Tarn-et-Garonne - Chambre régionale d`agriculture Midi

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BULLETIN DE SANTE
DU VEGETAL
MIDI-PYRENEES
Viticulture - n°1
Édition Tarn-et-Garonne
10 avril 2012
EXCORIOSE
La période de risque est atteinte pour les cépages sensibles.
MILDIOU
Risque nul. Les œufs d'hiver ne sont pas mûrs.
VERS DE LA GRAPPE
Surveillez vos pièges.
ANNEXE
: Note nationale Abeilles
M ÉTÉO
Prévisions du 10 au 15 avril 2012
Températures
Mar 10
Mer 11
Jeu 12
Ven 13
Sam 14
Dim 15
6
4
6
3
6
8
17
14
15
15
15
12
Tendances
Risque
d'orages
S TADES
Action pilotée par le Ministère
chargé de l'agriculture, avec
l’appui financier de l’Office
national de l'eau et des milieux
aquatiques, par les crédits issus
de la redevance pour pollutions
diffuses attribués au financement du plan Ecophyto 2018.
Rares averses
Pluie faible
Temps
variable, rares
averses
Averses et
éclaircies
PHENOLOGIQUES
Les conditions climatiques de ce début de printemps, notamment fin mars, ont été favorables à
une reprise rapide de la végétation. On constate une assez grande hétérogénéité entre les
différents secteurs et même au sein d'une même parcelle.
Les cépages les plus précoces comme l'Abouriou,le Chardonnay, le Gamay et le Merlot sont dans
certains secteurs précoces déjà au stade 9 (2/3 feuilles étalées) voire même localement au stade
12 (grappes visibles).
Les Syrah, Cot Cabernet-Francs et Sauvignon blanc se situent en moyenne entre le stade 3
(bourgeon dans le coton) et le stade 5 (pointe verte).
Les Tannats et Cabernets Sauvignons sont eux plus en retard et se situent au stade 3 (bourgeon
dans le coton).
Nous sommes pour le moment sur un démarrage précoce de la végétation mais un peu moins
marqué que celui de l'année dernière qui était particulièrement important.
BULLETIN DE SANTÉ DU VÉGÉTAL – VITICULTURE
Édition Tarn-et-Garonne N° 1 DU 10 AVRIL 2012 – Page 1/5
Directeur de publication :
Jean-Louis CAZAUBON
Président de la Chambre Régionale
d'Agriculture de Midi-Pyrénées
BP 22107 – 31321 CASTANET TOLOSAN Cx
Tel 05.61.75.26.00 – Fax 05.61.73.16.66
Dépôt légal : à parution
ISSN en cours
Pluie faible
D ISPOSITIF D ' OBSERVATION 2012
Pour sa troisième année de publication, le BSV Vigne Midi-Pyrénées conserve sa déclinaison en 6
éditions régionales (Fronton, Gaillac, Tarn et Garonne, Cahors – Lot, Gascogne - St Mont - Madiran,
Aveyron) et une édition inter-régionale dédiée au vignoble de la région Limousin.
Cette année, le réseau est constitué par environ 80 parcelles (traitées et non traitées) suivies par de
nombreuses structures partenaires (dont vous retrouvez la liste en fin de bulletin) et par des
viticulteurs observateurs. Ces données seront régulièrement complétées par les informations
recueillies par les techniciens des structures partenaires lors de leurs tournées de vignoble.
L'analyse de risque éditée dans les bulletins s'appuiera également sur les données issues de modèles
épidémiologiques (Potentiel Systèmes et Milvit pour le mildiou, Lob pour Eudémis).
L'organisation du comité de validation est la suivante :
–
Animatrice filière régionale suppléante : Virginie Viguès (IFV Sud Ouest)
–
Référents vignoble / Représentant FRC2A :
•
Fronton : Matthieu Pessato (CA 82) / Jean Hemmi (Cave Fronton)
•
Gaillac : Thierry Massol (CA 81) / Jean-Amand Perez (Cave Rabastens)
•
Tarn-et-Garonne : Matthieu Pessato (CA 82)
•
Cahors : Matthieu Tylski (Syndicat AOC Cahors / CA 46) / Valérie Alibert (Cave des Côtes d'Olt)
•
Gascogne – St Mont – Madiran : CA 32
•
Aveyron : Karine Scudier (CA 12) / Gil Bénac (Cave de Valady)
•
Limousin : Céline Vachon (CRA Limousin)
–
FREDEC Midi-Pyrénées : Christian Lassort
–
SRAL : Sandrine Kikolski
–
Chambre Régionale Midi-Pyrénées : Caroline Gibert
E XCORIOSE
• Éléments de biologie
Le champignon responsable de l'excoriose se conserve durant
l'hiver sur les écorces et dans les bourgeons. Il produit des
pycnides de couleur noire à la fin de l'hiver et au printemps sur
les bois excoriés. Lorsque les conditions climatiques deviennent
favorables à la germination des pycnides (précipitations
prolongées), celles-ci sécrètent un « gel » de couleur jaune
contenant les spores. La pluie, en diluant les spores, va
permettre leur dissémination sur des organes réceptifs. Cette
dissémination se fait sur de courtes distances et la maladie reste
très localisée.
Les attaques apparaissent au printemps, sur les jeunes
Chancres d'excoriose sur bois d'un an
rameaux, peu après le débourrement, et se manifestent par des
Photo CA 82
taches brun-noir parfois d'aspect liégeux à la hauteur des
premiers entre-nœuds.
La période de sensibilité de la vigne s'étend du stade 6 (sortie des feuilles) au stade 9 (premières feuilles
étalées). La croissance végétative met rapidement la partie terminale sensible du sarment hors de
portée du champignon.
BULLETIN DE SANTÉ DU VÉGÉTAL – VITICULTURE Édition Tarn-et-Garonne N° 1 DU 10 AVRIL 2012 – Page 2/5
• Situation au vignoble
Globalement ,très peu de symptômes ont été observés au vignoble.
Évaluation du risque : Les cépages et situations précoces entrent dans la phase de sensibilité. Le
niveau de risque est à évaluer à l'échelle de la parcelle en fonction de son historique de contamination.
Seule une présence régulière de symptômes sur bois constatée au moment de la taille justifie une gestion
spécifique. Par ailleurs, les conditions climatiques survenant lors de la phase de sensibilité du végétal
seront également déterminantes : la période pluvieuse annoncée pourrait être favorable au développement
de la maladie.
M ILDIOU
• Éléments de biologie
Le mildiou se conserve sous forme d'œufs sur les résidus de feuilles mortes restées au sol.
Les conditions climatiques observées au cours de l'hiver et du printemps vont déterminer l'intensité du
potentiel d'attaque du champignon.
Rappelons que les premières contaminations épidémiques ne peuvent se produire qu'à la condition
que les œufs de mildiou aient atteint un stade de maturité suffisant au vignoble.
Ces 2 paramètres (potentiel infectieux et maturité des œufs) font l'objet de modélisation, pour le
premier, et de suivi de laboratoire, pour le deuxième, afin de mieux anticiper les périodes de risque.
• Maturité des œufs (suivi labo Midi-Pyrénées)
Les premières observations réalisées au laboratoire le 5 avril dernier ne montraient aucun signe de
maturité des œufs d'hiver.
Rappel : La maturité des œufs d'hiver s'observe à partir d'échantillons de feuilles collectés sur différents sites et
conservés en conditions naturelles durant tout l'hiver.
Origines 2012 des lots de feuilles : Cahors - Lot (Douelle), Gaillac (Lisle), Gascogne-Madiran (Riscle), Tarn-etGaronne (Moissac), complétés par un lot sur Auzeville (31)
Dès le printemps, chaque semaine, une fraction de ces lots est expédiée au laboratoire pour être placée en
conditions contrôlées (20 °C et humidité saturante). La maturité des œufs est considérée comme acquise dès
que la germination des spores contenues dans les échantillons s'effectue en moins de 24 h.
Évaluation du risque : Le risque est nul à ce jour. Les œufs d'hiver ne sont pas mûrs, aucune
contamination primaire ne peut donc avoir lieu.
V ERS
DE LA GRAPPE
• Éléments de biologie
Les vers de grappe hivernent sous forme de chrysalides, au sol
ou sous les écorces. Au printemps, les adultes de la première
génération (G1) émergent de ces chrysalides et entament le
premier vol. Ce vol de G1 peut démarrer précocement selon les
conditions de l'année (en 2011, les premières captures avaient
déjà eu lieu sur les premiers jours d'avril) et s'étaler sur près d'un
mois. Les premiers œufs sont alors déposés sur le bois puis, sur
les bractées des inflorescences dès que le développement
végétatif de la plante le permet.
Sur nos vignobles régionaux, c'est eudémis (Lobesia botrana)
qui est observée majoritairement. Elle est présente de manière
sectorisée dans le vignoble.
Piège delta
BULLETIN DE SANTÉ DU VÉGÉTAL – VITICULTURE Édition Tarn-et-Garonne N° 1 DU 10 AVRIL 2012 – Page 3/5
• Situation au vignoble
Surveillez vos pièges car les premières captures ont été enregistrées sur la commune de Campsas,
sur le vignoble de Fronton.
Évaluation du risque : Si ce n'est déjà fait, disposez rapidement vos pièges sexuels dans les zones à
surveiller. Le premier vol démarre à peine.
E RINOSE
• Éléments de biologie
L'érinose est caractérisée par l'apparition, à la face
supérieure des jeunes feuilles, de galles boursouflées. A
la face inférieure de la feuille, se forme également un
feutrage dense blanc ou rosé. Lorsque les galles
vieillissent, ce feutrage vire au brun rouge. Le parasite
responsable des ces symptômes est un acarien invisible
à l'œil nu (Colomerus vitis).
Les femelles hivernent dans les écailles des bourgeons
et colonisent très tôt les jeunes feuilles pour se nourrir et
pondre. Très rapidement après le débourrement démarre
une phase de reproduction de l'acarien au cours de
laquelle seront produites les populations d'adultes des
premières générations estivales qui vont migrer vers le
Galles d'érinose sur la végétation
bourgeon terminal et les nouvelles feuilles des rameaux.
Cette migration démarre fin mai et s'intensifie après la floraison.
Sur les parcelles à risque (régulièrement attaquées), les dégâts peuvent donc apparaître très
précocement, dès le stade pointe verte. Ainsi, des galles peuvent être visibles sur les premières
feuilles à la base des rameaux. Lors d'attaques importantes au printemps, l'érinose peut gêner le
développement des jeunes pousses et provoquer un avortement des fleurs.
• Situation au vignoble
Il est encore un peu tôt pour observer des symptômes.
Évaluation du risque : La surveillance doit être accrue sur les parcelles ayant subi une forte attaque
d'érinose lors des campagnes précédentes. La gestion du risque vis-à-vis de l'érinose dans les parcelles
les plus sensibles repose sur une régulation précoce des populations, avant leur phase de multiplication.
A CARIOSE
• Éléments de biologie
Les attaques d'acariose au printemps se manifestent de manière très localisée. Les symptômes sont
provoqués par le développement d'acariens microscopiques (Calepitrimerus vitis) sur les bourgeons
puis les jeunes pousses.
Ce sont les femelles hivernantes qui provoquent ces attaques précoces lorsqu'elles piquent les tissus
végétaux pour s'alimenter. A ce stade, les cellules végétales meurent et provoquent des malformations
des feuilles ou la mauvaise croissance des rameaux. On observe donc que certains bourgeons ne
démarrent pas alors que d'autres poussent faiblement et restent rabougris. Certains de ces rameaux
vont se ramifier à leur base et donner un aspect buissonnant au cep. Les feuilles de la base des
rameaux sont plissées et recroquevillées.
BULLETIN DE SANTÉ DU VÉGÉTAL – VITICULTURE Édition Tarn-et-Garonne N° 1 DU 10 AVRIL 2012 – Page 4/5
• Situation au vignoble
Rien à signaler pour le moment.
Évaluation du risque : Surveillez particulièrement les jeunes plantations qui se montrent plus sensibles
aux attaques d'acariose. Les vignes adultes reprennent une croissance normale dès que les conditions
climatiques deviennent favorables à la pousse et les populations d'acariens sont alors diluées dans la
végétation.
T HRIPS
• Éléments de biologie
Plusieurs espèces de thrips peuvent être observées sur la
vigne. La plupart sont polyphages est se nourrissent également
sur les plantes de l'environnement des parcelles. 3 espèces
sont répertoriées comme potentiellement nuisibles à la vigne. Il
s'agit de Drepanothrips reuteri, Frankiniella occidentalis et
Thrips tabaci. La reconnaissance des espèces est affaire de
spécialiste, mais les dégâts observés lors d'attaques de thrips
sont similaires quelle que soit l'espèce incriminée.
Les femelles hivernent à la base des sarments ou sous les écorces
et reprennent leur activité au printemps, au moment de l'éclateFemelle de thrips à la face inférieur
ment des bourgeons. Ces femelles s'alimentent sur les jeunes
d'une feuille
pousses et pondent, très tôt, sur les feuilles en formation.
Le développement précoce des populations de thrips peut
provoquer un rabougrissement des pousses (en zig zag) pouvant aller jusqu'à une altération de la
croissance végétative. Les jeunes feuilles piquées prennent un aspect crispé. Les attaques précoces
de thrips peuvent alors être confondues avec des dégâts d'acariose ou d'excoriose.
La présence de l'insecte doit donc être recherchée pour préciser l'origine des dégâts : l'adulte est de
petite taille (0,6 à 0,8 mm), de forme allongée et de couleur jaune paille. Les thrips vivent dissimulés à
la face inférieure des feuilles ou dans les replis végétaux.
• Situation au vignoble
Quelques thrips ont été observés sur les zones du Brulhois et de Saint-Sardos mais en faible quantité
pour le moment.
Évaluation du risque : Il est peu fréquent que les thrips occasionnent des dégâts significatifs. En situation
d'équilibre, la vigne peut tolérer leur présence et la croissance végétative reprend rapidement le dessus.
Par ailleurs, les thrips sont des proies pour bon nombre d'auxiliaires.
Il n'existe pas de seuil de nuisibilité pour ce ravageur, et seules les parcelles ayant subi des attaques sévères
et répétées doivent faire l'objet d'une surveillance spécifique. La gestion du risque repose alors sur une
régulation précoce (dès l'étalement des premières feuilles) des populations de thrips, si leur présence est
avérée.
REPRODUCTION DU BULLETIN AUTORISÉ SEULEMENT DANS SON INTÉGRALITÉ (REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE)
Ce bulletin de santé du végétal a été préparé par l'animateur filière viticulture de la Chambre Régionale d'Agriculture Midi-Pyrénées et
élaboré sur la base des observations réalisées par la Chambre d'Agriculture du Tarn-et-Garonne, le Syndicat de Défense du
Chasselas de Moissac AOC et les agriculteurs observateurs.
Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut
pas être transposée telle quelle à la parcelle. La CRA Midi-Pyrénées dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par
les agriculteurs pour la protection de leurs cultures et les invite à prendre ces décisions sur la base des observations qu'ils auront
réalisées et en s'appuyant sur les préconisations issues de bulletins techniques.
BULLETIN DE SANTÉ DU VÉGÉTAL – VITICULTURE Édition Tarn-et-Garonne N° 1 DU 10 AVRIL 2012 – Page 5/5
Note nationale BSV
Les abeilles, des alliées pour nos cultures :
protégeons-les !
Cette note a été rédigée par un groupe de travail DGAl1, APCA2,
ITSAP-Institut de l’abeille3, et soumise à la relecture du CNE4.
1-Direction générale de l’alimentation
2- Assemblée permanente des chambres d’agriculture
3- Institut technique et scientifique de l’apiculture et de la pollinisation
4-Comité national d’épidémiosurveillance dans le domaine végétal
Crédits photos et dessin : J. Jullien DGAl-SDQPV et ANAMSO (colza, p.2)
En butinant de fleur en fleur, les insectes pollinisateurs participent à la production de nombreuses cultures
et contribuent aussi à la qualité des récoltes. À l’échelle mondiale, 80 % des plantes à fleurs se
reproduisent grâce à ces insectes auxiliaires, en particulier aux abeilles.
Une démarche éco-responsable
Les causes de dépérissement des abeilles sont multiples. La préservation de la santé du cheptel apicole
implique la mise en place de bonnes pratiques au niveau de :
- la gestion des ressources alimentaires des abeilles ;
- la maîtrise des risques sanitaires du cheptel ;
- l’utilisation raisonnée des produits phytopharmaceutiques en protection des cultures.
Face à ces risques, les pouvoirs publics ont renforcé les études écotoxicologiques, la réglementation, ainsi
que les contrôles sanitaires et phytosanitaires visant à protéger les insectes pollinisateurs.
Les voies d'intoxication
Des empoisonnements d’insectes pollinisateurs peuvent se produire quand les produits
phytopharmaceutiques sont appliqués pendant la période de floraison ou lors de la production d’exsudats,
car c'est dans ces situations que les butineuses sont les plus actives, tant sur les plantes cultivées que sur
les adventices. La contamination peut avoir lieu à deux
moments
(pendant
et
après
le
traitement
phytosanitaire), par deux voies d'intoxication différentes
(contact ou ingestion) :
- par contact : quand l'abeille est exposée directement
à un produit dangereux, surtout aux heures chaudes de
la journée ; se pose sur une fleur ou sur la végétation
traitée avec un produit persistant ; reçoit des traînées de
vapeurs ou de poussières toxiques au-dessus des
plantations limitrophes de celles qui sont en fleurs ;
- par ingestion : quand l’abeille prélève du nectar ou du
pollen sur des fleurs contaminées suite à une
pulvérisation ; par l’utilisation avant floraison d’un produit
rémanent ou systémique ; suite à un enrobage de
semence avec un produit systémique et persistant durant la floraison ; ou enfin par des poussières
d’enrobage insecticide émises lors de semis en l’absence de mesures appropriées de gestion des risques,
telles que définies notamment dans l’arrêté interministériel du 13 janvier 2009.
1/3
Connaître les risques d'intoxication d'abeilles avant de traiter
Sur « e-phy »,
consultez la
rubrique
ECOACS
Base de données
nationale sur les
effets non
intentionnels des
produits
phytosanitaires.
Les professionnels de la production végétale et du paysage doivent
impérativement connaître l'écotoxicité des produits phytosanitaires avant de les
appliquer sur les cultures ou les zones non agricoles. La règle de base consiste
à lire l'étiquette du produit figurant sur l’emballage (classement toxicologique,
phrases de risque correspondantes). En complément, il est possible de
consulter les fiches de données de sécurité 1 des produits
phytopharmaceutiques et l'Index phytosanitaire de l'Acta, mis à jour chaque
année.
Sur Internet, on peut aussi consulter avec intérêt le catalogue des produits
phytopharmaceutiques et de leurs usages autorisés en France "e-phy"2, dans
lequel figure une rubrique appelée Ecoacs (voir encadré) sur les effets nonintentionnels sur les auxiliaires biologiques, dont l'abeille domestique. Enfin, la
base Agritox3 renseigne sur les principales propriétés de « dangers » des
substances actives.
1-http://www.quickfds.com ou http://www.phytodata.com
2-http://e-phy.agriculture.gouv.fr
3-Agritox est une base de données sur les propriétés physiques et chimiques, la toxicité, l'écotoxicité, le devenir dans
l'environnement, la réglementation sur les substances actives phytopharmaceutiques. Elle a été créée par le département de
phytopharmacie et d'écotoxicologie de l'Inra. 80 % des informations proviennent des dossiers de demande d'autorisation de mise
sur le marché déposés par les industriels et validés par les experts aux niveaux français et européen, et 20 % sont de source
bibliographique (www.dive.afssa.fr/agritox/index.php).
Les bonnes pratiques phytosanitaires inscrites dans la réglementation en vigueur
• Conditions d'utilisation des insecticides et acaricides à usage phytosanitaire
D’une façon générale, il faut noter que l’arrêté du 28 novembre
2003, paru au Journal officiel du 30 mars 2004, interdit tout emploi
d’insecticides ou d’acaricides en période de floraison ou de
production d’exsudats ; ceci afin de protéger les abeilles et autres
insectes pollinisateurs. Par dérogation, l’emploi d’insecticides et
acaricides en période de floraison ou de production d’exsudats est
cependant possible dès lors que deux conditions sont respectées :
1. L’intervention a lieu en dehors des périodes de butinage, c'est-àdire tard le soir ou tôt le matin (les cultures n’étant pas visitées par
les butineuses).
2. Le produit insecticide ou acaricide employé bénéficie d’une
mention « abeilles ». L’arrêté définit en effet trois types de mention
« abeilles » pouvant être attribuées aux insecticides ou acaricides :
- « Emploi autorisé durant la floraison en dehors de la présence d’abeilles ».
- « Emploi autorisé au cours de périodes de production d’exsudats, en dehors de la présence d’abeilles » ;
« Emploi autorisé durant la floraison et au cours des périodes de production d’exsudats, en dehors de la
présence d’abeilles ».
• Eviter les dérives lors des traitements
L'arrêté interministériel du 12 septembre 2006 impose aux
applicateurs (professionnels agricoles, personnel des
collectivités, particuliers) de mettre en œuvre des moyens
appropriés pour éviter tout entraînement des produits
phytopharmaceutiques en dehors des parcelles ou des zones
traitées. Il convient dans ce cadre d’éviter toute dérive des
produits vers les ruches et ruchers.
N’hésitez pas à échanger avec les apiculteurs
qui travaillent autour de vous et adaptez vos
• Mesures anti-dérives lors du semis
pratiques en leur demandant conseil vis-à-vis
L'arrêté interministériel du 13 janvier 2009 précise les des abeilles. Sur cette photo, colonie peu
conditions d'enrobage et d'utilisation des semences traitées populeuse après dérive.
par des produits phytopharmaceutiques en vue de limiter
l'émission des poussières lors du procédé de traitement en usine.
2/3
• Mélanges de produits phytopharmaceutiques dangereux pour les abeilles
L'association de certaines molécules à visée phytopharmaceutique peut faire courir un risque important aux
pollinisateurs (effets possibles de synergies). Pour cette raison, il convient d’être extrêmement vigilant en
matière de mélanges et de respecter l’arrêté ministériel du 7 avril 2010. Ce dernier prévoit dans son article
8 : que « durant la floraison ou au cours des périodes de production d'exsudats, au sens de l'article 1er de
l'arrêté du 28 novembre 2003 susvisé, un délai de 24 heures soit respecté entre l'application d'un produit
contenant une substance active appartenant à la famille chimique des pyréthrinoïdes et l'application d'un
produit contenant une substance active appartenant aux familles chimiques des triazoles ou des
imidazoles. Dans ce cas, le produit de la famille des pyréthrinoïdes est obligatoirement appliqué en
premier ». Les mélanges extemporanés de pyréthrinoïdes avec triazoles/imidazoles sont donc interdits en
période de floraison et d'exsudation de miellat par les pucerons.
A RETENIR
-
Pensez à observer vos cultures avant de traiter !
-
Il est interdit de traiter en présence des abeilles, même si le produit comporte la
mention « abeilles ».
-
Périodes et conditions où la présence des abeilles est la plus propice sur vos
cultures : dès que les températures sont supérieures à 13°C , la journée ensoleillée et peu
ventée.
-
Périodes et conditions où les abeilles sont peu présentes dans vos cultures : si les
températures sont fraîches (<13°C), par temps nuage ux, pluvieux et par vent fort.
Attention : d’autres pollinisateurs sauvages sont présents sur des plages horaires plus larges
au cours de la journée et sous des températures plus fraîches (par exemple, les bourdons).
Par ailleurs, les abeilles peuvent être actives du lever du jour au coucher du soleil.
Les bonnes pratiques pour favoriser l’activité des insectes pollinisateurs et
pour maintenir des ressources alimentaires en dehors des périodes de
floraison des cultures mellifères
•
Avant toute prise de décision concernant une éventuelle intervention phytosanitaire, pensez à consulter
le Bulletin de Santé du Végétal et à évaluer rigoureusement l’état phytosanitaire de la culture.
•
Ne laisser jamais d’eau polluée par des substances actives chimiques autour des parcelles ou sur votre
exploitation, les abeilles s’abreuvent et collectent de l’eau pour assurer le développement de leur
colonie.
•
Favorisez la présence des pollinisateurs pour la pollinisation de vos
cultures en implantant des espèces mellifères autour de vos parcelles
(bandes mellifères le long des cours d’eau et bord de champ, haies
mellifères, CIPAN mellifères…). Rendez non attractifs pour les abeilles
les couverts herbacés et fleuris entre-rangs dans la parcelle à traiter,
par exemple en les broyant ou les fauchant. Pour ne pas que la flore
mellifère devienne un piège pour les pollinisateurs, il est impératif que
la dérive des traitements réalisés sur les cultures voisines soit évitée.
•
Participez au maintien de l’apiculture sur votre territoire avec des
cultures diversifiées et des rotations plus longues en intégrant des
légumineuses ou des oléoprotéagineux dans votre assolement.
•
Laissez des plantes messicoles s’implanter en bords de champs pour
favoriser la biodiversité florale et mellifère.
Pour plus d’informations sur les abeilles et l’apiculture, contactez l’ADA (association de
développement apicole) de votre région, le référent apiculture de la chambre régionale d’agriculture
ou consultez le site internet de l’ITSAP-Institut de l’abeille www.itsap.asso.fr
3/3
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