Pratique
La revue de l’infi rmière ● Avril 2013 ● n° 190
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par certains patients comme
une intrusion dans leur quoti-
dien, un envahissement de leur
espace personnel, un désinves-
tissement dans leur autogestion
de la douleur.
C’est pourquoi la mise en place
de ce type de pompe PCA
connectée doit se faire auprès
d’un patient bien informé. Il doit
avoir connaissance de (toute)
la nature des informations qui
seront transmises à son sujet. Il
est capital que le bénéfi ciaire ne
ressente pas ce partage d’infor-
mations comme une intrusion
dans sa vie, dans sa pathologie,
mais bien comme un accompa-
gnement de chaque instant lui
permettant d’être assuré que sa
douleur sera suivie avec intérêt
et que les solutions qui lui seront
proposées n’en seront que plus
réactives et personnalisées.
Aspects pratiques
Il est important de préciser
que le site sécurisé proposé par
le constructeur de la pompe ne
permet pas le stockage des infor-
mations. Il n’est que le reflet des
actions en temps réel mais offre
aux personnes autorisées la possi-
bilité de télécharger, dans un format
exploitable informatiquement, les
données historiques de la pompe.
La manipulation de ces PCA connec-
tées ne demande pas beaucoup
plus de formation que les pompes
PCA classiques. Généralement ces
formations sont assurées par le four-
nisseur du matériel.
Le coût pour la collectivité est
identique à celui d’une pompe
PCA classique dont les tarifs sont
inscrits sur la liste des produits et
prestations (LPP) remboursés par
l’Assurance maladie [3].
Reste le coût minime des transmis-
sions informatiques passant par les
réseaux 3G, ces derniers étant
généralement pris en charge par le
prestataire de santé.
Conclusion
Ces transmissions d’informations
placent l’infi rmier libéral au cœur
de l’équipe pluridisciplinaire
nécessaire dans la prise en charge
des patients algiques au domicile.
La collecte de ces informations
par les soignants, mais aussi par
les réseaux de santé (soins pallia-
tifs et cancérologie) coordonnant
les professionnels permet de réa-
liser une meilleure prise en charge
des patients algiques au domicile
en améliorant la réactivité et la
cohérence des actions entreprises
pour soulager le bénéfi ciaire. Ces
techniques permettent égale-
ment de réaliser des prises en
charge chez des patients jusqu’ici
isolés et dont le contact avec les
prescripteurs était rendu diffi cile
du fait de leur isolement géogra-
phique, ou de leur diffi culté à se
mouvoir pour se rendre à une
consultation. •
Déclaration d’intérêts
L'auteur déclare ne pas avoir
de confl its d’intérêts en
relation avec cet article.
L'auteur
Jean-Michel Pourtier
Infi rmier, Directeur d’un
service de perfusion à
domicile, 7 impasse du
Vieux-Tilleul, 14930 Éterville,
France
Références
[1] www.has-sante.fr/
portail/upload/docs/
application/pdf/2012-02/
rapport_perfusion_a_
domicile_2010_09_28_3588.pdf
[2] www.has-sante.fr/portail/
upload/docs/application/
pdf/2009-06/synthese_
douleur_chronique_aspects_
organisationnels.pdf
[3] www.ameli.fr/professionnels-
de-sante/directeurs-d-
etablissements-de-s ante/codage/
liste-des-produits-et-prestations-
lpp/liste-des-produits-et-
prestations-lpp/consultation-et-
telechargement-de-la-lpp.php
Les principales
indications de la PCA dans
un contexte de cancer chez
le patient douloureux [1]
sont:
• les accès douloureux
paroxystiques fréquents
nécessitant des suppléments
antalgiques rapidement
effi caces;
• les diffi cultés à poursuivre
un traitemen t morphinique
oral ou transdermique, la
voie d’administration
devenant impossible ou
inadaptée:
voie orale impossible ou
diffi cile à maintenir:
dysphagie ou diffi culté de
déglutition, nausées et
vomissements non contrôlés
par un traitement
symptomatique,
subocclusion ou occlusion
digestive, malabsorption
digestive, anorexie,
polymédication orale
gênante pour le patient;
voie transdermique
diffi cile ou contre-indiquée:
nombre important de
patchs, risque accru de
décollement des patchs
(hypersudation, fi èvre
incontrôlée, peau lésée, etc.),
risque de surdosage en cas
de fi èvre par augmentation
de l’absorption
transdermique;
eff ets indésirables ou
douleurs non contrôlés après
diff érents traitements
opioïdes per os ou
transdermiques;
nécessité d’une titration
rapide en cas de douleur
intense.
Les principales contre-
indications de la PCA dans
un contexte de cancer chez
le patient douloureux sont:
• un patient ou une famille
refusant la technique, non
coopérants ou incapables de
comprendre le
fonctionnement de la PCA;
• un patient ayant des
troubles des fonctions
supérieures;
• l’absence de formation
préalable du personnel
médical et paramédica l.
La PCA chez le patient algique atteint de cancer