impossible, les Luxembourgeois continuaient à résister passivement et 3.500 jeunes désertaient l’armée
allemande après leur incorporation. Ce chiffre doit être rapproché des quelques 2.000 collaborateurs avec
les Nazis qui furent jugés pour trahison après la libération.
En juin 1943, Gustav Simon annonça que le Luxembourg était Judenfrei (libre de tous juifs). Sur 3.500 Juifs
vivant au Luxembourg avant la guerre, la plupart avaient fui le pays à temps, 683 ont été déportés dont 43
ont survécu.
Au total, 5.700 citoyens luxembourgeois sont morts du fait de la guerre, soit 2 % environ de la population :
un bien lourd tribut. A titre de comparaison les pertes françaises sont estimées à 600.000 personnes
(militaires et civiles), soit 1,5 % de la population à l’époque.
Le destin tragique des 9 jeunes luxembourgeois.
Après avoir été incorporés de force, les 9 jeunes ont été envoyés dans des camps d’entraînement de la
Wehrmacht : le Warthelager dans la région de Posen (Poznan) ou le camp de Marienburg (Mabork) tous les 2
en Pologne à plus de 1.000 km du Luxembourg, puis ils ont été intégrés dans le « Grenadier-Regiment »
757, qui a été constitué au Warthelager le 13 novembre 1942 et qui avec les régiments 758 et 759 formaient
la 338e division d’infanterie
Cette division stationnait à Anvers en Belgique en janvier 1943, puis fit mouvement vers la vallée du Rhône..
En février 1943, elle occupe le secteur côtier méditerranéen situé entre Mauguio à proximité de Montpellier
et Carry-le-Rouet au nord-ouest de Marseille, un secteur totalisant 140 km de côtes.
La 338e ID de type classique dispose d’environ 10.500 combattants, dont 243 officiers, 45 fonctionnaires,
1.829 sous-officiers et 8.427 soldats, répartis essentiellement entre les 3 régiments de grenadiers et 1
régiment d’artillerie avec 9 batteries.
Le 757e GR occupe Aigues-Mortes, le 758e occupe Martigues et le 759e avec 2 bataillons occupe le golfe de
Beauduc, la partie centrale du dispositif.
Les 9 enrôlés de force se retrouvent à Palavas-les-Flots avec comme mission de surveiller le ciel et la
Méditerranée et de repousser toutes attaques éventuelles des armées alliées présentes en Afrique du Nord.
Les Luxembourgeois peu enclins à s’éterniser sous l’uniforme détesté de la Wehrmacht, recherchaient le
contact avec la résistance française, dans le but de disparaître dans le maquis français dans un premier
temps et de passer en Angleterre via l’Espagne dans un deuxième temps. Grâce à la maîtrise de la langue
française, il leur était relativement facile de nouer des relations avec les habitants et ensuite avec la
résistance à qui ils transmettaient des informations sur l’organisation des défenses allemandes, aussitôt
transmises à Londres. Le jour de la désertion en bloc de tous les luxembourgeois était fixé au 8 octobre
1943. Malheureusement un traître, un autre Luxembourgeois, convaincu par le nazisme, s’était infiltré dans
le Groupe et informait les Allemands de leurs intentions. Le 8 octobre au matin, la Feldgendarmerie
allemande refermait la souricière et elle réussit à arrêter tout le monde y compris le traître pour donner le
change et trois officiers français, membres de l’armée secrète : Louis Maurel, 37 ans, ingénieur ; le
commandant Pierre Colin, 44 ans, aviateur et Maurice Popouneau, 32 ans, aviateur qui devaient prendre en
charge les fugitifs. Les 9 Luxembourgeois avaient enlevé leurs uniformes allemands et portaient des
vêtements civils et étaient munis de faux papiers français, ce qui aggravait leur cas aux yeux des Allemands.
Le 8 janvier 1944, 11 Luxembourgeois comparaissaient devant le tribunal de guerre de la 338e division
d’infanterie ; les 9 personnes déjà mentionnés et les dénommés Marcel Haas, né le 3/11/1922 à Schifflange