DÉPISTAGE DES CANCERS : RECOMMANDATIONS ET

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Document destiné aux professionnels de santé – État des connaissances au 29 avril 2016
DÉPISTAGE DES CANCERS :
RECOMMANDATIONS ET CONDUITES À TENIR
CANCER COLORECTAL
• Patient(e) à risque moyen : proposer le test de recherche de sang occulte dans
les selles tous les 2 ans aux femmes et aux hommes de 50 à 74 ans. Le test est
disponible à la commande sur votre Espace Pro d’Ameli.fr ou auprès de votre structure
de gestion.
• Patient(e) à risque élevé : orientation vers un gastro-entérologue pour une
coloscopie.
• Patient(e) à risque très élevé (suspecté ou avéré) : consultation d’oncogénétique et suivi adapté.
CANCER DU COL DE L’UTÉRUS
Effectuer ou préconiser un frottis cervico-utérin tous les 3 ans (après 2 frottis
normaux à 1 an d’intervalle), pour les femmes entre 25 et 65 ans. Bien qu’il existe
des vaccins, le dépistage régulier reste indispensable : les femmes doivent
continuer à faire régulièrement des frottis.
CANCER DU SEIN
• Patiente à risque moyen : recommander un dépistage par mammographie
tous les 2 ans aux femmes âgées de 50 à 74 ans dans le cadre du dépistage
organisé. Si la patiente n’a pas reçu son invitation, lui proposer de contacter la
structure de gestion en charge des dépistages dans son département.
• Patiente à risque élevé : examens et suivi adaptés selon les antécédents.
• Patiente à risque très élevé (suspecté ou avéré) : consultation d’oncogénétique et suivi adapté.
MÉLANOME
• En présence d’un(e) patient(e) à risque :
£ l’orienter vers un dermatologue en vue d’un examen annuel de la peau ;
£ lui recommander de pratiquer l’autoexamen cutané une fois par trimestre (règle ABCDE) ;
£ en cas de lésion suspecte, adresser le/la patient(e) sans délai à un dermatologue.
LE CAS DU DÉPISTAGE DU CANCER DE LA PROSTATE
En France et à l’étranger, aucune autorité sanitaire ne recommande le dépistage systématique par dosage du PSA chez les hommes.
La HAS précise qu’il n’a pas été retrouvé d’éléments scientifiques permettant de justifier un dépistage du cancer de la prostate par
le dosage du PSA, y compris dans des populations considérées comme plus à risque. Toutes les recommandations rappellent que
les hommes qui envisagent de passer un dépistage du cancer de la prostate doivent être clairement informés de ses avantages
et de ses inconvénients.
Un document d’information sur les recommandations actuelles et sur les bénéfices et risques du dépistage du cancer de la prostate
est à votre disposition sur e-cancer.fr. Si un patient asymptomatique vous sollicite, vous pouvez lui remettre la brochure « Dépistage
du cancer de la prostate : s’informer avant de décider », disponible sur e-cancer.fr.
DÉTAIL DES
CONDUITES
À TENIR
AU VERSO
>
CANCER DU SEIN
(1)
42 000 nouveaux cas et 17 500 décès
par an (1).
Rare avant 50 ans (< 5 % des cas).
Détecté au stade I et II, le taux de
survie à 5 ans est supérieur à 90 %.
49 000 nouveaux cas et 11 900 décès par an .
L’incidence augmente rapidement après 35 ans.
Lorsque le cancer est détecté à un stade précoce
(0, I, II), les chances de survie à 5 ans sont supérieures
à 95 %.
CONDUITES À TENIR
CONDUITES À TENIR
EN PRÉSENCE DE SYMPTÔMES
Présence de sang rouge ou noir dans
les selles, troubles du transit ou douleurs
abdominales d’apparition récente,
amaigrissement inexpliqué…
£ Orientation vers un gastro-entérologue
pour une coloscopie.
EN L’ABSENCE DE SYMPTÔMES
• Personne à risque moyen
– Femmes et hommes âgés de 50 à 74 ans
sans facteur de risque.
£ Test de recherche de sang dans les
selles dans le cadre du dépistage organisé.
• Personne à risque élevé
– Antécédent personnel de cancer
colorectal ou d’adénome.
– Antécédent familial de cancer colorectal
ou d’adénome avancé (1 parent du 1er degré
< 65 ans, ou 2 parents du 1er degré quel
que soit l’âge).
– Antécédent de maladie inflammatoire
chronique (rectocolite hémorragique
et maladie de Crohn).
£ Orientation vers un gastro-entérologue
pour une coloscopie.
• Personne à risque très élevé
– Suspicion : cancer avant 50 ans,
récurrence familiale
– Avéré : mutation identifiée
(Polypose adénomateuse familiale,
cancer colorectal héréditaire
non polyposique (HNPCC
ou syndrome de Lynch).
£ Consultation d’oncogénétique et suivi
endoscopique adapté.
EN PRÉSENCE DE SYMPTÔMES
Tuméfaction, rétractation cutanée
ou mamelonnaire, inflammation,
écoulement mamelonnaire,
adénopathie axillaire…
£ Examens de diagnostic
(mammographie, échographie,
biopsie…).
EN L’ABSENCE DE SYMPTÔMES
• Personne à risque moyen
– Femmes âgées de 50 à 74 ans
asymptomatiques et ne présentant
pas de risque particulier.
£ Mammographie tous
les 2 ans dans le cadre du
dépistage organisé.
• Personne à risque élevé
– Femmes avec antécédent de
cancer du sein ou de carcinome
canalaire in situ.
£ Examen clinique tous
les 6 mois pendant les 2 ans
suivant la fin du traitement, puis
tous les ans et mammographie
annuelle unilatérale ou bilatérale
suivie ou non d’une échographie.
– Femmes avec antécédent
d’hyperplasie atypique canalaire
ou lobulaire.
£ Mammographie annuelle
pendant 10 ans, suivie ou non
d’une échographie. À la fin
des 10 ans, si la patiente a +
de 50 ans : elle est dirigée vers
le dépistage organisé ;
(1) Données publiées dans « Les Cancers en France – INCa Édition 2015 ».
si elle a – de 50 ans :
mammographie ± échographie
tous les 2 ans jusqu’à 50 ans.
– Femmes avec antécédent
d’irradiation thoracique à haute
dose (maladie de Hodgkin).
£ Examen clinique et une IRM
tous les ans, à partir de 8 ans
après la fin de l’irradiation,
et mammographie annuelle
(incidence oblique) et éventuelle
échographie en complément
recommandées au + tôt (20 ans
pour l’examen clinique, 30 ans
pour l’IRM).
• Personne à risque très élevé
– Suspicion : femme chez
laquelle on suspecte une forme
familiale de cancer du sein
(score d’Eisinger supérieur
ou égal à 3).
– Avéré : mutation BRCA1 ou 2
identifiée.
£ Consultation d’oncogénétique
et suivi spécifique (IRM,
échographie pelvienne…).
CANCER DU COL
DE L’UTÉRUS
CANCER DE LA PEAU
(MÉLANOME)
Un dépistage régulier de la population
cible devrait permettre de réduire
l’incidence des cancers invasifs de 90 %.
3 000 nouveaux cas et près de 1 100 décès
par an (1).
Pic d’incidence à 40 ans pour les cancers
invasifs.
11 800 nouveaux cas de mélanome
et 1 670 décès par an (1).
L’incidence a triplé ces 20 dernières
années.
Le taux de survie à 5 ans est supérieur
à 90 % lorsque la taille de la tumeur est
< 1 mm (indice de Breslow).
RECOMMANDATIONS
ET CONDUITES À TENIR
RECOMMANDATIONS
STRATÉGIE DE DÉPISTAGE
Le frottis cervico-utérin est recommandé tous
les 3 ans après 2 frottis annuels normaux
chez les femmes âgées de 25 à 65 ans (sauf chez
les femmes hystérectomisées ou n’ayant jamais
eu de rapports sexuels).
CONDUITES À TENIR
SELON LE RÉSULTAT DE L’EXAMEN
– Frottis normal
£ Nouveau frottis à programmer
en respectant le calendrier.
– ASC-US ou présence d’atypies des cellules
malpighiennes de signification indéterminée :
contrôle du frottis à 6, 8 et 30 mois, ou « triage »
par test HPV ou colposcopie.
£ Colposcopie/biopsie si persistance
des anomalies cytologiques ou si test HPV
positif.
– Lésion malpighienne intraépithéliale
de bas grade.
£ Contrôle du frottis à 6, 12 et 24 mois
ou colposcopie.
£ Colposcopie/biopsie si persistance
des anomalies cytologiques.
– Lésion malpighienne de haut grade, ou
ASC-H (atypies ne permettant pas d’exclure
une lésion de haut grade).
£ Colposcopie/biopsie.
– Anomalies des cellules glandulaires.
£ Colposcopie/biopsie, curetage
de l’endocol.
LES FACTEURS DE RISQUE À RECHERCHER
– Antécédent personnel ou familial
de mélanome.
– Nombre de nævus atypiques > 2.
– Nombre de lésions mélanocytaires (nævus
communs) > 40.
– Antécédent de brûlure solaire.
– Exposition aux UV artificiels.
– Éphélides (taches de rousseur)
nombreuses.
– Phototype cutané de type I (peau
extrêmement blanche, cheveux blonds
ou roux, yeux bleus/verts).
– Nævus congénital géant (diamètre
> 20 cm).
En présence d’un patient à risque :
– l’orienter vers un dermatologue en vue
d’un examen annuel de la peau ;
– lui recommander de pratiquer un
autoexamen cutané une fois par trimestre
(règle ABCDE) ;
– l’informer sur les risques de l’exposition
solaire et de l’exposition aux UV artificiels.
UNE LÉSION DOIT ÊTRE CONSIDÉRÉE
COMME SUSPECTE SI 2 DES CRITÈRES
SUIVANTS SONT PRÉSENTS PRÉSENTS
– Asymétrie : forme non circulaire avec
2 moitiés qui ne se ressemblent pas.
– Bords irréguliers.
– Couleur non homogène.
– Diamètre en augmentation (en général
supérieur à 6 mm).
– Évolution : toute tache pigmentée qui
change d’aspect.
£ En cas de lésion suspecte, adresser
le patient sans délai à un dermatologue.
INCa - SIREN : 187 512 777 – Avril 2016 – MEMODEP16
CANCER COLORECTAL
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