INITIATIVE POPULAIRE CANTONALE Initiative populaire constitutionnelle conçue en termes généraux Contre l’ouverture d’un centre « Islam et société » à l’Université de Fribourg : non à une formation étatique d’imams Les citoyennes et citoyens fribourgeois soussignés ayant le droit de vote en matière cantonale demandent, en vertu de l’article 41 let. a de la Constitution du canton de Fribourg et des articles 102 let. B, 123 et 124 de la loi sur l'exercice des droits politiques : que la Constitution cantonale soit modifiée afin d’introduire une base légale n’autorisant pas la création d’un centre « islam et société » tel que projeté et empêchant ainsi qu’une quelconque formation étatique d’imams soit instaurée. -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Dans le cas où les initiateurs renonçaient à la création de ce centre, la présente initiative deviendrait cependant sans objet. Arguments en faveur de l’initiative et en défaveur du « centre islam et société » : Introduction : Cette initiative populaire constitutionnelle est le dernier instrument démocratique à disposition des opposants au centre « islam et société » projeté à l’Université de Fribourg, plus particulièrement au sein de sa faculté de théologie de tradition chrétienne. Avant le lancement de cette initiative, les opposants à ce centre étaient déjà intervenus au Grand Conseil par le dépôt d’un mandat (2014 – GC58). Le Grand Conseil fribourgeois a accepté ce mandat par 52 oui, 38 non et 2 abstentions le 10 septembre 2014. Malgré ce résultat positif, ce mandat n’avait pas atteint la majorité qualifiée de 56 voix nécessaires à le rendre contraignant. Malgré les demandes publiques de l’UDC du canton de Fribourg au Conseil d’Etat et à l’Université de Fribourg de renoncer à ce projet, ceux-ci ont décidé d’ignorer la volonté politique clairement émise par les députés et de maintenir la création de ce centre. 1 Finances : En préambule l’aspect financier est un aspect important. Ce centre sera en grande partie – voire en totalité – à la charge du canton de Fribourg. A l’heure des restrictions budgétaires, l’ouverture de ce centre n’est pas une priorité. L’autre argument est que ce n’est pas à l’Etat de financer la formation théologique de religieux, quelque soit leur religion. La formation actuelle de théologiens chrétiens à l’Université de Fribourg doit être vue comme une exception justifiée par le statut de droit public octroyé par les fribourgeois aux Eglises catholiques romaines et évangéliques réformées (art. 141 Cst-Fr). Projet : Pour ce qui est du projet présenté par l’Université de Fribourg concernant ce centre de formation des imams – désormais dénommé centre « islam et société », celui-ci est ambigu et illogique. En effet, d’une part, on informe que ce centre est destiné aux personnes appelées à être en contact avec les musulmans, comme les « services sociaux, aumôneries d’hôpitaux, enseignantes, assistant-e-s sociales ; policiers ; diplomates1 ». D’autre part, on informe qu’il ne s’agira pas d’une formation coranique à proprement parler, mais de la transmission de connaissances nécessaires aux personnalités musulmanes influentes afin de s’intégrer dans l’environnement suisse (le Conseil d’Etat cite comme exemple des connaissances du christianisme, du droit et de l’histoire suisse ainsi que de compétences pédagogiques). Les personnes concernées disposent ou devraient déjà disposer de ces connaissances. Ce centre tel que présenté est inutile. En effet, s’il ne s’agit réellement que de transmettre ce type de connaissance, celles-ci sont déjà enseignées à l’Université de Fribourg, il suffit par conséquent de diriger les imams (et les personnes influentes de TOUTE religion) soucieux de s’intégrer en Suisse vers les cursus existants. Ils en seront d’autant mieux intégrer. Il a toujours été nié que ce centre soit une faculté coranique. Cependant, beaucoup appellent de leurs vœux l’ouverture d’une formation coranique à proprement dite. Nul doute que le centre existant sera appelé le cas échéant à intégrer cette formation coranique complète, ouvrant ainsi l’Université de Fribourg a des chercheurs islamiques éventuellement controversés. Nous ne voulons pas de cela aujourd’hui. Il appartient à 1 Réponse du Conseil d’Etat au mandat « 2014 – GC 58 » p. 2. 2 l’heure actuelle aux communautés musulmanes suisses de se mettre d’accord sur une interprétation de l’islam totalement compatible aux valeurs culturelles suisses et à son ordre juridique. Vouloir effectuer cette interprétation de l’islam par des personnes nonmusulmanes dans un cadre étatique nous apparaît comme étant une mise sous tutelle totalement illusoire de l’Islam. L’initiative a aussi comme objectif une égalité de traitement de la formation universitaire sur l’islam face à d’autres religions. Seule une intégration dans des structures existantes permettra un vrai dialogue avec toutes autres religions. Dans ce but il y a deux possibilités : soit un désenclavement de « l’institut pour l'étude des religions et le dialogue interreligieux » auprès de la faculté de théologie, soit auprès de « l’institut de droit des religions » dans la faculté de droit. Situation générale : Enfin, le contexte mondial du fondamentalisme islamique (tuerie de Charlie Hebdo, massacres perpétrés en autre par l’Etat islamique ou par le mouvement salafiste Boko Harem) touche également notre pays. En effet, l’islamisme radical existe aussi en Suisse, et nous en avons pour preuve le départ de jeunes suisses faire le djihad, ou encore certaines positions du Conseil central islamique suisse. Le but avoué de ces extrémistes est d’imposer leur religion, comme l’illustre la dernière vidéo du conseil islamique suisse qui annonçait leur « révolution islamique ». Donner comme réponse à ces extrémistes l’institutionnalisation de l’Islam à l’Université, c’est justement récompenser ces actes. Pour ces raisons principales nous nous opposons à l’ouverture d’un centre étatique dédié à l’Islam à Fribourg. Fribourg, le 24 avril 2015 UDC du Canton de Fribourg 3