sis, RDA) [1, 2]. Le sérum ayant servi à l’isolement prove-
nait d’un patient de 58 ans (T.T.) ayant reçu 35 unités de
sang à l’occasion d’une chirurgie cardiaque et présentant
une hépatite posttransfusionnelle non A-G. Par application
de la technique RDA sur deux échantillons sanguins préle-
vés avant et pendant le pic de transaminases constaté chez
le patient (180 IU/L, dix semaines après chirurgie), un frag-
ment de séquence ADN d’environ 500 nucléotides (nt) a
été isolé ; ce clone (N22) ne présentait pas d’homologie
significative avec les séquences déposées dans les bases
de données à cette date. Par une approche de PCR inverse,
la séquence N22 était étendue à 3 739 nt quelques mois plus
tard [3] suggérant un génome linéaire pour le prototype
TA278. L’ambiguïté existant sur les extrémités 5’et 3’du
génome viral était finalement levée au début de 1999 par
les travaux de deux équipes démontrant son caractère cir-
culaire (prototype TTV-1a/3853 nt), après résolution d’une
séquence riche en G+C d’environ 120 nt [4, 5] (figure 1).
Le TTMV (Torque teno mini virus) a été identifié fortuite-
ment par PCR à la fin de 1999 au cours d’une étude de
prévalence du TTV chez des donneurs de sang. Des pro-
duits d’amplification légèrement plus courts qu’attendus
ont révélé des séquences très divergentes par rapport à
celles déjà connues pour le TTV, et, par PCR inversées,
plusieurs génomes circulaires d’environ 2 900 nt ont pu
être caractérisés (prototype TLMV-NLC030 / 2 915 nt)
[6, 7]. Le virus a été originellement désigné TLMV (TTV-
like mini-virus) par analogie avec le TTV, puis officielle-
ment nommé TTMV par le Comité international pour la
taxonomie des virus (ICTV) [8].
Plus récemment, en 2005, un troisième groupe de virus
initialement désignés small anellovirus était identifié par
une approche de métagénomique (sequence-independent
single primer amplification, SISPA) chez des patients pré-
sentant une sérologie positive pour le VIH [9]. Les deux
génomes circulaires caractérisés étaient composés de
2 249 nt (SAV1) et 2 635 nt (SAV2) et présentaient des
séquences fortement divergentes par rapport aux TTV et
TTMV. Dans une deuxième approche, en 2007, plusieurs
génomes viraux d’environ 3 200 nt (prototype TTMDV-
MD1-073 / 3 242 nt) étaient caractérisés, dont certains pré-
sentaient une très forte homologie de séquence avec SAV1
ou SAV2 [10]. Sur ces bases, ces derniers ont été considérés
comme de potentiels mutants de délétion au profit de la
forme de 3,2 kb désignée TTMDV (Torque teno midi
virus).
Identification chez l’animal
Assez tôt dans la connaissance de ces nouveaux virus, il est
devenu évident que l’infection à Anelloviridae était égale-
ment identifiable chez certaines espèces animales. Dès
1999, plusieurs séquences partielles de type TTV, diver-
gentes, étaient identifiées par PCR chez les chimpanzés
communs et pygmées [11]. À la même date, une autre
étude présentait la détection par PCR de séquences TTV,
proches de celles identifiées chez l’homme, chez divers
animaux de ferme (poulets, porcs, vaches, moutons) [12] ;
ces résultats n’ont cependant pas été confirmés par d’autres
équipes malgré l’utilisation du même système d’amplifica-
tion [13]. Depuis ces premières approches, une vingtaine
de séquences complètes ont été caractérisées chez l’animal
sauvage, de compagnie et de ferme. Ainsi, des séquences
de type TTV et TTMV ont été isolées dès 2000 chez des
primates non humains (chimpanzé, prototypes Pt-TTV6 /
3 690 nt et Pt-TTV8-II / 2 785 nt ; macaque, prototype Mf-
TTV3 / 3 798 nt) ; plus récemment, en 2009, des séquences
de type TTMDV étaient également caractérisées chez le
chimpanzé (prototype Pt-TTMDV210 / 3 257 nt). Cepen-
dant, une majeure partie des génomes isolés se sont révélés
hautement divergents par rapport aux formes TTV, TTMV
ou TTMDV, comme ceux caractérisés chez le tamarin (pro-
totype So-TTV2 / 3 371 nt), le tupaia (petit mammifère
insectivore, prototype Tbc-TTV14 / 2 199 nt) et le dourou-
couli (petit primate dit « singe hibou », prototype At-TTV3
/ 3 718 nt). Des génomes extrêmement divergents ont éga-
lement été isolés chez le chat (prototype Fc-TTV4 /
2 064 nt) et le chien (prototype Cf-TTV10 / 2 797 nt),
ainsi que chez le porc (prototype Sd-TTV31 / 2 878 nt)
TTV-1a
3853 nt
ORF2
ORF1
ORF3
ORF4
Région GC-riche
TTMDV-MD1-073
3242 nt
ORF1
ORF2
ORF3
ORF4
Régions GC-riches
TTMV-NLC030
2915 nt
ORF2
ORF1
ORF3
ORF4
Région GC-riche
Figure 1. Prototypes TTV, TTMDV et TTMV. Les ORFs supérieures à 50 acides aminés sont représentées.
revue
4Virologie, Vol. 14, n
o
1, janvier-fe
´vrier 2010
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