Le balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus) à la Réserve de Scandola

SITES ET ESPECES D’OISEAUX REMARQUABLES – Corse 2017 - Participe Futur
Le balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus) à la Réserve de Scandola
Photo : Fred Denis
La Réserve Naturelle de Scandola s’étend de la rive nord du Golfe de Girolata à la marine d’Elbu au
sud de Galéria. Elle ne peut se visiter que par voie maritime : naviguer à bord d’Alcyon nous permet de
goûter à ce luxe ! Vous pourrez y découvrir un paysage extraordinaire de roches volcaniques rougeâtres
sculptées par l’eau et les vents, formant ainsi des îlots vertigineux et grottes aux formes incroyables.
La partie intégrale de la réserve naturelle de Scandola est une référence en Méditerranée reconnue
au niveau international par le monde scientifique. Elle est considérée comme un haut lieu de la biodiversité
au niveau marin.
En particulier, la réserve de Scandola héberge de
nombreuses espèces d’oiseaux, nicheurs ou de
passage. Aigles royaux, cormorans huppés,
faucons pèlerins et colonies de goélands y ont
par exemple élu domicile.
Construisant son nid (aire) sur le sommet
des pics rocheux, le balbuzard pêcheur est
l’emblème de la faune de la réserve. Rapace
spectaculaire, hôte autrefois commun de nos
rivières, lacs et étangs, il ne peut être confondu. Il présente une grande silhouette claire aux ailes « en
cloche », une tête à masque contrasté, et surtout une technique de pêche en piqué caractéristique.
Les mesures de gestion efficaces mises en place par la Réserve ont permis de restaurer les effectifs
d’antan. Dans les années 1970 ne subsistait que 4 couples nicheurs (!). Ce succès amène aujourd’hui la
Toscane et la Sardaigne à tenter de réintroduire l’espèce à partir de jeunes individus corses. Ces échanges
aboutiront peut-être à la recolonisation de ces régions italiennes, permettant ainsi la sauvegarde de ce
formidable rapace en Méditerranée.
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Le cormoran huppé à la Réserve des Bouches de Bonifacio
(Phalacrocorax aristotelis desmarestii)
La Réserve naturelle des Bouches de Bonifacio
est la plus grande de France métropolitaine. Elle
couvre, en plus de sa partie terrestre, une importante
zone maritime entre la Corse et la Sardaigne. Le site
abrite
37
%
des
espèces
remarquables
de
Méditerranée.
Soumise conjointement aux influences alpine
et africaine, les milieux qui la composent abritent une
flore cosmopolite et des espèces endémiques, c’est-àdire présentes uniquement sur cette petite zone. Sous
l’eau, des merveilles sont également à découvrir :
herbiers de posidonies, grande nacre, patelle géante,
mérou, gorgone, etc.
Les îles et îlots, ainsi que les nombreuses falaises et chaos granitiques
présentes tout le long de la côte constituent des sites de choix pour la
nidification de colonies d’oiseaux tels que le puffin cendré, ou encore le
cormoran huppé.
Depuis le pont d’Alcyon, vous pourrez observer ce cousin du Grand
cormoran. A la différence de ce dernier, que l’on rencontre aussi dans les
terres sur les plans d’eau et les rivières, le Cormoran huppé est visible
uniquement sur les côtes rocheuses. La sous-espèce méditerranéenne se
répartit de façon morcelée depuis les côtes orientales de l'Espagne jusqu'à
la Mer Noire. Saurez-vous apercevoir sa petite huppe et ses reflets vert
bouteille ?
Parmi les nombreux suivis menés par l’équipe de la réserve (photo-identification du grand dauphin
Tursiops truncatus, suivi dynamique de la végétation, mesures des températures, etc.), l’étude des
cormorans huppés figure en bonne place. Il s’agit en effet d’une espèce indicatrice : le suivi de l’état de
santé de sa population nous renseigne sur l’état de l’écosystème où il vit. Les nids occupés sont ainsi
comptés chaque année. Y aura-t-il beaucoup de jeunes cette année ?
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La fauvette sarde (Sylvia sarda) à la Réserve des Îles Cerbicale
La réserve naturelle des îles Cerbicale, située à
moins de 5 km de la côte près de Porto-Vecchio, se
compose de deux îlots rocheux et quatre petites îles.
Dans la continuité de la réserve des Bouches de
Bonifacio, elle vient ajouter à cet espace protégé 36
hectares de milieux remarquables. En effet, l’Homme n’a
jamais habité ces îles ; de fait, elles constituent un
refuge de choix pour la faune, et en particulier les
oiseaux.
Le site présente un grand intérêt pour la
nidification d’espèces marines telles que le cormoran
huppé de Méditerranée, le puffin cendré, l’océanite
tempête, ou encore le goéland d’Audouin.
A terre, le faucon pèlerin est présent, ainsi que des
espèces de passereaux méditerranéennes, telles que la
fauvette pitchou, ou encore la fauvette sarde, dont
l’aire de répartition très réduite en fait une espèce
endémique. Aussi, si vous voulez avoir la chance
d’observer ce petit oiseau insectivore aux jolis reflets
ardoisés (pour les mâles) et son œil au contour rouge,
vous êtes au bon endroit ! A vos jumelles ! Guettez les
mouvements dans la végétation basse. Attrapera-t-elle
devant vous un insecte au vol ?
Pour les amoureux des oiseaux, la réserve offre également une belle surprise, puisque la très
élégante Aigrette garzette a élu domicile sur ces îles depuis quelques années. Il s’agit là de l’une des seules
colonies insulaires maritimes de cette espèce en France.
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Le goéland d’Audouin (Larus audouinii) à la Réserve des Îles Finocchiarola
La Réserve naturelle des îles Finocchiarola est
constituée de trois îlots au large du Cap Corse. Ces îles
tirent leur nom du corse « finochju », fenouil. D’une
grande beauté, elles présentent un intérêt écologique
majeur. En effet, de par leur taille réduite et une
présence humaine limitée, l’écosystème y est
considéré simplifié : la prédation y est faible, et la
compétition entre espèces également. Cette réserve
joue donc un rôle important dans le réseau
stratégique des aires protégées, afin de contribuer à
la sauvegarde d’espèces d’oiseaux marins. En
particulier, il s’agit là d’un site de choix pour la
nidification du goéland d’Audouin, rare en Europe.
En France, ce goéland élégant, avec son bec
rouge caractéristique, ne se reproduit qu’en Corse. Il
dépend essentiellement des ressources marines pour se
nourrir, pêchant en mer des poissons proches de la surface.
En période de reproduction, il niche sur les falaises
rocheuses abritées. Présent également au Sud de la Corse,
pouvoir l’observer depuis Alcyon ou en promenade est
une chance. En effet, son statut de conservation en Europe
est dit « localisé », car plus de 90% de la population
reproductrice est regroupées sur moins de dix sites ! Ce n’est pas un goéland comme les autres !
Afin de l’aider un peu, des mesures de gestions ont été prises, telles que la mise en place de tuiles
plates destinées à abriter les poussins, ou encore la pose de silhouettes de goélands, pour attirer les adultes
nicheurs sur ces territoires. Ces initiatives ont montré de bons résultats, et les suivis se poursuivent, afin de
conserver ce très bel oiseau en Méditerranée.