millions d’emploi. Dans un contexte de mutation des modèles économiques et de
crise économique, l’insécurité juridique est préjudiciable à l’économie de la création.
• Pour la diversité culturelle. La diversité des acteurs et des œuvres, leur
indépendance par rapport aux acteurs dominants d’Internet, est le creuset de
valeurs indispensables et gage de démocratie. A. Filippetti, au Salon du Livre 2013 :
« Vecteur de notre rayonnement culturel, signe de la vitalité et de la diversité de
notre création littéraire, le livre est ferment de citoyenneté, il contribue à renforcer le
lien social ».
En outre, la déstabilisation du secteur créatif fragilise d’abord les petites entreprises, qui contribuent
significativement à la diversité culturelle en France et en Europe.
- La priorité à accorder, par principe, au cadre contractuel. Michel Barnier a mis en place en
2013 un dialogue entre les représentants des industries culturelles et les utilisateurs, intitulé
Licences pour l’Europe, afin d’identifier en priorité des solutions pratiques et contractuelles
pour assurer la circulation des œuvres en Europe: accès transfrontalier et portabilité des
contenus numériques, contenus générés par les utilisateurs, « licences en un clic » et
« exploration de textes et de données ». Les résultats ont été particulièrement satisfaisants
pour le livre et la Commission a pu appréhender le fait que le droit d’auteur n’était pas un
obstacle à ces pratiques.
La méthode du dialogue a porté ses fruits : conclusion en 2013 d’un accord entre auteurs et
éditeurs concernant le contrat d’édition à l’ère du numérique ; projet de numérisation des
œuvres indisponibles du XXè siècle (Relire) ; mise en place volontaire d’une rentrée littéraire
en Daisy pour accélérer l’accès des personnes handicapées visuelles aux livres. Concernant
l’exception « handicap », la réponse aux demandes des personnes handicapées n’est pas la
gratuité ni l’expropriation des auteurs, mais l’accessibilité aux œuvres sur laquelle les
éditeurs se sont fortement engagés, et que l’évolution technologique favorise.
Le SNE appelle donc à ne pas élargir ou créer de nouvelles exceptions au droit d’auteur, qui
risqueraient de créer des ruptures dans l’écosystème de la création.
Enfin, il convient également de veiller au respect des droits dans l’univers numérique et de ne pas
renoncer à la lutte contre le piratage.
Le droit d’auteur n’est pas un obstacle à l’innovation, comme en témoigne le développement sans
précédent des services numériques au cours de la dernière décennie, il n’est pas davantage un
obstacle à l’accès au savoir, qu’il a permis de démocratiser au cours des siècles : il est un obstacle à
la domination sans partage de grandes entreprises d’Internet.
La remise en cause du droit d’auteur apparait trop souvent comme une réponse inadaptée – et facile
- à de bonnes questions : celles des investissements dans la création, le savoir et la numérisation, de
la démocratisation de la culture et de la circulation des œuvres en Europe.
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