NATIVITÉ DU SEIGNEUR (B) (Messe du jour) P. Paul

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NATIVITÉ DU SEIGNEUR (B)
(Messe du jour)
P. Paul-André
Is 52, 7-10 ; Ps 97 ; Hé 1, 1-6 ; Jn 1, 1-18
25 décembre 2009
Montréal, Sanctuaire du Saint-Sacrement
Dieu avec nous, l’Emmanuel.
En ce jour de Noël nous pouvons éprouver les mêmes sentiments que le prophète Isaïe
nous partage dans la première Lecture : Comme il est beau de voir le messager qui
annonce la paix, … la bonne nouvelle… le salut (Is 52,7). Les guetteurs, ils voient de
leurs yeux le Seigneur. Isaïe prophétise en disant : D’un bout à l’autre de la terre, elles
[les nations] verront le salut de notre Dieu (cf 52,10).
Nous pouvons affirmer aujourd’hui que toutes les nations sont en fête. Il y a en ce jour une
trêve de paix peu importe la nationalité et même la croyance. Elle fait comme nulle autre
fête l’unanimité. C’est jour de fête. Nous célébrons le grand Mystère de l’Incarnation :
Dieu fait homme, venu parmi nous, prend chair dans le sein de la Vierge Marie pour
donner à ceux qui le reçoivent et qui croient en lui, le pouvoir de devenir enfants de Dieu
(Jn 1,12) à notre tour.
Au commencement était le Verbe. Le Verbe était au commencement auprès de Dieu (Jn 1,1-2).
Engendré non pas créé1. Le Verbe, la Parole, c’est Jésus Lui-même venu parmi nous. Le
Père n’a pas voulu Le garder pour Lui tout seul, parce qu’Il est Amour, Il nous L’a donné. Il
était présent à la Création. Il est la Parole même du Père, la pensée du Père, mais
personnellement distincte. Au commencement Dieu créa le ciel et la terre (Gn 1,1). Dieu
dit (Gn 1,3). Le Logos, la Parole est présente dans l’acte Créateur. Jésus condescend,
accepte à prendre place dans le cosmos par l’Incarnation. Jésus vient réaliser la Parole de
Dieu proférée dans le premier Testament et donne Lui-même tout son contenu à la Parole
de Dieu dans le Nouveau Testament. « La parole de Jésus possède par elle-même cette
sonorité divine ; les signes et les œuvres augmentent cette sonorité et surtout la gloire de
l’Heure, dont fut le témoin (Jean l’évangéliste) au pied de la croix et au tombeau. »2
Ce Jésus humble de la crèche est l’envoyé de Dieu, son Père. Jésus vient témoigner de ce
qu’Il a vu chez son Père. Il proclame ce que le Père Lui a ordonné de dire. « Ma parole
n’est pas de moi, mais du Père qui m’a envoyé (Jn 14,24). » Dieu, par son Fils Jésus, Se
révèle à nous, mais ne S’explique pas. C’est le mystère de l’Incarnation du Verbe, de la
Parole même de Dieu en la personne de Jésus, l’Emmanuel, Dieu avec nous. La Parole, le
Verbe, le Logos, nous révèle Dieu directement, sans intermédiaire, sans interprétation.
Nous pouvons affirmer que c’est la Parole pure de Dieu.
1
2
Symbole de Nicée-Constantinople
H.van denBussche, Jean, Desclée de Brouwer, Paris, 1967, p. 71.
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En ce jour de Noël, nous voyons le ciel s’entrouvrir et Dieu Lui-même, le Verbe, venir vers
nous pour nous parler, nous enseigner, nous guider, être notre Lumière, nous rassembler
dans une même famille, les enfants de Dieu que nous sommes. Nous sommes libres de
l’accepter ou de le refuser ; Il ne s’impose pas, Il nous offre son Amour. Dieu est tellement
Amour qu’Il suscite notre liberté mais ne force pas notre amour. Il est « tellement pris par
son amour pour nous qu’Il Se fait Lui-même en tout semblable à nous (Ph 2,7) et
tellement désireux de notre propre amour qu’Il fait de nous des enfants en son Fils et des
cohéritiers en Christ (Rm 8,14-17). »3 Nous sommes libres de le croire, de le suivre ou
d’attendre et de le repousser. Mais, nous sommes devant une Vérité : le Verbe s’est fait
chair. (Jn 1,14) Comme l’écrit St-Léon le Grand au Ve siècle « en lui, il y a tout de sa
Divinité et tout de notre humanité ». Par contre Saint-Irénée de Lyon, au IIe siècle dit de
façon remarquable « Le Verbe de Dieu est venu habiter parmi les hommes, pour habituer les
hommes à habiter en Dieu ».
Nous n’avons rien à craindre, une fois de plus le Christ Jésus se manifeste à nous ce matin
dans sa Parole et son Pain de Vie. Il est bel et bien venu parmi nous pour chacune et
chacun de nous. Dieu tient Parole. Lorsque Dieu dit quelque chose, ce ne sont pas des
paroles en l’air. Il réalise ce qu’Il dit, toujours. C’est une Parole sûre. Nous pouvons
toujours compter sur sa Parole. C’est du solide. Elle est toute-puissante. Le Christ peut bien
naître des milliers de fois à Bethléem, cela ne me sert de rien, s’il n’est pas né, aujourd’hui
même, dans ma vie, me procurant une joie indescriptible et une paix incomparable. C’est
le plus beau don, cadeau qui nous est offert présentement. À nous d’accueillir librement
sa Parole, le Verbe dans notre cœur profond.
« Une vraie fête se célèbre en ce moment au Ciel et sur la Terre, dans une simplicité, Dieu est
parmi nous bien vivant et tout rayonnant de lumière qui n’a d’égale que la grandeur :
Dieu a choisi de devenir homme pour que l’homme puisse devenir Dieu. »4
Nous célébrons un merveilleux Mystère : celui de l’engendrement divin du Fils de Dieu
par le Père, dans la communion de l’Esprit qui les unit. Mystère infini qui veut nous
combler d’amour, de joie et d’une paix sans fin.
Voilà le sens profond de la fête de Noël : dans la pleine inspiration de son Mystère, le
Christ est le vrai commencement de toutes choses. Il est la Parole qui donne sens à tout ce
que nous pouvons vivre. Il est la Lumière qui éclaire toutes nos routes, nos directions. Il
est la Vie qui donne de l’énergie à toute existence.
Nous pouvons louer avec la Vierge Marie qui, avec humilité, s’est faite disponible à la
volonté de Dieu en acceptant de contribuer à la venue parmi nous de ce Verbe fait chair,
ce Verbe qui demeure à jamais parmi nous et dans lequel nous croyons de tout notre
cœur. Qu’il en soit ainsi !
© FMJ – Tous droits réservés.
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Delfieux, Pierre-Marie, Évangéliques, tome 5, Fêtes méditations bibliques, Éditions Saint-Paul, Paris, 1999, p. 55
Delfieux, Pierre-Marie, Évangéliques, tome 5, Fêtes méditations bibliques, Éditions Saint-Paul, Paris, 1999, p. 66
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