Grandes Cultures n°08 du 27 mars 2014 Colza 16 des 20 parcelles déclarées dans le réseau Rhône-Alpes ont fait l'objet d'observations en ce début de semaine, du 24 au 25 mars 2014. Stades des Cultures L'avance en stade se maintient, les conditions climatiques demeurant propices au déroulement des cultures. Sur les parcelles du réseau visitées en ce début de semaine on observe ainsi : - 10 parcelles (62%) au stade E - Boutons séparés, les pédoncules floraux s'allongent en commençant par ceux de la périphérie, avec toutes premières fleurs visibles pour 7 d'entre elles, - 5 parcelles au stade F1 - premières fleurs ouvertes sur au moins 50% des plantes - 1 parcelle au stade F2 - Allongement de la hampe florale, nombreuses fleurs ouvertes. Il est souhaitable de bien repérer le stade F1 (50% des plantes présentant au moins 1 fleur), dont la date d'acquisition est variable d'une parcelle à l'autre en fonction de son contexte et de la précocité de la floraison de la variété cultivée, pour pouvoir anticiper l’apparition du stade G1 (6 à 12 jours plus tard, soit un cumul de100 degrés jours en base 0) qui marquera le début de sensibilité aux contaminations sclérotinia, avec la chute des premiers pétales. 6 à 12 jours STADE F1 50% des plantes avec au moins 1 fleur ouverte STADE G1 10 premières siliques formées < 2 cm Chute 1ers pétales Les ravageurs → Gros charançon de la tige du colza : 6 captures cumulées sont rapportées dans les pièges de 2 des 4 parcelles ayant encore fait l'objet d'un relevé. Pour mémoire la période de sensibilité perdure jusqu'au stade E. Les femelles sur les parcelles pour lesquelles un contrôle n'aurait pas été réalisé cherchent à pondre dans les parties tendres jusque sur les ramifications. Ces pontes hautes donnent lieu à de moindres déformations et/ou éclatements que celles déposées en pleine montaison. → Méligèthes des crucifères : Sans tenir compte d'éventuels contrôles, les infestations demeurent limitées, avec de 5 à 60% de plantes infestées sur 10 des 15 parcelles ayant fait l'objet d'un dénombrement sur plantes, pour le plus souvent moins de 1 méligèthe en moyenne par plante. Les prochaines journées chaudes, ensoleillées et calmes demeurent propices à d'éventuelles nouvelles infestations, sachant que le modèle proPlant estime que 55 à 67% des vols potentiels sont maintenant réalisés sur la région selon la station de référence et que la mise à fleur clôt la période de risque. Il convient donc de maintenir des visites régulières sur les cultures jusqu'à début floraison pour suivre l'évolution du risque, sachant que les dégâts sont progressifs et que les infestations peuvent être très variables d'une parcelle à l'autre. Pour mémoire, la période de sensibilité débute avec l'apparition des boutons (stade D1) et s'achève avec l'entrée en floraison et l'estimation du risque doit intégrer l'importance des infestations, évaluées à partir de comptage sur les plantes, tenir compte du stade atteint et des capacités de compensation propre à la situation de chaque culture, en se situant selon le tableau de seuils de nuisibilité suivant, une certaine présence étant tolérable. Seuils de risque méligèthes Stade État du colza Colza sain vigoureux Situé dans un milieu favorable aux compensations (bonne implantation dans un sol profond et en l'absence de risque de stress printanier significatif) Colza handicapé et/ou peu développé et/ou situé dans des conditions peu favorables aux compensations. (Risque de climat printanier stressant, déficit hydrique, peuplement trop faible ou trop important, vigueur faible des plantes, agressions antérieures mal maîtrisées). Stade boutons séparés (E) Stade boutons accolés (D1) En cas de présence de méligèthes, la culture doit compenser les pertes de boutons sur l'inflorescence principale et les premières secondaires par l'émission de nouveaux organes sur les autres inflorescences 6 voire 9 méligèthes par plante selon situation 1 méligèthe par plante 2 à 3 méligèthes par plante Observer un minimum de 4 fois 5 plantes consécutives, sans privilégier les plus hautes ou les plus avancées en stade, à l'intérieur de la parcelle, aux heures les plus chaudes de la journée. On calcule la moyenne par plante à partir des insectes comptabilisés rapportés à l'ensemble des plantes observées, y compris donc celles sur lesquelles aucun insecte n'est repéré. BSV n°08 du 27 mars 2014 2 → Charançons des siliques : Aucune présence n'est repérée dans les pièges des 2 parcelles pour lesquelles un relevé est rapporté et aucun insecte sur plante observé dans les 10 parcelles ayant fait l'objet d'un examen sur plantes, en cohérence avec le modèle proPlant qui considère que seulement 2 à 8% des vols ont pu avoir lieu à partir des données des stations météo de référence pour la région. Pour mémoire la période de risque ne débutera qu'avec l'apparition des premières siliques. → Pucerons cendrés : Aucune colonie repérée sur les 10 parcelles ayant fait l'objet d'un dénombrement sur plantes en ce début de semaine. Les maladies → Phoma : Aucun symptôme rapporté sur les 14 parcelles ayant fait l'objet d'observations spécifiques en ce début de semaine. → Oïdium : Aucun symptôme rapporté sur les 10 parcelles ayant fait l'objet d'observations spécifiques en ce début de semaine. → Sclérotinia : Le début de la période de risque potentielle de contamination des plantes n'intervient qu'avec le début de la chute des pétales (stade G1). Le repérage du stade F1 contribue à mieux repérer ce stade critique qui peut varier d'une parcelle à l'autre en fonction des situations et des variétés. Il n’existe pas pour le sclérotinia du colza de seuil de risque sur symptômes étant donné que la protection ne peut être que préventive, à la chute des pétales. Les conditions humides de l'année avant fleurs sont plutôt un facteur a priori favorable à la germination des sclérotes d'où se disséminent les spores. Des "kits fleurs" sont également prévus sur une partie des parcelles du réseau pour estimer le niveau de contamination des pétales qui constitue un niveau de risque a priori. A ce jour les 4 premiers kits ont été mis en œuvre avec prélèvement de fleurs en ce début de semaine. Les premiers résultats devraient être disponibles la semaine prochaine. Insectes pollinisateurs De tous premiers comptages ont été réalisés dans 1 situation en condition plutôt défavorable à l'activité des abeilles. Blé et Orge BLÉ TENDRE A la date du 25 mars, le réseau d’observations regroupe les données de 25 parcelles de blé tendre réparties sur les départements de l’Ain, la Loire, le Rhône, l’Isère et la Drôme. Depuis la semaine dernière, les stades ont continué à évoluer, 80% des parcelles atteignent ou dépassent désormais le stade épi 1 cm. La répartition exacte est la suivante : - fin tallage (Z 29) pour 5 parcelles situées dans l’Ain et la Loire, soit 20% des effectifs observés cette semaine. - épi 1 cm (Z 30) pour 12 parcelles situées dans les 5 départements du réseau soit 38% des effectifs. - le stade 1 nœud (Z 31) est observé sur 7 parcelles réparties dans l’Ain et la Drôme. - le 1er stade 2 nœuds (Z 32) est noté sur une parcelle de la Drôme. BSV n°08 du 27 mars 2014 3 État sanitaire La septoriose a été observée sur feuilles F3 du moment sur 7 parcelles, avec un niveau de fréquence qui reste encore faible pour l’instant (3 pieds sur 10 au maximum). Elle est notée à l’état de trace sur 3 autres parcelles. La maladie est signalée sur feuilles F2 sur une seule parcelle à une fréquence faible (2 pieds sur 10). La fréquence de cette maladie n’a pas évoluée significativement depuis la semaine dernière. Présente sur feuilles F3 essentiellement, elle ne pose pas de problème pour l’instant, excepté pour une parcelle au stade 2 nœuds, et dont l’infestation atteint le seuil de nuisibilité. Attention, les taches présentes actuellement peuvent être un point de départ de contamination au cours de la montaison qui est désormais bien enclenchée. La présence de rouille brune est toujours stationnaire et exceptionnelle, elle a été observée sur feuilles F3 sur une seule parcelle, dans la Drôme, avec une fréquence de 5 pieds sur 10, et à l’état de trace sur une autre parcelle. De la rouille jaune a été diagnostiquée sur une parcelle du réseau avec une faible fréquence (1 pied sur 10) dans l’Ain. La nouveauté de la semaine, ce sont des taches physiologiques ou des symptômes abiotiques en faible fréquence signalés sur 7 parcelles. Rappel des seuils de nuisibilité pour l’oïdium et la septoriose Seuil sur oïdium Observer les 3 dernières feuilles Variétés sensibles : Apache, Hystar, Hyxtra, Illico, Pakito,Prémio présence sur 20% des plantes Variétés peu sensibles : présence sur 50% des plantes. Seuil sur Septoriose Au-delà du stade 2 nœuds, Si plus de 20% des F3 du moment présentent des symptômes. Ravageurs Sur 3 parcelles seulement, situées dans la Drôme, il est noté quelques dégâts sans gravité de mouche, pour 1 parcelle, la présence de quelques criocères pour 1 autre, et quelques pucerons pour la 3ème. BLÉ DUR 2 parcelles de blé dur ont fait l’objet d’observations en ce début de semaine. Elles ont atteint le stade épi 1cm. Il n’est pas signalé de présence de ravageurs ou de maladie. Sur une des parcelles il a été observé des taches physiologiques. Une infestation de pucerons d’automne est signalée sur une parcelle (fréquence de 50% des pieds colonisés). ORGE D’HIVER 6 parcelles d’orge d’hiver ont fait l’objet d’observations en ce début de semaine : les stades de développement vont de fin tallage pour 4 d’entre elles à épi 1 cm pour les 2 autres. - fin tallage (Z 29) pour 1 parcelle, - épi 1 cm (Z 30) pour 3 parcelles, - 1 nœud (Z 31) pour 1 parcelle, - 2 nœuds (Z 32) pour 1 parcelle. BSV n°08 du 27 mars 2014 4 État sanitaire La présence d’helminthosporiose est observée sur F3 du moment sur 4 parcelles avec des fréquences qui vont de 1 pied sur 10 pour 2 d’entre elles à 3 sur 10 ou 6 sur 10 pour les deux autres. L’oïdium est signalé sur 2 parcelles sur feuilles F3 du moment avec des fréquences de 6 et 8 pieds sur dix. La rhynchosporiose est observée sur une seule parcelle sur feuilles F3 (fréquence de 3 pieds sur 10). La rouille naine reste présente sur une parcelle sur feuilles F3 du moment (7 pieds sur 10) et F2 (1 pied sur 10). La rouille jaune fait son apparition sur F3 du moment sur une parcelle de la Drôme. Ravageurs Cette semaine il n’a été observé qu’une présence de criocères à l’état de trace sur une 1 parcelle. La présence de maladies foliaires sur des céréales qui atteignent ou dépassent désormais le début montaison pour la majorité des parcelles incite à redoubler de vigilance dans les observations ; d’autant plus que le passage de l’épisode pluvieux de ces derniers jours pourrait créer un contexte favorable à leur développement. Maïs Les toutes 1ères parcelles de maïs sont semées. Le bulletin reprendra dès que suffisamment de parcelles du réseau seront implantées. Tournesol Reprise du bulletin Tournesol à partir des semis de printemps. BSV n°08 du 27 mars 2014 5 Bulletin édité sous la responsabilité de la Chambre Régionale d’Agriculture de Rhône-Alpes. Directeur de publication : Jean-Luc FLAUGERE, Président du Comité Régional d'Epidémiosurveillance Analyse de risque et rédaction : Colza et tournesol : CETIOM, Blé et maïs : ARVALIS-Institut du Végétal Animation du réseau : Chambre d’Agriculture de la Drôme A partir des observations réalisées par : Coopératives et négoces agricoles : Agridev, Agridrôme, Natura'Pro, Drômoise de Céréales (CDC), Ets Payre, GAIC Cholat, Groupe Bernard, Groupe Dauphinoise, Groupe Eurea, Pomarel Négoce, Terres Dioises, Top Semence, Valsoleil Autres organismes : ANAMSO, ARVALIS-Institut du Végétal, Chambre d’Agriculture de la Drôme, Centre Régional d’Expérimentation Agricole de Satolas (CREAS), FREDONRA, Syndicat des Producteurs de Semences de Maïs et de Sorgho (SPSMS) "Ce bulletin est produit à partir d’observations ponctuelles. S’il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle à la parcelle. La CRARA dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs pour la protection de leurs cultures et les invite à prendre ces décisions sur la base d’observations qu’ils auront eux mêmes réalisées sur leurs parcelles et/ou en s’appuyant sur les préconisations issues de bulletins techniques. Action pilotée par le ministère chargé de l'agriculture, avec l'appui financier de l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto." BSV n°08 du 27 mars 2014 6