DCE-février 2015
craintes liées aux conséquences sociales et environnementales de cette nouvelle
activité.
Depuis les années 60 la richesse biologique des eaux mauritaniennes (et plus
généralement de la sous-région) a considérablement diminué tout autant sur le plan
quantitatif que sur le plan qualitatif. Ces constats effectués par la communauté
scientifique et notamment l’Institut Mauritanien de Recherche Océanographique et
des Pêches (IMROP), mettent la Mauritanie face à un grand défi : celui de mieux
connaître et de mieux comprendre la mer et les changements observés afin de
pouvoir mieux la gérer.
Au regard de ce défi le pétrole apparaît, certes, comme une menace additionnelle
mais aussi comme une opportunité. Il génère en effet de nouvelles recettes pour
l’Etat qui peut en employer une partie à la compensation des effets négatifs de
l’activité ou encore au financement de la recherche. Le secteur pétrolier apporte
également, par la prospection et la réalisation des études d’impact environnemental,
une meilleure connaissance de la mer, indispensable à l’amélioration du cadre de
gouvernance des ressources et des territoires exploités.
C’est donc conscient à la fois des bénéfices possibles mais aussi des risques
associés au secteur des hydrocarbures en offshore, que la Mauritanie cherche les
meilleurs moyens d’une gouvernance durable de ses ressources.
C’est ainsi qu’un ambitieux programme conjoint intitulé « Biodiversité, Gaz, Pétrole »
a vu le jour. Il vise à favoriser l’implication du secteur privé dans un partenariat avec
les autorités et la société civile pour développer la recherche scientifique, mettre en
place des outils d’aide à la décision, et organiser la gouvernance environnementale
concertée des ressources et territoires marins et côtiers.
Le programme est mis en œuvre par le MDEDD et est soutenu par la GIZ, le PNUD,
l’UICN et le WWF. Il s’intègre dans les engagements pris par la Mauritanie en tant
que Partie à la Convention sur la Diversité Biologique et notamment celui de réduire
le taux d’atteinte à la biodiversité. Cet objectif a d’ailleurs été repris au sommet
mondial sur le développement durable et dans les Objectifs du Millénaires pour le
Développement et est intégré, au niveau national, dans le cadre stratégique de Lutte
contre la Pauvreté. En 2014,
Dans cette perspective, l’établissement de normes et standards est donc une
nécessité pour les institutions. Comme évoqué en préambule la direction du contrôle
environnementale est en première ligne de ce processus.
Aussi, pour atteindre ses objectifs, la DCE doit élaborer des normes nationales
concernant l’industrie pétrolière. Ces normes doivent être complémentaires et
préciser celles déjà élaborées pour les industries en général. L’élaboration de ces
normes doit concerner tout autant l’Offshore que l’Onshore. Elles permettront à la
direction en charge du contrôle environnemental de remplir sa mission de suivi des
activités industrielles au regard des impacts potentiels qu’elles peuvent avoir sur
l’environnement.