Villa Neyrand - 39 rue Champvert
- 69005 LYON (FRANCE)
tél: 33/0.4 72 10 98 05 - fax: 33/0.4 72 10 04 42
turak.theatre@orange.frwww.turak-theatre.com
Direction : Michel Laubu co-direction : Emili Hufnagel
siret n° 345 339 584 000 53 - ape 923 A - tva Intra communautaire FR 79 345 339 584 – licence n° 2-141172 titulaire Josette Zanetti.
Création Festival dAvignon du 15 au 23 juillet 06 – Jardin de Mons
TURAK THÉÂTRE
Depuis hier. 4 habitants
AVANT-PROPOS
1985 : Création de Turak Théâtre
Michel Laubu pose les bases de son théâtre : un théâtre visuel, nourri dobjets détournés, de
mythologies anciennes ou imaginaires et de langages aux accents multiples et inventés.
Le Turak vient de naître, à mi-chemin entre la marionnette et le théâtre dobjets.
Lapproche artistique du Turak repose sur un jeu avec lobjet usé.
Passé imaginaire de « la fatigue de lobjet », moire et empreinte dune civilisation inventée,
cest à partir de cette archéologie fictive que spectacles et expositions sont créés.
Un théâtre poétique, onirique et populaire que lon trimballera volontiers partout.
Une sorte de « théâtre tout-terrain » accessible à tous.
Les spectacles écrits et mis en snes par Michel Laubu sadressent donc à un public très large.
Chaque image ayant plusieurs niveaux de lecture, les portes daccès ne manquent pas. Cest une
écriture en strates, avec « théâtre à tous les étages ».
La compagnie présente régulièrement son travail en France dans les théâtres nationaux, centres
dramatiques, scènes nationales... et à létranger à loccasion de festivals (Damas, Istanbul, Taïpeï,
Belgique...) ou de projets de coopération (Laos et Portugal).
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LE CURRICULUM VITAE de Michel Laubu
Auteur, metteur en scène, scénographe
Michel LAUBU
né le 31 juillet 1961 à Creutzwald
1968 : je mets à profit mes trouvailles techniques pour des « pièges
farceurs » à lintention de ma soeur aînée.
1970 : jexpérimente en milieu ordinaire la vie des cosmonautes en
construisant mon premier scaphandre en carton ondulé.
1973 (jai 12 ans) : jaccompagne les Beatles, en construisant ma batterie avec des barils de
lessive.
1974 : jinvente « larsenoïtal », instrument de musique basé sur le domptage de leffet Larsen
(terriblement redouté), entre micro et enceinte acoustique (pour le plus grand plaisir de mes voisins
que je remercie de leur patience).
1977 : je tente de réinventer la clarinette basse avec un bec de clarinette et un tuyau darrosage vert,
essayant vainement de calculer le paramètre daugmentation de la distance entre deux trous.
1979 : je crée mon premier spectacle, avec objets et marionnettes. La première représentation est
donnée dans mon ancienne école maternelle. Avec émotion et mot dexcuse pour mon lycée (du type
« angine blanche » ou « maux de dents »), je commence ma carrière dans le spectacle par une
tournée des écoles du département.
1980 : je découvre lAlsace, ses géraniums, ses fontaines, ma première tentative de création dune
compagnie de théâtre.
1981 : jarrive à Nancy, au C.U.I.F.E.R.D. (Centre Universitaire International de Formation et de
Recherche Dramatique). Je découvre le théâtre oriental (Nô Japonais, Kathakali Indien, Topeng
Balinais ...). Stage de formation avec le Théâtre Laboratoire de Wroclaw, lOdin Théâtre, lI.S.T.A. ...
Début dune réflexion sur le théâtre dacteurs.
1984 : création dun spectacle itinérant,
Le poulailler
(dans une valise) et toure de cinq semaines
en Allemagne. Mon premier spectacle « visuel, sonore et sans texte ».
1985 : création tout seul de TURAK THÉÂTRE DOBJETS (directeur artistique, (h)auteur, mett(r)eur
en scène, comédien le jour et administratif la nuit).
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(Manuel du petit archéologue)
Je ramasse. Je choisis et je ramasse. En bon archéologue de lordinaire, je collecte et je ramasse.
Je laisse les objets prendre leur place. Je ramasse de tout. Je trie.
Je laisse traîner. Je pose ici et là..
Je rapproche. Jobserve. Je ramasse. Jassocie. Je bricole. Je fixe. Je ne range pas. Je ne range
jamais. Je ramasse et jempile.
Je fais bouger devant un miroir, je note, je vais chercher à lautre bout de latelier, à lautre bout de ma
moire sur une étagère, ce petit bout de…je ramasse.
Jattache, je noue, je passe ma main dans la manche. Jentasse, jobserve. Une silhouette se dégage.
Un mouvement.
Je dessine. Je ramasse, mais je jette aussi (un peu).
Je mets de la musique que jai ramassée. Plusieurs mois se sont écoulés. Il y en a partout, et
pourtant je ramasse encore sans savoir pour quoi faire. Et je regarde dans le miroir un personnage,
une figurine. Une main apparaît au bout de la manche, il en a peur. Cest la mienne, il ne le sait pas, il
en a peur. Il découvre finalement que cest sa main. Il est rassuré. Mais cette main attrape un
marteau qui traîne sur la table. Il craint le pire, tremble. La main le menace avec le marteau : je suis
seul devant ce miroir posé en équilibre dans latelier et je suis spectateur de cela. La musique
sarrête. Je pose tout en tas. Larchéologie avance.
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(Avant hier)
En 1999, jai commencé à sculpter des visages dans des pommes de terre que je laissais
sécher, comme on laisse une photo se révéler. Au bout de quelques jours de séchage, en se
déshydratant la matière provoquait rides, plis, et mouvement de torsions… Le temps sétait
approprié mes sculptures en les figeant dans leur vieillissement.
Des photographies, donc.
Avec cette même technique, jai ensuite sculpté dautres matériaux : des noyaux davocats, des
sachets de thé usagés imbibés de colle, des morceaux de charbon, des os de seiches
Une fois la tête « révélée », je lui cherchais un corps en végétaux séchés ou débris dobjets
usés. Lallure trouvée, je linstallais dans une petite boîte (type ménagère) et entamais ainsi ma
première tentative dalbum de famille.
De complètement imaginaire quil était, cet « album » que je continue – a tendance à glisser et
à se rapprocher sournoisement de la réalité…
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est une galerie de quatre portraits très liés à cette tentative.
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Des morceaux de bois flotou de métal frois laissent apparaître des visages, des sourires
usés.
4 portraits.
Une table est un carrefour. Quatre chemins qui semblent être des voies sans issue.
Et pourtant quatre paysages. Quatre personnages qui se croisent, quatre paysages intérieurs qui
se superposent, sentrechoquent, se bousculent, se poussent, se font avancer.
Ce puzzle de quatre pièces sera lalbum de famille.
Une galerie de portraits qui sapplique comme une petite géométrie de solitudes ordinaires.
Autant dunivers qui se déroulent comme une suite de petits bavardages visuels.
Les objets quotidiens, ainsi disposés, dessinent les contours de chaque identité en bon état de
marche. La suite dimage doit permettre à lœil du spectateur de superposer ces univers voisins.
Cet effet doptique (nous) ouvrira les portes dun monde sans limite lordinaire fait office
dépopée.
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