28 SÉANCE D U 25 JANVIER 1935 tionné, sa vésicule est volumineuse, tuméfiée. La rate est normale. Les poumons et les reins sont congestionnés ; cet état congestif est très apparent dans la région corticale des reins. Les vaisseaux coronaires sont saillants, le ventricule droit apparaît rempli de caillots. Le cerveau et la moelle sont pâles. L'examen histologique révèle des traces d'hémorragies parcellaires dans le foie, mais elles ne suffisent pas à troubler la topographie de l'organe. Les cellules parenchymateuses sont intactes, mais quelques-unes ont leur cytoplasme en tuméfaction trouble, comme s'il avait été frappé de nécrose brutale. On n'observe pas de glomérulite dans les reins, ou de troubles vasculaires appréciables, mais une tubulite desquamative apparaît assez intense. Les poumons présentent des zones congestives et hémorragiques. 2° Particules épanouies. •— Les panicules sont cueillies au début d'octobre, en pleine floraison. Elles sont revêtues de leurs bouquets d'étamines et ne portent pas trace d'infection parasitaire. Elles tuent le lapin à la dose de 200 à 250 grammes d'épillets et en 38 à 40 heures. L'animal succombe en présentant des phénomènes d'intoxication rigoureusement identiques à ceux qu'avaient provoqués les panicules non épanouies. Ils n'en diffèrent que par leur manifestation plus tardive. Mais autopsie et examen histologique conduisent à des constatations identiques à celles précédemment décrites. 3° Panicules fructifiées. — Les panicules fructifiées, récoltées en fin octobre et en novembre, porteurs de caryopses encore jeunes ou mûrs, privés de sclérotes, ne déterminent aucune intoxication, en ration journalière de 150 à 200 grammes. Les inflorescences à divers états d'épanouissement n'ont été consommées que par des lapins, les cobayes refusant, même sous la contrainte d'un jeûne prolongé, les panicules de Molinia, quel que soit leur état de floraison ou de fructification. V . — M O L I N I A CJERULEA, GRAMINÉE CYANOGÉNÉTIQUE. Une série d'essais préliminaires nous a permis de déceler dans les inflorescences de Molinie, avant et pendant leur épanouissement, la présence de quantités notables d'un complexe cyanogénétique ; nous avons reconnu par la suite l'existence de ce complexe à certaines époques, dans les racines, dans le collet, à la base des tiges. Pour observer les variations saisonnières éventuelles de ce complexe cyanogénétique dans les différents organes de Molinie, nous avons échelonné nos recherches chimiques depuis octobre 1933 jusqu'à décembre 1934. Notre matériel d'études a été emprunté à la station de Molinie, située près de Montarnaud (Hérault), déjà utilisée pour l'étude de la