MISE AU POINT Infections virales après transplantation rénale Viral infections after renal transplantation A. Scemla*, M.F. Mamzer-Bruneel* L * Service de transplantation rénale adulte, hôpital Necker-Enfants malades, Paris. e traitement immunosuppresseur, nécessaire à la prévention du rejet du greffon après transplantation rénale (TR), prédispose aux infections virales, que ce soit sous la forme de la réactivation d’un virus latent ou d’une primo-infection, notamment transmise par le donneur. Leurs manifestations cliniques et leurs conséquences sont de gravité variable, et dépendent à la fois du tropisme et de la pathogénicité des virus, mais aussi de leur pouvoir oncogène et de la profondeur de l’immunodépression Tableau I. Infections virales en fonction du temps, à l’ère des prophylaxies. 1er mois 1-3 mois 3-6 mois 6-12 mois > 12 mois Virus transmis par le greffon des patients. Elles traduisent l’atteinte des organes cibles, incluant, le cas échéant, le greffon lui-même. Elles surviennent à différents moments après la transplantation (tableau I), mais la gravité potentielle de certaines d’entre elles a conduit, d’une part, à la définition de contre-indications formelles à la transplantation des organes provenant de donneurs infectés par certains virus et, d’autre part, à l’élaboration de stratégies de prophylaxies et de vaccinations (tableau II). Ces stratégies, couplées à l’évolution des traitements immunosuppresseurs, ont modifié l’expression clinique des infections virales après TR. Infections à virus latents ubiquitaires HHV-6-HHV-7 Réactivation VHB et VHC EBV/LPT+++ Rares BKV EBV/LPT+ BKV et JCV Virus respiratoires et entériques CMV tardif, plus rare après 12 mois Norovirus HSV et VZV Les virus ubiquitaires du groupe Herpes, qui exposent les receveurs séropositifs pour ces virus (R+) à un risque de réactivation dont la gravité clinique est le plus souvent modeste, sont susceptibles d’entraîner des primo-infections bruyantes chez les receveurs séronégatifs (R–) d’organes provenant d’un donneur séropositif (D+), avant de persister à l’état latent. HHV-8 LPT : lymphome post-transplantation. Cytomégalovirus (CMV) Tableau II. Vaccinations de l’insuffisant rénal chronique et du transplanté rénal (15). Prétransplantation rénale Grippe Post-transplantation rénale Annuelle VHB Systématique, avec rappels Si Ac anti-HBs < 10 mUI/ml VZV Chez les patients séronégatifs* Contre-indiquée Fièvre jaune En cas de voyages prévus post-transplantation rénale en pays d’endémie Contre-indiquée VHA Chez les patients séronégatifs, en cas de voyage en pays d’endémie CMV En développement * En l’absence de contre-indication (immunodépression sous-jacente). VHA : virus de l’hépatite A ; VZV : virus varicelle-zona. 194 | La Lettre de l’Infectiologue • Tome XXVII - n° 5 - septembre-octobre 2012 En l’absence de prophylaxie, 50 à 90 % des patients D+R− développeront une infection à CMV, sous la forme d’une maladie dans 30 à 50 % des cas, surtout en cas de primo-infection. Les manifestations cliniques les plus fréquentes sont hématologiques, hépatiques et digestives, mais des formes pulmonaires, pancréatiques, rénales, neuroméningées, cardiaques et rétiniennes ont été plus rarement décrites. Le diagnostic d’infection repose sur la PCR plasmatique, plus sensible que l’antigénémie pp65, et celui de maladie, sur les atteintes d’organes et la Points forts »» La prise en charge des infections virales après transplantation rénale repose sur : • une détection virale précoce, grâce aux techniques de biologie moléculaire ; • l’allègement du traitement immunosuppresseur ; • le traitement antiviral spécifique. »» L’adaptation du suivi à la réponse cellulaire spécifique à chaque virus est en cours d’évaluation. »» Le bilan virologique après transplantation rénale en France comprend, pour les donneurs et les receveurs : • les sérologies VIH-1 et 2, HTLV-1, VHB, VHC, CMV, EBV, HHV-8 et l’Ag p24 ; • pour le donneur, quel que soit le statut sérologique : ARN VIH, ADN VHB et ARN VHC. mise en évidence du virus dans les tissus. Les stratégies préventives appliquées durant les premiers mois (prophylaxie systématique par valganciclovir [VGCV] ou valaciclovir ou traitement préemptif instauré devant la positivation de la PCR) diminuent le risque de maladies à CMV et la mortalité (1). La fréquence de survenue de maladies tardives semble diminuée par l’allongement de la durée de la prophylaxie de 3 à 6 mois. Enfin, une attention particulière est portée aux risques de leucopénie et d’émergence de souches résistantes sous VGCV. Le traitement curatif est systématique en cas de maladie (réplication du CMV et symptômes), pour une durée de 21 jours, suivi d’un traitement d’entretien, débattu, pendant 4 semaines. Les traitements par VGCV per os et par ganciclovir (GCV) i.v. sont comparables pour le traitement des formes modérées, avec des échecs clinique et virologique dans 15 et 30 % des cas, et des récidives clinique et virologique dans 15 et 30 % des cas (2). Le GCV reste le traitement de référence des formes sévères ou digestives. En cas d’échec thérapeutique, le dosage plasmatique du GCV et la recherche de souches résistant au GCV sont conseillés. En cas de résistance, le traitement repose sur le foscarnet, ou beaucoup plus rarement le cidofovir. En 2012, le maribavir et/ou les immunoglobulines spécifiques peuvent être obtenues dans le cadre d’une autorisation temporaire d’utilisation (ATU). L’allègement du traitement immunosuppresseur est un élément clé de la guérison. Enfin, la vaccination anti-CMV est en cours de développement (3). Le type et la durée des traitements préventifs et curatifs pourraient être guidés à l’avenir par le suivi de la réponse cellulaire T spécifique du CMV. Virus Epstein-Barr (EBV) La forme classique de mononucléose infectieuse est rare après TR. En revanche, c’est l’un des virus dont le pouvoir oncogène est le mieux établi, puisque 2 à 3 % des patients développent un lymphome post-transplantation lié à l’EBV. On distingue les lymphomes précoces, survenant dans les 12 mois suivant la TR et qui touchent surtout les patients D+R−, donc surtout les enfants, des lymphomes tardifs (4). Une surveillance de la virémie EBV est proposée dans cette population dans le but d’alléger l’immunosuppression en cas de virémie élevée. Cette étape permet souvent de guérir les formes précoces. Les formes tardives nécessitent un traitement plus agressif, de type chimiothérapie. Human Herpes virus 8 (HHV-8 ) Des primo-infections à HHV-8 sont possibles, éventuellement transmises par le greffon, mais HHV-8 est surtout associé aux sarcomes de Kaposi, aux lymphomes des séreuses et aux maladies de Castleman multicentriques. Ces complications suivent la réactivation du virus latent chez des patients issus du bassin méditerranéen, d’Afrique subsaharienne ou des Antilles. Le sarcome de Kaposi survient chez près de 10 % des patients R+, avec un risque maximal dans les 3 années suivant la TR (5). Des lésions cutanéo­muqueuses sont présentes dans plus de 90 % des cas, avec atteinte viscérale dans 20 à 50 % des cas. Le traitement repose sur l’allègement de l’immunosuppression. Le remplacement des inhibiteurs de la calcineurine par les inhibiteurs de mTOR permet une rémission chez près de 20 % des patients en 12 mois. Chez les autres, la prise en charge repose sur des traitements locaux, la radiothérapie et la chimiothérapie. Mots-clés Infection virale Transplantation rénale Immunodépression Cytomégalovirus Oncogénicité Highlights »» Management of viral infections after renal transplantation is based upon: •Early viral detection; •Reduction in immunosuppressive medication; •Specific antiviral medication; •Viral T cell specific responses might be helpful. »» French pre-transplant donor and recipient viral screening consists of: •HIV1-2, HTLV1, HBV, HCV, CMV, EBV, HHV8 serologies and p24 antigen; •For donor, HIV RNA, HBV DNA and HCV RNA are systematic. Keywords Viral infection Renal transplantation Immunosuppression Cytomegalovirus Oncogenicity Autres virus du groupe Herpès Les infections à Herpes simplex virus (HSV) 1 et 2 et à varicelle zona virus (VZV) sont généralement bénignes, même si de rares formes disséminées sont décrites. Le traitement préventif est systématique en début de greffe, et peut être repris en cas de récurrences. L’infection à HHV-6 est très rare, mais peut se manifester par des atteintes disséminées et un syndrome d’activation macrophagique. La pathogénicité de HHV-7 est quasi nulle. Virus des hépatites Les hépatites B et C entraînent une baisse de la survie après TR, mais ne constituent pas des contre-­ La Lettre de l’Infectiologue • Tome XXVII - n° 5 - septembre-octobre 2012 | 195 MISE AU POINT Infections virales après transplantation rénale indications à la TR (6). Des mesures dérogatoires très encadrées autorisent même le don de rein issu d’un donneur porteur du VHB ou du VHC. La politique de vaccination systématique des patients insuffisants rénaux chroniques a permis d’abaisser la prévalence du VHB à 4 %, mais la mauvaise réponse vaccinale nécessite une augmentation de la dose et des rappels. Après TR, la réactivation du VHB survient chez 2 à 10 % des patients, justifiant la prescription d’un traitement préventif par analogues nucléotidiques chez tout patient porteur d’un Ac anti-HBc isolé, dans l’année suivant la TR, ou à vie si l’Ag HBs est présent. La posologie des analogues nucléotidiques doit être adaptée à la fonction rénale. La virosuppression améliore le pronostic (7). La prévalence de l’hépatite C est de 10 à 20 % dans cette population, et son traitement est recommandé avant la TR, car l’interféron est peu efficace au décours et entraîne des rejets chez 15 à 40 % des patients. Bien que l’évolution de la fibrose soit modérée après TR, le risque de carcinome hépatocellulaire reste entier, et de rares cas d’hépatites fibrosantes et cholestasiantes sont décrits. En cas de progression de l’hépatite, la levée de l’immunosuppression est indispensable. Comme le virus de l’hépatite A (VHA), le virus de l’hépatite E (VHE) se transmet à l’homme par la voie orofécale. Tout comme le VHA, le VHE est à l’origine d’hépatites aiguës et peut entraîner des hépatites fulminantes. Chez les patients transplantés, le VHE peut évoluer vers la chronicité, définie par une virémie positive ou une excrétion fécale associées à une cytolyse hépatique pendant plus de 6 mois (8). L’évolution peut se faire vers la cirrhose. La guérison repose sur l’allègement de l’immunosuppression ; l’intérêt de la ribavirine est en cours d’évaluation. Virus de l’immunodéficience humaine (VIH) L’infection par le VIH n’est pas une contre-indication à la TR si la charge virale est indétectable depuis 3 à 12 mois sous antirétroviraux, sans infection opportuniste récente, et avec un taux de CD4 supérieur à 200/mm3. Les survies des patients et des greffons sont identiques à celles relevées chez les patients non infectés, mais l’incidence des rejets aigus semble plus élevée (9). Le traitement par anti-intégrase, qui a très peu d’interactions avec les immuno­ suppresseurs, simplifie la prise en charge. Human T-cell lymphotropic virus (HTLV), autre rétrovirus humain, ne contre-indique pas la TR, car les complications n’augmentent pas après TR. 196 | La Lettre de l’Infectiologue • Tome XXVII - n° 5 - septembre-octobre 2012 Virus à tropismes spécifiques Parmi les virus entériques, le norovirus doit être recherché en cas de diarrhées chroniques, par PCR dans les selles. En effet, il est une des causes principales des gastroentérites aiguës communautaires, responsables d’infections chroniques sévères après TR (10). Le traitement consiste en une diminution de l’immunosuppression et, en cas de persistance, l’administration orale d’immunoglobulines polyvalentes semble intéressante. Les autres virus entériques, dont le rotavirus, ont une présentation similaire à celle des immunocompétents. De rares infections disséminées ou du greffon à adénovirus ont été décrites. Les virus à tropisme respiratoire (influenza, VRS, adénovirus, métapneumovirus, et, dans une moindre mesure, rhinovirus et coronavirus) peuvent être responsables de bronchites et de pneumopathies graves. Bien que la réponse vaccinale antigrippale soit mauvaise, la vaccination annuelle est recommandée. Le traitement antigrippal doit être instauré précocement. Le traitement par ribavirine est possible pour le VRS. Le parvovirus B19 peut entraîner une infection sévère et prolongée après TR, consistant le plus souvent en une anémie sévère arégénérative (11). Des atteintes rénales (microangiopathie thrombotique, ou hyalinose segmentaire et focale) sont aussi décrites. Le diagnostic est affirmé par la détection de l’ADN viral par PCR sanguine. Le traitement repose sur l’allègement de l’immunosuppression et l’administration d’immunoglobulines intraveineuses polyvalentes. Polyomavirus Les papillomavirus sont responsables des verrues observées chez plus de la moitié des transplantés rénaux et des condylomes anogénitaux présents chez 3 % d’entre eux, avec une prépondérance féminine. En cas de lésions sévères, seul l’allègement de l’immunosuppression apporte un bénéfice. Le BK virus (BKV) persiste à l’état latent dans les cellules tubulaires rénales et urothéliales. La réactivation virale peut se compliquer de néphropathie (N-BKV), avec une insuffisance rénale aiguë puis chronique et une perte du greffon. Le dépistage se fait par la détection de l’ADN viral par PCR plasmatique au cours des premiers mois de la greffe. Toute virémie BKV doit conduire à la réalisation d’une biopsie rénale, à l’allègement de l’immunosuppression et à une surveillance étroite jusqu’à négativation (12). Le suivi de la réponse cellulaire T MISE AU POINT spécifique du BKV pourrait permettre une meilleure adaptation du traitement immunosuppresseur. Les autres traitements n’ont pas prouvé leur intérêt. Le JC virus (JCV) est un virus latent fréquent (1/3 de la population), qui ne se réactive que très rarement après TR. Il peut alors entraîner une leucoencéphalopathie multifocale progressive, pouvant progresser vers la démence et le décès. L’IRM cérébrale suffit à retenir le diagnostic, en l’absence de diagnostic différentiel. La détection de JCV par PCR dans le plasma et le liquide céphalorachidien est inconstante. JCV peut aussi être responsable d’une néphropathie se manifestant par une insuffisance rénale aiguë, et caractérisée par une néphrite virale histologique avec immunomarquage SV40 positif, une virémie et une virurie JCV (13). Le traitement repose sur l’allègement ou l’arrêt de l’immunosuppression. Infections virales émergentes Les virus émergents peuvent être responsables d’infections particulièrement sévères, et doivent donc être évoqués dans les zones d’endémie. Le West Nile Virus, le virus rabique (14) et celui de la chorioméningite lymphocytaire (CML) peuvent être responsables de troubles neurologiques fébriles sévères. Ils peuvent être transmis par le donneur, lorsque le diagnostic n’a pas pu être fait avant le prélèvement. Des cas de méningo-encéphalites aboutissant au décès des receveurs ont été décrits dans ce contexte. Leur acquisition après la TR est possible lors de séjours en zone d’endémie. Conclusion Les progrès de la TR conduisent à transplanter des patients de plus en plus âgés, plus immunisés, avec de nouvelles associations d’immunosuppresseurs. De ce fait, et malgré les progrès des mesures de prévention, de dépistage et les progrès thérapeutiques, les infections virales sont une cause majeure de morbimortalité. La transmission de virus émergents par le donneur représente un nouveau défi, nécessitant une enquête épidémiologique étroite. L’amélioration des pratiques vaccinales et l’allègement systématique des traitements immunosuppresseurs sont 2 points clés de la prise en charge. La concertation régulière entre néphrologues, virologues et infectiologues est un élément essentiel du suivi des patients. ■ Références bibliographiques 1. Kotton C, Kumar D, Caliendo AM et al. International consensus guidelines on the management of cytomegalovirus in solid organ transplantation. 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