24 Chapitre 2
Dans la conception du système que nous proposons, le point de départ de
l’information reste la carte ou la mesure directe de terrain, comme d’ailleurs dans la
grande majorité des SIG. Mais la carte n’intervient que comme support d’un
ensemble d’objets correspondant à une même entité du monde réel, non plus
cartographique mais géographique, dépouillée de toute représentation sémiologique.
La modélisation ne retient que la schématisation géométrique utilisée pour rendre
compte des phénomènes dans l’espace, avec, pour forte contrainte, l’unicité d’un
phénomène dans l’espace et le temps : dans une collection, on ne peut avoir deux
objets au même endroit et au même moment (si l’on prend en compte le temps). Le
respect de cette contrainte est fondamental pour assurer la validité conceptuelle de la
modélisation de la réalité. A partir de ce choix (une représentation géométrique des
objets basée sur une description cartographique), plusieurs possibilités existent pour
conserver la description de cette représentation géométrique dans un système
informatique. Il est nécessaire de définir des types différents suivant le type de
localisation, ponctuelle ou ensembliste, de dimension 1 ou de dimension 2. Déjà, on
pressent qu’un système de gestion de base de données classique ne peut convenir
pour stocker efficacement cette description, pour peu que l’on veuille l’utiliser dans
sa structure d’espace métrique. Rien n’empêche d’utiliser des tables classiques pour
stocker des points (x,y), mais un système classique sera incapable de reconstituer un
contour, d’effectuer des tests d’appartenance, ou une interrogation sur la distance
entre les objets : l’incapacité des SGBD classiques à gérer l’attribut de localisation
dans sa structure est évidente. On peut alors séparer graphique et descriptif, utilisant
un système particulier pour gérer l’attribut de localisation, et un système classique
pour gérer l’ensemble des attributs descriptifs, en établissant un lien entre les deux
systèmes par une clé de jointure pour reconstituer les objets. Cette solution ne nous
satisfait pas, pour deux raisons essentielles : il est alors impossible d’indexer les
objets sur leur localisation, alors que ce critère est de loin le plus discriminant, et la
gestion séparée de deux ensembles d’attributs, correspondant à un même objet, est
source d’incohérence dans les bases de données et de perte de performance dès que
le nombre d’objet devient grand. Lorsque les objets sont localisés, l’attribut de
localisation devient en effet le plus efficace en terme d’indexation : nous souhaitons
mettre en œuvre une indexation de type séquentiel indexé basée sur la localisation,
ce qui impose aux valeurs descriptives d’être stockées dans l’ordre des objets si l’on
veut bénéficier des performances de l’indexation sans avoir à maintenir des index
denses. Ceci ne peut se faire que dans un système gérant à la fois le descriptif et le
graphique.
L’autre objectif principal du système que nous proposons de construire, c’est de
pérenniser l’information, de façon centralisée, et d’en permettre la consultation et
l’exploitation décentralisée, avec une démarche exploratoire. En effet, si
l’interrogation d’un SGBD classique utilise habituellement un langage de requête
permettant d’exprimer en une « phrase » la demande faite à la base de données, le
processus d’interrogation de données géographiques et la démarche du géographe