Fiche technique n°08 Maladie virale principale Jaunisses virales Jaunisse grave : Beet Yellows Virus (BYV), Jaunisse modérée : Beet Mild Yellowing Virus (BMYV) ◀ Dégâts au niveau feuille : - fréquemment observés sur les jeunes betteraves et les betteraves développées 2◀ 1◀ 3◀ Symptômes et dégâts. Les symptômes apparaissent par ronds dans les champs (1◀), parfois dès le mois de juin, mais le plus souvent en juillet et août. Ils se manifestent par un éclaircissement puis un jaunissement du limbe entre les nervures (2◀) (3◀) (4◀). Les feuilles s’épaississent et deviennent cassantes. Les foyers de départ s’étendent ensuite plus ou moins rapidement à l’ensemble du champ. On distingue deux types de jaunisses : • La jaunisse grave (BYV, virus flexueux) caractérisée par une coloration jaune citron et par l’apparition ultérieure de petites taches brunâtres ou rougeâtres qui peuvent se rejoindre en fin de végétation et donner une coloration brune ou parfois rouge au feuillage (6◀) (7◀). Des nécroses importantes dues à des attaques cryptogamiques (Alternaria, Phoma) détruisent souvent les feuilles atteintes, essentiellement dans le cas de jaunisse modérée. Lorsqu’aucun moyen de lutte n’est utilisé, les pertes de rendement occasionnées par la jaunisse peuvent être importantes jusqu’à 30-40 % pour les infestations précoces, particulièrement dans les régions fréquemment contaminées (nombreuses plantes hôtes et climat hivernal doux). La richesse et la pureté sont diminuées. Un autre symptôme précoce caractéristique est l’apparition de ponctuations claires fusionnant ensuite entre elles le long des nervures (5◀). • La jaunisse modérée (BMYV virus rond) caractérisée par une coloration plus orangée qui se développe souvent à partir du sommet de la feuille. On observe une coloration brune marginale dans le cas d’infestions cryptogamiques. Les deux types de jaunisse peuvent être présents dans le même champ et dans la même plante. 4◀ Fiche technique n°08 Maladie virale principale Jaunisses virales Description et biologie. Les virus responsables de la jaunisse se trouvent dans les vaisseaux conducteurs, mais aussi dans les autres tissus vivants de la plante. Les betteraves sont contaminées au printemps par des pucerons qui ont prélevé des virus en se nourrissant sur d’autres plantes atteintes par la maladie. Les réservoirs de virus peuvent être des betteraves non récoltées, des betteraves non récoltées, des betteraves ensilées, des betteraves porte graines, des cultures d’épinard d’hiver et diverses mauvaises herbes (mouron blanc, chénopodes, coquelicot, capselle, véronique persicaire). Les principaux pucerons vecteurs de la jaunisse sont le puceron vert (Myzus persicae) et le puceron noir (Aphis fabae), mais plusieurs autres pucerons de moindre importance sont également considérés comme vecteurs (Myzus ascalonicus, par exemple). La gravité des attaques dépend des populations de pucerons vecteurs et de la présence de réservoirs de virus à proximité des champs de betteraves. Les risques d’attaque précoce et généralisée sont plus élevés lorsque les conditions climatiques sont favorables à la pullulation des pucerons (automne et hiver doux) et permettent une population initiale printanière importante. Un printemps sec et chaud favorise le développement rapide des colonies. Le puceron vert passe l’hiver sous forme d’individus aptères sur des plantes réservoirs et peut, dès le printemps inoculer le virus aux betteraves. Dans nos régions le puceron noir passe l’hiver uniquement sous forme d’œufs déposés sur des arbustes communs (fusains, viornes). 5◀ 6◀ Les pucerons issus de ces œufs devront se nourrir sur des plantes déjà infectées avant de devenir vecteurs du virus. Les premiers foyers qui apparaissent correspondent aux premières plantes piquées par un puceron infecté et par sa descendance : les générations successives de pucerons assurent ensuite la programmation rapide de la maladie. La proximité des plantes réservoirs de virus constitue un risque grave. La lutte directe contre les virus étant impossible actuellement, les mesures à prendre consistent à éviter la présence de plantes hôtes et à limiter au maximum les populations de pucerons par des traitements chimiques. Importante économique et répartition géographique. La jaunisse est une maladie très importante par les dégâts qu’elle peut occasionner. Elle est très largement répandue dans toutes les régions betteravières du monde. En France, les Hauts-de-France (en particulier le Pas-de-Calais), la région parisienne et la Beauce sont particulièrement sensibles. Dans ces régions, la lutte contre les pucerons doit être menée avec le plus grand soin. 7◀ Deleplanque & Cie CS 70100 | 35 bis rue des Canus 78603 Maisons-Laffitte cedex Tél. 01 34 93 27 27 | [email protected] | www.deleplanque-preference.fr Deleplanque éditions - 2016 - Toutes les marques citées sont déposées. Elles sont la propriété de leurs ayants-droit. Photo 3 : © Wikipedia En application de la loi du 11 mars 1975, il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement le présent ouvrage, sur quelque support que ce soit, sans autorisation de Deleplanque & Cie.