L’apparition de l’islam et ses fondements (B. Michollet, 13/03/2013) — page 2 / 3
b) Dieu et le croyant
« Ô vous qui croyez ! Croyez en Allah, en son Envoyé, à l’Écriture qu’il a fait descendre sur son
Envoyé, à l’Écriture qu’il a fait descendre antérieurement ! Quiconque ne croit pas en Allah, [en] ses
anges, [à] ses Écritures, [en] ses envoyés et au dernier Jour est dans un égarement infini. »
(IV, 135/136).
Dieu est l’unique, le transcendant, le créateur (un certain arbitraire des décrets divins est accepté),
seul digne de louange (contre les associationnistes). Il est le Vivant, le Subsistant, le Miséricordieux, le
Savant, le Puissant, Celui qui écoute et pardonne. Il a 99 noms.
Mohammed est prophète (LE sceau des prophètes) et envoyé par Dieu à tous les hommes (Jésus
l’était aux fils d’Israël).
La shahâda (profession de foi) : « J’atteste qu’il n’y a pas de divinité en dehors de Dieu et que
Mohammed est l’envoyé de Dieu ». Il suffit de la prononcer devant un témoin pour être considéré
comme musulman. La foi est abandon, soumission (islam).
L’homme est bon et avec l’aide de Dieu, il peut parfaitement tenir tête aux forces du mal (l’homme
n’est pas créé à l’image de Dieu, il n’y a pas de péché originel). Sa vocation est celle de la créature qui
doit louer le Créateur (il n’est pas fils de Dieu : l’idée est explicitement condamnée).
Le jugement : aucun médiateur, aucune rançon n’allégeront le fardeau d’autrui. Dieu pardonne
comme il veut, mais jamais aux polythéistes. L’intercession de Muhammad jouera.
c) Les « cinq piliers » et les pratiques
Selon une tradition, « L’envoyé de Dieu a dit : l’islam est bâti sur cinq (bases) : le témoignage qu’il
n’y a pas de divinité en dehors de Dieu et que Muhammad est l’envoyé de Dieu, l’accomplissement de
la prière rituelle, le versement de l’aumône légale, le pèlerinage et le jeûne de ramadan. »
Le mariage : l’homme peut avoir jusqu’à quatre épouses, les concubines esclaves étant licites sans
clause de nombre. Le divorce est permis.
Les « protégés » : (ou dhimmi, juifs, chrétiens, etc.) peuvent pratiquer leur religion, tout en
s’intégrant dans la cité musulmane. Le statut de protégé n’est pas un statut d’égalité.
Le prêt à intérêt est théoriquement interdit,
Les interdits alimentaires : prohibition du sang, de toute viande non saignée, de viande sacrifiée à
d’autres qu’à Dieu, de la chair de certains animaux comme le porc, des boissons alcooliques.
L’islam est la religion de l’équilibre (pas d’héroïsme, ni d’excès : pas de célibat volontaire). Le
pardon est facultatif (la loi du talion est la règle).
L’umma est très présente comme communauté de mode de vie socioreligieux intégré.
Le vêtement des femmes : « Dis aux croyantes de baisser leurs regards, d’être chastes, de ne
montrer de leurs atours que ce qui en paraît. Qu’elles rabattent leurs voiles sur leurs gorges. »
(XXIV 31) ; « Ô prophète ! dis à tes épouses, à tes filles et aux femmes des croyants de serrer sur elles
leurs voiles ! » (XXXIII 59).
La circoncision est seulement une pratique traditionnelle.
Il n’y a pas de clergé officiel : les imams dirigent la prière ; les docteurs interprètent les textes.
d) Quelques temps forts
* Le Ramadan : dans la nuit du 26e au 27e jour du mois, début de la révélation du Coran.
* ‘Aïd el-Fitr (la petite fête) : fin du jeûne du Ramadan.
* ‘Aïd el-Kebir (la grande fête) : commémoration du sacrifice d’Abraham.
e) La tradition
La sunna, ensemble des traditions, paroles et exemples de Mohammed (les hadith), est constituée à
la fin du IXe siècle. La chari’a (= voie à suivre) est constituée au IXe siècle également.
Les principales écoles juridiques sont :
– l’école hanafite, fondée par l’imam Abou Hanifa (mort en 767), en Mésopotamie ; implantée en
Turquie, en Inde, en Chine : esprit assez large, fait le plus appel à la raison ;
– l’école malikite de l’imam Malik (mort en 795), implantée en Arabie, en Afrique du Nord, en
Afrique occidentale, en haute Égypte, au Soudan : plutôt intransigeante ;