Article paru dans « La lettre des astrologues », revue de la Fédération des Astrologues français, FDAF. www.fdaf.org
Proposé par Sandrine Delrieu, auteur des Lettres de lunaison. www.madrugada.fr - sandrine.delrieu@club-internet.fr
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consulte devient finalement un objet de
l’astrologue.
Un médecin ou radiologue observant un
scanner de notre cerveau a le même type de
pouvoir sur un néophyte en la matière. « Celui
qui a de la connaissance » voit certaines
choses, et traduit ce qu’il voit, avec bien sûr sa
dose de subjectivité dans l’interprétation. Les
patients, eux, entendent les mots, la sonorité du
langage, scrutent les silences, les froncements
de sourcil, les tapotements des doigts sur la
table… Consulter une personne pour des
raisons qui touchent notre vie, notre santé, nos
projets, nos espoirs et nos douleurs peut mettre
en position de fragilité, d’hyper-réceptivité, de
porosité émotionnelle. D’où l’impact de nos
langages parlés et corporels.
L’astrologue et l’art de la consultation
De nombreux astrologues se forment en
autodidacte, à travers livres et observations de
thèmes, accompagné parfois de cours et de
stages. Dès que se met en place la
configuration d’une consultation, il peut être
judicieux d’aborder de manière plus aiguisée le
contexte et les enjeux d’une relation
d’accompagnement. Formations en
psychologie, psychanalyse… peuvent faire
partie des incontournables dès lors que l’on
prend la responsabilité de parler à quelqu’un
d’autre, qui plus est en ayant en main un outil,
l’astrologie, qui suscite de nombreux
fantasmes. Tout astrologue est un humain, une
personne dont le champ de conscience est
forcément limité et façonné par son propre
développement en tant qu’individu. Il se passe
mille choses dans une consultation (projection,
transfert, contre-transfert…) qui nécessitent
toute notre vigilance et nous demande d’être le
plus conscient possible de ce que nous faisons.
L’astrologie est une connaissance singulière,
qui nous « épate » souvent et suscite notre
admiration : grâce à l’observation des positions
planétaires, des cycles, des transits… nous
pouvons observer des phénomènes, des
ambiances, des dynamiques, des défis
d’évolution. En partageant simplement avec les
patients quelques-unes de nos clefs de lecture
(par exemple expliquer le cycle de Saturne si
une personne qui vient nous consulter vit un
retour de Saturne en position natale), nous
participons à dégonfler la bulle irrationnelle
qui tourne autour de l’astrologie en
démystifiant le fait que nos paroles ne tombent
pas du ciel mais découlent d’observations
partagées avec d’autres astrologues,
psychologues, etc…
Nous proposons nos éclairages, nous
partageons nos connaissances… la personne
écoute ses ressentis et dispose. Instaurer une
relation de sujet à sujet, en participant au
développement de l’autonomie et de la
conscience individuelle de chacun.
L’astrologie, passé, présent, futurs
Le témoignage d’Aline ravive cependant une
grande question : notre futur est-il écrit, et le
cas échéant, pouvons-nous le décrypter ?
Avons-nous un seul futur ou des futurs
possibles ? Un des fondamentaux de la
pratique astrologique est la connaissance des
cycles, des « retours » de certaines planètes sur
leur position de naissance, des transits qui
« activent les contenus » de certaines
configurations planétaires. Prédire l’avenir
(une future conjonction entre deux planètes par
exemple) reviendrait à savoir lire un retour
possible de contenus passés, la répétition, ou la
réactualisation, d’un schéma inscrit dans la
mémoire d’une personne. À ce titre, un voyant
racontait un jour à une amie que plus les
personnes avaient réalisé un « travail sur soi »,
une thérapie, plus elles avaient travaillé sur
leur histoire, leurs blessures, leurs chocs
émotionnels, les mémoires trans-
générationnelles, etc… moins ce voyant avait
de visions de leur avenir, un peu comme si de
grandes plages, vierges de toute mémoire, se
présentaient devant ces personnes. Il ne
pouvait rien pré-dire. Pour lui, ces personnes
participaient pleinement à l’écriture de leur
devenir, avec leur conscience et leur créativité.
Cette observation est une belle promesse : si le
20ème siècle nous a permis de développer nos
connaissances de l’être humain, du vivant et
des dynamiques de l’inconscient individuel et