choix, notre équipe vous soutiendra et vous orientera vers les personnes
ou organismes compétents.
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UN DIAGNOSTIC PRÉNATAL INATTENDU, QUELQUES RÉFLEXIONS
L’INTERRUPTION MÉDICALE DE GROSSESSE &
COMMENT SE PASSE UNE INTERRUPTION MÉDICALE DE GROSSESSE ?
Dans le cas où votre bébé présentera une malformation
ne lui permettant pas de survivre après la naissance
Il vous est possible de choisir de mener la grossesse à terme et d’accompagner votre enfant
dans son chemin de vie, si court soit-il. Les parents qui choisissent cette option souhaitent
avant tout connaître malgré tout leur enfant et espèrent partager quelques moments avec
lui, même si la souffrance est immense. Si l’enfant naît vivant, l’équipe médicale lui apportera
les soins qui lui permettront de s’éteindre à son rythme, sans souffrance, dans la dignité.
L’INTERRUPTION MÉDICALE
DE GROSSESSE
Votre bébé à venir est atteint de graves malformations ou mourra peu de temps
après la naissance. Votre souffrance est intense et vous ne souhaitez pas prolonger
la grossesse. Vous pouvez demander une interruption médicale de grossesse.
L’interruption médicale de grossesse fait partie du cadre plus général de l’interruption
de grossesse. Elle peut être pratiquée à n’importe quel moment de la grossesse pour
autant que des malformations graves, non curables, aient été diagnostiquées chez
le fœtus par un médecin et confirmées par un second.
Une fois la décision prise, un délai d’attente de 6 jours est nécessaire avant de procéder
à l’interruption. C’est une période particulièrement difficile à vivre car votre enfant est là,
dans votre ventre et vous devez vous préparer à lui dire au revoir… Néanmoins, ce délai
est essentiel à la préparation à l’accouchement. Durant cette période, vous pourrez
vous faire petit à petit à l’idée de dire au revoir à votre bébé. Vous rencontrerez votre
gynécologue qui vous expliquera comment cela se passe. Vous pourrez également
rencontrer la psychologue du service.
COMMENT SE PASSE UNE INTERRUPTION
MÉDICALE DE GROSSESSE ?
L’interruption se passe comme un accouchement normal, même si le bébé est encore
très petit. La césarienne n’est pas utilisée, pour des raisons diverses, dont celle de
préserver l’utérus pour une grossesse ultérieure.
Formalités d’admission : le matin de l’intervention, à la date et à l’heure fixée, vous vous
présentez d’abord à la maternité. Une sage-femme vous accueillera et vous aidera pour
les formalités administratives (ne pas oublier votre carte d’identité ou votre passeport).
Il va de soi que papa (ou une autre personne proche) est le bienvenu auprès de vous.
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UN DIAGNOSTIC PRÉNATAL INATTENDU, QUELQUES RÉFLEXIONS
DÉROULEMENT DE L’INTERRUPTION DE GROSSESSE &
QUE VA-T-IL SE PASSER AVEC VOTRE BÉBÉ ?
La sage-femme prendra également du temps avec vous pour parler de ce que vous
souhaitez ou non lorsque l’enfant sera né. Sachez toutefois que vous pouvez changer
d’avis et que le papa et la maman peuvent avoir des souhaits différents.
DÉROULEMENT DE L’INTERRUPTION
DE GROSSESSE
Les contractions sont généralement provoquées par des médicaments. Certains
médicaments devront être pris par la bouche deux jours avant l’intervention. Ils sont
donnés lors du rendez-vous avec votre gynécologue. Les autres vous seront donnés, par
la bouche ou par voie vaginale le jour de votre admission.
Dépendant de l’âge de votre grossesse et de votre sensibilité, les contractions seront
plus ou moins douloureuses et des antidouleurs adaptés à votre cas vous seront
proposés. La durée du travail est très variable d’une personne à une autre. Lorsque
vous aurez accouché, notre équipe vous accompagnera de façon personnalisée et
respectueuse, suivant les choix que vous aurez faits.
La sage-femme s’occupera de votre bébé. Elle l’habillera (à moins que ne vouliez le
faire vous-même) et elle prendra des souvenirs : éventuellement une petite mèche de
cheveux. Ces souvenirs vous seront remis. Si vous ne souhaitez pas les avoir, il vous sera
toujours possible de les récupérer par la suite.
Vous serez ensuite installée dans votre chambre où il vous sera possible de voir encore
votre bébé.
Vous recevrez la visite de plusieurs professionnels en fonction de ce qui est nécessaire
et de ce que vous souhaitez (psychologue, employé d’état civil, accompagnant naissance
en deuil).
Après l’intervention, vous resterez entre un et deux jours à l’hôpital et pourrez le quitter
dès que les conditions médicales le permettent et si tel est votre désir.
QUE VA-T-IL SE PASSER AVEC VOTRE BÉBÉ ?
La confirmation des malformations de votre bébé est importante : vous pourrez
vous sentir confortés dans la décision que vous avez prise. Cette confirmation est
généralement obtenue après un examen approfondi de votre bébé. Le type d’examens
nécessaire (autopsie, prise de sang chez les parents, …) dépend d’une série de facteurs
qui seront expliqués par votre médecin. Les résultats vous permettront d’en savoir plus
sur ce qui est arrivé et si cela peut se reproduire ou non.
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UN DIAGNOSTIC PRÉNATAL INATTENDU, QUELQUES RÉFLEXIONS
QUELLES DÉMARCHES FAUT-IL FAIRE ? &
DIRE ADIEU À VOTRE BÉBÉ
QUELLES DÉMARCHES FAUT-IL FAIRE ?
Si votre bébé est né sans vie avant 180 jours de grossesse, il ne vous est pas possible de le
déclarer. Il ne pourra malheureusement pas être reconnu comme ayant existé légalement.
Si l’enfant est né sans vie après 180 jours, il doit être déclaré et il vous faudra faire
appel à une entreprise de pompes funèbres. Celle-ci peut s’occuper des formalités.
L’employé(e) à l’état-civil passera dans votre chambre et vous donnera des informations
adaptées à votre situation.
DIRE ADIEU À VOTRE BÉBÉ
Avant l’accouchement et au cours de l’hospitalisation, vous aurez eu l’occasion de parler
de ce que vous avez envie de mettre en place pour dire au revoir à votre bébé : organiser
ou non une petite cérémonie, envoyer des faire part, etc. Ici rien n’est obligatoire mais
une cérémonie d’adieu aide à réaliser que le bébé n’est plus là et facilite la séparation et
le processus de deuil. De nombreuses formules existent bien que toutes ne soient pas
possibles dans tous les cas : petite cérémonie au sein de l’hôpital ou au crématorium,
crémation et dispersion des cendres, enterrement…Vous pourrez en parler avec
l’accompagnement “naissance en deuil”.
Bien que le fait de voir son bébé puisse faire peur, on sait par expérience que faire la
connaissance de son enfant, avoir de petits souvenirs aide les parents à faire leur deuil.
Cependant, il est important que vous vous sentiez libres de votre choix. Si vous ne voulez
pas voir votre bébé, ne vous sentez pas obligés de le faire.
La sage-femme prend quelques souvenirs qui seront conservés dans votre dossier et
que vous pourrez récupérer par la suite.
Pour les funérailles, vous pouvez choisir ce qu’il adviendra du corps de votre bébé :
enterrement ou crémation. La crémation s’effectue au Crématorium d’Uccle, et les
cendres sont dispersées sur une pelouse spéciale, “le jardin des quatre vents”.
L’enterrement se fait au cimetière, sur une parcelle spécialement prévue pour cela.
Tout comme il est important de prendre le temps de dire adieu à votre enfant, il en est
de même pour les frères et sœurs. La question de leur implication est à réfléchir, au
besoin avec la psychologue.
Vos enfants auront besoin de parler, de poser des questions, d’exprimer leurs émotions.
Il faudra les préparer mentalement à ce qu’ils verront. Des explications devront leur être
données aussi par rapport aux réactions de tristesse des adultes dont ils peuvent être
témoins et les rassurer par rapport à cela.
Le plus souvent, les parents ne montrent pas le corps du bébé mais montrent les
empreintes des pieds et des mains.
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