Modulation des fibroblastes par les microbes intestinaux - implications pour les maladies
inflammatoires chroniques
Pendant la dernière moitié du siècle passé les pays occidentales ont été témoin d'une augmentation
dramatique du développement des maladies inflammatoires chroniques telles que l'asthme, les allergies,
l'autoimmunité et les maladies chroniques intestinales. (inflammatory bowel disease)
Ceci nous a mené à nous préoccuper de notre style de vie moderne et à concentrer nos efforts sur la
détermination des facteurs environnementaux menant au développement de ces maladies.
Un des changements les plus dramatiques de notre environnement microbien a été l'élimination de grands
vers multicellulaires.
De tels vers, vivant souvent dans l'intestin pendant des années, créent des infections chroniques.
On les trouve en grande quantité dans les intestins des animaux sauvages du monde entier et ils infectent
toujours environ 2.5 milliards de personnes vivant sans accès à une hygiene appropriée.
En revanche, ils ont été presque entièrement éliminés chez les habitants des pays développés.
La présence d'un grand nombre de bactéries inoffensives dans notre intestin représente un autre facteur
important pour la santé d’un individu. Il y a de plus en plus d'évidences indiquant que le style de vie et
l'environnement peuvent provoquer des changements dramatiques au sein de cette communauté
bactérienne.
Tandis que, chez une personne saine, l’on dénombre environ 1.000 espèces différentes de bactéries dans le
grand intestin, certains facteurs ont été identifies comme étant les principales causes de changement du
nombre et du type d’espèces que nous hébergeons: un changement de régime, le lieu de naissance ainsi que
la méthode (césarienne ou non), l’allaitement naturel ou par biberon et l’utilisation d’antibiotiques.
Des preuves scientifiques ont établi qu’une variation dans l’exposition à ces vers intestinaux peut
considérablement influencer notre santé et surtout notre prédisposition aux maladies chroniques.
À ce jour, le grand défi est de comprendre comment ces organismes peuvent moduler une maladie et
d’utiliser ces informations pour soigner la maladie concernée.
Dans ce but, beaucoup d'efforts portent actuellement sur les populations de cellules immunitaires
classiques, en particulier les “regulatory T-cells” qui sont connues pour empêcher des réponses
inflammatoires excessives.
Toutefois on connaît très peu le rôle des cellules tissulaires, à savoir des fibroblastes. Ces cellules se
trouvent dans tout l'intestin et les organes du système immunitaire et sont connues depuis longtemps pour
leur capacité à fournir structure et intégrité aux tissus.
Des études récentes indiquent qu'elles jouent également un rôle en réglant des immuno-réactions, en
libérant des voies pour le mouvement cellulaire et en fournissant des signaux aux cellules classiques de
notre système immunitaire.