Invasion du Luxembourg par les allemands.

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Invasion du Luxembourg par les allemands.
Le 10 mai 1940, les troupes allemandes occupaient le Luxembourg quasiment sans résistance, car le
Luxembourg n’avait que quelques centaines de volontaires et gendarmes à opposer aux 3 divisions de
Panzer de Guderian (+/- 50.000 hommes et 600 chars), qui traversaient le pays en quelques heures, se ruant
vers Sedan pour attaquer la France. Le chemin le plus direct pour contourner la ligne Maginot passait
malheureusement par le Nord du Luxembourg .
Le Luxembourg - pays neutre - avait beau protester et 47.000 Luxembourgeois, dont la Grande-Duchesse et
le Premier Ministre s’enfuir en France : le pays restait sous occupation de l’armée allemande jusqu’au 10
septembre 1944, date de libération par l’armée américaine. Le pays fut à nouveau envahi par l’armée
allemande lors de la bataille des Ardennes pendant une courte période entre décembre 1944 et janvier
1945.
Dès le début de l’occupation une partie de la population résistait à l’envahisseur par ses faibles moyens
(actes de sabotage et organisation de filières de fuite), une partie collaborait avec les Nazis et la majorité
souhaitait rester neutre et indépendante d’après la devise luxembourgeoise : « Mir wölle bleiwe wat mir
sin » (nous voulons rester ce que nous sommes).
En 1942, quand le Reich décréta l’enrôlement de force des Luxembourgeois dans l’armée allemande, tout le
pays déclencha une grève générale, qui fut réprimée dans le sang.
10.200 Luxembourgeois furent obligés à porter l’uniforme allemand et 5.700 autres Luxembourgeois furent
déportés et pour beaucoup assassinés.
Parmi eux les 9 jeunes, qu’un destin tragique allait réunir :
FLAMMANG Aloyse et Jean ; HORNICK Nicolas ; JACQUEMIN Alex ; MAJERUS Nicolas ; MARX François ;
MEURER Mario ; STEIN Pierre et THULL Jean-Pierre
La vie sous l’occupation allemande
Après une courte période d’administration militaire (du 10 mai au 31 juillet 1940), une administration censée
être civile prit le relais sous la direction d’un Gauleiter Gustav Simon.
Une « germanisation » rampante se mit en place. La doctrine officielle allemande consistait à croire que les
Luxembourgeois étaient d’obédience germanique et qu’il suffisait d’éradiquer le vernis francophone pour
ramener les Luxembourgeois à la raison et « Heim ins Reich ».
Ainsi, dès le 6 août 1940, l’allemand devint la seule langue officielle et l’utilisation du français fut abrogée
dans l’administration et dans la vie courante. Bonjour Monsieur, bonsoir Madame furent remplacé par « Heil
Hitler».
Dès l’automne 1940, les partis politiques, les syndicats, la Chambre des Députés et le Conseil d’Etat étaient
dissous ; la presse et toutes les associations civiles furent soumises au contrôle des autorités allemandes.
La même année, la loi allemande fut introduite avec ses tribunaux d’exception et ses lois de Nuremberg
antisémites et la loi luxembourgeoise fut abandonnée.
Le 31 janvier 1941, tous les noms à consonance française étaient germanisés : René devenait Reinhardt,
Dupont s’appelait Brückner etc.
Le 18 février 1941, le port du béret basque fut interdit.
A partir de mai 1941, beaucoup de jeunes Luxembourgeois furent astreints au travail obligatoire en
Allemagne.
En octobre 1941, les Allemands pensant que les Luxembourgeois étaient mûrs pour passer du « bon » côté,
organisèrent un référendum auprès de la population sur sa nationalité, sa langue maternelle et son
appartenance raciale. 95% des citoyens interrogés répondirent « luxembourgeois » à chacune des 3
questions, ce qui provoqua la colère des Nazis et de nombreuses arrestations arbitraires.
Le 31 août 1942, la conscription par les Allemands de tous les Luxembourgeois nés entre 1920 et 1927
dégénéra dans une grève générale. Les Nazis arrêtèrent une vingtaine de meneurs et après un jugement
sommaire devant un tribunal d’exception, ils furent fusillés entre le 2 et le 5 septembre au camp de
concentration de Hinzert. Une 21e victime fut décapitée à la hache à Cologne. L’opposition ouverte étant
impossible, les Luxembourgeois continuaient à résister passivement et 3.500 jeunes désertaient l’armée
allemande après leur incorporation. Ce chiffre doit être rapproché des quelques 2.000 collaborateurs avec
les Nazis qui furent jugés pour trahison après la libération.
En juin 1943, Gustav Simon annonça que le Luxembourg était Judenfrei (libre de tous juifs). Sur 3.500 Juifs
vivant au Luxembourg avant la guerre, la plupart avaient fui le pays à temps, 683 ont été déportés dont 43
ont survécu.
Au total, 5.700 citoyens luxembourgeois sont morts du fait de la guerre, soit 2 % environ de la population :
un bien lourd tribut. A titre de comparaison les pertes françaises sont estimées à 600.000 personnes
(militaires et civiles), soit 1,5 % de la population à l’époque.
Le destin tragique des 9 jeunes luxembourgeois.
Après avoir été incorporés de force, les 9 jeunes ont été envoyés dans des camps d’entraînement de la
Wehrmacht : le Warthelager dans la région de Posen (Poznan) ou le camp de Marienburg (Mabork) tous les 2
en Pologne à plus de 1.000 km du Luxembourg, puis ils ont été intégrés dans le « Grenadier-Regiment »
757, qui a été constitué au Warthelager le 13 novembre 1942 et qui avec les régiments 758 et 759 formaient
la 338e division d’infanterie
Cette division stationnait à Anvers en Belgique en janvier 1943, puis fit mouvement vers la vallée du Rhône..
En février 1943, elle occupe le secteur côtier méditerranéen situé entre Mauguio à proximité de Montpellier
et Carry-le-Rouet au nord-ouest de Marseille, un secteur totalisant 140 km de côtes.
La 338e ID de type classique dispose d’environ 10.500 combattants, dont 243 officiers, 45 fonctionnaires,
1.829 sous-officiers et 8.427 soldats, répartis essentiellement entre les 3 régiments de grenadiers et 1
régiment d’artillerie avec 9 batteries.
Le 757e GR occupe Aigues-Mortes, le 758e occupe Martigues et le 759e avec 2 bataillons occupe le golfe de
Beauduc, la partie centrale du dispositif.
Les 9 enrôlés de force se retrouvent à Palavas-les-Flots avec comme mission de surveiller le ciel et la
Méditerranée et de repousser toutes attaques éventuelles des armées alliées présentes en Afrique du Nord.
Les Luxembourgeois peu enclins à s’éterniser sous l’uniforme détesté de la Wehrmacht, recherchaient le
contact avec la résistance française, dans le but de disparaître dans le maquis français dans un premier
temps et de passer en Angleterre via l’Espagne dans un deuxième temps. Grâce à la maîtrise de la langue
française, il leur était relativement facile de nouer des relations avec les habitants et ensuite avec la
résistance à qui ils transmettaient des informations sur l’organisation des défenses allemandes, aussitôt
transmises à Londres. Le jour de la désertion en bloc de tous les luxembourgeois était fixé au 8 octobre
1943. Malheureusement un traître, un autre Luxembourgeois, convaincu par le nazisme, s’était infiltré dans
le Groupe et informait les Allemands de leurs intentions. Le 8 octobre au matin, la Feldgendarmerie
allemande refermait la souricière et elle réussit à arrêter tout le monde y compris le traître pour donner le
change et trois officiers français, membres de l’armée secrète : Louis Maurel, 37 ans, ingénieur ; le
commandant Pierre Colin, 44 ans, aviateur et Maurice Popouneau, 32 ans, aviateur qui devaient prendre en
charge les fugitifs. Les 9 Luxembourgeois avaient enlevé leurs uniformes allemands et portaient des
vêtements civils et étaient munis de faux papiers français, ce qui aggravait leur cas aux yeux des Allemands.
Le 8 janvier 1944, 11 Luxembourgeois comparaissaient devant le tribunal de guerre de la 338e division
d’infanterie ; les 9 personnes déjà mentionnés et les dénommés Marcel Haas, né le 3/11/1922 à Schifflange
et Pierre Schuh, né le 22/08/1922 à Esch/Alzette. 4 des 11 accusés avaient déjà été condamnés dans des
procédures disciplinaires : Aloyse Flammang, Pierre Stein, Nicolas Majerus et Pierre Schuh. Tous sauf Pierre
Schuh étaient accusés de « crime de complot en vue d’une désertion commune ». En complément Jean
Flammang était accusé d’avoir incité le caporal Nicolas Majerus à la désertion et de lui avoir procuré un
laissez-passer. Alex Jacquemin, considéré comme le meneur était accusé de surcroît d’avoir eu l’intention de
rejoindre avec ses co-accusés la résistance française (armée secrète) et d’avoir transmis des écrits, plans et
autres documents militaires secrets à l’ennemi. Enfin Pierre Schuh était accusé d’avoir eu une connaissance
crédible de la tentative de désertion, mais d’avoir omis d’en informer à temps son supérieur. L’accusation
pouvait produire les aveux des accusés et le témoignage du caporal Marcel « Max » Reuter, un
Luxembourgeois, originaire de Moesdorf, qui enfonçait définitivement ses compatriotes(*). Les accusés
furent transférés de Montpellier à Lyon et enfermés dans la prison du Fort Montluc. Le 13 janvier les
condamnations étaient prononcées à Arles : Marcel Haas écopait de 3 années de prison et fut relâché par la
suite, Pierre Schuh fut condamné à 5 ans de prison, il survécut à la guerre et devenait un témoin important
par la suite. Les 9 autres accusés luxembourgeois étaient condamnés à mort et fusillés à la Doua le 7 février
1944. Les 3 officiers français représentant la résistance furent également condamnés à mort et fusillés
quelques jours plus tard. Les corps des 9 Luxembourgeois furent ensevelis le jour même au cimetière de la
Croix-Rousse (4e rang, carré 13). Les certificats de décès (actes 113 à 121 1944) ont été enregistrés à la
Mairie du 4e arrondissement de LYON. Les 9 tombes ont été entretenues par la Ville de Lyon, comme
convenu le 13 juillet 1945 entre Edouard Herriott, maire de Lyon et Hubert Clément, maire d’Esch/Alzette,
ville natale de 4 fusillés sur 9, dans l’attente du rapatriement des corps dans leur patrie. C’est finalement en
juillet 1946, que les corps étaient exhumés et transférés au Luxembourg où ils ont trouvé leur sépulture
définitive parmi leurs familles. Le 19 novembre 1949 les 9 « maquisards » luxembourgeois, morts pour la
patrie étaient décorés à titre posthume de la « Croix de Guerre luxembourgeoise ».
D’autres Luxembourgeois ont été fusillés à Lyon : le 18/10/1943 Joseph SCHULTE, né le 16/10/1905 à
Luxembourg ; le 26/04/1944 Jean-Pierre BINSFELD, né à Schieren en 1920 et Emile BOISSENET, né le
01/07/1921 à Harlange ; le 04/06/1944 Lucien Sauber, né le 14/12/1922 à Ettelbruck et Mathias « Metty »
Weyrich, né le 4/04/1923 à Esch/Alzette.
Portraits des Fusillés de la DOUA
Aloyse Flammang, né le 27/01/1922 à Esch/Alzette.
Jean Flammang, né le 25/05/1922 à Esch/Alzette, étudiant à l’Athénée Grand-Ducal de Luxembourg. Sa
sœur et son mari participaient aux cérémonies commémoratives de 2014 à la Doua.
Nicolas Hornick, né le 24/01/1920 à Koerich.
Alex Jacquemin, né le 14/01/1922 à Esch/Alzette.
Nicolas « Niki » Majerus, né le 28/05/1922 à Strassen : STO du 18/04/1942 au 24/09/1942 à Konz/Trèves ;
incorporé le 6/10/1942 et entraîné à Marienburg (Prusse occidentale). Frère de Théo « Theedy » Majerus,
né le 03/08/1923 à Strassen et tombé le 22/12/1943 à Ivanova en Biélorussie, dix mois après son
incorporation et six semaines avant la mort de Niki.
François Marx, né le 23/05/1922 à Schifflange.
Mario Meurer, né le 14/09/1921 à Dudelange.
Pierre « Pirchen » Stein, né le 11/07/1920 à Alzange, coureur cycliste au « Guidon Alzange » et membre de la
chorale. Pirchen avait 2 frères Michel, né le 13/08/1914 et Emile, né le 27/10/1924. Il avait épousé le
18/06/1942 Elisabeth « Elise » Niesen, probablement pendant une permission.
Jean-Pierre « Jempy » THULL, né le 27/12/1922 à Esch/Alzette. Le 8 octobre 1943 à Palavas, la résistante
Josette Sudre assistait impuissante à l’arrestation de son ami Jean-Pierre par un officier et deux soldats
allemands dans la maison voisine de la sienne.
Niki Majerus tenait un journal et on peut suivre son périple dans la Wehrmacht jusqu’en avril 1944 :
Le 18/10/1942, il fut enrôlé de force et envoyé à Marienburg en Prusse Orientale, à plus de 1.000 km du
Luxembourg. Le 21/10 il reçut son équipement et son uniforme allemand. Le 14/11 il partir en train pour
Posen (aujourd’hui Poznan en Pologne) et après une marche à pied de 24 heures , il arriva au camp
d’entraînement du Warthelager. Le 28/11 sa compagnie fut réorganisée. A partir du 1/12 Niki ne reçut plus
de courrier pendant 3 à 4 semaines et il avait dépensé tout son argent personnel.
Le 4/12 le régiment se déplace en train via Francfort/Oder, Berlin, Hanovre et Oldenzaal en Hollande à
Anvers en Belgique où il arrive le 7/12 vers 5 heures du matin. Après déchargement de leur équipement et
une marche à pied ils arrivaient à un camp d’entraînement où ils prenaient leurs quartiers. La vie était
agréable à Anvers. Niki y rencontrait des gens intéressants et il qualifiait une patrouille de 40 kilomètres à
vélo de belle balade; Noël et la Saint-Sylvestre se passaient dans une ambiance inoubliable et conviviale.
Le 2 janvier 1943, ils remontaient dans le train en direction du sud et passaient par Bruxelles, Reims , SaintDizier, Chaumont, Dijon, Lyon, Nîmes pour arriver à leur destination finale le 5/02 à Montpellier. De la gare à
Montpellier, ils marchaient à pied jusqu’à Palavas-les-Flots, où ils prenaient leurs quartiers sur la plage dans
des logements privés.
La mission : observer l’air et la mer et en cas d’attaque défendre leur position contre toute attaque se
révélait une mission assez décontractée en l’absence de l’ennemi qui avait débarqué de l’autre côté de la
Méditerrannée. Les journées se passaient assez paisiblement et les seuls événements, notés dans le journal
de Niki en janvier étaient : une tempête désagréable pour les plantons à l’extérieur, un cambriolage dans la
cuisine, une visite du Maréchal Von Rundstedt, 2 visites chez le dentiste à Montpellier, une fusée éclairante
la nuit lors du passage d’un bateau, un match de Handball gagné et le 31 janvier les premières pommes de
terre servies depuis leur arrivée à Palavas.
Le 6/02 un de ses camarades décède et il est enterré le 9/02. Aucune allusion sur la cause de la mort et à
part cet décès la vie tranquille continue : Niki va chercher un film au Grau-du-Roi et se déplace à Nîmes,
Arles, Lunel et Montpellier, un de ses camarades se fait punir et passe un mois en détention, il apprend que
son jeune frère a été incorporé et envoyé à Bromberg (aujourd’hui Bydgosczc en Pologne) et à la fin du mois
de février des Indochinois arrivent à Palavas. Le 18/04 il est promu caporal. Le 2/06 il va chercher un film à
Arles, qu’il perd au retour, ce qui lui vaut une consignation dans ses quartiers pendant quelques jours. Les
deux dernières notes dans son carnet datent de mi-août et les choses commencent à se gâter avec une
alerte et attaque d’avions ennemis à Marseille le 10/08 et une alerte à Palavas le 17/08.
L’histoire de Georges, frère d’Emile BOISSENET, fusillé le 26/04/1944 à Lyon
Émile, fusillé à Lyon
Georges Boissenet est né le 27 février 1926 à Harlange au Luxembourg. Son père Henri Boissenet était
français. Pendant la première guerre mondiale, il était stationné pendant une courte période à Harlange où il
fit la connaissance d’une habitante Florence Strock. A peine l’armistice signé et Henri démobilisé, il
retournait à Harlange et épousait Florence le 12 novembre 1919 à l’église du village.
Henri reprit l’exploitation agricole du père de Florence et le couple eut 4 fils : Camille le 14 août 1920, Emile
le 30 juin 1921, Georges le 27 février 1926 et Aloyse le 23 août 1930.
Lorsque la 2e guerre mondiale éclata, Henri fut à nouveau mobilisé sous le drapeau français et était fait
prisonnier de guerre par les Allemands jusqu’en août 1943. L’exploitation agricole dans l’intervalle était
dirigée par son fils aîné Camille, qui n’avait pas 20 ans au début.
En août 1942, lorsque le service militaire obligatoire fut imposé au Luxembourg, les classes d’âges de 1920 à
1924 furent engagées de force dans l’armée allemande et les 2 frères aînés Camille et Emile durent partir.
Georges qui avait alors à peine plus de 16 ans devint le soutien de famille obligé.
Camille, après une instruction militaire fut envoyé sur le front russe et engagé pendant la bataille que
livraient les Russes pour briser le siège de Leningrad. Il fut blessé grièvement et évacué vers un hôpital de
campagne dans la région de Pskov (Preskau) où il succomba le 28 mars 1944.
Emile envoyé en France déserta et collabora avec la résistance française à Clermont-Ferrand, où il fut arrêté
par les Allemands en janvier 1944, puis transféré à la prison Montluc à Lyon. Il y fut cruellement torturé
avant d’être fusillé à la Doua à Villeurbanne le 26 avril 1944.
Georges fut appelé sous le drapeau allemand en mai 1944, alors que son frère Camille venait de mourir en
Russie et que son frère Emile était emprisonné à Lyon. En se conformant à l’appel, il pensait pouvoir adoucir
le sort de son frère Emile, qui dans un courrier avait laissé transpirer qu’il s’attendait au pire. En fait, son
frère avait déjà été fusillé sans que sa famille en soit informée.
Georges fut envoyé à Brandenburg/Havel en Allemagne de l’Est pour un entraînement militaire intense et
rapide et dès juillet 1944, sa compagnie de 130 soldats se retrouva en première ligne sur le front russe, où il
fallait qu’elle s’adapte rapidement aux redoutables tireurs d’élite russes, aux bombardements quotidiens par
les orgues de Staline et aux chars T34 omniprésents. Les pertes en hommes furent énormes et Georges était
sublimé par l’image de sa famille et sa volonté de ne pas être le 3e frère à périr dans cette catastrophe.
Après une attaque russe, il dut s’enfuir vers l’arrière avec les 40 survivants de sa compagnie et après de
multiples péripéties il put rejoindre un groupe de prisonniers de guerre français déplacés au STO en
Tchécoslovaquie. Il fut rapatrié avec ce groupe à Metz et en juin 1945, il fut de retour et vivant à Harlange.
Certes sa famille était heureuse de le revoir, mais l’ombre des 2 frères décédés empêchait à jamais la joie de
se réinstaller dans la famille Boissenet. La mère, de son vivant, lut et relut la dernière lettre d’Emile et
pleurait en silence. Quand Georges essayait de la consoler en lui disant qu’Emile était auprès de Dieu, sa
mère très croyante naguère lui dit : « Arrête avec ton Dieu ! »
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